Et si l’on traitait l’alcoolisme par le vin?

Et si l’on traitait l’alcoolisme par le vin?

D’après la BBC, qui consacre un article à la question, cela fonctionne. Mieux, en tout cas, que le prêche en faveur de l’abstinence totale – celle-là même que recommandait naguère le Professeur Houssin, en France – et pas seulement aux alcooliques, à la France entière!

Dans la banlieue Ouest d’Ottawa, aux Oaks, une structure d’accueil permanente pour des sans-abri au lourd passé d’alcooliques, on pratique ce qu’on appelle le Managed Alcohol Program;  concrètement, les résidents reçoivent du vin à intervalles réguliers. 

Toutes les heures, à partir de 7h30 du matin, leur est servi un verre de vin  – on appelle ça « The Pour ». La première prise du matin est de 20cl, les suivantes, au cours de la journée, d’environ 15 ml. 

Les résidents apprécient; comme le raconte l’un deux, un Inuit venu du Grand Nord, « Dans la rue, j’en étais venu à boire de la laque ou du bain de bouche. Ce n’était pas bon, mais tout ce que je recherchais, c’était l’effet. Ici, je bois beaucoup moins, et du meilleur ». 

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Bien entendu, les résidents qui présentent des signes d’ébriété ne sont pas servis.

Et puis, progressivement, on essaie de baisser les doses. Certains se sèvrent presque complètement en quelques semaines. D’autres passent à une consommation occasionnelle, choisie, assumée, un vraie consommation de plaisir, et peuvent reprendre une vie moins dangereuse. Pour d’autres, bien sûr, c’est plus difficile.

Le programme ne fait pas l’unanimité – au Canada aussi, certains hygiénistes ne jurent que par l’abstinence totale. Peu importe si elle provoque de fortes rechutes, pour eux, c’est une question de principe; leur combat est celui de la vertu contre le vice.

Pourtant, depuis la mise en place du Managed Alcool Program, les appels aux services d’urgence pour des cas d’alcoolisme grave ont fortement diminué dans le quartier.

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6 réflexions sur “Et si l’on traitait l’alcoolisme par le vin?

  1. Toutes les heures 15 cl, après une première dose de 20 cl, cela fait plus de 2 litres de vin si on arrête à la tombée de la nuit (je sais, elle est précoce dans le nord). Ils vont tous développer une encéphalopathie de Wernicke-Korsakoff, qu’on pourrait appeler la « Wine-drunk encephalopathy ». Mohamad Ali, lui, souffrait d’une maladie voisine du Parkinson, liée aux coups reçus, la « Punch-drunk encephalopathy ». On a donc le choix : se bourrer la gueule ou se faire casser la gueule !
    PS : je sais que j’ai « confondu » les unités versées. C’est pour la bonne cause.

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  2. A raison de 10 « pours » par jour, ça fait plutôt 1,5 litre. Mais les doses sont diminuées petit à petit. Ca marche mieux qu’un sevrage brutal, même avec médicaments, apparemment.
    Car il faut voir d’où l’on part – même à raison de 100 ou 200 ml de laque, de listérine ou de produit lave-glace par jour, ça doit déchirer, non?

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  3. Je ne peux – hélas – m’empêcher d’associer le patronyme de cet excellentissime collègue angevin au défunt souverain de mon pays d’origine, ce qui est dommage (suis pas royaliste). Heureusement, lisez ceci, une espèce de mise à l’heure des pendules: http://leblogdeluc.jimdo.com/2016/07/13/ne-pas-sous-estimer-virgiwitch-ou-les-pouvoirs-de-poca.
    Pour ses vins à lui, mon « maiden voyage » eut lieu à La Rochelle, dans un restaurant au cadre magnifique, comme une verrière dessinée par Eiffel ou par Horta: les quatre sergents (on connaît l’histoire). En consultant son site, je m’aperçois qu’il produyit aussi du Savennières, ce que j’ignorais. C’est un de mes blancs français préférés. Mon black français préféré, ça a toujours été Henri Salvador!

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