Deux beaux Saumur-Champigny

A Saumur-Champigny, il y a en gros deux sortes de cuvées. Les cuvées tradition, qui jouent la carte du gouleyant et du fruité, du plaisir immédiat – un peu comme les Saint Nicolas de Bourgueil. Et puis il y a les cuvées plus charpentées, plus portées vers la garde, un peu à l’image de certains Chinon.

IMG_5464

Douceur angevine… ou plutôt saumuroise (Photo (c) H. Lalau 2014)

Je dis « un peu », parce que toute classification a un côté simplificateur.

Ceci étant posé, les deux cuvées qui suivent appartient plutôt à la deuxième catégorie, bien qu’elles ne manquent pas de fruité.

La première, c’est Les Adrialys, du Domaine Saint Vincent.

C’est le vin du Président des Vignerons de Saumur-Champigny, Patrick Vadé. Un des rares vignerons implantés sur le territoire de la commune de Saumur. Son domaine compte 35 ha, qui font la part belle au fameux tuffeau des collines des bords de Loire.

Outre le fruit déjà mentionné (framboise, surtout), Les Adrialys fait montre d’un caractère bien trempé – comme son auteur; il est généreux mais un poil rugueux. La marque de raisins de qualité, d’une macération poussée et d’un bel élevage (un an). Tout ça nous donne de beaux tannins soyeux, juteux mais serrés, une finale ferme avec un poil de salinité tout au bout.

Tiens, on s’en reverserait bien un verre…

IMG_5413

Un conseil à suivre…

La seconde cuvée est celle de Clotilde LegrandLes Terrages.

Héritière d’une dynastie vigneronne dont les premières traces remontent au 17ème siècle, Clotilde a repris le domaine familial à Varrains. 15 hectares presque totalement voués au Cabernet Franc, et répartis entre 20 parcelles (sur 5 communes). Toujours aidée de ses parents, elle élabore plusieurs cuvées de Saumur-Champigny dont ces Terrages, dont l’étiquette arbore fièrement la reproduction d’une scène de chasse.

Faut-il le servir sur un gibier? Pas nécessairement. Avec ses tannins bien présents, mais souples, avec son nez de framboise et de griotte, avec sa fluidité qui évoque le velours des robes de gentes dames, il conviendra aussi bien à la charcuterie qu’aux viandes rouges, à la volaille ou aux venaisons.

Vin joyeux mais assez robuste, il est l’archétype du Saumur-Champigny de plaisir concentré – mais qui voudrait se prendre la tête avec du vin, mis à part quelques dangereux psychopathes étiqueto-centrés?

Je préfère de loin le beau slogan de l’appellation: « Moments partagés ».

Hervé Lalau

 

5 réflexions sur “Deux beaux Saumur-Champigny

  1. Attentif et toujours intéressé par vos articles, il me semble que dans celui-ci, un petit malentendu s’est glissé !?
    Le début de texte laisserait à penser qu’il n’existe pas de cuvées de Saint-Nicolas-de-Bourgueil charpentées, portées vers la garde, ou de Chinon fort gouleyant, fruité, pour le plaisir immédiat ……. !
    Or, à mon humble avis, ces appellations peuvent justement jouer chez beaucoup de vignerons, sur bien des cuvées aux potentiels et aux caractéristiques très différentes.
    A Saint-Nicolas-de-Bourgueil, on trouve aussi des cuvées de très grandes gardes, par exemple chez Xavier Amirault ou encore chez le regretté Joël Taluau. Quelques bouteilles de « Vieilles Vignes » de ce dernier, qui ont passés le cap des 20 ans d’âge sont là pour le démontrer.

    J’aime

  2. Jim Budd

    Oui Gérard je suis d’accord que on peux trouver dans les quatres ACs les vins legers mais aussi les vins plus charpentées de long garde. 1893 Bourgueil presque à point maintenant…

    J’aime

  3. Gérard, bien d’accord. Mais j’ai écriit « un peu comme les Saint Nicolas » et « à l’image de certains Chinon ». On trouve toujours un profil dominant dans chaque appellation, un image générale, et pas mal d’exceptions.
    Je maintiens que l’image de Chinon est plus sur les vins de garde que Saumur Champagny, à tort ou à raison.

    J’aime

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.