La RECONQUESTA : l’opération de la dernière chance pour sauver le vignoble de Collioure et Banyuls !

La Reconquesta, c’est la mobilisation de la Côte Vermeille, parce qu’il faut sauver le vignoble de Collioure et Banyuls !

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« C’est au sein de ce berceau, le plus méridional de France continentale, là où le massif des Albères déferle sur la Méditerranée, où la mémoire rencontre l’horizon, que l’Homme, depuis plus de 2500 ans, travaille la vigne. Entre terre et mer, le vignoble de la Côte Vermeille ne trouve pas de semblable. »

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Reconquesta est un projet singulier de développement territorial du vignoble de la Côte Vermeille. Il est mené par les vignerons du cru Banyuls Collioure. Il est né de la volonté partagée de protéger et de développer un patrimoine commun, un trésor offert par la nature. Alain Pottier est l’un des co-présidents de l’association à l’origine du projet.

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Le constat : Perte de surfaces exploitées et manque de notoriété

La côte Vermeille est l’un des plus beaux paysages du littoral, entre le Racou et Cerbère, les Pyrénées se jettent dans la mer et un vignoble exceptionnel de beauté  s’y déploie sur 1 500 hectares : des terrasses escarpées et morcelées sur terroir de schistes s’accrochent à la montagne et produisent des vins uniques, les vignes descendent de la montagne (leurs pentes peuvent atteindre 50% d’inclinaison), et plongent dans la mer. Mais pour combien de temps encore? Les vignerons se lamentent : »C’est beau, mais il y a beaucoup de problèmes. On perd 50 hectares par an qui ne sont plus exploités, c’est une sorte de faucheuse infernale, dans 10 ou 15 ans, nous ne serons peut-être plus qu’à 500 ou 400 hectares si nous ne faisons rien, peut-être que ces initiatives contribueront à freiner cette érosion ?” Pourtant c’est ici, sur ces 1500 ha, que sont élaborés des vins secs et doux renommés (Banyuls, Banyuls grand cru, Collioure et les IGP Côte vermeille). Non seulement la taille des exploitations diminue, mais surtout, il y est toujours compliqué d’avoir des rendements importants : les raisins poussent à même les collines, et la mécanisation de la récolte est souvent impossible. Ici la pente est sévère le travail de la vigne en terrasse particulièrement pénible, ce qui décourage beaucoup de repreneurs quand les vignerons cessent leur activité. Tout ça implique donc plus de main-d’œuvre, et en bout de chaîne, un prix à la bouteille assez élevé. Or ce prix, il faut l’assumer, et, selon Alain Pottier : « Il y a une pénibilité de travail ici qu’on ne peut pas compenser à cause d’un problème de notoriété. Il faut se défendre à chaque fois et expliquer pourquoi un Collioure ou un Banyuls coûte telle somme. Alors que dans les Côtes du Rhône, un Chateauneuf-du-Pape n’a pas à justifier son prix. Nous oui, et nous voulons passer ce cap. »

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“Ici, tout est manuel, ce n’est pas mécanisable. C’est à la force du mollet que l’on travaille dans ces vignes…Il faut replanter régulièrement, retaper les murettes, débroussailler et moi, je ne peux payer que 2 ouvriers. Économiquement, c’est impossible. Certains s’en sortent très difficilement parce que leurs parcelles demandent trop d’investissement et quand ils arrêtent, les vignes ne sont pas reprises. Une vigne qui n’est pas travaillée pendant 3 ans, meurt.” explique Laurent Dal Zovo, vigneron du domaine Vial Magnères à Collioure, propriétaire de 10 hectares de petites parcelles. Il produit en moyenne 25 000 bouteilles par an. “Mon but n’est pas de faire plus d’hectares, d’avoir plus de vin, mais de le vendre mieux” précise-t-il. Il estime que le prix de vente de ses vins est trop bas.”

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Vignes en terrasses

Le vignoble du cru Banyuls-Collioure regroupe 4 communes avec celles de Port-Vendres et Cerbère. Ce sont près de mille viticulteurs qui travaillent ce territoire. Beaucoups n’ont que 3 ou 4 hectares.  Alain Pottier, membre actif du syndicat du cru Banyuls-Collioure estime (et, il a raison) que « La qualité du vignoble de la Côte Vermeille mérite mieux. On manque de notoriété pour pouvoir vendre nos vins à un meilleur prix. » En outre,  « Il s’agit d’une toute petite production », explique-t-il. A partir de ce constat préoccupant, l’association qui regroupe les vignerons coopérateurs et indépendants du secteur, veut préserver ces paysages fantastiques, accompagner la transition agro écologique

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Qui participe à ce projet ?

L’Association Reconquesta Côte Vermeille rassemble les nombreux acteurs du Cru Banyuls Collioure : c’est une démarche collective, ce sont les 40 caves particulières, les  viticulteurs-coopérateurs des 3 coopératives, les 650 vignerons indépendants, les cavistes, les restaurateurs se sont impliqués dans cette opération, ensemble, ils se mobilisent pour protéger et développer, ce patrimoine si précieux qui les lie.

En quoi consiste ce projet ?

Aujourd’hui les vignerons se rassemblent pour développer et protéger ce vignoble d’exception en lançant une souscription pour sauver le cru Collioure-Banyuls. “Pour développer ce bien patrimonial, il a fallu réfléchir à un projet de développement territorial, un projet de redynamisation économique. De là, est née « la Reconquesta Côte Vermeille” indique Alain Pottier. “Il s’agit plus précisément d’une Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) qui va permettre de lancer un véritable plan Marshall pour la sauvegarde de ce patrimoine”. Avec la création de cette société maitre d’ouvrage, le programme vise à la réalisation de 7 projets et services complémentaires, le coup d’envoi de ce programme  s’accompagne également d’une campagne de collecte de fonds par le biais entre autres d’un financement participatif dès le 12 juin sur la plateforme participative Dartagnans. “L’argent recueilli par cette souscription permettra de financer la reconstruction de murettes, le rachat de vieilles vignes, d’accompagner la transition agro-écologique, de réaménager la route des vignes et son fléchage et de valoriser l’identité du Cru.”

À quoi servira la collecte ?

Préserver le paysage viticole (1er Palier 50 000 euros)

Achat de parcelles patrimoniales de démonstration ;

L’argent récolté à travers la cagnotte permettra par exemple de racheter des vignes : une à vocation « patrimoniale » (plutôt pour faire du tourisme), l’autre à vocation expérimentale (pour tester de nouveaux cépages et de nouvelles techniques).

Maintien de l’architecture du vignoble (maçonnerie à pierres sèches, restauration et entretien des murettes) ;

Créations de sentiers pédagogiques et entretien des chemins.

Accompagner la  Transition Agro-Écologique (2ème Palier 100 000 euros) 

–  Faire du cru un laboratoire des bonnes pratiques environnementales et un lieu de formation à la maçonnerie à pierres sèches ; l’adaptation de notre vignoble non mécanisable à la disparition inéluctable du désherbant est une priorité absolue qui doit être traitée de manière collective.

– Expérimenter de nouvelles technologies pour une viticulture de précision.

Accroître la  Notoriété et  L’identité  du CRU (3ème PALIER 200 000 euros) 

–  Organisation d’événements oenotouristiques de promotion autour des vins du cru (salons, événements, dégustations, etc.) ;

Fêter ensemble les 50 ans de l’Appellation Collioure Rouge en 2021 !

Transformer la Route  D 914 En ROUTE UNIQUE DU VIGNOBLE (4ème palier PA 300 000€) 

-Faire de cette départementale la « Route Napoléon » du vignoble de la Côte Vermeille (signalétique entrée/sortie, panneaux de bienvenue gestion des virages, œuvres d’art monumentales en schiste, etc.).

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Améliorer la notoriété du cru

Amélioration à l’échelle nationale, internationale, mais aussi locale. « Il y a l’idée d’un projet artistique sur tout le vignoble. Et nous créons actuellement avec l’État et le Département les conditions de la mise en place de deux œuvres monumentales, l’une à Collioure, l’autre à Cerbère, qui seront les portes d’entrée et de sortie de notre vignoble. » Le but à terme étant de faire de la D 914, qui longe les vignes, une « Route Napoléon » de la Côte Vermeille.

Comment soutenir ce projet ? 

  • – En faisant un don en ligne par carte bancaire  sur cette page après inscription sur le site Dartagnans
  • – En effectuant un virement bancaire après inscription sur le site Dartagnans
  • – Pour les donateurs français seulement, en envoyant un chèque, au dos duquel vous ferez figurer votre adresse e-mail, libellé à l’ordre suivant « Reconquesta Côte Vermeille« , expédié à l’adresse suivante :

Dartagnans
Campagne Reconquesta Côte Vermeille
15 rue de Milan
75009 PARIS

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Qui les soutient ?

–  Région Occitanie Pyrénées-Méditerranée et Sud de France

– Département Pyrénées Orientales 

– Communauté de Communes Albères – Côte Vermeille – Ilibéris 

– Les 4 communes : Collioure, Port-Vendres, Banyuls-sur-Mer, Cerbère 

–  Les offices de tourisme de Collioure, Port-Vendres, Banyuls-sur-Mer et l’office de tourisme intercommunal Pyrénées-Méditerranées

–  Crédit Agricole Sud Méditerranée 

– CERFRANCE Méditerranée

–  Syndicat des Vignobles de la Côte Vermeille

–  Conseil Interprofessionnel des Vins du Roussillon

– Les caves coopératives et particulières du Cru Banyuls Collioure

– Les cavistes et autres acteurs du Cru Banyuls Collioure 

 

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Florent Roque, président des Anchois Roque, apporte son soutien à Reconquesta Côte Vermeille !

Conclusion : C’est une opération séduction, d’envergure nationale, qui a débuté  le vendredi 12 juin sur internet. Six niveaux de participation sont disponibles, de 20 € à 1000 €, et pour 20 euros vous deviendrez « ami » de ce patrimoine mais vous pouvez aussi choisir le statut de conservateur de mécène et même de philanthrope,  tout dépend du montant des souscriptions qui propose à chaque fois des contreparties sous forme de cadeaux de bouteilles de vin, de visites de vignobles et même de parrainage de ceps de vigne. « On veut que les gens deviennent ambassadeurs de ce territoire. Il faut qu’un maximum de personnes s’investissent dans ce projet. Il faut créer une véritable identité à ce cru Côte Vermeille et que tous les acteurs locaux et d’ailleurs se mobilisent pour cette identité » assure Alain Pottier.

Quant à moi, je souhaite de tout coeur l’aboutissement de ce projet!

Un Manifeste, à écrire:

Exemple de Déclaration

  • Vivre le paysage de terrasses de la Côte vermeille que des milliers d’hommes et de femmes ont fait surgir de la terre.
  • Vivre le vignoble de terrasses de la Côte rocheuse qui a fait surgir l’inventivité humaine et su faire face à la dureté.
  • Vivre le caractère des banyulencs, des colliourencs, des cerbériens et des ports-vendrais qui repose sur des murs.
  • Vive le génie des lieux …
  • Ce n’est pas un pur hasard s’il s’agit d’un moment historique important pour valoriser ce paysage de murettes.
  • Nous voulons que le monde et que nos espaces soient sauvés.
  • Nous voulons un sol cultivé.
  • Nous ne voulons pas la désertification.
  • Nous sommes pour la protection et la défense de l’environnement.
  • Nous sommes pour la mise en valeur du paysage de terrasses.
  • Réconquérir…

https://www.facebook.com/reconquesta.cotevermeille.98

Hasta pronto,

Marie-Louise Banyols

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Bernard PECH, Alain POTTIER, vignerons – co-présidents

Association de préfiguration Reconquesta Côte Vermeille

Syndicat des vignobles de la Côte Vermeille

Mas Reig – 66650 Banyuls sur mer – 06 80 03 05 59 / 06 70 86 16 77

reconquestacotevermeille@gmail.com • Instagram : reconquestacotevermeille • Facebook : Reconquesta Côte Vermeille

Lien campagne été 2020 : https://dartagnans.fr/fr/projects/reconquesta-cote-vermeille/campaign

6 réflexions sur “La RECONQUESTA : l’opération de la dernière chance pour sauver le vignoble de Collioure et Banyuls !

  1. Nadine Franjus

    Impressionnant!!! C’est une première de faire appel aux dons pour « sauver » un vignoble. Sais-tu qui s’occupera de soigner les vignes patrimoniales rachetées si elles n’ont pas de repreneur? Comment gérer de tels budgets pour développer la notoriété et le marketing?
    En tout cas, leur démarche et ce projet de Reconquesta font une belle opération de communication. C’est quand même beaucoup plus fort et plus intelligent que de faire des prix cassés en GD. Reste à s’interroger sur le marché des VDN, même de grande qualité. Merci pour l’information.

    Aimé par 1 personne

    1. Je vais demander à alain Pottier de répondre à tes questions, nous n’avons pas évoquer ces sujetes très pertinents. Je reviens vers toi dès que j’ai les réponses.
      Oui, les VDN, c’est la grande question, vont-ils trouver une place? Espérons-le.
      MLB

      J’aime

    2. Bonjour Nadine, Voici la réponse d’Alain Pottier:

      Fin septembre, une lettre aux donateurs sera envoyée avec les contreparties des dons.
      Le bilan de la campagne sera présenté à cette occasion.
      Plus important encore, les Premiers projets de la Reconquesta seront annoncés
      Le 8 octobre au laboratoire Arago à Banyuls dans le cadre de la manifestation
      Vendanges en fête.
      Ces 13 premiers projets concernent des actions sur :
      le foncier, la transition agro-écologique, la notoriété et l’emploi.
      C’est dans le cadre de cette dernière action que sera présenté un groupement d’employeur.
      A suivre donc …

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  2. georgestruc

    Quelle initiative !! les financements publics devraient être prioritaires car il est question de patrimoine paysager, culturel, historique ; ce serait tout de même mieux de mettre des sous dans un tel projet que de financer un rond-point de plus, ou la construction d’un nouveau centre commercial. Patrimoine mondial de l’Unesco ? pourquoi pas. Dossier complexe, longueur des démarches ; simplement, les prix de vente des VDN de cette région n’arriveront jamais à égaler ceux des climats de Bourgogne…Dure réalité.

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  3. Vous avez raison, dossier complexe, je le suivrai pour vous. Et ça n’est pas que de la com, beaucoup de vignerons se désespèrent de voir les hectares reculer chaque année, de ne pouvoir valoriser leur travail et de se demander qui prendra la relève? Ils ont trouvé cette voie qui certes n’est pas nouvelle, mais qui à ce jour semble fonctionner.Vous avez raison Georges, il s’agit bel et bien de patrimoine paysager, culturel, historique. Mais qui intéresse peu semble-t-il les pouvoirs publics. Les vignerons souffrent aujourd’hui dans cette région, ils ne sont pas les seuls- Les VDN espérons-le, même s’ils n’atteignent jamais les prix des climats de Bourgogne, qu’ils continueront d’exister. Le cout du travail manuel dans ces zones est le plus gros handicap, suivi du désamour croissant des consommateurs pour ce type de vins. Iaut à tout prix bannir le sucre, on nous le répète à longueur de journnée. Heureusement, il reste quelques sommeliers passionnés, mais la restauration souffre beaucoup en ce moment et l’avenir reste incertain, même le Champagne souffre du COVID. Dossier àsuivre.
    MLB

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