Octobre 1968. Les Fab Four enregistrent le White Album. Non sans efforts. Le groupe vient de perdre son manager, Brian Epstein, et des conflits larvés apparaissent au grand jour entre les membres du groupe.
John Lennon insiste pour que sa nouvelle compagne, Yoko, soit présente à tous les enregistrements. Paul Mc Cartney intervient de plus en plus dans les choix de production. George Harrison est frustré que si peu de ses chansons soient retenues sur chaque album. Ringo Starr supporte de moins en moins les luttes d’égo entre ses partenaires et se replie sur sa famille.
L’album, très disparate, entre rock, blues, balades, folk et expérimentions, illustre assez bien cette dispersion, cet éclatement.
Un petit coup de blanc…
L’ambiance lors des sessions est assez délétère. Alors, un petit coup de blanc, cela peut aider. À l’époque, en Angleterre, un vin rencontre un succès digne de la Beatlemania: le Liebfraumilch de Blue Nun. Bouteille bleue, saveur acidulée, doucereuse, c’est le genre de chose que les enfants de la guerre sirotent sans y penser ; avec d’autant plus de plaisir qu’ils ont été sevrés de sucre dans leur enfance.
Synesthésie
Et c’est donc ce que les Beatles boivent au studio d’Abbey Road pendant l’enregistrement de Long Long Long – un morceau lent signé Harrison. Lennon est absent. Mc Cartney est à l’orgue; une note de l’instrument secoue l’ampli sur lequel a été posée la bouteille de Blue Nun. Celle-ci se met à vibrer, émettant une sorte de cliquetis bizarre. Les Beatles, qui aiment les sons improbables, le gardent à l’enregistrement; on entend donc distinctement ce bruit de verre à la fin du morceau (à partir de 2’39’’).
A l’époque, dans les milieux artistiques, on parle beaucoup de synesthésie; on mélange les sensations: «tangerine trees and marmalade skies»… Est-ce la consommation de drogues, ou bien seulement l’air du temps? Les poèmes, les chansons mettent des couleurs sur les sons, des odeurs sur les mots; incidemment, cette mode sera reprise plus tard par de nombreux critiques vineux: ne dit-on pas d’un vin qu’il a la bouche cristalline, par exemple? Ou qu’il est solaire?
Et puis, dans Glass Onion, toujours sur le White Album, John Lennon évoque une réalité déformée, le monde vu au travers d’un cul de bouteille…
Mais sur Long Long Long, la synesthésie est réelle: on peut vraiment entendre un vin!
Bien sûr, pour les œnophiles, l’histoire aurait été encore plus belle si les Beatles avaient carburé à l’Egon Mueller. Mais on ne peut pas changer l’histoire…
Blue Nun, la métamorphose
A peine un an après cet enregistrement, le groupe se sépare.
Mais la marque Blue Nun, elle, existe toujours. Rachetée à Sichel par le groupe Langguth, elle vend aujourd’hui plus de 5 millions de bouteilles par an – plus que dans sa période de gloire des années 70. Il faut dire que son offre ne se limite plus au Liebfraumilch. C’est aujourd’hui une marque ombrelle pour des blancs secs du Palatinat, du merlot de Provence, du rosé espagnol…
Hervé Lalau
Article paru dans In Vino Veritas, Février 2013
Give me the Stones any day, and keep the Blue Nun too!
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Funny to see that so many years after, fans still have a bias for one or the other group. I like both. Do you know Mick was present during many a Beatles recording? Anyway, I thought about the Stones but did not find any anecdote with wine – Keith was into harder stuff, Brian too. Mick must have tasted wine since he has a castle somewhere in the Touraine. Jim should investigate
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Mick has had a chateau at Poce-sur-Cisse for many years. He once visited Huet and as far as I know enjoys wine.
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Well Jim ask him one day, please: is there any wine he tasted while writing a song; or which influenced his music?
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Rumor has it that Jagger is also well known in Saumur where he used to play cricket…
Excellent papier, Hervé !
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I guess one could find a link between the Stones and German Riesling as well.
Beside their Scharzofberg – mind you NOT Sch-W-arzhof – Egon Müller also make luscious wines on the Braune Kupp in Wiltingen, amongst which outstanding Auslese. I think this bottle of theirs was seminal in the writing of … Brown Sugar!
Otherwise, during their trip to NZ, Mick must have ejaculated: “Hey! You! Get off of my Cloud (-y Bay)!”
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Would David agree that there is a direct link between wines and stones? What the French call Minéralité? I doubt it.
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Jagger was president of the Saumur Cricket Club, which was run by Krishna Lester (Château de Chaintres). As Krishna has left not sure whether the club still exists.
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Ping : Le vin des Beatles (White Album, Blue Nun) | Les 5 du Vin
That’s life, Jim ! No one is eternal. Krishna has disappeared God knows where. I appreciated him very much and the wines at Château de Chaintres were at the time very pleasant…
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Shiva, Shiva tout doux…
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Who’s that ? Qui signe ? Mon morceau des Beatles est ringard au possible, mais je l’aime toujours : Ticket To Ride.
Mon morceau des Stones (il y en aurait bien plus…) est : Route 66 (normal !)
Hervé, pourquoi ne pas faire la même chose avec les Stones ?
Here’s a start : http://www.winesthatrock.com/Purchasing-Wines/Rolling-Stones
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Bonne idée, Michel. Let’s spend the night… on it.
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J’aime bien aussi Sympathy for the Duvel
Hervé
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…pas de Freddy Mercurey ?
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….. plus a brimming glass of Ruby Tuesday… Incidentally Krishna is now in Burgundy and last year penned a short monograph on Chablis.
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Thanks for the news…
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I just saw Rouby (Bernard, that is) an hour ago. But today’s Wednesday, Jim. He’s the president of the “Cru Maury”, well known to Berthomeau, and he’s pivotal in the organisation of our Amorioles that are going to take place on Sunday. As of now (and signing up is not possible anymore) 546 adults have booked a ticket, i.e. the right to taste 38 wines of local producers, enjoy the 6 courses meal on the walking track (about 5 km) only to finish with a few Maury (amongst which an outstanding one, I guarantee) to accompany chocolate sweets in the end.
As for Krishna, little wonder he’s seen everywhere. We all know he is the most important avatar of Vishnu, the supreme leading god a ccording to the Mahabharata. He’s the young boy with the flute you see on most Hindu temples. So, I wouldn’t be surprised if he ended up in the Champagne area, only to be known and worshipped there as the “Flute de Champagne”.
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Comme disait le regretté Pierre Dac (notre mètre cinquante à tous), Brahma La Guerre et Vichnou La Paix!
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