#Carignan Story # 233 : Kaya, le retour !

Alors que l’ami Vincent Pousson me signale l’arrivée sur le marché d’un nouveau jus de Carignan pour les pitchouns en provenance directe de l’Aude – à noter que l’on en a aussi chez nous, au Domaine Rivaton, par exemple -, comme je l’expliquais ici il y a quelques mois, et tandis que j’apprends que Gérard Bertrand nous a pondu une cuvée de Gewurztraminer (oui, vous avez bien lu, et c’est en Vin de France !) qu’à mon grand désespoir je n’ai pas encore eu l’occasion de goûter, je reviens volontiers dans la superbe Vallée de l’Agly qui m’intéresse au plus haut point ces temps-ci.

Photo©VincentPousson
Photo©VincentPousson

Il y a deux ans, du temps où nous étions sur d’autres lignes, je vous avais causé en bien du Carignan Kaya que l’on doit à Cathy et Daniel Laffite, couple de vignerons courageux installés à Las Fredas, entre Maury et Tautavel (Pyrénées-Orientales, pour ceux qui ne suivent pas…), au Domaine des Soulanes. Au passage, sachez que Kaya est le nom donné à un chat de la famille aujourd’hui décédé et enterré à proximité des vignes. Ceci mis à part, je ne sais si vous avez suivi mes conseils à l’époque en achetant cette cuvée, mais j’ai profité d’un passage chez mon ami Guillaume, caviste sur le Cours Palmarole à Perpignan pour goûter la même cuvée en 2013. Bon, on est d’accord, c’est encore un peu ferme et tannique en bouche, mais le vin a de la répartie, de la densité, du fruit et de la sincérité. Il faut l’attendre un an ou deux, peut-être bien trois.

Photo©MichelSmith
Photo©MichelSmith

Aux Caves Maillol ou à la propriété, ce joli Carignan IGP Côtes Catalanes est à 12 € la bouteille. Profitez en pour goûter la petite sœur, le Kaya rosé 2013, vendu deux fois moins cher : 6,40 €. C’est la vraie nouveauté du jour, un vin dans l’air du temps, gras, animé, fruité et acidulé qui se mariera avec presque tout : salades de tomates, terrines, courgettes et aubergines farcies, spaghetti à la bolognaise, pizze napolitaines, minestrone, sans oublier les poissons. Et puis tenez, puisque vous me lisez jusqu’au bout, je vous conseille de goûter la cuvée Jean Pull, du nom du fondateur du Domaine : un Côtes du Roussillon Villages de toute beauté à seulement 8 € départ cave.

Alors, qu’est-de qu’on dit ? Merci Michel…

Michel Smith

51XWQgIvMgL._SP160,160,0,T_https://www.youtube.com/watch?v=iwNMHKx90tg

Et un autre cadeau pour finir : le plus beau des disques de jazz qui vient de sortir pour l’été. Un moment poignant d’émotions que l’on doit à Keith Jarrett et à Charlie Haden… Une subtile alliance entre piano et contrebasse sur des classiques des années 50/60. Merveilleux avec un verre de Kaya rosé, à l’ombre, sur sa terrasse face à la mer ou à la montagne. Bon dimanche !

Photo©MichelSmith
Photo©MichelSmith

9 réflexions sur “#Carignan Story # 233 : Kaya, le retour !

  1. A propos du Gewürztraminer, je note qu’on en trouve un peu au Sud de chez toi, chez Enate, à Somontano, en Aragon, et pas des pires. Et puis en Pénédès, chez Miguel Torres – c’est son Vina Esmeralda. Là-ba, en Espagne, les Alsaciens n’ont pas le droit de faire interdire l’usage du nom de ce cépage, apparemment.

    J’aime

  2. Alain Leygnier

    Michel, je ne connais pas ce disque. Mais le précédent, « Jasmin », avec les mêmes, est consternant. Deux musiciens fourbus, perclus de rhumatismes musicaux, sans invention, qui alignent clichés et phrases convenues. Le disque de trop ? Par ailleurs, Charlie Haden et Horace Silver viennent de nous quitter

    J’aime

  3. Alain, je ne suis pas aussi exigeant que toi en matière de jazz. Il est vrai que j’ai une passion débordante – une facilité peut-être -pour les « standards » ce qui me fait passer pour une sorte de midinette aux yeux de certains ! Tu risques fort de trouver ce dernier opus ennuyeux, même si d’autres critiques le trouvent plus « abouti » que le précédent, Jasmine. Il est pourtant de la même veine, puisque, me semble-t-il enregistré dans l’intimité du studio de Jarrett à la même époque que Jasmine, en 2007 je crois, même si la sortie est survenue plus tard. Dans Last Dance, j’ai presque tout aimé et particulièrement Every Time we Say Goodbye et My Old Flame. Bien sûr, il faut aller jusqu’au bout de chaque morceau, ne pas se fier aux extraits. Moi, je savoure comme s’il s’agissait d’un grand morceau de Chopin. Oui, c’est de la grande musique. À l’occasion, tu me diras ce que tu en pense. Ciao l’ami !

    J’aime

    1. Alain Leygnier

      Comment pourrait-on ne pas aimer les standards, généralement émouvants de beauté simple ? Interprété par Ella Fitzgerald, « Every time we say goodbye » est une perle, et la version de « My old flame » par Charlie Parker touche aux tripes. Ceux qui te reprochent ton goût de midinette n’ont rien compris au jazz. En jazz, le thème (standard, blues, composition originale, qui peut à son tour devenir un standard, etc) est un pré-texte et un prétexte. Ce qui compte, c’est la suite, le texte lui-même, l’improvisation, et de jouer à chaque fois des choses différentes. Jarrett excelle en cela, et surtout, il ne se répète pas, ne place ni clichés, ni « plans ».
      Mais c’est une diva intolérante et capricieuse devenue insupportable au fil des ans, au point que le festival de Juan-les-Pins, où il se produit chaque année depuis la nuit des temps, envisage de ne plus le programmer. Même chose à Marciac, où l’on est fatigué de ses diktats. Pour te faire une idée de l’odieux personnage, le papier de Michel Contat ci dessous.

      http://www.telerama.fr/musique/la-dramatique-lecon-d-improvisation-de-keith-jarrett,114582.php

      J’aime

  4. Tu n’as pas tort. Ce côté diva-pétrie-d’exigences est irritant. Diana Krall est un peu du même moule : pas de sincérité, pas de chaleur, pas un morceau de plus pour honorer son public, froideur dans l’expression même alors qu’en studio c’est tout autre… Il faut dire que KJ est très malade (ou l’a été) si je ne m’abuse. Et puis il est connu pour ses sautes d’humeur comme à Pleyel la dernière fois. Le problème – ou l’avantage, selon là où on se situe -, c’est que je redécouvre Jarrett ces temps-ci, Haden en même temps, et même sa chanteuse de compagne, Ruth Cameron, ce qui fait que je remarque moins les défauts que pourraient saisir une oreille « experte ». Je vais me pencher sur la période (1997) Charlie Haden (que j’admire), Lee Konitz, Brad Melhdau (Alone Together) , trio que je n’ai pas écouté depuis des lustres. Cela m’offrira l’occasion de m’écarter de l’univers Jarrett… à bientôt !

    J’aime

    1. Alain Leygnier

      Je te recommande le duo Charlie Haden/Pat Metheny : Beyond the Missouri sky (Polydor/PolyGram, 1997). Un régal. Et puis le fameux, mais déjà ancien « Liberation music orchestra »,(1969) , avec la fine fleur du free jazz et des arrangements de Carla Bley (Impulse).

      J’aime

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.