État des lieux d’un vignoble en péril: Banyuls-Collioure

L’envie de m’arrêter ne serait-ce qu’un temps sur le terroir le plus spectaculaire de ma région d’adoption, cette même envie ajoutée à un séjour récent dans ce bout de France le plus méridional de l’Hexagone, ainsi qu’un papier tout aussi récent de notre Marco ici même, toutes ces circonstances confondues ont achevé de me convaincre.

Me convaincre de quoi au juste ? Qu’à moins d’une prise de conscience de nos édiles, d’une décision politique de prendre le problème à bras le corps, ce qui n’est pas avouons-le dans l’ADN de nos politiques, et d’un investissement colossal côté vignerons, suivi de mesures de protections radicales, le si beau vignoble de Banyuls (qui englobe celui de Collioure, Port-Vendres et Cerbère) n’en a plus pour très longtemps.

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Au delà de la beauté qu’offrent les paysages d’une montagne schisteuse dévalant dans la mer, hormis ces petits ports romantiques où il m’arrive de tremper mes gambettes poilues, de lire le journal ou de boire mon café, laissant de côté ces criques mouchoirs de poche s’ouvrant sur la Méditerranée, qu’est-ce qui m’autorise à être subitement aussi péremptoire (et pessimiste)? Après tout, la population locale et ses élus semblent se satisfaire de vivre dans des paysages de toute beauté et ils me paraissent jouir en pleine apathie de leur environnement immédiat, semblant se désintéresser d’un péril qu’ils ne voient pas venir, à moins qu’ils ne veulent le voir venir. Tout semble si bien aller : en hiver les retraités affluent de toute l’Europe, tandis que les projets immobiliers se multiplient et que les enseignes à grandes ou moyennes surfaces pullulent jusqu’aux fronts de mer. C’est beau la Catalogne française…

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Arrivé dans le Roussillon, en 1988, c’était vers ce vignoble spectaculaire que je m’étais tout naturellement tourné. En compagnie d’une troupe d’investisseurs très modestes (sommeliers, cavistes, vignerons, journalistes spécialisés) nous étions allés à Banyuls-sur-Mer, non pas avec en tête l’idée de faire du fric, mais déjà l’envie sincère de sauver de l’oubli quelques parcelles de précieuses terrasses de vignes de Grenache, des vignes que nous voyions sombrer dans l’oubli et que les gens du coin, hormis une poignée de vignerons, préféraient laisser à l’abandon. Il faut dire que nous mêmes, après trois millésimes d’un Terra Vinya élevé en pièces, avions fini par jeter l’éponge dix ans plus tard par manque d’ambition et parce que la vie nous appelait ailleurs. À l’époque, vers la fin des années 1980, la raison principale de ce délabrement du vignoble était aussi évidente qu’historique : la vente des vins doux naturels périclitait n’ayant, comme unique pilier, qu’un public survivant composé de quelques vieillards en mal de réconfort sucré. En gros, la nouvelle génération ne suivait pas et ne collait plus à l’image vieillissante et ringarde d’un produit d’une autre époque. Ainsi vont les modes, ainsi vont les vins.

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Pour des raisons culturelles, après des décennies d’un relatif confort, les vignerons – pour beaucoup petits propriétaires doubles actifs liés aux coopératives – avaient du mal à se recycler en producteurs de vins secs ou tranquilles, c’est-à-dire non mutés (non renforcés devrait-on dire) à l’alcool. Ajoutez à cela la difficulté de lancer sur le même territoire que Banyuls une appellation-bis comme Collioure qui, à l’époque, ne concernait que des rouges, les fautes de gestion des uns et des autres, les plans de communication en dents de scie pour plaire tantôt au négoce, tantôt à la coopération, les deux acteurs majeurs d’alors, ainsi que le sempiternel combat des conservateurs s’affrontant à un vent de modernisme pas assez convaincant à leurs yeux, du moins dans ses arguments financiers immédiats, et c’est ainsi que l’on obtenait une sorte de lie visqueuse entraînant un refus de bouger, une passivité se heurtant, en plus, à différentes ambitions politicardes locales. On avait l’impression que l’intelligence d’un seul homme, Michel Jomain, pouvait faire bouger les choses. Seul hic, le gars n’était pas du pays et en plus, il était fort marqué politiquement (ndlr: à gauche, en l’occurrence). L’homme a disparu en 2011.

Est-ce le manque d’enthousiasme, est-ce un problème de gestion ou de perspectives commerciales? Toujours est-il que depuis, le Groupement Interproducteurs Collioure Banyuls qui, un temps, représentait 80% des viticulteurs du cru, un mastodonte que les touristes connaissent sous le nom de Cellier des Templiers (aujourd’hui Terre des Templiers), a fini par mettre le genou à terre avant d’être placé sous sauvegarde par la Justice. Il dispose encore d’une année pour se redresser.

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Mais alors, quel est donc ce mal mystérieux qui menace ce petit territoire côtier au cœur duquel je me suis récemment isolé et promené durant deux semaines ? Le problème, c’est qu’il n’y a pas un mal, mais des maux… et non des moindres. Je vais tenter de les résumer ici, tout en précisant avant d’aller plus loin que cette splendide Côte Vermeille où se côtoient, je me répète, deux appellations, Banyuls et Collioure, est un pays à part avec ses codes, ses traditions, ses magouilles aussi, un état dans l’État.

Quelque peu isolé du reste de l’Hexagone, avec une seule route sinueuse pour le traverser et une ligne de chemin de fer menant à l’Espagne, ce petit pays a longtemps vécu de la pêche artisanale et de la viticulture… sans parler de la contrebande. Depuis 1974, une réserve maritime est sensée protéger plus de 6 km de côtes. Mais cela n’a pas empêché la construction de quelques horreurs de même que la réserve n’est pas parvenue à enrayer l’exploitation (le vol ?) d’un fameux gisement de corail rouge.

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Comme partout ailleurs, en quelques décennies, le monde autour a évolué : l’Espagne a rejoint l’Europe avec ses coûts de main d’œuvre plus compétitifs, la pêche a décliné faute de poissons et de marins, la vigne s’est arrachée faute de vignerons courageux et de buveurs, tandis qu’avec les années 2000, une route à quatre voies mettait Port-Vendres et Collioure à moins de 30 minutes de Perpignan et de l’autoroute, et que le tourisme prenait une place de plus en plus prépondérante avec son cortège d’agitations, d’appétits et de frénésies immobilières. Il faut bien avouer que, si l’on se met à la place des investisseurs, cette zone qui a attiré tous les peintres du siècle précédent reste un des derniers bastions à saisir avec vues garanties sur la Grande Bleue avec des prix bien plus accessibles que ceux de la Côte d’Azur, par exemple. Tout cela est très vite résumé, j’en conviens, et mon analyse ne doit pas être prise trop au sérieux dès lors que je ne sors pas d’une grande école et que je ne m’abrite derrière aucune commission d’experts comme nous en avons tant vu défiler ici.

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Dans ce tableau qui peut paraître sombre, je dois préciser qu’accompagnant le déclin des coopératives qui jadis monopolisaient la production, la viticulture semble connaître un certain renouveau. Des investisseurs vignerons parfois importants s’installent, des idées jaillissent en même temps que de jeunes et dynamiques aventuriers vignerons se font connaître, certains étant même issus du milieu de la coopération. Dans la même foulée, on voit poindre à l’horizon une multitude de projets touristiques autour du vin, projets de taille humaine ne manquant pas d’intérêt.

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Après cette présentation sommaire, je vais donc énoncer ici les maux visibles ou évidents qui menacent directement le vignoble et ses alentours, sans oublier les habitants – qu’ils soient vignerons, commerçants ou retraités, venus d’ici ou d’ailleurs. Pour s’en rendre compte, il suffit de se promener sur les routes et les chemins, et de bavarder avec les rares vignerons qui travaillent encore leurs propres vignes. À l’époque de la taille, par exemple.

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Le réchauffement. Même si le réchauffement climatique n’aura sans doute pas d’ incidence majeure sur le vignoble avant 20 à 30 ans, on en perçoit déjà les prémices, notamment des orages monstres, mettant en péril un vignoble qui n’est plus tenu avec autant de soins qu’autrefois (voir plus loin). Cela s’est déjà produit, mais c’était il y a plus de 30 ans, quand les vignes étaient encore entretenues avec une volonté de protection à long terme. Or, depuis les années 60, on peut dire que, graduellement, les terres sont peu ou très mal entretenues quand elles ne sont pas carrément abandonnées fautes de reprises en mains par un successeur réellement motivé et amoureux de sa vigne. Elles sont d’autant plus vulnérables à la modification du climat.

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Les abandons. Des parcelles de vignes meurent à petit feu faute de repreneurs. Beaucoup de propriétaires en fin de vie refusent de confier leurs vignes à un jeune, espérant peut-être qu’un citadin les rachète à bon prix pour en faire une sorte de terrain de loisirs pour y installer une caravane ou y construire – le plus souvent illégalement – une cabane qui deviendra peut-être villa. Avec ces vignes abandonnées, ce sont autant de vieux grenaches qui disparaissent de notre patrimoine. On a l’impression que seules les surfaces conséquentes et mécanisables, autour d’un hectare et plus, intéressent les repreneurs. D’ailleurs, ces derniers ne sont plus enclins à l’achat de vignes de coteaux : ils préfèrent acheter sur du plat ou de l’arrondi, délaissant les pentes. Ensuite, ils préfèrent tout raser au bull, y compris les murettes, niveler le plus possible afin de permettre aux tracteurs de rentrer dans de belles rangées de syrah, cépage qui, entre parenthèse, n’a pas grand-chose à faire dans ces contrées. C’est le rendement à court et moyen terme qui est privilégié au détriment du long terme et de la transmission familiale d’un vignoble en parfait état.

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Les incendies. Ils sont une vraie plaie, surtout en été. On est allé jusqu’à croire que pour réduire les risques, il suffisait de subventionner des vignes pare-feu sur les hauteurs des coteaux. L’idée, probablement trop coûteuse, a semble-t-il été abandonnée. De toutes les façons, elle n’a suscité que peu d’intérêt du côté des vignerons, lesquels ont déjà bien des soucis avec les sangliers qui pullulent et dévastent les terres. Reste que si l’on n’y prend garde, les chênes-liège, les oliviers sauvages, les figuiers, les micocouliers, les pins et autres essences typiques risquent fort de disparaître alors qu’elles servent souvent de cadres majestueux aux parcelles de vignes. Non entretenue, cette végétation forestière si fragile, une fois décimée, peut réapparaître, certes, mais elle est aussi le plus souvent remplacée par une garrigue dévorante et étouffante qui favorise également les départs de feux dans une région où les vents sont féroces.

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Les tremblements de terre.  Ils sont assez fréquents autour des Pyrénées. Reste que, sans faire de catastrophisme, les canaux, les rigoles et les murets édifiés patiemment et entretenus au fil des générations pour maintenir les terrasses, les casots aussi (ces petits abris qui servent à ranger les outils), les précieuses citernes renfermant l’eau qui sert aux traitements, les petites routes d’accès à flanc de montagne, tout cela pourrait disparaître un jour si le sous-sol décidait de se refaire une place. Et des pans entiers de vignes donnant sur la mer pourraient sombrer.

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Les murets. Petits ou grands, hauts ou courts, grâce aux plaques de schiste qui se détachent et se taillent relativement facilement, ils font partie ici du paysage façonné par l’homme depuis des siècles. Et sont devenus la composante essentielle, avec les peu de galls et autres agulles (canaux destinés à favoriser l’écoulement des eaux en cas d’orages), de ce vignoble architectural couvrant quelques 2000 ha de flancs de coteaux. Le gros problème avec de tels murets, c’est qu’ils sont fragiles et qu’il faut les entretenir. Sinon, pierre par pierre, au fil des ans, ils se dégradent de plus en plus entrainant avec eux la terrasse qu’ils sont censés soutenir, autrement dit des paquets de vignes. Comme rien n’est simple, seuls les ancêtres qui passaient des journées entières à la vigne, avaient acquis l’art de construire les murettes et de façonner ces étonnants caniveaux de géants qui permettaient l’évacuation des eaux tout en préservant la précieuse terre, en évitant qu’elle ne soit pas emportée. Dans les années 80, j’ai rencontré des vieux maçons de vigne qui étaient prêts à partager leurs petits secrets. Sauf qu’il y avait peu de volontaires pour les écouter. Avec eux disparaissent les techniques emmagasinées de génération en génération et c’est bien triste de voir le vignoble se défigurer faute d’entretien adéquat.

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Le tourisme. S’il n’est pas canalisé en urgence, le tourisme, aussi nécessaire qu’inévitable, va faire mal, très mal. Il risque de causer d’importants dégâts dans les vignes de Banyuls, de Cerbère, de Collioure et de Port-Vendres, sans oublier l’arrière-pays d’Argelès-sur-Mer. Sur les chemins semi-côtiers que j’ai fréquentés presque tous les jours, j’ai rencontré des promeneurs sages et respectueux des plantes et de l’espace, mais aussi quantité de sauvages venus s’exciter sur des terres synonymes de risques et d’aventures. En VTT, en patinette électrique (!), en moto trial, en 4 X 4, j’ai croisé des gens manquant réellement d’éducation, prenant possession du terrain privé (une vigne) comme si c’était un dû, dévalant les pentes sans se soucier du dommage qu’ils causaient au passage aux murets comme aux jeunes plants. Des saccageurs !

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– Les squatters. Pour l’instant, ils s’agglutinent en bord de mer car pour eux, seule la vue compte. Et dieu sait que la vue peut être grandiose dans le secteur ! On commence par acheter une vigne en perdition avec un casot tout simple que l’on agrandit au fur et à mesure dans le plus mauvais goût qui soit, tout en restant caché au sein de la végétation afin de ne pas trop se faire remarquer. J’ai ainsi vu en un site pourtant soit-disant hautement protégé de véritables pavillons sam’suffit avec arrivée d’eau et électricité fournis par la municipalité de Port-Vendres, sans oublier le parking gagné sur d’anciennes vignes afin que les copains puissent se garer. J’oubliais le chemin aménagé en béton jusqu’à la mer afin que le bateau puisse glisser gentiment dans l’eau. Pour l’espace vert, les vignes et la végétation ennuyeuse sont carrément anéantis au round-up ! Il semblerait que ces gens finissent enfin par payer des impôts locaux, mais combien sont-ils qui vivent encore cachés, parfois même dans de véritables taudis. Combien sont-ils encore à se barricader  de manière hideuse tout en fabriquant des plaies dans le décor ? Sur une douzaine de pseudo casots ainsi rencontrés en un seul circuit que j’estime à 5 km, seule une construction se présentait de manière honorable, en pierres du pays (schiste) et sans barrières, bien intégrée dans le paysage. Leur nombre ne cesse de croître et la terre – d’anciennes vignes – se vend de plus en plus cher.

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Voilà un aperçu sommaire de ce qui peut sournoisement menacer un vignoble, grignoter peu à peu une part non négligeable de son authenticité, de son image, de sa force. Celui dont je viens de vous parler, le terroir de Banyuls et de Collioure, s’il était connu depuis des siècles sur la carte de la Méditerranée, n’était guère satisfait de sa notoriété il y a 30 ans, notoriété qu’il trouvait insuffisante. Maintenant que les choses vont mieux, il serait temps que mes amis de la Côte Vermeille  prennent conscience de ce qui leur arrive. Car en matière de vignoble, il ne suffit pas de faire de bons vins. Il faut aussi être paysagiste, conservateur, protecteur, amoureux et farouche défenseur de son territoire. Le terroir qui fait notre vin est aussi un paysage. Ne l’oublions pas. Amen !

Michel Smith

(Photos©MichelSmith)

32 réflexions sur “État des lieux d’un vignoble en péril: Banyuls-Collioure

  1. Hervé Lalau

    Très belle évocation, Michel. Moi aussi, j’adore ce petit coin du Roussillon, de France, du Monde; je ne l’ai visité qu’à deux reprises, mais comme toi, les vues et les vins m’ont séduit. Je ne connais pas le fond de ses problèmes. Mais je constate que même au temps où le Porto marchait très bien, en Belgique, les VDN du Roussillon n’étaient pas montés dans ce train. Pourtant, en rouge, au moins, ils avaient pas mal en commun – sauf peut-être la puissance des marques. Aucune marque roussillonnaise ne soutenait la comparaison avec Cruz, Sandeman, Rozès ou même Croft, Taylor ou Dow’s. Je ne parle pas de la qualité – en entrée de gamme, les Portos ne sont pas meilleurs, je parle en termes d’image et de force de frappe pour s’imposer dans les distribution et en communication de marque.
    Un problème d’organisation? D’atomisation de la production?

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    1. Ce que tu dis est juste, à propos des marques. Mais dans ce monde impitoyable beaucoup étaient liées également à des marques de Porto. Et déjà il y a 30 ans, les grandes surfaces nivelaient par le bas. Peu importe l’analyse, Porto et Banyuls sont presque devenus des vins de niche aujourd’hui. Les temps ont changé, le consommateurs aussi, voilà tout et contre cette évolution on ne peut rien. Mais à Banyuls la plupart des vignerons se portent bien : ils se sont peu à peu centrés sur les Collioure en rouge, blanc et rosé qui eux se vendent bien. Tout en continuant à faire un peu de Banyuls qu’ils vendent à un prix plus adapté. Perso, je reste persuadé que le Banyuls regagnera un jour ses lettres de noblesse. Dans ce registre, il y a de très grands vins et il s’agit d’une vraie spécialité.

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  2. Merci Michel de m’informer sur tous ses problèmes dans ce coin de paradis. Ma classe d’œnologie à Toulouse avait visité Banyuls et Collioure. Quel magnifique terroir, quelles splendides vues, quels bons vins! Un ami dans ma promotion, Paul B., avait même acheté quelques hectares de vieux vignes là. Je comprendre mieux sa lutte pour faire du vin.
    Je ne suis pas fan du nationalisme corse, mais leur zoning à la bombe est efficace pour protéger l’environnement.
    Merci de corriger mes fautes de français avant de publier ce commentaire.

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  3. C’est un bilan réaliste mais pessimiste. Il y a encore des vignes qui se plantent et des vignerons qui s’implantent. Ce n’est quand même pas un vignoble en fin de vie! C’est étrange que pour le marché du vin où la concurrence est si difficile, les VDN du Roussillon ne trouvent pas une place de choix. Ils sont bons et avec un caractère singulier. C’est juste ce que demande le marché. Faut-il encore les défendre sur le marché. Les heures de gloire de ces vins ont été amenées par une poignée d’individus. N’y aurait-il plus de Parce (docteur ou pas) parmi les vignerons? Il faut continuer à parler de ce vignoble et de ses vins exceptionnels, un jour, à nouveau, ils seront adulés. Mais je t’entends déjà dire, « il sera peut être trop tard ».

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    1. Encore une fois – je me suis mal exprimé – il ne s’agissait pas pour moi de déplorer le manque d’attrait des VDN aujourd’hui. Ce vignoble se porte bien, mais il est menacé à mes yeux. Les nouvelles plantations existent, mais elles se font au détriment de l’architecture ancienne du vignoble : on rase tout et on replante pour un meilleur travail mécanique et non manuel, artisanal. C’est un vignoble « à l’ancienne » qui disparaît avec les risques écologiques qui vont avec.

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  4. On aimerait bien que des vignerons du cru nous en parlent. Comment le ressentent-ils? Il y a-t-il encore des niches à potentiel pour le Banyuls? Les vieux millésimes? Certains marchés étrangers?
    J’ai lu hier que Riquewihr était le village préféré des visiteurs étrangers. Il faudrait leur faire connaître Collioure…

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    1. Collioure de juin à septembre, c’est blindé, mais personne ne boit des VDN. Le village est très connu, mais la communication des VDN est nulle, c’est là que le bât blesse.
      Marco

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    2. Je répète : mon article ne concerne pas que le problème de la désaffection du Banyuls. Cela n’est pas d’actualité puisque ça remonte aux années 60. Ce n’est pas le renouveau du Banyuls qui pose problème dès lors que tout va bien grâce au Collioure. Cessons les pratiques qui agissent sur l’écosystème de ce vignoble si fragile ! C’est cela que je voulais soulever. Dommage, mais je ne me suis pas fait comprendre…

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  5. J’adore Banyuls, la ville et le vin. On a y passé des vacances et on a y acheté beaucoup de bouteilles. Donc, je te remercie, Michel, de nous avertir des problèmes, ce que je lis avec tristesse. Hervé a raison de dire que les vdn de Banyuls ne sont pas connus, en Angleterre non plus. Il y a besoin de marketing, mais aussi d’agir sur les problèmes si on veut maintenir un Banyuls que nous aimons tant. J’espère que ton article sera un « appel aux armes ».

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  6. Marie-Louise Banyols

    Magnifique papier Michel, j’espère aussi que ton article nos mobilisera à tous. Parler des VDN, le plus souvent posible, convaincre…C’est notre arme à nous

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    1. Oui, Marie-Louise… Yes Allan… Mais ce qui m’importe le plus, que ce soit VDN (Banyuls) ou vins « tranquilles » (Collioure) puisqu’il s’agit du même terroir, c’est de sauvegarder les bonnes pratiques du vignoble, le maintien des murettes, l’entretien du pourtour des vignes, la protection des vignes centenaires, etc. La mise en valeur de cet ensemble architectural unique.

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  7. C’est sans doute un peu de ma faute si la discussion a bifurqué, mais je pense qu’on n’a bien compris le message: c’est un superbe patrimoine naturel et humain à préserver.
    Et il faut que les vins (VDN ou secs) continuent à se vendre si l’on veut qu’on le préserve.

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  8. Bonsoir à tous,
    Je suis Paul Bonno, le nouveau vigneron qu’évoque Tom dans ses commentaires. Les commentaires évoqués par Michel Smith sont malheureusement très proches de la réalité. Je suis toulousain et vigneron à Collioure depuis 2012 avec un domaine que j’ai créé et qui s’appelle le Mas du Figuier. J’ai des vieux grenache gris et noir, et je vinifie à Port Vendres au Domaine Claire Mayol.
    Je suis à la fois pro, à l’intérieur du système et avec un regard relativement nouveau. Je pense que la Côte Vermeille est un endroit exceptionnel, unique en France, mais il semble que les locaux n’ont même pas la conscience de ce bijou, en termes de beauté, de caractère unique, et de terroir viticole bien entendu. La Côte Vermeille pourrait être classée à l’Unesco. Je suis toujours aussi ému quand j’arrive à Collioure et que je vois toutes ces terrasses couvertes de vignes. Je ne m’en lasse pas. Cependant, il faut savoir que l’entretien de ces vignes est un travail de dingue. J’ai 2,5 ha et je peux vous affirmer que c’est une vraie épreuve physique. Je vais commencer ma conversion en bio cette année. Ce qui signifie que le moindre brin d’herbe doit être enlevé à la main, au xadic (bêche catalane) ou au motoculteur, ou bien sinon, en viticulture conventionnelle avec du désherbant chimique.
    Tous les ans j’assiste à la mise en friches de nouvelles vignes. C’est désespérant, alors que tout est là pour faire du très bon vin, très typé et qui pourrait être très bien valorisé. Le problème provient surtout du fait que les vins de Collioure ou Banyuls ne sont pas assez valorisés, contrairement à ce que l’on peut constater en Côte Rotie, Condrieu ou Hermitage par exemple. Ce sont les même coûts de production. Seulement, près de 80% de la production est réalisée et commercialisée par les coopératives qui ont une politique bien différente des caves particulières. On trouve aujourd’hui du Banyuls à 6 € TTC chez Carrefour ! Quand on a enlevé la TVA, l’achat de l’alcool pour muter le vin, les matières sèches et le transport, il ne reste que ses yeux pour pleurer !
    Fort heureusement, depuis quelques années, des nouveaux vignerons et certains déjà présents ont envie de faire évoluer les choses. Mais l’inertie est forte, mais nous sommes confiants…

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    1. Connaissant bien les difficultés que vous évoquez, je ne peux que souscrire. Vous faîtes partie des vignerons qui travaillent dur et respectent ce terroir unique. Si vous étiez plus nombreux à travailler dans cet esprit (effort, abnégation, courage, volonté, etc) il est clair que je n’aurais écrit cet article dans le même sens. Comme vous, j’ai confiance et j’espère que les nouveaux vignerons sauront faire bouger les choses dans un souci de protection du vignoble.

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  9. Pierre Sauvage

    Merci Michel de partager cet amour… et ces craintes et dangers. Je suis aussi un amoureux de ce bout de Terre que j’ai traversé chaque été de mon enfance pour aller au-delà de Cerbère et Llança. En y repassant il y a peu, j’ai été frappé par la beauté simple, évidente et éternelle (car typiquement méditerranéenne…) de ces points de vue pleins de vignes mais surtout par le contraste avec le côté espagnol, si tristouille (à mes yeux mais pas que à mon avis) désormais.
    Derrière la beauté et £e touri$m€ se cachent des réalités plus sombres, des difficultés qui semblent plus dures à surmonter qu’ailleurs, comme dans beaucoup de coins méridionaux en réalité. Moi qui adore les contrastes, je suis servi.

    Mais concrètement, dans cet état des lieux, il ressort bien un problème de foncier : utilisation, propriété, règles régissant l’usage, valorisation, etc. J’espère simplement que ce n’est pas plus de tourisme et du béton qui le résoudront.

    Et le carignan dans tout ça ?

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  10. Je lis ton papier tard ce jour, ayant été à l’extérieur pour mon travail toute la journée. Tu dis vrai, malheureusement,comme quelques promenades dans ce magnifique territoire au mois de septembre dernier m’ont démontré. Je crains qu’un classement par l’Unesco ne suffirait pas. Regardez ce qui se passe à Cinque Terre, dont des parties ressemblent à un dépotoir ! Il faut un nombre significatif de vignerons jeunes et motivés, prêts à bien travailler et à soigner le paysage autant que leurs vins (comme Bonno, apparament). Puis des règles radicales d’urbanisme qui sont réellement appliquées. Cela fait beaucoup mais cela serait peut-être jouable s’il y avait une vrai volonté politique locale capable de vision à long terme. Je comprends malheureusement ton pessimisme Michel.

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  11. JJSalvat

    Belle analyse, fouillée, détaillée , vécue ,mais on sent une vision romantique et esthétique du terroir de Banyuls Collioure.
    Car la réalité est la rudesse du travail de cette terre et des terrasses. Il n’existe quasiment plus de main d’oeuvre pour maintenir ce patrimoine.Historiquement , les vignerons remontaient manuellement la terre enlevée par les orages avec des corbeilles en châtaignier, on vendangeait avec des bats et des mulets etc.
    Ce coût est difficilement supportable pour les exploitants actuels.
    Un remembrement raisonné permet d’équilibrer les coûts avec des parcelles plus pentues, la pression foncière est en embuscade par s’emparer des vigne abandonnées, les prix de vente du vin ne semblent pas pas vouloir remonter rapidement, alors que faire pour sauver ce cru? d’autant plus que l’on ne sent pas une volonté forte de défense par les élus locaux et des représentants de la profession.

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  12. Albert Callis

    Chaque fois qu’un ami lointain vient me rendre visite, il repart toujours avec une bouteille pour « faire goûter » à ses propres amis.
    C’est un moyen comme un autre et cela n’est pas cher.

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  13. Bastien De Keirle

    Michel, parmi les menaces, je suis surpris de ne pas retrouver le bail à complant, dont la féodalité repousse tout naturellement d’éventuels repreneurs.

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  14. Francis Mallach

    Bonsoir Michel ; je suis Francis Mallach, Coopérateur et Président de l’ASSO « Tots Lligats »(défense des intérêts des coopérateurs du GICB. Merçi pour cette analyse concernant le cru et son déclin. Je veux toutefois y apporter quelques précisions pour en comprendre les causes, Le GICB étant considéré comme le poumon de la côte vermeille. Michel Jomain, a qui je tiens a rendre hommage, a sauvé la coopérative après la crise de 1967 et l’a portée au plus haut niveau jusqu’à son départ en 2000. La direction ayant changé de mains, c’est en 2004 que le destin de cette coopérative change avec une gouvernance qui privilégie ses intérêts personnels au détriment de ceux des coopérateurs. Suite a une gestion catastrophique qui ne s’appuie que sur la vente à domicile , le chiffre d’affaires ne cesse de baisser alors que le montant des emprunts pour financer ce seul système grimpe de façon vertigineuse . Puis vient la construction de la cave du « Mas Ventous »(Projet que Michel Jomain qualifie d’Inutile et Ruineux!lorsqu’il rejoint « Tots Lligats en 2009) Pour financer ce projet, le GICB n’hésite pas a vendre toutes nos anciennes caves , dilapidant petit à petit tous nos actifs.
    L’Association a toujours préconisé en premier lieu de communiquer sur les appellations Banyuls et Collioure plutôt que de nous lancer dans ce projet de cave dont nous n’avions pas les moyens , prendre des marchés à l’export. et relancer la grande distribution.
    De ce qu’avait monté Jomain , (SIVIR,pour la GD , Cellier des templiers,(France et Belgique) cave de l’Abbé Rous ), il ne reste plus rien!!
    La fin du GICB est proche , Malheureusement, je ne vois pas de solution. avec le système actuel. c’est toute l’économie de ce bout de France qui risque de s’écrouler Tout ceci a cause de la cupidité de certains et du laxisme de beaucoup d’ autres.
    Je ne vais pas parler ici du travail de la vigne et de ses a-cotés . ce serait trop long.

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  15. Ping : État des lieux d’un vignoble en péril: Banyuls-Collioure | Wine Planet

  16. Jean Doucet

    L’auteur de l’article énumère des conditions que l’on rencontre dans d’autres vignobles. Tous les vignobles pentus. Ils sont nombreux. Ils ne sont pourtant pas abandonné. Au contraire le regain d’intérêt mondial et sociétal pour le vin, son renchérissement aident ces vignobles à se moderniser et se développer même. Je constate que le Bon – dont je suis un amateur depuis toujours – est peu connu, reconnu. Ce qui est bien dommage. Qu’on en trouve à des prix dérisoires. Ce qui est une aubaine pour les amateurs mais évidemment le signe d’une défection. Pour moi, c’est ça le point de départ. Pas les difficultés existantes. On sait que plus le milieu est difficile plus le vin est bon. Souvent. Pourquoi cette appellation est-elle délaissée ? Faute au consommateur ? Manque de communication ?

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  17. Jacques Py

    Amusant le coup du tremblement de terre … comme dans le golfe du Mexique il y a plus de 60 millions d’années, une météorite finira bien par nous tomber dessus !!!
    Mais les causes de ce déclin sont bien plus pragmatiques … le ratio coût de production/CA est trop proche de zéro !
    Quand on ne gagne plus sa vie, on arrête … ce qui est mon cas en tant que « bientôt ancien vigneron » … et je connais des dizaines de vignerons du cru qui n’attendent qu’une chose, leur maigre retraite MSA !!!

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      1. jacques py

        Mr Smith a plus fait un constat du délabrement plutôt qu’énumérer des facteurs … il déplore l’état du terroir … il n’est pas le seul croyez le bien …

        Le réchauffement est général dans tous les vignobles et affecte essentiellement les rendements qui ne sont déjà pas très élevés chez nous.
        Les abandons c’est une conséquence économique, pas un facteur. Les incendies sont propres à tout le pourtour méditerranéen. Les murets c’est un état des lieux, pas un facteur, et leur état est une conséquence économique également.
        Le tourisme et les « squats » c’est également propre à tout le pourtour de la méditerranée … les maires font-ils respecter les PLU ? Quant à l’éducation et au respect c’est un phénomène bien plus général.

        Bref, je ne conteste en rien le triste constat de Mr Smith, mais ce n’est absolument pas une analyse des causes du déclin de notre terroir, au mieux une complainte sur un monde qui fiche le camp !!!!

        Pour avoir « remonté » ou construit des murs de schiste pendant près de 40 ans, je puis vous assurer que le travail du vigneron est très ingrat dans le cru !!! La vigne ne nous rend que rarement tout ce qu’on lui apporte tous les jours.
        La récompense d’un labeur qui vous « flingue » la santé est bien maigre.
        Ne soyons pas aveugles, la cause est financière, à de très rares exceptions on se vend mal, d’ailleurs la majorité du vignoble est tenue par des doubles emplois et sur des micro surfaces, ce qui est significatif d’un état précaire.

        A titre personnel je suis plutôt fier de mes vignes, mais la « machine » commence à être un peu usée, autant physiquement que moralement !!!

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  18. Jacques Py

    Ah aussi j’oubliais … un peu plus haut, le commentaire du Toulousain qui sort de la cuisse de Jupiter et qui prend les gens pour des crétins « il semble que les locaux n’ont pas conscience de ce bijou »
    Le genre de remarque qui situe bien l’individu méprisant… lamentable…
    En 1936, un hecto de Banyuls payait 36 journées d’ouvrier; en 2018, si vous trouvez par hasard un acheteur, ce même hecto vous octroiera 2 journées… cherchez l’erreur !!!
    Etonnez-vous que les vignes soient abandonnées, ou alors Mr Smith, venez nous aider !

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  19. Antoine Latipau

    Je suis un peu en retard, mais je réagis quand même. J’ai toujours été fasciné par le vignoble de Banyuls ainsi que ces paysages époustouflants, tant dans leur âpreté que dans leur richesse.

    Je suis un (relativement) jeune futur vigneron avec une certaine expérience dans la viticulture, entre autres dans les Aspres. Je suis en train de boucler mon diplôme d’exploitant viticole.

    L’idée d’essayer de me lancer sur ce vignoble me taraude, voire me démange, je regarde, je démarche, je n’ai pas encore fait de choix définitif, et il me faudra encore du temps pour en faire un d’ailleurs, de choix.

    Donc, voilà je jette cette bouteille à la mer en espérant glaner ici quelques conseils et pistes, tant au niveau de vignerons cherchant des employés qualifiés, qu’à des parcelles en vente, en passant peut-être par de sévères avertissements concernant l’impossibilité de se lancer sur ce terroir.

    À bon entendeur, mon adresse email est mon prenom.nom@gmail.com.

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  20. Sam - Belle-Ile en Mer

    Bonjour, 4 ans plus tard après la lecture de « Même si le réchauffement climatique n’aura sans doute pas d’ incidence majeure sur le vignoble avant 20 à 30 ans » … Mauvaises prévisions car en cette année 2020 a vu des vendanges plus que précoces .. et ce n’est qu’un début ..
    Et ce n’est pas le seul « détail » qui indique des changements majeurs sur les vignobles liés au « global warming ».. Dans 10 ans ce ne seront plus des changement majeurs .. mais dramatiques .. 20 catastrophiques… etc ..

    Les plus malins ont commencé depuis plusieurs années à implanter des vignobles en Bretagne (à Belle-Ile en mer .. du mourvèdre par exemple) qui va devenir une des région viticole Française incontournable .. et pas dans 20 ou 30 ans .. mais très bientôt ..
    A moins d’avoir du temps, de l’énergie et de l’argent à perdre ce n’est pas à Collioure (ni le long de côte méditerranéenne française qu’il faut reprendre une exploitation car (en reprenant la date de l’article comme base) en 2036 -2046 le climat et ses aléas (températures extrème, sècheresse, orages très violents, incendies) n’y sera vraiment plus favorable à l’exercice viticole .. Quant au tourisme .. sans plages, effacées par la hausse des niveaux marins, il a de quoi s’inquiéter.
    C’est sûr, ça fend le cœur de voir disparaître les vignobles des régions où la viticulture séculaire a façonné et le paysage et la société .. Mais a force de ne pas vouloir prendre en compte les alertes des scientifiques (« la maison brûle et on regarde ailleurs » (2002 … 18 ans que Chirac à prononcé cette phrase !!)), de repousser à demain toute action visant à ralentir le réchauffement climatique, en en niant même l’évidence (comme le fait aujourd’hui D. Trump), rien de surprenant .. Supposer à 20-30 ans l’impact direct de ce réchauffement sur les activités humaines c’est faire preuve d’obscurantisme.
    Et nous en sommes ou ? A se demander comment sauver les meubles. (et les vignes)
    Là aussi c’est s’égarer .. les meubles, c’est comment pouvoir s’en acheter d’autres à l’horizon 2050 qui est la question à se poser tout de suite .. et pas demain.

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