Olympique et pique et colégramme

Ca n’intéressera sans doute pas grand monde, mais il y faut que ça sorte: les Jeux Olympiques m’énervent. Et c’est un euphémisme.

Dans mes vertes années, j’ai cru naïvement dans l’Esprit Olympique, dans le sport amateur, dans l’effort gratuit, et force est de constater qu’on en est bien loin, aujourd’hui. L’important n’est plus de participer.

Surtout, au delà des performances des athlètes – louables, certes, il y a la couverture médiatique, quotidienne, envahissante, et systématiquement chauvine: « Nuit historique pour la France », « Heptathlon, la 4ème médaille belge »… J’en ai la nausée.

Parfois, quand même, je me prends à sourire devant une récupération aussi éhontée – une médaille est une médaille, elle compte pour le classement général, alors personne ne fait la fine bouche si elle vient d’un athlète et/ou d’un sport inconnu.

« On a gagné! » Les journalistes sportifs sont radieux, le gouvernement se fend d’un communiqué, le pastis ou la bière coule à flots dans les campings, le pays tout entier est regonflé à bloc.

Du jour au lendemain, des épreuves et des sportifs improbables apparaissent au grand jour. Peu importe: la France est fière de ses cavaleurs, la Belgique de ses hoqueteurs, San Marin de ses mariniers.

On peut alors remettre les vainqueurs dans leur boîte pour quatre ans, avec un peu de naphtaline.

Ce qui me donne un fol espoir: que la dégustation de vin devienne un jour épreuve olympique. On la pratiquerait bien sûr à l’aveugle. Mais chaque pays ne dégusterait que ses propres vins, et il y aurait autant de médailles d’or que d’inscrits.

Hervé

35 réflexions sur “Olympique et pique et colégramme

  1. georgestruc

    C’est un gigantesque « barnum », monté à l’échelle planétaire, dont les moteurs sont essentiellement financiers. La performance est remarquable…mais il ne s’agit pas de celle des athlètes. Les medias en vivent pour eux-mêmes, les nations pour leur fierté d’un instant, vécue dans le but d’effacer les pb essentiels dont souffrent leurs populations. Intox ? certainement ; des psys qualifiés doivent leur servir de consultants et ils sont très efficaces.
    Les olympiades des vins ? bonne idée. Qui se porte volontaire pour lancer l’opération ?

    Pour l’heure, je passe mon temps à organiser notre deuxième ban des vendanges, le 27 Août, avec l’association des vins de Visan et c’est une forme d’épreuve dont il faut absolument sortir vainqueur.

    Visan, pour les lecteurs du blog, c’est une AOP village des Côtes du Rhône méridionales, pas loin de Cairanne, Rasteau, Gigondas, sur de beaux terroirs de cailloutis marneux de la fin du Tertiaire. Des vins formidables. Si vous passez par là le 27 Août, vous aurez à savourer une très belle prestation musicale, puis une dégustation dînatoire avec les vins de 10 domaines. Ambiance festive garantie, sous le signe de la qualité et de la convivialité. Qu’on se le dise !! Hervé, cela devrait vous détendre et quel honneur pour nous si vous étiez présent. Et vos confrères du blog également, cela va sans dire. Réservation au 04 90 41 97 25 et vous êtes mes invités. J’abuse de la tribune de ce blog, mais c’est pour la bonne cause.

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    1. Hélas Georges, je dois être en Belgique à cette date. Mais bon vent à votre organisation et à Visan, que j’avoue mal connaître, ce qui est impardonnable quand on a comme moi habité Orange et Jonquières pendant un an.

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  2. Si si Hervé, ça m’intéresse. Je partage ton appréciation à 1110 % avec en plus, SURTOUT, le dégoût de ces médecins et para-médicaux qui acceptent sciemment de nuire gravement à la santé des athlètes en les droguant par tous les moyens possibles. Je ne parle pas uniquement du « dopage » à proprement parler mais aussi des anti-douleurs, anti-inflammatoires, corticoïdes, bêta-bloqueurs …
    Et pour renchérir sur le commentaire ci-dessus, n’oubliez pas de souhaiter un bon anniversaire à Johan Charlier le 27 août. Il habite près de Capetown et adore les Cairanne, Rasteau et Gigondas. Il doit encore découvrir le Visan, on n’en importe pas beaucoup du côté de Table Mountain.

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    1. georgestruc

      Luc, on peut lui en envoyer ; ce serait un plaisir ; il suffirait de me contacter en off du blog pour obtenir son adresse (geoapplication2@wanadoo.fr). Bon anniversaire à vos rejetons respectifs…

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    1. Seize ans est un cap. Si « on » les a préservés jusque là, ils ont souvent acquis le début des mécanismes qui leur permettront de s’en sortir par eux-même. Mais j’ai peine à croire que le petit bout de chou qui m’a ouvert la porte au « Zodiac » il y a quelques années est à présent en pleine adolescence! J’suis un vieux con, un vrai. Bizeul a raison.
      Bon anniversaire au fiston aussi. Il a donc été ton « bug » de l’an 2000!

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    2. georgestruc

      Bon anniversaire à votre grand Olivier. Que des pétales de roses recouvrent les chemins rugueux qu’il empruntera dans sa vie. Luc a raison : à 16 ans, l’homme sort de l’exuvie de l’adolescent et se trouve déjà doté de toutes les capacités qui le conduiront au cours de son existence.

      Merci pour nous avoir fait profiter de ce magnifique concerto de Telemann, délicat et dynamique à la fois. Les deux flutistes sont remarquables. Leur jeu frôle la fragilité, exercice très difficile.

      Notre concert du ban des vendanges de Visan est donné par Vincent Balse, pianiste de grand talent, un quatuor à corde, un flutiste et une soprano (cette dernière est aveugle et une partie de la recette sera destinée à favoriser pour elle l’achat d’un ordinateur avec des touches en braille).

      Au programme, très éclectique :
      – J.S.Bach : concerto pour deux violons en ré mineur
      – Haendel : cantate HWV 142, « Notte placida e cheta »
      – Mozart : concerto pour flûte en sol majeur
      – Schubert : D 954 « Ganymede »
      – Schumann : Opus 90 n° 7, « Requiem »
      – Dvorak : quintette pour piano et cordes
      – Gluck : mélodie pour flûte d’Orphée et Eurydice
      – Massenet : Manon (fabliau)
      – Mendelssohn : Opus 8 n° 8
      – Mendelssohn : Opus n° 43
      – Mozart : Adagio pour violon et orchestre
      – Popper : Rhapsodie hongroise pour violoncelle et orchestre

      Et après les plaisirs de l’esprit, dégustation des vins de Visan et bonne chère…

      Luc, nous ne sommes pas des vieux cons ; je suis né en 1942 et la flamme (un peu vacillante il est vrai par moment) de ma jeunesse anime toutes mes actions, tous mes projets (il y a simplement un plus grand nombre de chimères dans ces derniers…).
      Bon dimanche à toutes et à tous !

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      1. Comme disent les Anglo-saxons: « What’s in a name? ». L’appellationde « VC » (vieux con) a été presque brevetée par Maître Berthomeau lui-même et dieu sait s’il fait autorité en matière d’AOC et de futur des marques et des produits, « l’homme du rapport ». Quant au qualificatif de « vrai con », c’est Hervé Bizeul lui-même qui m’en a décoré. J’y tiens comme à la prunelle de mes yeux.

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  3. Beau programme que ce ban de vendanges à Visan. Ne manque qu’un peu de rock, de blues et de jazz pour donner de l’élan, mais le programme classique est avenant. Malheureusement je serai en Georgie à cette date.

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  4. Herwig Van Hove, professeur de physique (mécanique, je crois) émérite de la Katholieke Universiteit Leuven, excellent dégustateur de vin, animateur de télévision à ses heures et bon joueur de flûte baroque du temps où il ne souffrait pas d’arthrose (né en 1939) avait une formule percutante quand il parlait de musique. Lui et moi sommes d’énormes amateurs de J-S Bach. Il affirmait: « La musique « disco », cela commence avec Telemann! ».

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  5. Charles Grisar

    C’est quoi ça, ce caca nerveux?

    Il y a bien plus au sport que les performances individuelles.
    Et la beauté des JO, n’est-ce pas de pouvoir voir plein de sports différents?

    1444000 Belges devant la télé pour regarder la finale de hockey, un sport confidentiel en Belgique. Pourquoi? Moins pour le sport que pour la sympathie et l’enthousiasme qu’une jeune équipe est capable d’évoquer. Les chiffres en aval, depuis 2005, 200% de croissance en nombre de membres pour ce sport. Combien de jeunes en plus pour la saison prochaine grâce à la médaille d’argent. 20%? Plus? Autant de jeunes qui remplacement un peu de leur précieux temps « écran » pour un temps plus constructif, non?

    Mais quels beaux moments aussi quand Bolt va féliciter d’autres sportifs, légendaires ou anecdotiques. Quand des personnes célèbrent à leur façon 4 années de préparation, tous en sacrifiant occasions de s’amuser, de sorties, de simples quality-times…

    Vous, qu’avez-vous sacrifié en participant à vos JO de « boire un verre ». Pas grand chose je m’imagine: même les bouteilles pour pratiquer votre sport vous sont offertes, non? Voire le voyage au domaine… Bref, tout ce qu’il vous faut pour vous permettre d’écrire un article probablement très objectif.

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    1. Caca nerveux. Que c’est élégant!
      Vous les trouvez beaux, les JO. C’est votre droit. Pas moi, et c’est mon droit de l’écrire sur ce blog qui ne doit rien à personne, ni sponsors, ni fédération, ni Etat.
      Quant aux sacrifices des athlètes je ne les méconnais pas – je l’ai écrit: je trouve leurs efforts louables. J’ai seulement parlé de la récupération médiatique, outrageusement chauvine, qui n’ajoute rien à la performance, au contraire.
      Rien à voir avec mon métier, qui n’a rien d’un sport. Et vous le savez bien, puisque vous vendez du vin.
      Quant à mes bouteilles offertes et mes voyages gratuits, au risque de vous décevoir, elles ne m’empêchent en rien d’écrire ce que je pense des vins, certes, avec la subjectivité du dégustateur, mais en toute honnêteté; au risque de me répéter, ce n’est pas au producteur, à la région ou au pays que j’ai des comptes à rendre, mais au consommateur qui paie sa bouteille et qui, s’il me fait confiance, est en droit de penser que ce que je lui conseille est bon.

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      1. Charles

        Bien entendu que vous êtes subjectif. Nous le sommes tous en goûtant.

        Allez, plus qu’un petit pas et acquiescer qu’une dégustation de bouteilles offertes ou basées sur un voyage gratuit ou pire encore, dégustées au domaine, renforcent la subjectivité.

        Le mot honnête est, dans un tel contexte, complètement déplacé.

        Je ne dis pas que vous êtes malhonnête, certes non; Au mieux vous vivez dans une bulle.

        (Ps: j’ai écrit un assez long article sur les périls de la dégustation. Je vous l’enverrai bien si vous le souhaitez)

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  6. Hervé, avant d’aller dormir … épuisé par tant d’efforts comme le « Johnny » de Jeanne Mas, je te signale dans ton propre intérêt que la naphtaline figure sur la liste des médicaments interdits …. (hihi).

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  7. Moi j’aime bien les JO, de temps en temps (ce n’est que tous les 4 ans quand-même !). J’aime effectivement la diversité des disciplines, comme celle des origines des athlètes. Voir le Fidji éblouir tout le monde au rugby à 7 et gagner la première médaille de ce tout petit pays fut un vrai régal. Mais je déteste la plupart des commentateurs, leur hystérie grotesque et leur chauvinisme ridicule. Comme quoi, Charles Grisar, nous ne sommes pas tous pareils ni tous d’accord sur tout sur ce blog. Quant à votre allusion à notre incapacité d’être « objectif » ayant reçu des échantillons gratuits ou participé à un voyage de presse en tant qu’invité, elle est bête et infamante. Si vous lisiez attentivement nos articles, vous serez obligé de constater votre méprise. On peut ne pas être d’accord sur un point sans faire des amalgames ailleurs.

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    1. Charles Grisar

      au moins votre collègue acceptait la subjectivité du dégustateur.
      Vous non, ce qui vous rend automatiquement suspect.
      Un peu d’humilité devant tant d’éléments que vous ne contrôlez pas durant la dégustation ne vous ferait pas de tort (et rendraient vos notes moins subjectives).

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    2. David, pour le côté spectacle et divertissement, on ne peut être que d’accord avec toi. Je suis un ancien hockeyeur et la performance de l’équipe de mon pays d’origine est sportivement magnifique. Sur le terrain, les 11 acteurs (avec les remplaçants) ne doivent la victoire qu’à leur talent, leur enthousiasme et leur … préparation (avec tout ce que cela comprend). Et bravo aux Argentins qui ont fait encore mieux. Après, on se demande comment et pourquoi un si petit pays (30.000 km2 en Belgique et peu de place pour les stades), avec peu de pratiquants (compare à l’Inde, à l’Allemagne, même à la Hollande) « réussit » si bien. C’est sans doute le fruit d’une poignée de « meneurs » qui ont trouvé les sponsors, l’organisation etc …. Je n’en disconviens pas. Mais c’est de l’extra-sportif. On peut l’aimer ou non, et là toi et moi sommes en désaccord, ce qui n’est pas grave.
      Pour ce qui touche les « commentateurs » et leur chauvinisme, je te rejoins évidemment totalement.
      Je ne sais pas qui est Grisar, et ses avis discordants pimentent le débat. Par contre, le procédé – très courant sur FB aussi – qui consiste à mener une attaque ad hominem, ou ad corporationem, tout à fait en dehors du sujet (« Et vous, vous faites bien cela… ») pour soutenir un argument sur un point précis relève de la malhonnêteté intellectuelle, d’une part, et de l’enfantillage, d’autre part. Heureusement, comme il se plaît à le répéter lui-même, étant donné qu’il a écrit un article sur la dégustation – qui fait certainement autorité dans le monde – et que lui n’a apparemment jamais ouvert une seule bouteille de vin qu’il n’aurait pas payée de ses propres deniers, même pas un échantillon, il faut le suivre.

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      1. Charles Grisar

        Il vous faut combien de factures pour attester que je paie toutes les bouteilles que je bois?
        Il vous faut combien d’études pour attester que la dégustation est un exercice périlleux que personne ne maîtrise entièrement?

        Pour info, je fais partie de la corporation (importation et distribution). Je connais très bien les limites de la dégustation et j’assume pleinement mes limitations (en argent comptant même: pas vendu, pas gagné). La gratuité ne fait rien pour lever ces limitations, au contraire.
        Reconnaître ces limitations rendraient certains nettement plus crédibles. Par exemple déjà en mentionnant les conditions de la dégustation: où, quand, circonstances, aveugle/pas, intrus (toujours intéressant) ou pas, …

        Le premier amalgame entre sport et vin a été fait par Hervé Lalau (qui, lui, n’a aucun scrupule non plus pour mener son attaque ad corpororationem sportivum). Vous n’avez aucune raison d’être étonné ou offusqué que le gant soit levé.
        La plus grande surprise étant peut-être qu’il soit levé par quelqu’un de la corporation vinicole…

        Enfin, félicitations pour votre homonyme Cédric – excellent tournoi. Et je vous souhaite toute fierté amplement méritée s’il est de votre famille.

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  8. Je sens comme un ressenti, quelque chose qui se serait mal passé. Auriez-vous eu Monsieur Grisar une mésaventure (professionnelle) avec l’un de nos confrères pour vous exprimer avec tant de réserve sur nos capacités à commenter un vin. Bien entendu l’objectivité n’existe pas, c’est un absolu, et David comme moi tachons d’être le moins subjectif possible. Et il vrai que les paramètres de dégustation varient selon les moments, comme notre forme, du coup la dégustation reste un exercice périlleux, mais c’est notre métier. Et sans fausse modestie, il me semble que nous arrivons à taper juste la plupart du temps (personne n’est parfait). Quant à l’achat ou la gratuité, cela ne change rien à notre façon de fonctionner, il me semble que là vous nous faites un mauvais procès.
    Marco

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    1. Charles Grisar

      Aucune mésaventure, Monsieur Marco, je vous rassure.

      La seule altercation était avec Frank Van Der Auwera qui essayait de prouver (aidé de 4 importateurs de vins « du monde ») que l’empreinte carbone du transport de vin acheminé de l’hémisphère Sud était plus faible que celle provenant d’Europe. Comme quoi, le ridicule ne tue pas!

      La température, la forme du jour, … oui bien sûr. Mais même en étant en pleine forme, vous ne pouvez pas vous défaire de votre cerveau et de vos sens, instruments très imprécis, calibrés et recalibrés sans que vous puissiez y faire quoi que ce soit. Au pire vous serez sous l’emprise de préjugés, au mieux c’est ce qui nous permet tous de discuter goûts et couleurs lors d’une dégustation.

      Enfin, relisez-moi. Je n’ai dit de personne qui s’avoue subjectif dans la dégustation d’être malhonnête. Ni même de mettre son honnêteté en doute. Je ne mets non plus en doute que vous écriviez justement et accessiblement ce que vous ressentez lors de la dégustation.

      En revanche, ce que vous ressentez est fortement biaisé par une multitude d’éléments. La gratuité en fait partie.
      Et donc de vous suggérer d’inclure les conditions de dégustation, ce qui permet au lecteur d’ajouter un peu de sel – ou pas – à vos notes.

      Je vous souhaite encore un beau dimanche

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  9. Hervé LALAU

    M. Grisar, vous êtes libre de croire ce que vous voulez. De défendre mordicus le hockey belge, l’objectivité de la presse sportive et la dégustation à l’aveugle.
    Je continuerai malgré tout à exercer mon métier du mieux que je peux, et je le répète, honnêtement, quoi que vous en pensiez.

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  10. mauss

    @ Monsieur Grisar : si vous suivez cette série de commentaire, je serai plus qu’heureux de recevoir de votre part cet article sur la dégustation que vous avez écrit.
    Mon mail : info@vdews.com
    Francois mauss

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  11. @Hervé, Ce blog sert rarement d’autres causes que celle du Vin. Des 5 du vin même. Pourtant, je me régale de ces digressions rares dont celle-ci sur les jeux olympiques. J’ajoute aux commentaires qu’on peut apprécier le spectacle sans être chauvin pour autant.
    Je tiens à m’inscrire aux prochains jeux olympique de dégustation. Je m’y entraîne ardemment. C’est un bon peu de mon métier.
    Que ce soit à l’aveugle ou non, je ne saurai me défaire de ma culture, en effet Monsieur Grisar, mais il me semble plus facile de faire abstraction du prix, gratuit ou non.
    Je vous accorde qu’un vin vendu très cher va plus aiguiser ma critique qu’un prix « raisonnable ».
    Le principe de la dégustation à l’aveugle est avant tout celui de l’abstraction du contexte dont le prix.
    La limite de la gratuité des vins est celle de la diversité de provenance de ces vins. C’est un peu comme pour les concours, les producteurs qui y participent sont ceux qui ont « besoin » de médailles pour vendre leur cuvée.
    Et s’il faut présenter le contexte avec le commentaire de dégustation, je trouverai ça légitime. Mais où s’arrête le contexte? L’origine de l’échantillon, la température du vin, le moment et puis? l’humeur, la connaissance du terrain, la position de la lune, la première gorgée?
    Il nous faut redéfinir les conditions d’une dégustation à l’aveugle avant de lancer les J.O. de la dégustation.

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    1. mauss

      Qu’il me soit permis le temps de quelques lignes de faire du « pro-domo » 🙂

      Pour assoir une véritable dégustation à l’aveugle ou plutôt demi-aveugle, il suffit de lire ce qu’a fait en la matière , et pendant 20 ans, le Grand Jury Européen :

      http://gje.mabulle.com/index.php/2012/08/29/205568-dngustation-un-protocole-de-rnve-avec-deux-variantes-solo-ou-collectif

      Ce n’est surtout pas une règle absolue, loin de là. Mais, à tout le moins, le protocole mis en place – et réalisable par n’importe qui – a pris en compte la majorité des facteurs à considérer afin d’obtenir des résultats les plus objectifs possible.

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  12. L’objectivité peut-être (éventuellement) la somme d’un ensemble de subjectivités, c’est d’accord. Mais la dégustation d’un individu ne peut être que subjective. Et alors? Il faut juste que l’avis soit bien justifié, et évidemment libre de pressions (et sur ce blog qui nous coûte beaucoup de temps et qui ne nous rémunère pas du tout, il ne peut y avoir de pression.) Nous faisons cela parce que nous sommes, avant tout, des passionnés de vin. Je ne comprends pas cette attitude mesquine, empreinte d’un je ne sais quoi de ressentiment, de Monsieur Grisar.

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  13. mauss

    L’erreur qu’il y a eu durant des années, et pratiquement par tous les organes de presse du vin, a été d’écrire des commentaires bien plus dirigés vers les producteurs que les consommateurs.
    Trop de « pro » ont ressenti bêtement la nécessité d’écrire trop souvent des choses obscures ou incompréhensibles pour le simple amateur, alors même que ce qu’il veut savoir est simplement pourquoi le « pro » aime plus ce vin A que ce vin B : avec des mots de tous les jours ! et non avec une liste d’arômes ou de je ne sais quel taux de ph ou de % d’assemblages.
    Relire les notes de Parker : une leçon en ce sens. Même et surtout pour ceux qui ne partagent point sa vue des choses du vin. Mais au moins, ce qu’il écrit est compréhensible pour le quidam qui ne passe pas 2 heures de lectures sur un vin pour savoir s’il va l’acheter ou non.

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  14. Hervé LALAU

    Vous m’avez intrigué, M. Mauss; alors j’ai fouiné un peu sur le net: J’ai trouvé cette note de Robert Parker, datant de 2011, au sujet d’une syrah américaine (ce n’est qu’un exemple, je sais, mais j’en ai d’autres).

    « 2007 Donelan Richards Family Vineyard (100% Syrah, 100% whole clusters)
    This Cote Rotie-like effort displays remarkable floral/lavender characteristics along with a dense purple color and an awesome bouquet of spring flowers, blueberries, blackberries and white chocolate. It hits the palate with a crescendo of intense, ripe, concentrated black fruits interwoven with barrique, charcoal and burning ember-like flavors. With staggering quality and full body as well as modest alcohol (14.2%) for a wine of such great ripeness, this riveting 2007 Syrah should provide immense pleasure over the next 15+ years. Don’t miss it! »

    Désolé de vous contredire, mais la liste d’arômes est bel et bien là – et plutôt longue. Quant au modeste 14,2°, tout est relatif, bien sûr! Notez que pour moi, le degré d’alcool ne veut pas dire grand chose, c’est l’équilibre qui compte.

    Ce qui n’enlève rien au talent de Parker – loin de moi l’idée de jalouser, c’est juste l’argumentation qu’il me semble utile de moduler.

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    1. mauss

      Certes et je joue dans votre sens : on peut trouver pléthore de ce type d’articles de sa part où on lit des listes à n’en plus finir. Mais là où cela change, c’est la dernière phrase, celle que retiendront ses lecteurs et laquelle, oui, dit si oui ou non on peut acheter ce vin et pour quelles raisons :

      « With staggering quality and full body as well as modest alcohol (14.2%) for a wine of such great ripeness, this riveting 2007 Syrah should provide immense pleasure over the next 15+ years. Don’t miss it! »

      L’américain est simpliste et pratique : avec ce genre de commentaire il sait ± bien ce qui l’attend dans ce vin.

      Et plus que jamais, dans la difficulté d’exprimer toutes les nuances dans le système des blogs, chacun ici a parfaitement raison de moduler autrui… ce que je ne manque pas de faire : on le sait

      🙂

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    2. Charles Grisar

      Celles-ci ne me paraissent pas non plus très explicites (ce sont des notes de 2 vins)

      Le nez est fondu et le bois bien assimilé. Une belle structure et une superbe qualité dans la matière. Vin harmonieux et complet dans son genre. J’en déguste de ce niveau de qualité qui valent deux fois ce prix !

      Un vin riche et très gourmand qui apparaît encore d’une jeunesse étonnante. La matière est dense, voire un peu épaisse. Je me demande même si l’extraction n’a pas été trop appuyée dans ce cas. Très belle longueur mais à attendre encore de préférence, sauf si on les aime massifs.

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      1. mauss

        Comme quoi les explications attendues par tout un chacun sont loin, très loin d’être de puissance égale tant ces deux commentaires parkériens me vont parfaitement.

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