Le football se joue à 11 et c’est l’Allemagne qui gagne à la fin. Et qu’est-ce qu’on boit pour fêter ça?

C’est drôle. Nous autres Français vantons la qualité des produits manufacturés d’Outre-Rhin. Nous achetons leurs voitures, leurs camions. Nous acceptons les euros de leurs touristes. Nous reconnaissons volontiers la puissance de leur économie et de leur équipe de football. Nous avons même fait l’Europe avec eux. Et puis la brigade franco-allemande. Mais acheter leurs vins? Ah ça non!

L’Europe du vin est souvent à sens unique. Les Allemands nous achètent nos Alsace, nos Bordeaux, nos Bourgogne, nos vins du Midi. Mais nous dédaignons leurs Baden, leurs Mosel, leur Pfalz, leurs Franken.

Correction: nous les ignorons. Aucun importateur n’a jamais vraiment pris la peine de nous les présenter. Nous ne les connaissons pas. C’est dommage pour l’honnête homme épris de vin. Comment un oenophile pourrait-il prétendre apprécier le riesling, par exemple, s’il ne connaît que les versions alsaciennes?

Deutsche Präzision

Car l’Allemagne a de très belles choses à faire valoir en matière de viticulture.

Deux mille ans d’histoire viticole (les Romains, toujours eux!).

Une école de viticulture, Geisenheim, de réputation mondiale.

De vrais terroirs; des crus bien identifiés sur l’étiquette, même si leurs noms à rallonge sont souvent un peu rébarbatifs pour les Francophones. C’est que les Allemands sont des gens précis. Ils indiquent la région (elles sont treize); le district ou Grosslage (ce sont les crus au sens large, ils sont 160); et même, pour les vins fins, l’Einzelllage (les parcelles, crus au sens strict). Elles sont plus de 2.600.

Et puis, pour faire bonne mesure, ils indiquent le type de vin (sec, demi-doux, doux, spätlese, auslese, trockenbeerenauslese, eiswein). Difficile, avec un riesling allemand, de niquer votre truite au bleu avec du sucre résiduel que vous n’attendiez pas. Précis, je vous dis, le Teuton…

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 Le vignoble allemand (partie ouest)

Surtout, l’Allemagne peut aligner aujourd’hui toute une Mannschaft de grands vignerons. Dans la famille Müller, il n’y a pas que Thomas ou Gerd, il y a aussi Egon, par exemple. Mais on peut citer aussi Bürkling-Wolf,  Dr. Loosen, Adeneur, Wittmann, Fürstliches Castell’sches Domäneamt, Reichgraff von Kesselstatt, Reichsrat von Bühl, Robert Weil…

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Ralf Anselmann, de la Mannschaft des vins allemands (photo ©  H. Lalau)

 

Deutsche Diversität

Ce n’est pas non plus que le style de leurs vins soit rébarbatif à nos palais. Après tout, nous apprécions les vins d’Alsace, dont les cépages sont tout aussi rhénans que ceux de Rheingau, de Baden ou de Pfalz – comme le soleil brille pour tout le monde, le Rhin coule pour tout le monde. La Moselle aussi. Et au risque de choquer mes amis lorrains, ce qui se produit en Moselle allemande est autrement plus abouti que du côté français.

Notons que la production allemande est plus diversifiée qu’on ne le pense généralement; elle n’est pas faite que de blanc; le Spätburgunder (notre pinot noir) est présent là-bas depuis le Moyen-âge. On dit que ce sont les bons moines de Citeaux qui l’ont apporté. Il y donne de superbes résultats, notamment en Baden et dans la petite région de l’Ahr. Toujours en rouge, le Saint Laurent et le Dornfelder peuvent aussi donner de beaux vins.

Bien sûr, on trouve aussi chez eux de l’Elbling pas mûr et du Müller-Thurgau de trop gros rendement, de la bibine juste bonne à tuer le ver, des vins de négoce pour Diskont-Supermärkte, de la bonne vieille daube de coopérative industrielle  – ils sont comme nous, je vous dis!

Les vignerons allemand ne sont ni meilleurs ni moins bons que les nôtres. Ils ont leurs traditions, leur culture, mais la vigne reste la vigne. Les frontières sont arbitraires (est-ce la Deutsche Weinstrasse qui commence à Cleebourg, ou la route des vins d’Alsace?), et le vignoble alsacien porte encore énormément de traces du régime allemand – la flute rhénane, les winzergenossenschaft – pardon, les coopératives, la désignation des vins par les noms de cépage, les vendanges tardives, les sélections de grain noble, etc…

Côté terroirs, nous avons nos graves, notre kimmeridgien, nos galets roulés. Les Allemands ont leurs différents types de schiefer, leur ardoise locale (salut Claudia!); et puis leur loess, et même des poches de roches volcaniques, comme au Kaiserstuhl.

Leurs climats sont plus variés qu’on ne le pense (quand on y pense). Et plus chauds, par endroit. Saviez-vous qu’on trouve des figues dans le Palatinat et dans le pays de Bade? Et même des orchidées… Par ailleurs, comme dans toutes les zones septentrionales, l’exposition au soleil, les masses d’eaux et la protection au vent jouent un rôle très important. Le « climat », au sens de cru, est une notion primordiale. Certains sont réputés depuis des siècles, comme nos climats bourguignons. Enfin, réputés, mais pas de ce côté-ci du Rhin.

Vu de Belgique

Du poste de vigie bruxellois d’où je vous parle, les choses sont un peu différentes, parce que l’on trouve plus facilement des vins allemands en Belgique.

Oh, pas tant que ça! Mais il y a un courant d’affaires. En région flamande, notamment, les blancs allemands, très secs ou très doux, gardent des adeptes. Et puis, la jolie ville romaine de Trèves, la petite capitale de la Moselle allemande, n’est qu’à deux heures et demie de Bruxelles ou d’Anvers, une heure et demie de Liège ou d’Hasselt.

Malgré tout, quand Carrefour s’est avisé de proposer un carton des six grandes nations viticoles de la Coupe du Monde 2014, l’enseigne a choisi six bouteilles venant d’Italie, d’Espagne, du Portugal, de France, d’Argentine et du Brésil. Voila qui n’a guère porté chance aux trois premières nations, éliminées dès le premier tour. Mais surtout, une grande nation du football et du vin était absente: l’Allemagne.

A présent qu’elle a remporté l’épreuve, il s’agirait peut être de fêter dignement l’événement!

« Ceux qui m’aiment prendront le train… »

Pour ce faire, je vous propose de lever un verre d’un vin vraiment représentatif du savoir-faire allemand.

Anselmann

Essinger Sonneberg Silvaner Eiswein 2009

Il s’agit d’un Eiswein de la Maison Anselmann. Plus précisément, d’un Pfalz Essinger Sonnenberg. Pfalz, c’est le nom allemand du Palatinat (ancienne villégiature des troupes de Louis XIV), Essingen, c’est le village, et Sonnenberg (la colline ensoleillée), le cru.

Eiswein, pour les Französich, c’est vin de glace. Un vin issu de raisin récolté gelés, une sorte de cyoextraction naturelle. La seule admise en Allemagne.

Quant au cépage, il s’agit d’un silvaner (oui, de ce côté de la frontière, le y se change en i).

Je suis sûr qu’une bonne partie d’entre vous n’attendaient pas cette variété à si belle fête:

-Un sylvaner en vin de glace! T’as vu jouer ça où, Hervé?

-Oh, pas loin, tout près de Landau. Une ville française jusqu’en 1815, à propos. De Wissembourg, ça fait une demie heure de train. Vous avez un direct toutes les heures à partir de 8 heures (départ Wissembourg 8h33, arrivée 9h07  à Essingen).

Au fait, le sylvaner, ça peut être autre chose qu’un vin du patron pour brasseries à touristes; essayez un peu ceux de Franconie…

Mais oublions un instant l’étiquette pour nous intéresser au vin.

La robe est bien dorée, brillante. Le nez est plus riche que la Bundesliga. Abricot, mangue, coing, amandes fraîches se bousculent au portillon du stade; la bouche, elle, surprend par sa fluidité – avec un tel nez, on s’attend à un monstre de sucrosité, et là, überraschung, une belle acidité balance le sucre, c’est délicat, élégant. Je dirais même « ralfiné » – le vigneron, que j’ai connu à Neustadt, à l’occasion de Mundus Vini, s’appelle Ralf. Avec sa soeur, Ruth et son frère Gerd, il dirige aujourd’hui cette maison familiale de taille importante pour la région – 100 ha. Pour info, sa gamme comprend bien d’autres trésors – des Eiswein de Dornfelder ou de Pinot Noir (!), et puis de très beaux vins secs, en rouge comme en blancs – et notamment un superbe gewurztraminer, chose assez rare en Allemagne.

Je croise Ralf de temps à autres dans les concours, à Séville, à Paris, à Québec. Comme mon allemand est un peu rouillé, nous parlons un sabir de français et d’espagnol – une langue qu’il maîtrise très bien. Car vous savez quoi? Ralf s’intéresse aux vins du monde entier, lui; des Amontillados andalous aux Amarones vénitiens en passant par les vins du Niagara, d’Argentine, de Bourgogne. Et même les Alsace.

Peut-être qu’un jour, nous aussi, en France, on s’intéressera à ses vins…

« Ceux qui m’aiment prendront le train… ».

Hervé Lalau

 Contact: Weingut Anselmann

19 réflexions sur “Le football se joue à 11 et c’est l’Allemagne qui gagne à la fin. Et qu’est-ce qu’on boit pour fêter ça?

  1. mauss

    Il y a quelques cavistes qui ont des vins de ces grands producteurs allemands et quelques restaurants qui les proposent.
    Mais le problème de base est q’un individu qui se lancerait dans l’importation de ces vins devra vite faire face à un problème bien connu aussi des importateurs des crus italiens : le client qui les découvre chez lui ne reste pas fidèle : très vite, il trouve des sites internet qui les proposent et les expédient à prix plus doux. Les investissements de l’importateur en communication deviennent alors très vite difficiles à amortir.
    C’est aussi simple que cela !
    Il est vrai, et il faut le redire : l’Allemagne, surtout pour les secs, offre des RQP simplement géants ! Du Loosen à moins de € 10, c’est tout beau.

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  2. Denis Boireau

    L’autre jour mon caviste de banlieue parisienne avait du Doennhoff a un prix cadeau.
    J’achete mes Rieling dans le Rheingau.
    Le dernier numero du Le Rouge & Le Blanc consacre un article tres complet a la Nahe.

    Herve sous-estime sans doute l’attention que portent les amateurs Francais aux vins Allemands.

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  3. Pierre Sauvage

    Attention, le vin allemand n’a pas besoin du marché français. En Allemagne, il se vend très bien, en Scandinavie, aux Pays-Bas, USA etc également. Ventes en progression constante, prix également (les rapports Q/P sont à relativiser selon moi. Les entrées de gammes sont autour de 10€ mais on à ce prix on a une qualité équivalente en France … ou en Autriche).

    Certes, le consommateur français rencontre des difficultés s’il veut acheter du vin allemand mais le consommateur allemand achète (de plus en plus) du vin allemand parce que celui-ci est allemand (!!). Les discours sur les forums germaniques et dans les échoppes sont souvent gentiment agressifs : « notre vin la conquête du monde », « le vin allemand doit retrouver sa place de leader dans le monde » etc.
    Soyons ouverts et curieux, mais n’oublions pas que c’est la guerre. On a déjà leurs voitures, leurs machines, leurs équipements de pointe… pas leur mentalité de conquérants ;-). A nos risques et périls. Buvons français *!!

    * Je blague un peu (je bois beaucoup de vin allemand) mais ça passe pas trop de dire ça en France, non ?

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    1. Je réfute l’idée de guerre entre deux voisins européens qui ont tout à gagner à mieux connaître leurs productions. Parleriez-vous de guerre entre Bourgogne et Rhône? Entre Bordeaux et Alsace? En quoi pour moi, Français, acheter du vin allemand serait-il trahir quoi que de soit? Je me situe au niveau des gens, vignerons et consommateurs, je pense que les vieilles frontières sont dépassées. Notre maison c’est l’Europe.

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      1. Pierre Sauvage

        La guerre économique est réelle même si vous la souhaitez pas.
        L’Europe c’est bien beau mais chaque pays reste indépendant économiquement et fiscalement (pas le cas de la Bourgogne ou du Rhône…). Culturellement aussi.
        Les Allemands achètent allemand parce que c’est allemand, c’est comme ça, ce n’est pas un jugement c’est une réalité, et c’est pas limité au vin (au contraire, ça ne fait que commencer avec le vin).
        La victoire de l’équipe de football allemande est une victoire du collectif; ils excellent à tirer tous dans le même sens (et vers leurs seuls intérêts, qui ne sont pas ceux de « l’Europe »).

        Ils ont peut-être raison c’est pas vraiment la question et je continuerai à boire leurs vins à l’occasion, je réagis juste au texte initial que je trouve gentiment innocent car il brancarde « les Français pas assez ouverts sur l’étranger »… je trouve ça très ironique :-).

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  4. Merci Pierre de cet éclairage d’un réalisme tel qu’il plairait à nous voisins d’outre-Rhin. Au post précédent hélas une fois de plus non signé, je rétorquerai que l’on assiste de plus en plus à un « nationalisme régional » qui ne me choque pas outre-mesure. J’ai tendance tout naturellement dans mon pays à boire et à faire boire les vins de ma région. Ce qui ne m’empêchera pas d’aller faire quelques infidélités en Vendée, en Touraine, en Beaujolais ou même en Bordelais ! 😉

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  5. Michel, tu sais que parfois, la signature disparaît.

    A M. Sauvage, je laisse son réalisme et je garde mes amis allemands qui achètent du vin français, espagnol, italien sans hésiter, parce qu’ils sont bons. Et je persiste dans mon innocence. Vos raisonnements sont sans doute très forts en termes économiques, financiers, etc, mais ce blog est d’abord une affaire d’affinités.

    Quant à la préférence régionale, Michel, je la trouve personnellement encore plus ringarde que la nationale. Moi qui suis à moitié Picard (par erreur administrative, vu que ma famille est du Sud de L’Oise) et à moitié Normand, mais aussi Vendéen, Vauclusien, Roussillonnais et Corse de coeur, je bois de tout en me fichant bien des étiquettes d’origine. C’est le vigneron qui fait le vin. Et Marjorie Galet, et l’ami Charlier, qui ne sont pas du Roussillon, font quand même de grands vins du Roussillon, appréciés bien au de la des limites du Roussillon.

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  6. Rares sont les Français qui connaissent le vin allemand, c’est un fait; ils sont plus nombreux en Allemagne à connaître les vins français. Il faut dire qu’on trouve pas mal de livres en allemand sur nos grands crus, nos terroirs, l’histoire du vin en France. L’inverse est beaucoup plus rare.

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    1. Pierre Sauvage

      Est-ce qu’on trouve beaucoup de bières allemandes (ou même étrangères) à Bruxelles, Hervé ?
      Enfin je veux dire : est-ce qu’on en boit vraiment ?

      Non. Mais rassurez-vous, c’est pareil en Allemagne. Personne ne s’intéresse aux bières non-allemandes (et généralement on boit même essentiellement local).

      Voilà, en France, c’est un peu pareil avec le vin 😉

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  7. Hervé à raison sur le fond, et dans le cas général (qui ne s’applique pas nécessairement aux lecteurs de ce blog). De toute manière, la très grande majorité des français ne déguste jamais autre chose que du vin français. Pour la part, je me contre-fous d’où vient un vin du moment ou il me plaît. A bas toutes les frontières.

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    1. Pierre Sauvage

      Les Allemands disent « On va conquérir le monde », vous dites « A bas toutes les frontières »… voilà, sans surprise Hervé ‘Lineker’ a et aura raison : A la fin ce sont les Allemands qui gagnent 😉

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      1. Comparons ce qui est comparable. La viticulture allemande reste majoritairement familiale et ne menace guère la France. Si vous craignez la concurrence aux vins français, regardez plutôt du côté de Gallo l’Américain ou de Penfold’s l’Australien.
        Quant à la bière, il n’y a guère d’analogie: il s’agit d’un produit industriel, fabriqué la plupart du temps sous licence dans le pays de consommation quel que soit le pays d’origine de la marque. Et si la Belgique n’importe guère de bières allemandes, le N°1 du marché belge est à présent belgo-brésilien, le deuxième danois et le troisième néerlandais.

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  8. Luc Charlier alias PadreRaisonibus

    Un commentaire sérieux pour une fois : les plus grands blancs secs au monde sont allemands. Les plus grands blancs moelleux au monde sont allemands aussi. Même si je sais que ces affirmations de préférence n’ont AUCUNE valeur générale, à mon goût personnel, ceci n’est pas de la provoc, c’est mon opinion la plus sincère. Bien sûr, un certain nombre de Français – qui ne les ont jamais bus – contesteront cet avis. Et l’un ou l’autre Autrichien rouspètera aussi (avec plus de légitimité). MAIS, ces « plus grands vins etc… » ne représentent qu’une infime partie du vin vendu par le vignoble allemand. Le reste, c’est vraiment du n’importe quoi. Au moins, la bière, elle nous fait pisser et elle contient moins de sulfites (parfois pas du tout). Là, c’est le néphro défroqué qui parle.
    Enfin, je voudrais que vous justifiiez l’affirmation que « la plus grande partie de la viticulture allemande est familiale ». On parle de blanc ici, en majorité. Regardez le flot de Blue Nun, de Liebfraumich, de Jakob Gehrardt … Regardez les Winzergenossenchaften de ceci et de cela. Croyez-vous que beaucoup de BBM’s proviennent d’autres exploitations que celles de familles vigneronnes ? Qui élabore la Cuvée Laurence, le Clos Windsbühl, le Clos Ste Hune ? D’où venait la Coulée de Serrant (celle d’avant l’avatar de Steiner réincarné en un maléfique Ungeheuer, en un Léviathan des medias), le Haut-Lieu ? Qui produit les ors de Cauhapé, la paille fantastique des Monts-Damnés, la verdeur des Grenouilles ou des Clos, la chaleur des Genevrières ou des Perrières. Qui vinifiait le Chevalier blanc (sur quelques pauvres petits hectares), sinon le formidable Claude Ricard (qui le tenait de son père) ? D’où sortent les grands Vins Jaunes d’Arbois, du Jura, de Château-Chalon ? Claude Papin a-t-il la taille d’Arthur Martin et Ramonet celle de Rivoire et Carret ? Notre pauvre ami ULMiste vinifiait-il ses Silex chez Byrrh ou Tariquet ? La vieille vigne de roussanne des Perrin sort-elle d’un pressoir de 250 hl ?
    Désolé, les copains, mais là, retoqués !

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    1. Luc, je n’ai pas les chiffres les plus récents, mais en 2007 l’Allemagne a produit 9,5 millions d’hectos sur 100.000 ha, répartis entre 33.000 exploitants (chiffres DWI). Les 110 coopératives représentaient 32.000 ha et 3 millions d’hectos, soit un peu moins d’un tiers, le négoce 3,6 millions d’hectos. Les caves particulières vendant en bouteille étaient au nombre de 10.000 pour 2,6 millions d’hectos et 30000 ha.

      La production française, elle, représente 44 millions d’hectos pour 780.000 ha, répartis entre 100.000 exploitations, dont 35% de caves particulières, ces dernières représentant environ 27 millions d’hectos soit 51% de la production.

      En résumé, il y a 3 fois moins de vignerons indépendants en Allemagne qu’en France, pour un vignoble presque 8 fois plus petit. Il me semble que cela corrobore mon sentiment que l’Allemagne reste d’abord un vignoble de petites exploitations familiales (ce qui n’empêche pas que le négoce et les coopés y soient très importantes).

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      1. Luc Charlier

        Hervé, d’une part je voulais que « vous » sorte du bois. D’autre part, le raisonnement est FAUSSE car tu amalgames rouge et blanc. En France, la taille des propriétés bordelaises (surtout rouge tu en conviendras) et celle des grandes coopés de l’Hérault, de l’Aude, de la vallée du Rhône (et son négoce), également surtout du rouge, modifie la statistique. Mon propos est que les « grands » vins blancs de France sortent tous de propriétés familiales. A l’échelle mondiale, même la famille Perrin fait figure de « petit » producteur (je parle du volume, bien entendu). Cela étant posé, deux de mes domaines allemands préférés (parmi une vingtaine d’autres), Egon Müler et Haag, sont effectivement de toutes petites propriétés familiales, je ne conteste pas cela.

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      2. Pierre Sauvage

        J’aurais une autre interprétation.

        Vous dites :
        « La production française […] 100.000 exploitations, dont 35% de caves particulières »
        « l’Allemagne […] 33.000 exploitants […] Les caves particulières vendant en bouteille étaient au nombre de 10.000 ».

        Pour moi, ça semble clair que vous dites vous même que la proportion de « caves particulières » (j’imagine qu’on soustrait uniquement négoce et coops) par rapport au nombre total d’exploitations est quasi-identique en France et en Allemagne (elle est même supérieure en France).

        (//En résumé, il y a 3 fois moins de vignerons indépendants en Allemagne qu’en France, pour un vignoble presque 8 fois plus petit.// Le rapport de 1 à 3 se retrouve déjà dans le nombre total d’exploitations…)

        D’autre part, d’après ces chiffres, en volume, la production des caves particulières en France est de 51% de la production totale. Elle n’est que de 31% (2.9hl sur un total de 9.5hl) en Allemagne, ce qui me laisse à penser que l’Allemagne est d’avantage un pays de négoce et de coopératives que de petites exploitations (69% négoce et coop – 31% caves particulières). Et l’est d’avantage que la France (31% contre 51% en France).

        Bien sûr, ce n’est que ma lecture des chiffres 😉

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  9. Luc Charlier

    Aîe, Aîe, Hervé. Ca canarde de tous côtés. Même le GDL veut te transformer en analyste financier. Comment dit-on « tunnel du Hamas » dans le quartier du zodiac à Waterloo?

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