Faut-il se fier au bio?

A la suite du salon Millésime Bio, que je n’ai pas encore visité mais qui est régulièrement couvert par mes collègues de ce site, je trouvais intéressant de tenter d’avoir une vision un peu plus large de cette approche agricole afin de la situer dans le contexte général de la viticulture.

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Ce tableau montre la croissance pour la France des surfaces viticoles cultivées en biologique entre 2001 et 2011

La croissance rapide pendant ces dernières années des surfaces viticoles cultivées en « bio » semble ralentir actuellement. Selon les informations fournies par Eurostat, dans le cas de l’Espagne, leader dans ce domaine, ces surfaces ont été multipliées par 5 entre 2002 et 2011, passant de 16.000 à 80.000 hectares.  En France, selon la même source, l’augmentation est presque aussi spectaculaire (4 fois), passant de 15.000 à 60.000 hectares. Dans le même temps, l’Italie, qui avait 37.000 hectares de vignes déclarés en bio en 2002, a atteint les 53.000 hectares en 2011, perdant ainsi le leadership de ce marché. Mais, depuis 2011, ces taux de croissance se sont considérablement ralentis et, dans certaines régions, la surface cultivée en bio a même reculé.

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Pour rester sur la cas de la France, la surface du vignoble cultivé en bio représente environ 8% de la surface viticole totale, ce qui semble assez faible vu la couverture médiatique attribuée aux vins qui en sont issus. Il est vrai que plus le climat est frais et humide, plus la viticulture biologique est difficile à mettre en place. Cette surface faible semble aussi un peu paradoxale quand, en parallèle, on annonce aussi que 35% de buveurs réguliers de vin dans 4 marchés européens (France, UK, Allemagne et Suède) boivent des vins bio. Ils doivent en boire de temps en temps seulement…

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Quelques uns des nombreux labels certifiant les démarches viti-vini censées respecter au mieux l’environnement. Lequel lave plus blanc que blanc? Mystère !

Ce mouvement constitue indubitablement une réaction de fond contre la pollution massive des sols (et parfois aussi des gens qui les travaillent) par un usage excessif et souvent mal compris d’engrais, d’herbicides, de pesticides et d’autres produits de traitement depuis une cinquantaine d’années; il participe d’une prise de conscience quant à l’urgence de repenser le processus agricole, et spécialement viticole. Le vignoble en France et sur-consommateur de ces produits par rapport à toute autre forme d’agriculture et il est effectivement nécessaire et urgent de modifier l’approche « tout chimie » de la viticulture. Mais je me demande parfois si le « tout bio » est nécessairement la bonne voie. En tout cas, il contient quelques contradictions qui relèvent d’une approche qui me semble parfois plus dogmatique que purement rationnelle. Je vais y revenir.

Il y a quelques mois j’ai présenté à un club oenophile les vins d’un domaine de Saint Emilion, Château Laroze, car je les ai trouvé d’une élégance et d’une fraîcheur devenues rare dans cette région depuis quelques années. Guy Meslin, dont c’est le domaine familial, m’a dit avoir pratiqué pendant des années la « biodynamie » sur son vignoble mais l’a abandonnée car il ne trouvait pas cette technique adaptée à son cas. Il ne revendique aujourd’hui aucun label dans la famille bio car, dit-il, aucune de ces certifications ne se donnent la peine de vérifier le produit final. Il s’agit de certifications du processus, incluant depuis 2012 la vinification, mais sans aucune analyse de la composition chimique d’un vin. Meslin opère cela lui-même, via un laboratoire spécialisé, pour s’assurer que ses vins ne contiennent aucun résidu de produits indésirables. On a bien vu lors de différents tests opérés que certains vins bio en contiennent, des résidus indésirables, même si ce n’est pas le cas le plus fréquent.

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Le magazine Decanter a récemment fait état d’un autre producteur de qualité ayant abandonné le système bio. Il s’agit de Sébastien Vincenti, du Domaine de Fondrèche dans les Côtes-du-Ventoux. J’ai visité ce producteur il y a quelques années et il me semblait alors au sommet qualitatif des vins de cette appellation. Fondrèche était certifié par Ecocert depuis 2009, mais Vincenti a déclaré à Decanter qu’il abandonnait ce processus afin de rester cohérent avec son approche d’une viticulture réellement sans dommages pour l’environnement. Il dit que l’application de certains produits de synthèse, au bon moment, peuvent mieux protéger l’environnement que des alternatives autorisées dans l’agriculture biologique. Il dit aussi ceci : « Je vais réduire le cumul de cuivre dans mes sols en modifiant mes traitements afin de trouver un équilibre entre produits de synthèse et produits organiques ». Il fait référence particulièrement au cuivre, qui, bien qu’étant « organique », est un métal lourd, nocif pour la santé et qui ne se dégrade pas, ou très mal, dans les sols.

J’ai toujours pensé que le refus de tout produit de synthèse était un prise de position basée sur un dogme, et non sur un argument rationnel qui prendrait en compte une vision holistique de l’environnement.. Pourquoi est-ce que tous les produits de synthèse seraient nécessairement nocifs ? Et pourquoi aucun ne serait biodégradable ? Le cuivre, en tout cas, ne l’est pas, ce qui a amené d’autres producteurs à quitter le système bio. C’est le cas, par exemple, du Domaine Fons Sanatis dans le Languedoc. Le propriétaire dit que cela lui semblait fou d’employer 5 kg de cuivre par hectare et par an.

Un autre aspect de l’approche d’une viticulture plus propre est le bilan carbone de l’exploitation. J’avais interviewé le directeur d’un excellent domaine à Chablis, William Fèvre, au moment où il expérimentait la culture bio sur une partie de son vignoble et il m’a dit que le nombre de traitements rendus nécessaire par l’emploi des produits autorisés en bio, qui sont lessivés dès la moindre pluie et donc rendu inopérants sur la vigne, faisait que ses tracteurs passaient entre 4 et 10 fois plus souvent dans la vigne, avec comme résultat un compactage des sols et une consommation de gasoil en forte hausse. Bilan carbone négatif donc. Vincenti dit la même chose, mais, étant dans un climat plus sec, la différence est moins importante.

Quant à des différences entre les goûts des vins bio et vins non-bio, on est sur des sables mouvants, tant il est difficile de comparer ce qui n’est pas forcément comparable. Andrew Jefford, dans un autre article récent dans Decanter (et Jefford est plutôt un supporteur du bio), écrit que lors du grand concours annuel organisé par ce magazine et dans l’édition 2015, les vins bio ont obtenu, proportionnellement, moins de médailles que le moyenne sur l’ensemble des vins. Les vins biodynamiques étaient, en revanche, dans les clous de cette moyenne. Si on peut se fier à des statistiques, cela pourrait indiquer qu’il n’y a aucun avantage gustatif évident entre vin bio et vin non-bio.

phyto1Les effets sur des cultures de surface de différentes quantités de cuivre dans le sol

Il faut dire à leur défense que les plus attentifs des « bios » font très attention aux doses de cuivre employées et cherchent activement des produits de remplacement. Mais le cuivre semble avoir d’autres avantages, notamment dans le domaine de la lutte contre certaines maladies du bois. Par contre, sa nocivité sur les sols est bien attesté, du moins pour les couches superficielles, le microflore et même la vie dans les eaux autour.  «Quand on défonce une vigne et qu’on y remet des grandes cultures, il peut arriver que ces cultures poussent extrêmement mal en raison du cuivre accumulé dans les premiers centimètres de sol durant des décennies de traitement. Je l’ai constaté de mes propres yeux dans un cas concret ; en fin de compte, l’agriculteur a abandonné les grandes cultures et replanté une vigne, car cette plante s’enracine suffisamment en profondeur et échappe ainsi aux hautes concentrations de cuivre dans la couche supérieure du sol», relate Christian Keimer, ancien responsable du secteur « Protection de sols » du Canton de Genève.

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Je ne suis pas en train de dire que les « bios » sont des plus grands pollueurs du vignoble, ni que les vignerons qui adoptent cette approche ressemblent, par leur méthodes, à ce qui est illustré dans la photo ci-dessus. Les choses ont bien évoluées, heureusement. Mais je dis simplement que cette affaire est un peu plus complexe que sa présentation habituelle laisserait entendre.

Le « bio », sous toutes ses formes, fait vendre actuellement et certains marchés, comme bon nombre de pays de l’Europe du Nord, exigent une proportion croissante de vins labellisé « bio » dans leurs achats. Un producteur de qualité à Chinon, Philippe Alliet, m’a dit avoir été obligé de passer par une certification en bio juste parce que ces marchés l’exigeaient, alors qu’il cultivait son vignoble d’une manière extrêmement respectueuse, sans herbicide, engrais chimique ou insecticide, et depuis toujours. Il m’avait dit qu’il trouvait cela absurde mais qu’il était obligé de s’y plier pour des raisons commerciales, même si cela allait impliquer l’usage de doses plus importantes de cuivre sur ses sols.

Je crois, bien évidemment, en une viticulture propre et attentive à l’environnement, mais est-ce que le « bio », dans ses formes actuelles du moins, constitue réellement une panacée? Je crois qu’il est permis de poser la question.

David Cobbold

21 réflexions sur “Faut-il se fier au bio?

  1. Bonjour David!

    1 – eu égard aux actions des lanceurs d’alerte de longue date (les Bourguignon, J-M Pelt…), et plus récents (Elise Lucet..) sur le sujet, le bio va effectivement s’imposer comme un standard, voir un pré-requis sur différents marchés (moyen et haut de gamme, mais même en France!)
    2 – l’important n’est-ce pas la vie des vignes, et donc des sols ? J’arguerais que ce n’est pas parce qu’ils sont sensibles à l’environnement que les vignerons sont bons, mais parce qu’ils sont bons qu’ils sont forcément sensibles à l’environnement
    3 – des chiffres plus récents pour 2014: http://www.agencebio.org/sites/default/files/upload/documents/4_Chiffres/BrochureCC/Graphs/cc2015_fr_pv_recap.png (66000ha/8.4% en France en 2014)
    4 – vu que la demande dépassera bientôt l’offre ( https://t.co/oiSMJNisse ), le marché bio va devenir tendu

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  2. olivier de Moor

    Bonjour M Cobbold,

    Bien entendu entendu je ne suis pas d’accord. et je n’ai pas le temps d’écrire un roman ce matin.

    Cependant tous vos exemples me paraissent imprécis voire faux:

    – quand on argumente sur les produits de substitution inoffensifs au cuivre et au soufre: il faut être précis lesquels. Comment sont-ils utilisés, à quel moment à quel dose ? Je les connais et peux vous les citer. Mais souvent ce n’est pas l’emploi ce ces produits qui est fait.

    – 5000 g de Cu dans le sud me parait une forte dose.

    – Que WFèvre fasse 4 à 10 fois plus de passage sur leurs essais en Bio par rapport en conventionnel est un caricature. Si vous voulez j’appelle leur chez de Culture ce matin pour qu’il dise si c’est vrai ou faux.

    – Le Cuivre n’est pas lessivé par la moindre pluie. Mais par 20 à 30 mm.

    Pardon, je dois y aller. Bonne journée.

    ODeMoor

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  3. M de Moor, je ne fais que citer le vigneron, à Ventoux quand je parle des certains produits de synthèse mins offensifs. Il doit connaître son métier je pense. Je ne suis pas vigneron moi-même. J’ai déjà entendu ce type de remarque chez d’autres vignerons. C’est Didier Seguier qui m’a donné cette information chez WF. Il m’avait annoncé au moins 4 fois plus de passages, selon la meteo. Mais même deux ou trois fois plus de passage devrait alourdir le bilan carbone.

    En ce qui concerne la champagne, il faut souligner k’effort collective très importante vers une agriculture plus propre qui est en place depuis quelques années. Cela concerne non seulement des récoltants-manipulants, mais aussi les coops et les grandes maisons. Il est vrai que cela devenait urgent.

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  4. Monsieur Cobbold, vous avez beaucoup de courage en vous attaquant à l’idéologie dominante du « tout bio, tout bon ». En plus, vous le faîtes rigoureusement en mettant en avant les faits. Attention à ne pas être exagérément sceptique, au risque d’être incompris. Oui, le bio gagne du terrain à la vigne et dans les mentalités. Je me suis livré à une petite statistique en comptant simplement les domaines certifiés bio ou biodynamie sur les appellations Anjour-Saumur qui figurent dans le guide RVF 2016. Eh bien, sur 30 domaines cités, étoilés ou non, 26 étaient certifiés en bio ou en biodynamie ! Antoine Gerbelle était d’ailleurs un peu embêté….
    Marco l’a bien exprimé dans son récent papier sur l’approche angevine. Il y a une dynamique du bio qui tourne autour de l’émulation et de l’entre-aide entre ses producteurs. On a là des vignerons qui prennent des risques (le sans-sulfite, par exemple), se plantent parfois, travaillent énormément et s’efforcent de produire un vin dont ils seront fiers vis à vis des collègues des cavistes, des restaurateurs. Et les gens, les clients leur disent, c’est bien, continuer on vous soutient….Voilà ce qui crée un cercle vertueux, une dynamique de succès et un regard bienveillant des médias. Mais cela n’écarte pas les problèmes de concentration de cuivre dans le sols, j’en conviens parfaitement. L’article Suprématie Bio en Anjou-Saumur est accessible sur http://www.generationvignerons.com .

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    1. olivier de Moor

      Pardonnez-moi SVP pour les fautes de ce matin. Ce sujet est crucial.
      Pour dépasser les oppositions, mais puisque c’est un sujet technique à destination écologique, il faut être précis.

      Je comprends certaines réticences à l’encontre de la BIO. Plus de travail, plus de risques. Mais ce que je ne comprends pas c’est que lorsqu’on ne l’est pas « bio », on ne se pose pas assez la question de la substitution des produits avec un classement écotoxicologique néfaste, par des produits sans classement, donc plus neutres. Il y en a à disposition.

      Pour que le conventionnel soit pertinent dans ses critiques vis à vis du « bio », il doit tendre à être le plus propre possible. Malheureusement l’inventaire actuel des molécules usités ne montre pas de réels progrès.

      Je suis pour ma part convaincu par les nombreux bénéfices de la bio. Et cela malgré ses limites. Sur le cuivre il a des pistes nombreuses pour limiter son emploi. De mémoire le dernier contrôle Ecocert montre que je suis en moyenne à moins de 3 Kg de Cu métal. Je ne suis pas un as, c’est perfectible. Nous avons environ 700 mm d’eau par an. Les pistes de substitution au Cuivre sont le limonème, et d’autres Huiles essentielles. Certaines plantes permettent aussi de s’améliorer comme la Prêle et surtout la racine de Rhubarbe et l’écorce de Bourdaine ( essais techniques suisses du FIBL ou de Changins).
      Accessoirement il ne faut pas oublier qu’en terme de toxicité du Cuivre, comme tout les métaux, il dépend du pH du sol. Plus il est acide, plus il est toxique. La réponse est donc différente suivant de sol. De même, déjà, en conventionnel, on continue souvent d’utiliser du Cuivre en quantité non négligeable. Et souvent en substitution au cuivre, les conventionnels utilisent des combinaisons chimiques de l’aluminium. Loin d’être sympathique.

      Pour le soufre, il y a les mêmes limites, et d’autres pistes. Les conventionnels utilisent aussi du soufre. Les pistes de sortie sont aussi les extraits de plantes, certaines Huiles Essentielles. Le limonème encore, le petit lait ( ca va vous faire rire). Le Fénugrec a eu une homologation mais a été retiré et il devrait y avoir homologation d’un extrait de Renoncule.

      Nous souffrons tous autant de nos excès que de notre manque de technicité lié à différents problèmes.

      On peut aussi se poser la vraie question: Pourquoi en sommes nous arrivés à l’obligation de cultiver des plantes aussi sensibles. Le dogme obligation de culture de nos soi-disant vieux cépages est une question qui finira bien par se poser. Quand ?

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  5. Merci de vos commentaires M. Raffard. L’exemple de la région angevine est effectivement intéressant, surtout dans une zone climatique qui n’est pas forcément la plus favorable à cette approche agricole.
    Je ne suis pas totalement sceptique, comme j’ai essayé de dire dans une partie de mon article. Mais je ne suis pas prêt à avaler en entier la doxa bio qui vire trop souvent au sectarisme. Je crois qu’il y a matière à discuter sur plusieurs points et d’éviter une approche de type religieux ou rien n’est mis en question. Je connais bon nombre d’excellent producteurs qui sont en bio et je respecte leur choix. Mais je connais autant qui ne le sont pas mais qui sont aussi conscients des enjeux écologiques.

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  6. Norbert Puzenat

    Très intéressant, cet article, qui, je pense, va ouvrir de sempiternels débats. Comme d’habitude, chacun restera sur sa position. Certes, la Planète est en danger et il est important d’agir, nous sommes tous d’accord. Reste à trouver les bons compromis. Faut-il, pour autant, revenir au moyen-âge, voire quelques millénaires en arrière, avec des vinifications en amphores (qvevris), qui a mon sens, n’apportent pas grand’chose, à quelques exceptions près. On peut rajouter le sans soufre, ce qui est souvent une hérésie, et j’en passe.
    Je ne suis qu’un fervent amateur de vin depuis 45 ans déjà, et je dois dire que, ce qui m’intéresse, c’est, égoïstement, mon propre plaisir. Je pense, cependant, qu’il n’est pratiquement pas possible de faire de grands vins en utilisant massivement tout l’arsenal des produits de synthèse, ou, a contrario, en utilisant la méthode dite des vins « nature ». Le réchauffement climatique est en place, c’est indéniable, entraînant, par conséquent, une évaporation plus importante, d’où, plus de précipitations. Or, nous savons tous que chaleur et humidité sont très favorables au développement des maladies cryptogamiques, et que des traitements efficaces et urgents doivent être effectués dans ce cas précis. Reste à savoir si la poudre de perlimpinpin utilisée à dose homéopathique est suffisamment efficace.
    Je transmets le lien de cet article à Walter, le maître de culture de W. Fèvre qui apportera peut-être sa version au nombre de passages du tracteur dans les vignes.

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  7. irène tolleret

    J’aime beaucoup votre article. Aujourd’hu
    i, vignerons mais aussi agriculteurs ne peuvent ni ne doivent ignorer les conséquences de leurs pratiques sur l’environnement mais également sur les consommateurs par consommation du produit fini. Aller sur des analyses de résidus de pesticides dans les produits finis, travailler sur des analyses de sols, adapter ses pratiques phytosanitaires à la présence ou pas de périmètres de protection de sources me semble évident, qu’on soit en bio ou en conventionnel. Pour le conventionnel, ne traiter qu’avec des molécules dont on mesure les métabolites ainsi que leur toxicité et leur rémanence. Je pense que tous les bons vignerons travaillent ainsi, et que ce mouvement de fond gagnera la totalité de notre profession en très peu de temps.

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  8. Dausse

    je pense que les propos de Didier ont mal été interprétés. La viticulture biologique, tout comme la viticulture conventionnelle, peut générer quelques passages supplémentaires .

    Pour exemple en 2014, année particulière déroutante, la moyenne dans l’Yonne est de 10.4 passages pour la bio contre 10.1 pour le conventionnel (source : chambre agriculture de l’Yonne). En 2015 : année marquée par la sècheresse, la moyenne est de 8 passages en bio contre 7 en conventionnel.

    Vu sous cet angle, la viticulture biologique nécessite des passages supplémentaires mais certainement pas 10 fois plus !

    Le nombre de passage dépend le plus souvent de la variabilité entre les millésimes et de la sensibilité des vignerons que de l’approche choisie.

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    1. Michel Haber

      Merci Olivier Humbrecht d’apporter l’éclairage qui différencie le professionnel du polémiste. Si David Cobbold allait piocher quelques semaines dans les vignes il comprendrait sûrement pourquoi certains vignerons sont déguisés en cosmonautes et d’autres ne le sont point.
      N’oublions pas que le bio renvoie non seulement à la qualité des sols, mais aussi à la santé du vigneron et à celle du consommateur.
      Il n’en reste pas moins que nous pouvons deux entrées différentes dans le monde du bio :
      1) celle qui reflète une forme d’engagement, voire de militantisme, au service d’une idée fortement teintée de qualité.
      2) celle qui relève de l’opportunisme commercial, marqué par la primauté de l’intérêt financier .
      Dans les deux cas nous sommes tous gagnants, si ce n’est que la vision des premiers à une qualité d’humanisme et une vision intelligente qui échappent aux seconds. Le mouvement de développement du bio observé ces deux dernières années illustre bien cela, les détracteurs farouches d’hier affichant aujourd’hui les panneaux BIO les plus grands.
      Les qualités des grands sont souvent teintées d’humilité…
      La jeune génération, M Cobbold, est en train de secouer une viticulture engluée dans les prescriptions de l’industrie chimique qui ne soucie que de la cotation de ses actions en bourse. Ce retour à l’humain est inévitable et salutaire.

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  9. Bien d’accord avec Norbert Puzenat sur ce qui nous motive, en tant qu’amateurs de vin. Il ne fait pas se laisser dévier par des modes (qvevris, sans soufre ou autres gadgets à la mode parmi quelques bobos qui recherchent les relents d’un passé heureusement révolu). L’expérimentation maîtrisée en revanche est vitale, et cale peut aussi se passer par ces différentes techniques. Cette expérimentation, à mon sens, doit inclure une utilisation bien plus étendue des cépages existants dans le monde et c’est là ou le bat blesse, en particulier avec le législation en France

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  10. Merci M. Cobbold pour cet article intéressant qui soulève les points « noirs » du bio en viticulture : compactions des sols, accumulation du cuivre dans les parcelles, hausse des passages donc de la consommation de carburant etc.
    Le bio et la biodynamie sont des labels mais d’autres certifications comme l’ISO 14001 ou le niveau 3 HVE (Haute Valeur Environnementale) existent. Elles sont encore méconnues et ont, selon moi, l’avantage de ne pas confondre le produit (le vin) et exploitation… (nous pouvons également nous interroger sur la pertinence de cette multiplication des certifications dont le risque est d’égarer le consommateur).

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  11. Philippe Pouchin

    Comme Olivier je trouve cette affaire cruciale .
    David sort ce thème tous les six mois, on appelle ça un marronnier, pourquoi pas ?
    Mais quand on s’avance à dire qu’il faut :

    -tenter d’avoir une vision un peu plus large de cette approche agricole-

    alors oui il faut le faire mais pas avec des approches de café du commerce.
    Les vignerons et les techniciens bio sont les plus compétents que je connaissent, pour la simple raison que, si la viticulture biologique s’empêche de recourir à des produits de synthèse, ils doivent en connaître un rayon pour ne pas se laisser piégé. Ce choix n’est pas un dogme David, si je peux me permettre, c’est le choix … de l’efficacité !
    Pourquoi ? Parce que il y a, à mon sens, deux façons d’envisager la culture d’un vignoble.

    Soit on considère que, vu les événements climatiques annoncés, sécheresses, pluies diluviennes, canicules et j’en passe, le vigneron n’aura de cesse de créer un « système » ROBUSTE et RÉSILIENT. Il va donc chercher tous les moyens à sa disposition pour garder un sol vivant et créer un dispositif qui s’équilibre de l’intérieur. (équilibre endogène*) Dans ce contexte, les produits organiques sont des éléments perturbateurs de l’équilibre du sol ( champignons, mycorhizes, bactéries etc etc ) et de la vigne. L’objectif du vigneron est d’intervenir le moins possible. Les sols enherbés stockent du carbone, c’est tout bon pour la planète.

    Soit il va assurer l’équilibre de l’extérieur (équilibre exogène*) – ( fumure, phytopharmacie, etc ) il doit donc souvent intervenir, parce que, laissez une vigne en conventionnel sans soin et vous verrez ce qui se passe. Les sols dégradent et consomment du carbone (labours) les limons s’enfuient, c’est pas bon pour les sols et donc pas bon pour la planète !

    Je suis assez bien placé pour en parler, j’accompagne 80 ha de vignes avec un seul pulvé en bio en utilisant moins de 1kg de cuivre, en 2015 certes … en Provence certes, mais depuis 20 ans, de cela je peux donc parler.

    Et ça David c’est très très rationnel ! Ca s’appelle de la biodiversité fonctionnelle ou de l’agro écologie, et ça marche, mais il faut remettre en cause TOUTES les pratiques : taille, entretien des sols, fumure, entretien du feuillage …

    Alors il faudrait, avant de causer de ces choses là, dépasser les arguments de café du commerce et tenter d’avoir – une vision un peu plus large de cette approche agricole – chiche ?
    A la prochaine ?
    Amitiés
    Philippe Pouchin

    très bon lien, un peu long, mais bon, faut bien bosser un peu  :
    sur le cuivre

    Cliquer pour accéder à 457.pdf

    biodiversité et stabilité des systèmes *:

    Cliquer pour accéder à 6BiodiversiteEtStabilite.pdf

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  12. Ping : Faut il se fier au bio ?

  13. J’ai mis en ligne le commentaire de Philippe Pouchain qui n’y avait pas réussi
    Marco

    Comme Olivier je trouve cette affaire cruciale .
    David sort ce thème tous les six mois, on appelle ça un marronnier, pourquoi pas ?
    Mais quand on s’avance à dire qu’il faut :

    tenter d’avoir une vision un peu plus large de cette approche agricole

    alors oui il faut le faire mais pas avec des approches de café du commerce.
    Les vignerons et les techniciens bio sont les plus compétents que je connaissent, pour la simple raison que, si la viticulture biologique s’empêche de recourir à des produits de synthèse, ils doivent en connaître un rayon pour ne pas se laisser piégé. Ce choix n’est pas un dogme David, si je peux me permettre, c’est le choix … de l’efficacité !
    Pourquoi ? Parce que il y a, à mon sens, deux façons d’envisager la culture d’un vignoble.

    Soit on considère que, vu les événements climatiques annoncés, sécheresses, pluies diluviennes, canicules et j’en passe, le vigneron n’aura de cesse de créer un « système » ROBUSTE et RESILIENT. Il va donc chercher tous les moyens à sa disposition pour garder un sol vivant et créer un dispositif qui s’équilibre de l’intérieur. (équilibre endogène*) Dans ce contexte, les produits organiques sont des éléments perturbateurs de l’équilibre du sol ( champignons, mycorhizes, bactéries etc etc ) et de la vigne. Son objectif est d’intervenir le moins possible. Les sols enherbés stockent du carbone, c’est tout bon pour la planète.

    Soit il va assurer l’équilibre de l’extérieur (équilibre exogène*) – ( fumure, phytopharmacie, etc ) il doit donc souvent intervenir, parce que, laissez une vigne en conventionnel sans soin et vous verrez ce qui se passe . Les sols dégradent du carbone (labours) les limons s’enfuient, c’est pas bon pour les sols et donc pas bon pour la planète !

    Je suis assez bien placé pour en parler, j’accompagne 80 ha de vignes avec un seul pulvé en bio en utilisant moins de 1kg de cuivre, en 2015 certes … en Provence certes, mais depuis 20 ans, de cela je peux donc parler.

    Et ça David c’est très très rationnel ! Ca s’appelle de la biodiversité fonctionnelle ou de l’agro écologie, et ça marche, mais il faut remettre en cause TOUTES les pratiques : taille, entretien des sols, fumure, entretien du feuillage …

    Alors il faudrait, avant de causer de ces choses là, dépasser les arguments de café du commerce et tenter d’avoir une vision un peu plus large de cette approche agricole – chiche ?
    A la prochaine ?
    Amitiés
    Philippe Pouchin

    très bon lien, un peu long, mais bon, faut bien bosser un peu :
    sur le cuivre

    Cliquer pour accéder à 457.pdf

    biodiversité et stabilité des systèmes *:

    Cliquer pour accéder à 6BiodiversiteEtStabilite.pdf

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  14. guigui

    Encore une fois David touche du doigt les limites de l’agriculture biologique. Malheureusement la viticulture la plus polluante au final ce n’est pas la bio, c’est bien celle pratiquée par la majorité des vignerons… Non pas celle préconisée par les vignerons cités dans l’article et qui ne sont que des exceptions. En ce qui concerne le bilan carbone il faut préciser qu’il n’y a qu’une poignée de viticulteurs qui l’ont réellement fait faire. Par ailleurs il faut savoir que ce dernier ne tient pas compte de la pollution consécutive à la réalisation des produits chimiques de synthèse… Les vignerons qui parlent de bilan carbone des bio dans les vignes ne parlent pas de l’avion qu’ils prennent pour vendre leur vin « raisonne » au bout du monde. En ce qui concerne le cuivre il faut savoir qu’il est également utilisé par ceux qui disent utiliser des molécules de synthèse soit disant non polluantes. Cela fait des années que l’on nous serine avec la non dangerosité des produits chimiques de synthèse… Force est de constater qu’aujourd’hui la pollution vient bien de pratique agricole non bio. C’est une évidence incontestable aujourd’hui… Dire que les bio polluent plus que trois pékins cités en exemple n’est pas force de loi. Encore faudrait il que ces excellents vignerons me donnent la preuve d’un vrai bilan carbone et le registre d’achat des produits et le cahier de traitement… Dans lesquels nous trouverons du cuivre….

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  15. En premier, sachez que je vous lis….non pas pour vous critiquez, mais tout simplement j’aime écouter et lire les autres. Particulièrement, j’ai aimé ,même si j’etais pas entièrement d’accord avec vous, l’article sur la mineralité (Pour moi elle existe que sur des vins en bio et vinifié en levures indigènes, mais beaucoup confondent soufre et mineralité….Et pour cela vous avez vraiment raison David)

    Faut-il se fier au bio :

    oui car il faut protéger nos enfants des pesticides – regarder le reportage de cash investigation sur les produits chimiques-…

    oui et non : car il y a des vignerons qui pendant la vinification mettent des additifs même autorisés en vin bio A mon avis un vin bio avec des levures sélectionnées de laboratoire c’est une aberration…Mais je sais que pour vous david vous n’avez pas de problèmes avec les levures sélectionnées de laboratoire; Et je respecte votre avis. Je suis d’accord de mettre une contre etiquette : le soufre total, levurage ou non et autre additif

    Je suis le vin nature (vigne bio et vinification sans additif sauf du soufre à la mise en bouteille 30 milligrammes) depuis 1999, j’ai compris l’importance des vins bios en 2001..J’étais au premier salon renaissance à cette époque là chez Nicolas Joly , maintenant au grenier-Saint à Angers (environ 2000 personnes)…J’étais aussi à Narbonne pour Millesime bio en 2003 je crois…où il y avait à peine 100 vignerons et 100 visiteurs….depuis l’industrie a pris le pas….Et oui comme dit la mairie de Correns « le bio fait vendre….. »

    il y a bio du coeur et ceux du porte monnaie….

    La bio est simplement un retour au source, actuellement je sers des Rivesaltes d’avant la guerre. Croyez-vous qu’il y avait des produits chimiques à cette époque sur les vignes. Du même producteur, j’ai des 70 – l’époque de l’hégémonie des produits chimiques – c’est pas pareil. Il n’y a pas la pureté ni la fluidité – buvabilité- des 1931, 32, 33 ou 45.

    j’ai confiance en l’évolution humaine :
    en la maîtrise ou le remplacement du cuivre
    en une école de vinification de vins naturelles sans additifs seulement avec 30 milligrammes de soufre à la mise en bouteille
    en la reconnaissance de WSET pour les vins natures

    Pour terminer c’est vrai, la dégustation c’est subjectif…Mais la première chose à faire pour WSET est d’apprendre aux élèves et aux professeurs la reconnaissance des arômes chimiques dans un vin..Ainsi on supprimera la confusion entre soufre et mineralité…Vous ne trouvez pas mon cher david que le plus important, même si le vin vient de levures indigènes ou exogènes; est de boire du vin pur . Le Bio est important – même si parfois on peut trouver des choses à redire- pour l’avenir de nos enfants. Il faut tout simplement laisser le temps au temps…

    J’espère un jour débattre avec vous dans l’emission d’Alain Marty sur ce sujet….

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  16. Olivier Humbrecht

    Une vigne bien travaillée en bio reçoit aujourd’hui des doses de cuivres qui sont parfaitement assimilables par le sol si celui ci n’est pas appauvri en matière organique. Le complexe argilo-humique fixe les doses faibles de cuivre utilisées et celui ci n’est plus polluant. Critiquer le bio en prenant le cuivre comme bouc émissaire est stupide, inutile et traduit un manque de connaissance flagrant. Une analyse des vins montrerait certainement des taux de cuivre plus élevé dans les vins conventionnels que bio (cf RVF 2007) car les doses utilisées aujourd’hui sont très faible en bio et surtout en biodynamie. (<1kg en 2015 par ex). Ce débat est obsolète et je suis navré de voir qu'il apparaît encore sur les blogs….
    Le vrai débat qu'il y aurait lieu de développer est qu'aujourd'hui aucun vin issu d'une culture conventionnelle ne serait commercialisable si on appliquait les mêmes règles de potabilité que l'eau!
    Il ne faut pas non plus mélanger qualité et methode de production. On trouve des mauvais vins partout. Un vigneron bio travaille sans filet de sauvetage, il doit donc être plus rigoureux dans sa démarche et les erreurs sont possible.

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  17. Je rejoins Olivier Humbrecht
    À minima David Cobbold devrait se documenter davantage plutôt que de reporter 3-4 avis du terrain.
    En France, l’usage moyen en kg/ha du cuivre métal est bien supérieur en viticulture conventionnelle qu’en viticulture bio (environ +2kg/ha en Viti conventionnelle Vs Viti bio. 2016 faisant exception.
    Sur le devenir du cuivre dans les sols et sa toxicité, à la quantité d’1 à 1,5kg de Cu métal/ha soit 15g/are, ou 150mg/m2 ou 150mg pour 200 litres de terres (si on considère que le Cu reste dans les 20 cm superficiels puis qu’il ne migre pas) ça fait 0,75mg par litre de terre et par an… on est très loin des quantités mobilisées par le vivant ….
    -> quand le sol est vivant …
    clairement le cuivre n’est pas un problème à ces doses en viticulture du vivant
    D’ailleurs on ne connaît même pas les doses de cuivre bioturbées par tel ou tel type de sol. Ce serait un préalable avant de tirer des conclusions.
    On observe juste que TOUTES les thèses sur le cuivre en viticulture ont été réalisées sur de la viticulture conventionnelle désherbée … dans ce cas oui , il y a risque de bioaccumulation de cuivre… d’où les 800 ppm retrouvées ici ou là.
    Enfin si le cuivre est toxique, notamment pour les organismes aquatiques, il faut savoir monsieur Cobbold que ce n’est pas directement le cuivre qui pollue, mais c’est d’abord à cause de l’érosion des sols, l’élément cuivre s’adsorbe sur les particules , et ce sont les particules qui, entraînées par l’érosion, dans les eaux de ruissellement, polluent lés milieux aquatiques. Donc pas d’érosion , pas de pollution.
    Donc si problème de cuivre il y a, c’est d’abord un problème d’érosion et de manque de vitalité et de structuration des sols viticoles.
    J’en viens pour terminer à ce que vous prétendez être un dogme à propos des produits de synthèse.
    Si les plastiques ne s’accumulaient pas dans l’environnement ça se saurait …
    Alors oui, les plastiques ne sont pas les produits de synthèse de phytoprotection. Mais globalement quand vous faites de la réaction chimique de synthèse, les processus naturels de biodégradation ont beaucoup de mal à reconnaitre des molécules qu’ils n’ont pas bio synthétisés.
    Conséquence, vous avez des rémanentes dans l’environnement beaucoup plus défavorables aux écosystèmes…
    alors que des produits de bio contrôle, parce qu’ils sont Biosynthétisés par du vivant, seront plus facilement biodégradés.
    Je pourrais encore aborder la question du bilan carbone, et là aussi, ça mérite discussion. Simplement je rappellerais que la bouteille en verre + l’emballage) représentent pour 50% du bilan carbone final d’une bouteille de vin, et le fioul dépensé à la parcelle (10% ou beaucoup moins).
    Tout ceci, il me semble l’avoir déjà écrit sur ce forum …. mais bon…

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  18. Precision sur’ le calcul de cuivre épandu par hectare et par an en considérant un Viti qui traite raisonnablement à 1,5 kg de Cu metal/an :
    Sur le devenir du cuivre dans les sols et sa toxicité, à la quantité d’1 à 1,5kg de Cu métal/ha/an soit 15g/are, (1 ha= 100 ares)
    (1 are=10 000m2)
    ou encore 1,5mg/m2 ou 1,5mg pour 200 litres de terres (si on considère que le Cu reste dans les 20 cm superficiels puis qu’il ne migre pas) ça fait 7,5 microgrammes par litre de terre et par an..

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