Biodynamic bullshit : another one bites the dust

Mon titre est en anglais et fait référence à une chanson rock du groupe Queen (qui n’est pas parmi mes groupes préférés, mais voici la video quand même); mais je pense que tout le monde aura compris : une des théories issues de la croyance biodynamisante vient d’être démontée par une très sérieuse étude publiée par une équipe néo-zélandaise.

De quelle théorie s’agit-il ? Celle qui voudrait que les phases du calendrier inventé par Maria Thun, disciple de l’affreux Steiner (je dis affreux pour son racisme avéré, notamment), et qui se traduisent dans des termes qui font allusion à de la matière végétale (jours racine, jour fruit, etc.), aient une influence sur la manière dont on peut apprécier un vin.

On ne parle pas ici de l’éventuelle influence de ce calendrier sur la plante elle-même, car cette étude s’est confinée à l’aspect gustatif du vin fini, avec un protocole très complet que je vais décrire plus tard. La croyance qui vient donc d’être totalement démontée est celle d’une influence supposée de ce calendrier sur la dégustation d’un vin, en fonction de jours spécifiques. Car j’ai entendu dire, par quelques adeptes de ce dogme ésotérique, que le fait que leur vin ne se goûtait pas bien tel jour était causé par le fait que le jour en question se trouvait dans la phase « racine » ou « feuille » du calendrier, alors qu’il valait mieux attendre un jour « fruit » ou « fleur » pour bien l’apprécier. Et moi qui pensais juste que le vin était terne ou bourré de bretts ou bien d’autres choses encore !

biodynamic-calendar

Voilà un schéma de ce calendrier pour le mois présent. On peut même acheter un petit livre ou une application qui propagent cette croyance débile (When Wine Tastes Best). Selon ce schéma, on ne devrait même pas déguster un vin la moitié du temps ! Heureusement que Steiner était anti-alcool ! Vous me direz peut-être que personne ne tient compte de telles fadaises ? Et bien détrompez vous, car plusieurs enseignes de la GD en Grande-Bretagne le font lorsqu’ils programment leurs journées de presse!

Au vu des résultats de l’étude qui suit, il est à espérer qu’ils ne continuent pas dans cette voie.

Wendy Parr et Dominique Valentin, assistés par Phil Reedman MW, Claire Grose et James A. Green ont recruté 19 professionnels du vin en Nouvelle-Zélande pour déguster, à l’aveugle, 12 vins issus du cépage Pinot Noir à des moments qu’ils (les chercheurs) ont déterminé en fonction du calendrier de Mme Thun.  Les vins étaient issus de différentes approches agricoles: conventionnelle, biologique et biodynamique, mais tous fermés avec des capsules à vis pour éviter des variations dues au liège. Chaque participant a donc dégusté et commenté les mêmes vins 4 fois, 2 fois dans un jour supposé favorable (Jour Fruit) et 2 fois dans un jour supposé défavorable (Jour Racine). Les organisateurs ont fourni une liste de 20 descripteurs, choisis pour couvrir les champs des arômes, des saveurs et des textures aussi bien sur les plans quantitatifs que qualitatifs, en prenant en compte structure, qualité perçue et préférence personnelle. Bien entendu, le but de l’expérience n’était pas connu par les dégustateurs. Après la phase de l’expérience concernée par la dégustation, un questionnaire fut complété par chaque participant afin de déterminer leur niveau de connaissance de la théorie biodynamique de la dégustation de vin. La majorité l’ignorait et les autres ne savaient pas la signification thunienne des jours des séances de dégustation.

Les résultats ont démontré que, bien que les vins aient été jugés d’une manière un peu différente à chaque occasion, ces différences ne correspondaient pas du tout aux présupposés établis par le calendrier biodynamique. Les vins avaient chacun leurs qualités et leurs défauts, comme toujours dans des séries, mais le jour de la dégustation n’avait aucune influence sur ces impressions. Il est donc plus que probable que des anecdotes qui soutiennent cette théorie d’une influence du jour du calendrier sur sa perception soient dues à un effet d’induction: on veut y croire, donc on y croit, un peu comme avec le « goût du schiste » ou le « goût du granit ». Nous savons bien, après l’expérience menée par Frédéric Brochet et d’autres, qu’il suffit de colorer un vin blanc en rouge par des anthocyanes (sans odeur ni saveur) pour voir les descripteurs utilisés par les participants se modifier radicalement. Nous sommes ainsi faits: influencés par tout ce qui nous entoure.

Mais il est peu probable, comme le conclut notre confrère Jamie Goode, que cela fasse abandonner le calendrier biodynamique par ses adeptes; comme l’écrit Jamie, « Quand nous modifions nos croyances, c’est rarement sur la base des faits qui les contredisent ».

Et si vous voulez vous rassurer sur le sérieux de cette étude, voici un lien vers sa version publiée : ICI

 

 

David Cobbold

25 réflexions sur “Biodynamic bullshit : another one bites the dust

  1. Cédric Legaigneur

    Votre article risque de buzzer au vu de son sujet. Si je porte une attention particulière aux vins en biodynamie, je n’ai jamais été très intéressé par ce calendrier de dégustation que j’ai découvert il y a peu de temps.
    Néanmoins, je suis champenois et les domaines en biodynamie en Champagne proposent des vins de grande qualité, avec de gros coups de coeur pour ma part.
    Malheureusement, l’export s’y intéresse de très près et il ne reste que quelques miettes en France, à des prix souvent élevés.
    Reste à savoir si la qualité des vins en biodynamie tient à un son calendrier pour l’entretien de la plante ou par les soins répétés et l’usage de préparations biodynamiques.

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  2. Bonjour à tous Je partage dans l’ensemble les conclusions de l’article de David. Pour aller un peu plus loin dans le même sujet, j’aimerais savoir s’il existe des infos sur l’influence de la lune sur la vigne comme sur le vin : la biodynamie recommande d’éviter les noeuds linaires et se réfère me semble-t-il aux phase de croissance et de décroissance de la lune. Autre question, que faut-il penser de l’influence des vibrations issues d’un très gros cristal de quartz dans une cave ? On se dit, ça ne doit pas faire de mal mais tout de même…

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  3. Yves Brunier, Restaurateur

    Monsieur Cobbold,
    Je vous remercie du ton délicat et mesuré de votre article où les termes affreux ou débile n’ont pas droit de cité et où n’ont plus l’amalgame n’est pas digne d’une bonne pratique journalistique – Vous auriez dû aussi nous parler de l’affreux Monsieur Céline qui lui aussi était raciste !
    Voici pour la forme, et le fond alors : Je ne savais pas que la dégustation était devenue une science exacte et puisse élever le commentaire au rang de vérité scientifique. Comment les dégustateurs ont-ils fait pour s’affranchir des contingences dont on ne nous parle pas : leur humeur du jour, leur activité de la veille, leur moyen de transport ou la couleur du ciel. Vous-même écrivez que nous sommes ainsi faits, influencés par tout ce qui nous entoure.
    Et pourquoi, par cette croyance débile en l’existence d’un calendrier de dégustation, mettre au bucher l’ensemble des enseignements de la biodynamie.
    Allez, Monsieur Cobbold, déversez donc votre haine de la pratique biodynamique sans recourir aux démonstrations d’une très sérieuse étude scientifique.
    BIEN À VOUS
    YVES BRUNIER

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    1. Que Céline ait mis son talent au service de son antisémitisme ne fait pas disparaitre le talent, il s’agit là de deux choses bien distinctes. Pour Steiner on n’est pas du tour dans le même registre : dans « Ame des peuples » Steiner théorise, explique et justifie le racisme en utilisant les concepts qui fondent sa vision du Monde et de l’Homme dans le Monde. Ces mêmes concepts qui sont les fondements de la biodynamie. Le problème n’est pas tant, à mon sens, le racisme de Steiner que les interconnections entre les différents pans de la pensée de Steiner, et la cohérence du tout, donc la biodynamie et le racisme par exemple.
      Pour le reste, n’ayant pas encore lu l’étude qui fonde ce billet …

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  4. On connaît ma position sur le sujet. David – qui a bien entendu raison – va encore mettre en évidence, au travers des commentaires, la dualité qui existe entre une doctrine (qui est en fait une religion) et ses adeptes. Un catholique romain qui accepte le divorce, l’avortement, la procréation assistée, l’enterrement des suicidés en terre consacrée … est sans doute un chrétien, peut-être même un bon chrétien, mais n’est pas un vrai catho. On ne peut penser que du mal de Steiner lui-même, et de ses fumisteries quand il parle d’agriculture en particulier. A l’inverse, certains de mes collègues qui n’ont pris de ses « conseils » que quelques éléments qui les rapprochent de l’observation de la nature élaborent parfois de très bons vins. Là où cela dérape, c’est quand on « catégorise » les approches: ceux qui sont en BioD et les autres. Idem à présent pour les vins d’amphore, sauf que là, à ma connaissance, aucun gùrù n’a émergé.
    Le commentaire de M. Brunier illustre mon propos, lui qui se sent manifestement investi du devoir de défendre l’obscurantisme. Comme je ne savais pas qui il est, je me suis permis d’aller voir la carte des vins qu’il propose: magnifique. Il sert mon propos: un goût manifestement très sûr (ce pourrait être le mien, hi hi) dans ses choix et une attitude de partisan par ailleurs. J’aime le terme « d’enseignement » qu’il utilise: il est totalement révélateur. Heureusement, ce que demandent ses clients, c’est de bien boire chez lui. Pour les apologies fumeuses, les gens peuvent choisir BHL ou bien Onfray et je ne suis pas sûr qu’eux soient de bons marmitons.
    Avec le vin comme avec l’intelligence (la pensée, si vous voulez), je préfère traiter en direct.

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  5. David, si tu n’apprécies pas trop Queen, je suppose par contre que tu es un fan des … Kinks ou peut-être même de Prince? Dans le même registre, tu possèdes sans doute l’album qui s’intitule « Their satanic MAJESTIES’ request ».

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  6. Mon commentaire précédente à disparu, alors je vais recommencer, avec plus ou moins d’exactitude :
    1). Pour Luc : c’est surtout les Stones etc pour moi. On peut y joindre The Pretty Things, Soft Machine, un peu de Pink Floyd, après cela part sur le blues avec Mayall, Clapton, Hendrix etc. Le reste cela vient après, parfois bien après.
    2). Pour Monsieur Brunier ; aucune haine, juste du mépris pour les racistes (Steiner, Céline et les autres) et une interrogation sur la santé mentale des sectaires de tout poil. D’autre part, si vous lisez mon court texte, vous verrez que je ne mets pas en cause l’ensemble des tenants de la biodynamie, sur lesquelles ma position reste celle de l’agnostique jusqu’à présentation des preuves de tel ou de tel aspect, car il s’agit d’un sacré agglomérat de choses diverses. Je n’ai mis en cause qu’un seul aspect assez mineur du dogme en citant et en fournissant le lien vers une étude qui me semble sérieuse. Après, je sais que le deuxième degré passe mal dans les écrits.

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    1. Je suis très heureux que, toi aussi, qui es un des « vrais » contributeurs de ce blog, tu constates la disparition d’un commentaire dans son ensemble. S’il s’agit d’une phrase ou d’un « like » en passant, c’est de peu de conséquence. Mais quand on s’applique à rédiger un txt plus long et construit, c’est un peu rageant.

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  7. Je suis aussi allé voir la carte du restaurant de M. Brunier car je suis curieux. Effectivement une bien belle carte et des prix très raisonnables. Bravo ! Le dernier point étant de plus en plus rare.

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  8. Olivier Cerboneschi

    Je m’intéresse sérieusement au vin depuis trop peu de temps pour me permettre de vouloir faire une quelconque leçon à travers ce commentaire. Par ailleurs la lecture de ce blog contribue à faire mon éducation dans ce domaine. Ce qui me chagrine toutefois, c’est de trouver ici de manière un peu récurrente des articles ou commentaires sceptiquo-critiques (ou l’inverse) voire narquois sur le « bio » (sujet assez vaste et pas toujours cohérent j’en conviens). Ainsi en février dernier, l’article « Faut-il se fier au bio ». Maintenant celui-ci.
    Faites-vous tout aussi régulièrement ce genre d’articles sur les vignerons qui utilisent abondamment des produits de synthèse ?
    Où est le problème si de plus en plus de gens ont envie de boire des vins moins gangrenés par tout un tas de produits de synthèse ? En quoi les gens qui préfèrent boire des vins issus de domaines en bio ou bioD, voire des vins dits naturels, ou simplement les défenseurs de cette dynamique, seraient-ils sectaires, crédules, ou juste de pauvres « bobos » qui ne s’intéressent qu’à ce qui est à la mode ? Et qu’est-ce que cela peut faire si cette tendance, qui commence à durer, est en partie le résultat de marketing ? Sachant que si c’est aujourd’hui en partie du marketing, c’est bien parce qu’à l’origine, il y a des vignerons qui ont eu la volonté de promouvoir une viticulture autre que consommatrice abondante de produits chimiques.
    Pour ma part, je me suis tourné très rapidement vers les vins produits par des vignerons attentifs à l’environnement, et in fine attentifs à la santé des gens qui consomment (avec modération) leurs vins. Je m’en félicite, prends énormément de plaisir avec la plupart des bouteilles que je goûte, et n’ai aucunement le sentiment d’être sectaire. En tant qu’acheteur et consommateur, je préfère encourager ces producteurs plutôt que ceux qui aspergent leurs vignes et leurs sols de produits toxiques.

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    1. Ne confondez pas bio et biodynamie : les fondations et principes en sont bien différents.
      Pour le reste : il ne me semble pas qu’il s’agisse, ici, de remettre en cause le désir de mieux faire de certains producteurs (labellisés ou pas), et de mieux boire de certains consommateurs. Et ce quoi que l’on puisse entendre par « mieux ».
      Il ne s’agit ni de le remettre en cause, ni même de douter de la qualité de tel ou tel vin. Il s’agit juste de s’interroger – expérience à l’appui – sur la validité d’un certain nombre de concepts qui nous sont servis avec la biodynamie.
      Ne croyez vous pas que cette interrogation est légitime ?

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  9. Olivier, il n’y a pas que les producteurs certifiés bio ou biodynamie qui sont attentifs à l’environnement. André Fuster a raison de séparer ses deux approches aussi car la biodynmanie rajoute des éléments ésotériques qui doivent être soumis à des questionnements. Le questionnement et la vérification des faits ou des affirmations fait aussi partie du métier de journaliste. Bien entendu, on questionne tout, mais le bio, dans son ensemble, se drape dans une telle robe de sainteté aux yeux du public qu’il doit être permis d’avoir un oeil critique sur cette approche aussi.

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  10. denisboireau

    @ Dominique Thouroude: ce qui influence le monde vegetal c’est la lune montante ou descendante, pas (ou alors tres peu) la lune croissante ou decroissante.
    Faites un potager en faisant attention aux recommandations ancestrales sur les operations en fonction des phases de la lune et vous serez convaincu.
    Au milieu du fatras edicte par Steiner dans ses conferences aux agriculteurs, on trouve deux choses efficaces connues de longues dates : les composts de bouse, et respecter les phases de la lune pour la vie du vegetal.

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  11. georgestruc

    Dans mon Midi, où la pétanque est reine des jeux de boules, on dirait à propos de votre contribution « tu la vises…et tu la manques ! ».

    J’ai facilement eu accès à l’étude qui a soutenu votre propos. C’est propre, bien fait et les auteurs se sont fendus de la réalisation d’une analyse en composantes principales, ce qui fait très sérieux.

    Je précise d’emblée que ma réponse n’a pas pour objectif de défendre le calendrier biodynamique et les considérations et démarches de cette méthode de conduite de la vigne et de la vinification. Je conserve par devers moi ce que j’en pense et ne tiens pas à encombrer le blog des 5 de considérations intimes tout à fait hors sujet. De même pour l’étalage des goût musicaux ou des états d’âme de certains. Le blog n’est pas fait pour cela.

    Le problème, et il est de taille, concerne le prérequis de cette expérience : il est présupposé, pour accréditer les thèses biodynamistes, que les vins se goûteraient systématiquement de façon différente les jours fruits/fleurs et les jours racines/feuilles. Ce n’est pas ce que prétendent les vignerons qui travaillent en biodynamie. Ils indiquent simplement que des perceptions peu positives ressenties en dégustation à un certain moment pourraient être rattachées aux jours estimés défavorables du calendrier. Certes, nous savons tous que ce facteur a pu servir de prétexte à certains vignerons pour défendre des vins bourrés de défauts, le dégustateur étant alors disqualifié, considéré comme ignare et hermétique aux changements. Là n’est pas du tout le sujet. Les dérives constatées appartiennent au domaine du marketing et du bla-bla. Ne pas confondre.

    La dégustation, le ressenti du dégustateur, ne représente qu’un élément du travail du biodynamicien, parmi tous les autres. L’essentiel se passe dans la vigne. Et dans la cave. Pour répondre également à A. Fuster, la base du travail des biodynamiciens est commune avec celle des bio. Les premiers ajoutent un certain nombre de pratiques dont ils revendiquent la mise en œuvre et l’originalité. Cependant, ils appartiennent globalement à la même famille. J’en juge de façon uniquement pragmatique, sur le terrain, grâce au suivi de ceux que je connais.

    Voyons plus en détail ce qu’il en est de l’étude originelle. Première chose : un seul vin provenait d’un domaine travaillant en biodynamie. Un peu court, non ? Autre chose, renversante, celle ci : les mêmes vins ont fait l’objet d’analyses jours fruits et jours racines. Et, surprise : aucune variation des paramètres analytiques majeurs. Alors quoi ? On attendait que le vin change de caractéristiques entre les deux ? Le degré d’alcool aurait du changer ? le pH, l’acidité, la volatile ? afin de valider que la biodynamie avait ou n’avait pas d’influence ? De qui se moque-t-on ? Et cela possède le culot de s’appeler une étude « scientifique » ! Aucune donnée sur le SO2 résiduel. Avait-on choisi des vins bien stabilisés au SO2 ou pas ? Important, me semble-t-il, surtout en « conventionnel ».

    Quant à l’analyse en composantes principales, effectuée sur des paramètres qualitatifs affectés de valeurs numériques, elle était inutile puisque le parallélisme des courbes de la fig. 1 était déjà établi.

    Enfin, malgré tout un luxe de précautions, à mettre au crédit des concepteurs (météo, verres, températures de la pièce, et j’en passe) destiné à donner un vernis de rigueur à cette opération, il n’est pas inutile de préciser que le protocole des auteurs est entaché d’une erreur capitale, qui consiste à avoir travaillé sur un paramètre aléatoire, dépourvu de toute garantie de récurrence, en « découvrant », oh merveille, qu’il ne pouvait être érigé en constante dont il était alors facile de démontrer l’inanité. Problème de méthode. 5/20.

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    1. Quelques remarques, en passant, à propos de ce que vous nous dites :

      « Le problème, et il est de taille, concerne le prérequis de cette expérience : il est présupposé, pour accréditer les thèses biodynamistes, que les vins se goûteraient systématiquement de façon différente les jours fruits/fleurs et les jours racines/feuilles. Ce n’est pas ce que prétendent les vignerons qui travaillent en biodynamie. Ils indiquent simplement que des perceptions peu positives ressenties en dégustation à un certain moment pourraient être rattachées aux jours estimés défavorables du calendrier. »

      Nous ne devons pas lire les mêmes producteurs. Je vous conseille donc celui ci, par exemple :
      http://www.blog-francoislurton.com/?p=492
      mais vous pouvez Aussi aller faire un tour sur idealwne :
      https://www.idealwine.com/fr/decouverte/biodynamie-calendrier-lunaire.jsp
      (nombreuses) autres références sur demande …

      « Pour répondre également à A. Fuster, la base du travail des biodynamiciens est commune avec celle des bio. Les premiers ajoutent un certain nombre de pratiques dont ils revendiquent la mise en œuvre et l’originalité. Cependant, ils appartiennent globalement à la même famille. J’en juge de façon uniquement pragmatique, sur le terrain, grâce au suivi de ceux que je connais. »

      Je ne sais pas bien ce que vous entendez par : « la base du travail des biodynamiciens est commune avec celle des bio »
      Il me semble, moi, que pré requis et fondements des deux méthodes divergent radicalement.
      Je crois en effet que le bio part d’un a priori fondamental qui est « que du naturel, pas de produit de synthèse ». Une fois ceci posé la démarche me semble raisonnée, raisonnable, et rationnelle.
      A l’inverse la biodynamie part des intuitions et théories de Rudolf Steiner pour arriver à des applications de terrain qui, selon les jours et mon humeur, me font frémir, rire ou m’indigner. Il ne me semble pas utile de faire à nouveau appel à l’astrologie ou au crâne de chat : je l’ai déjà fait en divers endroits dont sur ce même blog.

      Cosmique de répétition

      « Voyons plus en détail ce qu’il en est de l’étude originelle. »
      Il va vraiment falloir que je la lise.

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  12. Marc Danielou

    Je m’interroge quand même sur un point particulièrement… sans ramener cela spécialement à la biodynamie :
    De part mon expérience en dégustation, il apparaît que le vin se goûte parfois mieux… et parfois moins bien.
    Est-ce que tout le monde est d’accord là dessus ?
    Ca vous arrivent de temps à autres ou pas ?
    Un jour un fûts qui explose en arôme de cassis (crème de cassis) … 3 jours après un nez presque ordinaire, du moins très atténué et 10 jours après ça revient…
    Certes, le conditionnement joue un rôle (très) important (comme le soulignait Max L’église), la forme physique, mentale et d’autres aspects environnementaux et autres jouent également … là dessus j’en suis convaincu.
    Mais il n’y a rien d’autre qui pourrait expliquer ce ressenti ? ou est-ce simplement notre cerveau qui n’est pas étalonné comme la veille ?
    Après tout, le VIN matière vivante n’est sans doute pas si stable que ça ! On admet qu’il évolue au fil des années mais on a du mal quand c’est de manière sinusoïdale sur une courte période.
    Donc un vin donné se goûte-t il toujours pareil ? (la question n’est pas top, mais vous comprenez le sens)

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    1. J’adhère parfaitement à ce dernier commentaire. Biodynamisé ou pas, j’ajoute que je considère le vin comme une personne. Un jour il me fait la gueule, le lendemain il me lance un sourire désarmant. Il peut s’endormir, se réveiller, comme il sait aussi se montrer piquant ou doux, tel un piment. Et je pourrais ainsi continuer. C’est au point que j’arrête de me poser tout un tas de questions existentielles : ce qui compte pour moi désormais, c’est bon ou pas bon.

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      1. @ David
        Merci pour votre réponse
        @ Michel
        Votre série sur le carignan me fait découvrir des vignerons qui travaillent sans pesticides, et je me suis pris d’une petite passion pour le carignan. Donc merci également.

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    2. Non, bien sur, un vin ne se goûtera pas toujours pareil. On peut aborder ce constat sous l’angle de l’état physiologique et psychologique du dégustateur, de l’environnement (température, pression, ambiance du lieu et du moment, …), de l’évolution du vin lui même dans son contenant, etc ….

      De là à mettre ces variations sur le compte de l’effet de la Lune passant devant des galaxies lointaine, comment dire ….

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  13. Le vin n’est PAS une matière vivante, ou alors il faut redéfinir ce qui est vivant. Mais le vin est soumis à toute une série d’influences (externes) et il se modifie constamment, mais lentement. Et les paramètres qui déterminent notre perception sont tellement nombreux et changeants qu’il est difficile de les étudier de manière systématique. C’est ce que dit Truc avec justesse. J’ai passé 20 ans de ma chienne de vie à initier, coordonner, analyser et publier des études cliniques, certaines pointues, d’autres quelconques. Ce n’est pas une règle édictée par l’Académie, mais j’en ai acquis la conviction qu’il ne faut poser qu’une seule question à la fois si on veut y répondre de manière satisfaisante, du moins dans ce domaine.
    Dommage qu’après avoir recentré le débat, Truc ne puisse s’empêcher d’être normatif par ailleurs. David est l’un des auteurs attitrés du blog et, à ce titre, c’est à lui de décider s’il veut parler de musique ou pas … et à ses lecteurs (dont votre serviteur) de décider s’ils veulent lui emboîter le pas ou non. Je sens déjà mes bonnes résolutions toutes fraîches de « zénisme » et de tolérance partir en quenouille …

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    1. georgestruc

      Zen, Luc, je me suis laissé un peu aller au sujet de la musique et des états d’âme.. J’en suis navré, Luc, c’est mon côté quelquefois un peu « sec » qui a pris le pas, ce qui est assez rare ; l’influence de la lune peut-être…qui sait ? La musique est un domaine passionnant ; conservez vos bonne résolutions, et souhaits de beaux ciels étoilés à Corneilla de la Rivière, au dessus de la Coume Majou.

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  14. Merci. J’ai passé le cap de la soixantaine en octobre dernier, avec des « mixed feelings ». Il faudra quand même, avant que la camarde ne décide de me rendre visite, que nous puissions au moins constater de palato une chose que je subodore: nous aurons sans doute beaucoup de points communs dans nos préférences vineuses. Quant à Corneilla, j’y habite une maison très quelconque, mais saine, qui jouxte ma cave. J’y fais de plus en plus défection au profit d’un hameau de Leucate (45 km plus loin, à la frontière audoise), où Christine possède une bergerie. Un ami très cher, grand amateur de vin, a construit une villa sympathique à 501 mètres du clocher de Séguret (donc hors périmètre classé). Lorsque je lui rendrai visite, il faudrait que je vous en informe. Je sais qu’il est presque dans la Drôme, mais ce détail ne devrait pas constituer une frontière infranchissable. En outre, j’entretenais in illo tempore des relations très amicales avec Elie Jeune et sa famille (au Grand Tinel). « Long time not seen » mais ce serait une occasion rêvée.
    A propos d’états d’âme, je suis profondément rétif à toute forme d’autorité, surtout paternaliste, alors que j’accepte très bien la suprématie des gens compétents (si si). Quant à la lune, j’y baille quelquefois, d’autant qu’un petit téléscope de bas prix m’en rapproche à l’occasion. En outre, sans exhibitionnisme, mais sans pudeur exagérée non plus, il m’arrive de montrer la mienne au bon peuple, par provocation, vous vous en doutez bien. Elle est propre, peu boutonneuse et raisonnablement musclée. J’avais la fesse ferme du temps où je fréquentais assidument les salles d’armes de Bruxelles et de Gand. Hélas, ces années fastes sont révolues: « Sic transit duritia glutei »!

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