#Carignan Story # 266 : Et voilà t’y pas qu’ça mousse !

La carignanesque surprise est venue par le train (ou l’avion, je ne sais plus) de Bruxelles, grâce à notre ami et complice Marc Vanhellemont que je tiens à remercier ici publiquement. Débarqué à Perpignan pour un concours et une nuit autour du Grenache, il avait ce soir-là dans sa besace cette étrange bouteille à dégoupiller. N’étant pas un spécialiste de la chose brassicole, je me garderai bien de trop rentrer dans le domaine technique et j’invite d’ores et déjà Marc, comme Luc-Léon (private joke) d’ailleurs, à compléter ce que je vais publier ce Dimanche. Je leur demande aussi instamment de me corriger au cas où je publierais une grosse bourde. Une chose est sûre : Cantillon et Carignan font la paire : ce sont deux noms qui vont bien ensemble !

Photo©MichelSmith
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L’objet mousseux identifié provient donc de la Brasserie Cantillon, institution fondée en 1900 et devenue en quelques temps la championne des bières dites « naturelles » fermentées pour la plupart spontanément en fûts anciens (également en amphores !) à l’image d’une gueuze bio très appréciée des connaisseurs. Après avoir tâté du Riesling et du Chardonnay depuis pas mal d’années, après une bière au Pineau d’Aunis, voilà que la valeureuse brasserie Cantillon s’est essayée au Carignan dans le cadre d’une gamme dite Vigneronne. Ici, si j’ai bien compris, le moût est mis à macérer dans le lambic et cela donne une bière assez colorée à l’œil. Au départ, le nez est un peu dur, mais pas pour trop longtemps. Arrive alors une certaine touche de finesse qui se fait sentir avec l’apparition notamment de délicates notes de framboise. En bouche, l’attaque est douce, ronde et l’on est vite rassuré par une belle amertume que j’attribue naïvement au houblon (s’il y en a !), ce qui a pour effet d’ajouter une fraîcheur fruitée bienvenue assez persistante allant  jusqu’en finale.

Photo©MichelSmith
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Je ne sais trop comment marier cette bière au Carignan. Avec un jarret de veau ou de cochon ? Toujours est-il que dans l’ensemble, c’est une bien belle trouvaille qui me donne envie d’aller visiter la Brasserie Cantillon. Depuis le temps que je le dis, va falloir que je réserve mon train !

Michel Smith

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13 réflexions sur “#Carignan Story # 266 : Et voilà t’y pas qu’ça mousse !

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  2. Luc Charlier

    Michel, Forgeron-vigneron, ami, ne me tente pas. Déjà que je commente trop quand on ne me demande rien, alors, quand on m’allume ….
    Oui, tu dois aller chez Cantillon. C’est un haut lieu (sans jeu de mots vouvrillon) du monde brassicole. J’y ai fait deux rencontres amusantes, il y a …. presque 30 ans. L’une d’elle a mis en présence un certain « Marc » avec qui je ne me suis pas du tout entendu. Quelques années plus tard, il s’était inscrit au cours du soir du CERIA (oenologie) sans savoir que c’est moi qui le donnais. Nous nous sommes apprivoisés l’un l’autre au point de devenir des amis. Sa cave est remplie de mon vin à présent … entre autres. Le même jour, j’avais retrouvé Didier Daguenau à qui je n’avais rendu visite qu’une fois, chez lui. Et nous avons renforcé nos liens autour d’un lambiek crémeux à souhait et … de cidres et poirés sensationnels, exposants du même « salon ». En fin d’après-midi, je ne tenais plus debout (fatigue ?).
    L’idée de mêler du moût ou des lies à d’autres produits fermentaires fait son chemin. Armand Debelder, le brasseur sensationnel de Drie Fonteinen, « prête » des lies de lambiek à un fromager qui réalise des espèces de boules de « Gouda » dont la croûte renferme un peu de ces lies, conférant réellement un goût spécial au frometon.
    Et enfin les brasseurs du jura suisse, Franche Montagne, élèvent plein de brassins dans des barriques ayant contenu du vin rouge. Ils ont été mes voisins d’étal au dernier salon de Patrick Böttcher – que son nom soit sanctifié, si Allah le grand et le magnifique le veut – et je me suis RE-GA-LE. Ce fut un aussi mal pour un bien : la foule nombreuse de leurs « fans » (des centaines de personnes sur une journée) a occulté mon modeste stand pendant de nombreues heures. Et le public bière se comporte « différemment » – on va dire cela ainsi – du public vin ! Pour en avoir une idée, rendez-vous à la « Elefantentreffen » ou au Grand Prix d’Allemagne moto : même ambiance.

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    1. Luc Charlier

      On dit bien de M. Frère que c’est un vigneron belge … Toi au moins, tu sais où est la parcelle, tu la chouchoutes et il arrive même que tu tailles un pied. Dommage que ce soit dans l’Aspres ….

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  3. Merci de cette info, Hervé.
    Léon, merci de noter que je taille plus d’un pied et que je vendange aussi… 😉
    Enfin, précision de mon ami Patrick Böttcher, de Bruxelles :
    « Ce n’est pas une Cantillon de la série Vigneronne. Il n’existe en fait qu’une seule Vigneronne. Celle-ci est une bière hors série qui fait partie d’expériences menées par Jean Van Roy avec la collaboration de vignerons passionnés, en l’occurrence, ici, un domaine languedocien. Le domaine est le Mas d’Agalis de Lionel Maurel ». Merci Patrick ! Il me semble que Marc, en effet, m’avait parlé de cette expérience, mais je devais avoir tellement de choses en tête ce soir-là… 🙂

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    1. Luc Charlier

      Michel je te dédouanes totalement. Cette semaine – pourtant on est en mars – je n’ai pas été UN jour à la vigne (pluies diluviennes, paperasse et 2 jours obligés en clientèle). J’ai même les ongles propres!

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  4. A peine rentré du concours du vin en boîte qu’il me faut intervenir sur mon blog favori, celui que je partage avec mes potes émérites. Michel, ce n’est pas un mélange de moût avec le brassin mais une macération de raisin dans les barriques contenant le Lambic. D’autre part, le Lambic ne se fait pas dans une barrique ou amphore mais dans une cuve en cuivre pour la phase de chauffe, pour transformer l’amidon des céréales en sucres fermentescibles comme la plupart des bières, puis ce moût de bière est écoulé sous le toit de la brasserie dans une grand bac large et peu profond où viennent tomber les ferments, c’est ce qu’on appelle la fermentation spontanée. Ensuite, fermentation finie, le Lambic part en cuve pendant un moment avant de loger en barriques pour sa période d’élevage. Et c’est durant cette période que le brasseur ajoute des raisins de Carignan pour les faire macérer, environ 600g / litre. Je ne connais pas le temps d’élevage, mais ce doit être au moins 1 an.
    Ce fût un très agréable moment chez toi à Perpi, fin d’après-midi entre une poignée de copains à déguster vins et bière et refaire une partie du monde viticole
    la bise
    Marco

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  5. Denis Boireau

    Je me marre! Michel conchie le Sauterne au Perrier, mais encense la biere au carignan…
    Il a certainement raison, mais maintenant je sais ce que les Bordelais devraient faire pour lui plaire: du Sauterne au Carignan!

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