J’y suis allé, il y a déjà un paquet de temps. Arrivé de nuit à Seattle, une ville bien arrosée… par la pluie (1 mètre par an), avant de franchir la Chaine des Cascades et de découvrir un désert (26 mm par an!) dont l’une des seules sources d’eau est la Columbia. En fait, c’est un fleuve qui se jette dans le Pacifique et qui arrose autant les cultures maraichères que la vigne et les piscines. Des souvenirs un peu enterrés au fond de ma mémoire qui, BOOM BOOM, ont ressurgi lorsque j’ai ingurgité le vin de Charles Smith!
À tourner le verre devant les yeux, je revoyais ce paysage aride couvert d’une végétation sèche qui faisait penser à une brosse en chiendent. Le fleuve large comme un bras de mer, le sempiternel steak de saumon au déjeuner comme au dîner, les micro-brasseries qui affichaient Belgian Style Beer et bien sûr, les appellations traversées. Walla Walla et Yakima avaient une consonance particulière à nos oreilles d’Européens, Horse Heaven et Red Mountains un air de western à la John Wayne (un célèbre acteur US, pour les plus jeunes qui n’en ont jamais entendu parler).
Jolie madeleine de Proust comme l’ont évoquée mes acolytes des 5.
Walla Walla…
Pour ceux qui hésitent quant à la situation géographique de l’État de Washington (rien à voir avec Washington DC), c’est écrit en petit sur la carte ci-dessus: la Colombie Britannique est au Nord, l’Idaho à l’Est, l’Oregon et son Pinot Noir au Sud, l’Océan Pacifique à l’Ouest.
Mais parlons du vin de Charles…
Syrah 2012 Washington State Charles Smith
Grenat nuancé de pourpre, le nez chaud d’épices comme une évocation du désert où il pousse. Poivre de Cayenne et pincée de harissa masquent un temps le fruit qui Boom et reboom se veut explosif. Le vin a toutefois un peu perdu ce mordant de la jeunesse au profit d’un profil aromatique plus complexe. La suavité de la bouche en fait un vrai charmeur, boom boom, il emballe qui le savoure. Généreux, il offre sans retenue confiture de prune sombre et gelées de myrtille et de burlat, voilées d’une volute de fumée qui emporte le parfum délicat mais prenant d’un pois de senteur. Un ensemble gourmand dont le volume juteux occupe sans vergogne tout l’espace palatin.
Les 97% de Syrah et les 3% de Viognier, dont les plus vieux ont été plantés en 1980, sont vinifiés ensemble et issus de différents terroirs qui varient sols et climats, du sable aux graviers, de la douceur des rives de la Columbia River à la fraîcheur des Rattlesnake Mountains, qui culminent à 1.100 mètres. Le vin est élevé sur lies jusqu’à l’embouteillage.
Pour les techniciens: sucre résiduel: <1 g/L – pH: 3,88 – TA: 6,0 g/L – Alcool: 13,5 %
Mais qui c’est ce Charles ?
Charles Smith a grandi près de Sacramento, en Californie, et a commencé très tôt à voyager à travers le monde en raison d’une mère galloise et d’un père français. Lorsqu’il en a eu l’opportunité, Charles s’est installé au Danemark où il a passé 9 ans à manager et tourner dans toute l’Europe avec le groupe de rock « The Raveonettes ». Boire et manger sur la route est devenu un catalyseur pour sa passion du vin, ce qui a déclenché la carrière qu’il a aujourd’hui.
En 1999 il s’installe à Walla Walla, dans l’Etat de Washington, et produit son premier millésime en 2001. Depuis, tout s’est accéléré: en 2008 il est reconnu par le Wine and Spirits Magazine comme « Domaine de l’Année » et élu parmi les « Meilleurs producteurs des 10 dernières années ». En 2009 le Food & Wine Magazine le nomme « Producteur de l‘année »; en 2010 le Seattle Magazine le qualifie de « Géant dans le monde du vin de Washington ».
Dans la seule année de 2010, Robert Parker a attribué à 15 de ses vins des notes entre 91 et 99 points. C’est top, quand Bob donne un pareil coup de pousse!
Ses vins haut de gamme sont épuisés dès leur mise sur le marché aux Etats-Unis. Les vins importés en Europe font partie de son projet « Modernist Project » qui met l’accent sur la façon dont le vin est consommé aujourd’hui: immédiatement. L’objectif est de produire des vins qui peuvent être appréciés rapidement tout en montrant une véritable typicité à la fois du cépage et du vignoble. Ces vins sont déjà parmi les meilleures ventes aux Etats-Unis et méritent d’être essayés!
Ils sont vendus en Belgique par www.adbibendum.net
PVC: 17,90€
Plus d’info (en anglais): www.charlessmithwines.com
See you soon,
Ping : BOOM BOOM ! Washington State | Wine Planet
Et Walla le travail! Beau papier, Marc. Et je confirme, car j’y étais, à cette dégustation (à l’aveugle): un très beau vin.
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Suis allé voir les disque des Raveonettes, duo que j’avais complètement oublié. Dans leur dernier disque, il y a un morceau planant qui s’intitule « Wine »… C’est ici : https://itunes.apple.com/fr/album/in-out-control-bonus-track/id331652983
Bises de Siena
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On aura tout vu ! Le Beau Ténébreux qui m’a fait dépenser € 0,99 sur Itunes pour – effectivement – un beau planant ! Merci le Beau !
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… et à Siena, essaie le restaurant : La Chiusa di Umberto Lucherini & Dania Masotti à Montefollonco (Siena) ou, en ville, GUIDO (filet sur lard de Colonnata) :
Vicolo Pier Pettinaio,7
53100 – Siena
Italie
+39 0577 28 00 42
info@ristoranteguido.com
Que ne ferait-on pas pour ton légitime souci de choses simples et bonnes 🙂
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Ciao François ! Le restaurant le plus planant de Siena, pour l’instant, c’est Le Logge. Une cuisine touchante et délicate, sans oublier une carte des vins aussi riche que diversifiée. Bref, je m’éclate ! 😉 C’est par ici : http://www.giannibrunelli.it/italiano/osteria_osteria.html
Et navré pour le 0,99 €… Quand je pense que c’est le prix d’un super café ici !
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