Le Liban à Bruxelles

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L’occasion m’a été donnée tout récemment (et j’y serais encore ce jour de lundi 26 octobre) de déguster bon nombre de vins libanais lors du salon Megavino à Bruxelles. Il y a une paire d’années, j’avais participé à Beyrouth au comité de dégustation qui a permis au Guide Zawaq d’établir un premier vrai étalonnage des vins actuels de ce pays dont l’histoire viticole est dès plus anciennes. Mais cette fois encore, j’ai pu déguster des vins dont je n’avais pas connaissance et qui m’ont fait très bonne impression. Force est de constater que, malgré un environnement politique et social plus que compliqué, le monde du vin libanais est vivant, plein de ressources et déterminé à faire entendre sa voix dans la chorale des vins du monde.

compo-khouryCette photo du Château Khoury monte bien les écarts climatiques de ce pays montagneux

Cet article sera assez bref mais je reviendrai sans doute sur le sujet dans les semaines à venir. Je pense que bon nombre de lecteurs ont entendu parler des trois domaines historiques qui dominent la production libanaise: Château Kefraya, Château Ksara et Château Musar. Ou des autres qui, comme Domaine Wardy, Clos SaintThomas ou Domaine des Tourelles, par exemple, visent la qualité depuis quelques années. Mais qui, en France, en Suisse ou en Belgique, connait les vins d’Atibaia, du Domaine de Baal, du Château Qanafar ou du Clos du Phoenix, pour ne citer que ces quatre domaines dont j’ai beaucoup apprécié la production et l’approche des choses? Et ils ne sont pas les seuls à porter très haut l’image qualitatif des vins d’un pays qui ne représente qu’un tiers de la surface de la Belgique et qui vit actuellement un drame social et politique dépassant ses frontières.

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Quelque mots rapides sur les tendances observées au Liban depuis quelques années, outre les investissements technologiques qui sont, peu ou prou, le lot de chaque pays viticole. Sur un sujet déjà abordé lors de mes derniers articles sur les vins du Liban, il y a quelques années sur ce blog, je constate la progression du nombre des cépages plantés. Mêmes si le duo cabernet/syrah domine encore assez nettement, surtout dans les cuvées de moyenne et de haut de gamme, des producteurs comme Karam, dans le Sud du pays, ont planté du tempranillo et de l’albariño, par exemple. Et, chez des producteurs anciennement établis, comme Ksara, on voit poindre des parts plus importantes de cabernet franc, de petit verdot ou de l’intéressant métis arinarnoa (cabernet sauvignon x tannat).

Puis, il y la recherche de zones pouvant apporter, notamment par leurs températures nocturnes plus basses, plus de fraîcheur, soit par l’altitude, soit par l’influence maritime (oui, je suis désolé, mais le terroir c’est avant tout le climat local, le types de sol venant bien après en ordre d’importance). Cette voie est notamment explorée par Ixsir, dont certaines vignes de syrah se situent au delà de 1500 mètres. Et la fraîcheur naturelle se fait sentir dans les vins. Enfin je constate une très nette tendance à moins marquer les vins par un élevage important sous bois, comme d’extraire les jus avec plus de finesse. Même lorsque les élevages sont longs, je n’ai pas senti une influence excessive du bois dans les vins finis.

IMG_7160Sébastien Khoury, du Domaine de Baal dont le vignoble a été durement touché par des intempéries cette année (gel, tempête de sable, puis grêle !)

Cette affaire étant à poursuivre, je m’arrêterai là pour l’instant. Mais sachez qu’il y a des trésors à découvrir parmi les vins libanais. On les paie au juste prix d’ailleurs, ce qui signifie aussi qu’ils ne sont pas donnés, tant la pression foncière est forte dans ce petit pays, et tant le coût du matériel importé est significatif.

 

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Mais une visite à Bruxelles ne serait pas complet sans des rencontres avec deux des piliers de ce pays,  j’ai nommé Eric Boschman (ici en fraternisation avec l’excellent vigneron Alsacien Philippe Blanck)… et la bière belge. J’ai particulièrement apprécié celle de la Brasserie de La Cambre, légère et bien houblonné-amère. Un petit goût de nonne (faut bien regarder l’étiquette) ?

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David

(textes et photos, sauf une)

4 réflexions sur “Le Liban à Bruxelles

  1. Très beaux vins, en effet, David, dans ce pays de contrastes ; si vous avez l’occasion de déguster encore ce Lundi, ne manquez pas château Barka, piloté par Hicham Geagea. Le domaine se trouve sur les contreforts montagneux de la partie occidentale de la plaine de la Bekaa. Vignes et vinification remarquables. Hicham a « fait ses classes » au domaine Amadieu, à Gigondas. En 2013, sur les lieux, j’avais trouvé ses vins particulièrement séduisants.
    Bonne suite de dégustation.

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  2. Tu as évoqué l’hisoire du pays, millénaire et plus récente. Cela doit être sympathique, pour les Libanais, de rencontrer à Bruxelles tant de copains syriens parmi les migrants!

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  3. Georges, les producteurs présents sur le stand du Liban à ce salon sont au nombre de 19, tous membres de l’Union Vinicole du Liban qui compte 23 membres. Château Barka ne faisant pas partie de cette association, je n’aurai malheuresusement pas l’occasion de déguster ses vins cette fois-ci.

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