Le domaine de Cabrol se situe aux confins du joli village d’Aragon, dans l’AOP Cabardès. Il compte 21 ha de vignes assez dispersées, entre garrigue et oliviers, et pour partie, sur cailloutis calcaires. Ses vins démontrent bien la singularité de cette appellation située sur deux versants, atlantique et méditerranéenne.
Je sais, c’est la promesse du Cabardès, son positionnement. Sa nouvelle tradition – je dis nouvelle, parce que la syrah, notamment, n’est pas si ancienne en ces terres. Mais certains la tiennent mieux que d’autres, cette promesse.
Au domaine de Cabrol, les vignes jouent à cache-cache avec la garrigue et les oliviers (Photo © H. Lalau 2014)
C’est le cas de Claude Carayol, qui non seulement la respecte, mais la transcende.
Pour deux de ses cuvées, il a choisi d’illustrer par l’exemple la dualité du Cabardès. Ceci se remarque des l’étiquette: Vent d’Est, pour les vignes sous influence méditerranéenne. Vent d’Ouest, pour les vignes exposées au climat atlantique. Et l’assemblage va de pair.
Mais passons à la dégustation: ici, il n’y a rien à jeter…
Dans les vignes… et les cailloux calcaires (Photo © Marc Vanhellemont 2012)
Vin de France Blue Note 2013
La bombe fruitée du domaine, le vin plaisir par excellence. Confiture aux 5 fruits, réglisse. « C’est un vin facile », lance Claude. Mais diablement séduisant.
Cabardès Vent d’Ouest 2008
Le Cabernet domine, la syrah complète. Cela donne un vin poivré, où le café vert s’allie aux épices douces comme la réglisse. Belle profondeur.
Cabardès Vent d’Ouest 2003
Laurier, herbes de la garrigue au nez. En bouche, c’est assez chaud, mais pas sec. Finale sur des notes de gibier et d’humus.
Cabardès Vent d’Est 2012
Quelle belle fraîcheur! Au nez, de l’olive noire, de truffe, de la cerise noire, c’est un festival de senteurs; la bouche est dans la lignée, à la fois riche, veloutée et assez fraîche, grâce à une point de salinité en finale.
Vent d’Est 2012 (Photo © H. Lalau 2014)
Cabardès Vent d’Est 2007
Truffe, vieux cuir, laurier, un vin encore très jeune, qui ne manque pas de fruit en finale, ni de longueur. La féconde du Midi.
Cabardès La Dérive 2009
Nez super élégant – cassis, mûre, cerise de Bâle. Le boisé est là, mais discret, fondu; la bouche mélange épice et fruit noir. C’est chaleureux, mais pas lassant. Vinification classique en demi muid.
Claude Carayol (Photo © H. Lalau 2014)
En sortant de la cave, je me suis fait une drôle de réflexion: ici, le vigneron parle à peine, il s’exprime d’abord à travers ses vins. Il fait plus qu’il ne raconte, c’est reposant.
Et s’il y a un jour des grands crus en Languedoc, celui-ci devrait en être.
Hervé Lalau
Et Aragon, c’est là où/que Edouard Fortin possède ses quelques vignes, la victime de l’attentat perpétré l’an passé (par qui ?) contre le Domaine de Ventaillole. Selon mes infos, il pourrait bien y élever son nouveau chai (Domaine des Quatre Pierres), a minima sans doute.
J’aimeJ’aime
J’ai parcouru cette appellation que certains disent hybride, d’autres fascinante (mais ils sont beaucoup moins nombreux); assez pour me rendre compte qu’il y a là un intérêt particulier pour des vins extraordinaires quand ils ont la facture de la production de Claude Carayol
Marco
J’aimeJ’aime
Ping : Claude, du Cabardès : de Carayol à Cabrol – Les 5 du Vin