#Carignan Story # 196 : Tourril, c’est pas ça… pour l’instant.

Pour une fois cette rubrique sera vite lue.

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Va lui falloir de gros efforts. Des moyens, il semblerait qu’il en ait déjà assez. Mais pour ce qui est de l’effort, de cette force morale qui te guide à partir de ta vigne jusque dans le chai, ce domaine va devoir mettre les bouchées doubles. Car le Château Tourril a beau s’entourer de grandiloquence avec des mots « Terroir, Excellence, Authenticité » à ne plus savoir qu’en faire, il a beau s’enorgueillir « dans son caveau décoré de toiles et sculptures contemporaines », apporter son « sponsoring » au monde de la voile, bénéficier d’une cuverie ultra moderne et m’être recommandé par une œnologue « de confiance », je n’ai éprouvé aucun mal à éliminer de ma cave cette énième cuvée de Carignan mise en dégustation.

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Je sais, c’est dur pour ce Minervois rouge 2010 « 3 Lesses » de macération carbonique provenant d’un domaine de 13 ha proche du Canal du Midi, à Roubia. Mes rares Lecteurs savent que je n’ai rien contre la macération carbonique. Encore faut-il lui apporter de beaux raisins. Pour résumer, c’est le vin qui est dur, et plus dur que difficile… Pourtant testé à plusieurs reprises sur deux jours et sur deux bouteilles différentes, la dernière fois en le plaçant à côté d’un autre Carignan sur lequel je reviendrai prochainement, ce rouge n’a rien trouvé de mieux à m’offrir qu’une persistante âpreté rustique et toute une flopée de faux goûts franchement désagréables.

J’attends avec impatience les prochains millésimes pour me faire une autre opinion.

Michel Smith

35 réflexions sur “#Carignan Story # 196 : Tourril, c’est pas ça… pour l’instant.

  1. Jean Luc Bonnin

    Pas goûté ces vins depuis des années. C’est vrai pourtant que le caveau est superbe, une vraie cathédrale ornée de vitraux modernes et colorés, de grandes toiles contemporaines …. Dommage

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  2. Alain Leygnier

    Bravo Michel, pour ce papier, qui renoue avec le véritable journalisme. Savoir, donner une information complète, qui inclut, si nécessaire, des avis négatifs, fondés. Des avis critiques, donc, au bon sens du terme, et non au sens de la « Critique », marigot de vanité et de vacuité où s’ébroue une part croissante de ceux qui écrivent sur le vin, pontifient comme ils respirent, découvrent l’Amérique à chaque papier. Et se prennent au sérieux. Transposons dans le domaine du vin, juste pour voir, le travail ne nos confrères chargés du cinéma, de la musique, de la littérature. Appliquons aux vins, aux domaines, aux familles, au négociants, etc. les critiques virulentes qui affectent les film, les concerts et les livres. Rédigeons, par curiosité, des portraits assassins, des sagas ravageuses. Menons des enquêtes. Bref, soyons journalistes. J’entends d’ici les hurlements d’un monde, jusqu’ici habitué à un traitement de faveur, où la critique est rarissime, où le retard dans la louange est parfois considéré comme une offense. De quoi s’amuser, c’est sûr.

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  3. Jean-Jacques Salvat

    Viril mais correct.
    Traditionnellement la « mundillo » des critques se contentait de censurer un domaine ou d’un vin en evitant d’en parler, bienvenue à une critique constructive et motivée.

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  4. Luc Charlier

    Ecrit avec application et sans excès, du grand papier, Monsieur Smith. Je n’ai jamais goûté ce vin et, pour être franc, jamais entendu parler du domaine dans l’isolement du pauvre besogneux où je me trouve.
    Il pose trois questions et nécessite un commentaire préalable. Le voici : il faut être sacrément sûr de soi et expérimenté pour pondre un texte comme celui-là. Michel Smith a heureusement et l’expérience, et le recul et la notoriété pour le faire. Mais quid si un petit plumitif débutant – comme il y en a tant dans le monde du blog – et se prenant pour le nouveau Jean-Luc Pouteau ou un avatar de Steven Spurrier fait pareil ? Première question.
    Comment réagirais-je si c’était mon vin ? Deuxième question.
    Et si on s’était trompé quand même ? Troisième question.
    Vous savez que je répète qu’on ne peut pas tout faire (loin s’en faut) mais qu’on peut tout dire, tout écrire et se moquer de tout, de TOUT. Connaissant un peu Michel, je suis sûr qu’il aura à coeur de modifier ce ressenti si les millésimes ultérieurs lui conviennent d’avantage.

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  5. Merci les gars… Je note simplement que ce n’est pas la première fois que je dis du mal d’un vin. Et s’il me faut changer d’avis et le dire, ce ne sera pas la première fois non plus. Ni la dernière.

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  6. @ Michel, par curiosité et pour ne pas condamner le Château Tourril, as-tu goûté d’autres millésimes? En plus de ta déception des papilles, j’entends bien aussi ton agacement pour ce décalage entre la « com » et le produit. C’est un sujet qui mériterait d’être regarder de plus près. Les grands mots perdent de leur noblesse à force d’être cités à toutes occasions.
    Il reste que ce Domaine a un terroir magnifique, j’y ai goûté de jolies cuvées, (même si je ne le goûte pas régulièrement). Son carignan a beaucoup de potentiel comme dirait l’oenologue. Malheureusement, le régisseur/vinificateur a changé plusieurs fois, j’ose espérer que celui de 2010 n’est plus là et que d’autres sauront rendre gloire à ce cépage pas si facile.

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      1. Sauf peut-être dans les dégustations « aveugles » où, lorsqu’un vin ne retient pas mon attention je ne perds pas mon temps à noter son nom. En plus, cela le condamnerait pour toujours dans mon inconscient alors que de ne pas savoir son nom lui laisse d’autres chances à l’avenir…

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  7. Luc Charlier

    Pour consoler tout le monde, je peux dès à présent dévoiler que Dirk Niepoort lui-même fera un bref passage par la pleine du Riberal dans peu de temps. Lui qui a fait acheter à sa belle maison de Porto la Quinta do Carril – vous voyez le lien – en 1988, nous ne manquerons pas d’évoquer avec lui l’influence du nom d’une propriété, de sa com. et de ses vitraux sur la qualité du vin. Cette belle colline de schiste au bord du Rio Tedo sert de base à son succulent rouge « Batuta ». J’y possède d’agréables souvenirs.

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  8. Denis Boireau

    Michel, au nom des consommateurs de base, merci!
    Il nous est autant utile de savoir ce qui est bon que ce qu’il faut eviter. Les deux types de chroniques, positives ou negatives, ont autant de valeur pour l’amateur.
    Je rejoint le commentaire d’Alain Leygnier: comme pour les critiques de cinema, il faudrait une rubrique « on n’a pas aime » a cote de la rubrique « on a aime ». (Herve, une idee pour IVV?)

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  9. S’il fallait vraiment faire comme avec le cinéma alors, il faudrait proposer pour le même vin, une critique « on a aimé » face à celle de « on n’a pas aimé », c’est plus respectueux du vin et plus modeste pour les critiques.

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    1. Alain Leygnier

      D’accord aussi avec Nadine. « Jazzman » applique depuis toujours ce principe : le même disque critiqué par deux journalistes différents. Et ça marche.

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  10. Alain Leygnier

    Denis, vous parlez d’or. Mais pour instituez cela (sauf cas de blog personnel, « libre de toute publicité », en principe) il faudrait vaincre les résistances parfois violentes de courtiers de pub qui verraient d’un mauvais œil critiquer la production de leurs clients. Seul un rédacteur-en-chef d’airain, soutenu par un directeur de la publication lui-même d’airain, pourrait publier un tel classement, qui j’en suis sûr, séduirait les lecteurs et donnerait au dit journal une crédibilité unique dans la presse.

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    1. Moi je ne vous suis pas sur le classement basé sur le « J’aime pas », c’est tellement facile de démolir un vin. D’ailleurs, c’est la manie des techniciens et beaucoup d’oenologues que de ne parler du vin qu’au travers de ses défauts et de ses imperfections. On dirait que ça donne du galon de dégustateur que de pouvoir dire du mal d’un vin! Derrière cette critique, parfois illégitime, il peut y avoir des drames. A la différence des films qui changent toutes les semaines, il faut un an à un domaine pour proposer un nouveau millésime ou une nouvelle cuvée. Il peut perdre un marché suite à une critique négative.
      Combien de critiques de vins sont-ils assez compétents et honnêtes pour que leur jugement soit légitimement rendu public? Michel explique sa dégustation, s’excuse presque d’être négatif et on ne doute pas de sa compétence pour les vins de carignan, mais combien d’autres?
      Et pendant ce temps là, le vin dégusté un jour J continue à évoluer, 6 mois plus tard il sera différent. Non seulement, il faudrait noter le millésime dégusté mais aussi la date de dégustation et savoir déceler la capacité à bien vieillir, à s’améliorer dans le temps ou bien à se dégrader!!
      A ce rythme là, on peut être certain que les consommateurs demanderont une date de péremption sur les bouteilles. :-(. Pendant ce temps là les consommateurs iront cherché des vins d’autres continents plus simples à comprendre et plus faciles à apprécier.

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      1. Alain Leygnier

        Nadine. Je ne fait que reprendre votre idée du doublet « j’aime », « j’aime pas ». Elle me semble pertinente, car elle renvoie à la subjectivité du dégustateur, ménage donc le vin, élimine l’idée qu’il serait « objectivement » mauvais, de toute éternité.
        Il faut souvent plus d’un an pour tourner un film. Un film, ça coûte un tas d’argent, largement plus, toutes choses égales, que le vin d’une année. Une mauvaise critique peut tuer un film. Un vin aussi peut-être. Mais sans doute moins que les agréments de complaisance décernés ici ou là, les agréments « sociaux », qui jettent la suspicion sur une appellation tout entière.
        Si je vous lis bien, la plupart des journalistes sont incompétents et malhonnêtes. Soit. Quand le sont-ils, lorsqu’ils critiquent un vin, ou lorsqu’ils en font l’éloge ?

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      2. Non, je ne pense pas que la plupart des journalistes sont « incompétents et malhonnêtes »! Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire. C’est plus une interrogation sur l’éthique des critiques de vin et la légitimité publique d’un avis porté sur un vin. Une réflexion bien connue et discutée sur ce blog.
        Je prends comme une pique, avec humour, votre dernière phrase qui supposent que les journalistes sont critiques (à priori négatifs) ou élogieux. Un choix entre communication et opinion, c’est un bon sujet pour les écoles de journalisme.

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  11. Alain Leygnier

    Finalement, comme ça, une idée en l’air : créer un blog de dégustation pluriel, réunissant ceux qui font le vin, ceux qui le vendent, ceux qui l’achètent ? Pas facile à organiser, mais pourquoi pas ?

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  12. Monsieur Smith, en tant que propriétaire du Château Tourril et au noms des gens qui y travaillent chaque jour, je me dois de répondre à votre critique. Vous avez parfaitement le droit de ne pas aimer notre vin et les critiques négatives font aussi avancer. Toutefois les termes de « grandiloquence » et « d’absence de d’efforts » et les nombreux sous-entendus négatifs n’ont pas leur place dans une critique sans avoir pris la peine de vous être déplacé pour nous connaître, déguster nos autres vins et vérifier le travail d’un viticulteur qui fait son métier avec passion depuis 40 ans. Visiblement certains de vos lecteurs ont apprécié nos vins (merci Nadine) et nous recevons aussi de nombreux commentaires positifs à travers le monde. Je vous invite donc, ainsi que tous ceux qui ont lu ou liront cette critique, à venir déguster nos vins au domaine afin, je vous cite, « de changer d’avis et de le dire »…

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  13. Bien évidemment, j’accepte votre invitation, Monsieur Kandler. Cela me fera le plus grand bien car je vis dans la région depuis 30 ans et c’est la première fois que je suis confronté à ce domaine dont j’ignorais l’existence. Toutefois, être invité sur un domaine n’est pas le moyen le plus objectif de juger des vins. Face aux personnes qui travaillent sur le terrain, confronté à la gentillesse de l’accueil, on est plus enclin à tempérer ses jugements. Cependant, avec votre permission, j’attendrais quelques mois avant de prendre rendez-vous en espérant que vous aurez d’ici là changé de millésime sur votre cuvée de Carignan. Bien entendu, comme vous le suggérez habilement, je ne manquerais pas de dire du bien de votre domaine si je constate que je me suis trompé. En reprenant ma chronique dominicale depuis son début vous remarquerez que je suis capable d’être enthousiaste sur une cuvée de Carignan après un premier jugement négatif. En journaliste honnête, j’ai essayé de le faire avec la vôtre (décantage, aération sur plusieurs heures) sans succès.

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  14. @ Nadine, Denis, Alain & les autres…
    L’idée qui consisterait à opposer deux critiques – l’une positive, l’autre négative – sur un même « produit » (vin, livre, film, disque) ne me séduit pas. Je suis moi même amateur et consommateur. Or, si j’achète un livre ou si je vais voir un concert, c’est uniquement parce qu’une critique a su me convaincre. C’est la force du journaliste-critique, son talent, qui aiguise mon appétit, ma soif de découverte et qui me pousse à aller à la rencontre d’un artiste ou d’un vigneron.
    Je fais cette rubrique du Dimanche dans un esprit de découverte au sens large du terme afin de pousser mes rares lecteurs à penser au Carignan plutôt que de ne voir que la Syrah ou le Merlot. C’est un exercice qui m’amuse et qui me pousse à goûter des vins parfois très rares puisque tirés à quelques centaines d’exemplaires. Il m’arrive souvent de goûter des vins « moyens » et de ne pas les encenser. Il m’arrive aussi plus rarement, toujours dans le cadre de cette rubrique très personnelle, de tomber sur des vins particulièrement médiocres et de le dire sans gaieté de coeur. Bien sûr, cela ne plaît pas à tout le monde. Et c’est ainsi que vont les choses. Maintenant, pour ne lire que des choses agréables sur les vins du Languedoc, il suffit de lire la presse locale ou quelques magazines connus. Ou de se délecter d’autres blogs.

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  15. Luc Charlier

    Je biche – pour une fois. Le 24/11 à 12:38, je posais 3 questions, avant l’avalanche de commentaires, tous très pertinents.
    La première posait le problème de la compétence des commentateurs. Vous y avez tous largement fait allusion.
    La deuxième demandait comment réagirait un vigneron : Kandler l’a fait avec dignité, précisant qu’il était « propriétaire » et évoquant aussi ceux qui travaillaient pour lui.
    La troisième évoquait le droit à l’erreur, ou tout au moins son éventualité. Le j’aime/j’aime pas répond à ce problème.
    Alors, il est pas bien, ce blog ?
    Continue Michel.

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  16. Alain Leygnier

    Nadine. La distinction pertinente oppose « communication » (pub, propagande, manipulation) à « information ».
    Michel. Jamais je n’achète un livre, un disque; jamais je ne vais au cinéma; jamais je n’assiste à un concert, au vu d’un article, mais mû par la curiosité et la nouveauté. Connaître un peu son sujet suffit amplement. On ne risque guère de son tromper en allant voir le dernier Woody Allen, en achetant le dernier Leonardo Padura ou le dernier Chris Potter. Ensuite, et ensuite seulement, je consulte le travail des confrères pour voir s’ils sont d’accord avec moi. Et, toute modestie bue, j’ai souvent raison.

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  17. Luc Charlier

    Il est con, ce Leygnier, bien sûr qu’il n’achète jamais rien, il le reçoit vu qu’il fait partie du système. Mais je dois encore une fois être d’accord avec lui (ça fait mal). N’étant pas cinéphile (suis pas allé 100 x dans ma vie au cinoch, sauf au cinéclub de mon bahut), je visionne beaucoup de « cassettes « (on dit « blue-ray » maintenant), et Woody Allen, c’est excellent à chaque fois. Tiens, même que je l’ai en effigie « caganer » (cherche Médor, cherche). Chris Potter est un fantastique sax ténor (et clarinettiste).C’est d’ailleurs mon ami François Louis qui lui fait ses anches, et, je crois, son embouchure (comme à Joe Lovano, Lee Konitz et feu Michael Brecker). François boit de la Coume Majou. Padura, je ne sais pas qui c’est. Je n’ai plus arpenté le Maricon depuis que les Russes ne m’y envoient plus.
    Est-ce que c’est bon de boire de la modestie ? Moi, je préfère le Malvoisie (mot masculin).
    Forgeron, tu as de drôles de potes ! T’inquiète, je n’y toucherai pas.
    Quant à la NF-A, pour une fois, elle a raison : je viens d’étancher ma soif – jolie expression, pour un pauvre petit Flamand, non (on dit « to quench one’s thirst » en anglais) ? – en tombant une bouteille de Galantin rouge 2011 (AOP Bandol), vinifié par la fille de la maison, Céline. Bravo, Céline, c’était délicieux !

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    1. Alain Leygnier

      Malecon, monsieur Charlier, la jetée du nord de la Havane se nomme Malecon, et non Maricon, qui sauf erreur, signifie « pédé ». Il ne suffit pas d’être un goujat doublé d’un cuistre pour être infaillible.

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  18. Ben oui, Nadine, avec tous les autres. Sans nos avis divergents, nos exagérations et, parfois, nos petites glissades, ce blog n’aurait aucun sens. Et même si nous ne sommes pas toujours d’accord, nous restons soudés. Et nous sommes ouverts à tous les commentaires à la seule condition qu’ils soient signés.
    @Alain : Je ne suis jamais aussi sûr que toi. Mon instinct, jusqu’ici, me guide pas trop mal, mais j’ai aussi besoin de l’intelligence des autres. Sans les deux ou trois bonnes critiques et les conseils de mon Ex, je ne serais jamais allé voir le film de Guillaume Galienne. Or, je viens de le voir et je suis ravi.

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    1. Alain Leygnier

      Ca ne m’étonne pas que Galienne t’ait plus . Il suffit d’écouter ses lectures le samedi après-midi sur France Inter pour mesurer son talent.. Je dis ça, bien entendu, sans être un pote à Galienne.

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      1. Moi non plus, Alain. D’ailleurs, je n’ai jamais été un suiveur de ses sketches sur Canal + et je me méfie en général de tout ce qui vient de Canal… C’est dire que je suis capable de changer d’avis. Même sur un vin !

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  19. Luc Charlier

    @ Leygnier.
    Aïe, aïe, aïe : le deuxième degré n’est une fois de plus pas passé. Moi qui espérais qu’un tour operator nous mettrait dans la même cabine un jour !
    Pour montrer à notre ami où il se situait (le deuxième degré), je rappelle simplement le bouquin – il les aime – dont fut tiré le film « Before the Night Falls » – il les aime aussi. C’était « Antes que anochezca », retraçant une partie des expériences de Reinaldo Arenas. Celui-ci, homo extraverti et à l’activité érotique débordante – il l’écrit lui-même – a été enfermé au Fort el Morro (Castillo de los tres Reyes del Morro, en entier) qui fait face au Fort de la Punta (Castillo San Salvador de la Punta), lui-même servant d’extrémité au Malecon. Il décrit dans le livre (je n’ai pas vu le film) les rencontres multiples possibles le long de la jetée, à la nuit, malgré la présence d’une surveillance qui ne se relâchait jamais. Par contre, les « finalisations » nécessitaient des petites plages plus à l’écart, où pourtant l’espionnage existait aussi. So much for ma « confusion » des deux mots. La prochaine fois je mettrai des guillemets. On en profite, brevet d’infaillibilité en poche, pour rappeler le petit couplet que chantonnait le bon peuple de la Havane lorsque Kroutchev allait retirer les missiles SS4 et SS5, chargés d’ogives nucléaires et pointés vers les US of A : « O Nikita, mariquita / lo que se da no se quita ».
    Je signale, même s’il ne veut pas le voir, que le reste de ma petite intervention de 21:57 était dans le même ton, goguenard mais pas méchant.
    Cela étant, et alors que ces deux termes sont un peu antagonistes, j’accepte de fort bonne grâce que ma personnalité comporte quelques éléments du cuistre et, plus encore, ceux du goujat. Quiconque écrit, pour être lu, expose un peu ce qu’il a cru comprendre ou savoir, d’une part, et l’absence de retenue (le « politiquement correct ») fait partie de mon être. On aime ou on n’aime pas … comme pour les vins.
    Allez, j’ai pissé assez loin et arrête ici le « et lui il a dit que, et moi j’ai fait que …. ».

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    1. Bon OK, je vais vous mettre en compétition tous les deux. La « jetée » comme vous dîtes, ne me paraît pas être le terme applicable au Malecon que j’ai arpenté jadis, à une époque où les prostituées étaient plus rares que de nos jours. Une jetée s’avance dans la mer. Dans le cas du Malecon, il s’agit plus d’un quai, d’une longue promenade semblable à celle des Anglais à Nice. J’attends vos arguments qui prouveront le contraire de mon avancée…

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      1. Luc Charlier

         » Il a raison, s’écrièrent les enfants,
        De corriger d’un coup, tous ses lecteurs qu’il aime,
        Et depuis Perpignan, tirelan, d’apaiser les problèmes … « 

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      2. Alain Leygnier

        Tu as raison, Michel, le Malecon est une promenade qui longe la mer. Et quant au « non-pote à Galienne », il s’agissait d’une allusion aussi calambourdesque que vaseuse (les meilleures selon mes critères) au poste à galène de naguère, antiquité aujourd’hui inconcevable en nos temps d’informatique éffrenée. Zut, encore raté !
        Deux livres à propos de Cuba : « El hombre que amaba a los perros » (Leonardo Padura), la rencontre programmée de Ramon Mercader et Léon Trotski. Une fresque romanesque fondée sur des faits historiques. Et « Trilogia sucia de La Habana » (Pedro Juan Gutiérrez), toute une vie de survie marginale dans la misère la musique, le stupre et le rhum.

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  20. Tu vois, Alain, je n’vais même pas saisi l’allusion… C’était pourtant évident. Je m’demande si Luc (Léon), d’ordinaire expert en la matière, et si attentif, a remarqué ce calembour ? Merci pour les conseils en littérature politico-tropicale. Je vais essayer de m’y mettre 😉

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