Bubble Battle of Waterloo: préférences et conclusions

Je reviens cette semaine sur la dégustation de vins mousseux que j’ai eu le plaisir de partager le 7 novembre à Waterloo avec Hervé et Marc, ainsi qu’avec huit autres collègues de quatre pays différents. Cette fois c’est pour vous livrer mes préférences personnelles, et aussi quelques remarques sur les styles de vins en présence.

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La fine équipe des dégustateurs. Notez bien qu’Hervé est bien le seul à s’être habillé pour l’occasion et que personne ne s’est déguisé, ni en Napoléon, ni en Wellington, ni en Von Blücher.

de gauche à droite, et de haut en bas, avec leur pays d’origine :

Debout (les cavaliers) : Olivier Borneuf (F), Xavier Leclerc (F), Luc Meyermans (B), Hervé Lalau (F), Hilde Jonkheere (B), Michael Edwards (GB), qui a l’air de discuter encore le résultat.

Accroupis (les tireurs d’élite) : Klaus Hermann (D), Christophe Macra MW (F), Marc Vanhellemont (B), Jorg Winkler (D)

Tout devant (blessé grave) : votre serviteur (GB)

 

J’ai évoqué la semaine dernière une certaine diversité de styles qui peut, en partie, expliquer les résultats de cette dégustation. La délicatesse stylistique des bulles anglaises, la diversité des cépages allemands, une certaine puissance et un long vieillissement sur lies des champagnes me semblent constituer les pôles principales de cette diversité. Je suis d’ailleurs heureux que ces différences existent, car qui voudrait que les vins mousseux des ces trois pays (sans parler des autres) se ressemblent ? Ainsi mes préférences personnelles tendent vers des vins qui ont des styles assez différents, mais que j’ai trouvé les mieux équilibrés et les plus plaisants dans ces styles respectifs.

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Nyetimber Classic Cuvée 2010, Angeleterre

Parmi les vins anglais, le vin que l’ensemble des dégustateurs a élu (ex-aequo avec Denbies Cubitt Reserve 2010) au sommet de sa série était le Nyetimber Classic Cuvée 2010. Je lui avais d’ailleurs donné ma meilleure note des vins anglais, puis une des mes meilleurs notes parmi les finalistes. Nyetimber est un des plus importants producteurs de bulles en Angleterre avec ses 152 hectares de vignes situés à cheval sur les comtés de Sussex et de Hampshire, dans le Sud du pays. L’ensemble de ce vignoble, qui est l’unique source de leurs raisins, est consacré à la production de la trilogie des cépages champenoises, pinot noir, pinot meunier et chardonnay.

Quant au style du vin, mes commentaires sur le moment citent une robe pale, un nez vif aux accents fins de citron et d’herbes aromatiques et un ensemble très savoureux (sapide ?) du à la qualité et à la finesse de son fruité. Dosage impeccable, ni trop ni pas assez. Le vin semble jeune mais parfaitement mur, d’un excellent équilibre d’un genre qui tend clairement vers une fraîcheur acidulée. C’est délicieux et fin, un vin de dentelle, très salivant.

J’ai aussi, dans cette série comme en finale, très bien noté le Denbies Cubitt Reserve 2010

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Tsampérho Brut II (millésime 2012), Valais, Suisse

Ce vin a été servi avec la série de vins anglais en tant que joker et fut élu par l’ensemble des dégustateurs pour faire partie des 9 finalistes. Je l’ai très bien noté à chaque reprise. Il a davantage de couleur que les sparkling anglais et son nez, aussi bien fruité que floral a beaucoup de finesse. La bouche associe une certaine puissance à de la finesse et à une grande précision dans les saveurs. J’aimais bien cette association entre intensité et délicatesse dans le toucher du vin. Un quart de l’assemblage est constitué de petite arvine, ce grand cépage blanc suisse malheureusement peu connu, le reste de pinot noir et de chardonnay. Un long vieillissement sur lattes de 36 mois et le climat valaisain lui autorise un dosage en extra brut sans sucre rajouté, mais sans rendre le vin brutal ni court. Il est issu d’une toute petite production de 2000 bouteilles.

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Dirk Kessler cuvée Vindriacum Brut Nature, Chardonnay & Riesling 2013, Mosel, Allemagne

Ce vin de la Moselle n’est pas arrivé en final, malgré ma très bonne note, mais il a fait partie des plus apprécié des bulles allemandes dans cette série qui en comportait 14. Fait à parts égales de riesling et de chardonnay, il a un très beau nez, très expressif avec plein d’arômes de fruits et de fleurs qui se mêlent à des notes de type biscuité, mais je n’ai pas décelé ces notes que je trouve déplaisantes et que certains qualifient de « petrôle ».  D’une bonne intensité, le palais à une fruité très ciselé, une acidité bien intégré et une finale harmonieuse. Il est possible que la richesse des arômes du composant riesling ait rendu plus difficile son appréciation par des dégustateurs plus habitués à des mousseux français (hors Alsace).

J’ai également bien noté les deux vins allemands sont arrivés en finale : Le Bardong Chardonnay et la cuvée de Von Buhl qui est arrivé seul et sur le tard et sur laquelle je manque d’information.

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 Charles Heidsieck Brut Réserve nm

J’ai aussi donné une très bonne note au vin qui est arrivé en tête de la série finale de 9 vins. Aussi fin que puissamment expressif au nez, ce vin riche et savoureux a manifestement bénéficié non seulement d’une matière première de qualité, mais aussi d’un longue période de séjour sur lies ce qui a permis d’enrichir saveurs et texture. La finale est parfaitement dosée. Un vin que mérite très amplement sa belle réputation.

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Louis Roederer Brut Premier

Un autre vin qui est arrivé en finale et à qui j’ai donné ma meilleure note à cette occasion. C’est dans un style plus acéré, plus restreint que celui de Charles Heidsieck, Le nez est vibrant, épicé et biscuité. En bouche les saveurs dominantes tournent autour du citron. C’est donc un style bâtit autour de l’axe de la fraîcheur, très fin et très agréable. Certainement aussi capable de bien vieillir.

J’ai aussi très bien noté le Ruinart Blanc de Blancs

 

Un mot pour conclure

A travers cette diversité de styles, de cépages et de d’origines, je pense qui nous sommes nombreux à avoir fait de belles découvertes lors de cette dégustation. Que tous ceux qui ont aidé et contribué, en envoyant de bouteilles, des encouragements ou en prêtant main forte pour l’organisation, soient ici remerciés.

 

David Cobbold

 

6 réflexions sur “Bubble Battle of Waterloo: préférences et conclusions

  1. En fait, David, le Sekt de von Bühl est un vin … japonais. Lis cette référence: http://www.yoopress.com/en/wine-szene/portrait-personality/21021.A_Woman_from_Japan_Is_Whirling_in_the_Palatinate_Region.html. Je pratique ce domaine depuis longtemps, ainsi que von Bassermann-Jordan et Deinhard (dont l’importateur belge fut longtemps le même que celui du Port shipper Niepoort) et pensais qu’ils étaient encore tous trois dans le giron de la famille Tokuoka (liée d’une manière ou d’une autre au géant Mitsubishi. On parie qu’il feront du brut …. zéro!). Si ce que vous avez bu est antérieur à 2013 (vraisemblable), c’est donc bien du riesling de Forst, Deidesheim ou Ruppertsberg, de magnifiques coteaux. Il faut le prendre avec des … baguettes!

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