Elle m’a permis de faire une sélection un peu hétéroclite parmi les quelques cuvées reçues dernièrement. Je remarque, que j’ai apprécié chacune d’entre elles, qu’elle vienne du négoce, d’une viticulture traditionnelle, ou encore qu’elle corresponde à un style aujourd’hui considéré comme branché ! A partir du moment où les vins me plaisent et me régalent, peu m’importe leur mode d’élaboration et de culture, même si sur ce dernier point, je préfère savoir qu’ils proviennent d’une culture respectueuse de l’environnement.
IGP Côtes Catalanes Les Mamettes By Jeff Carrel The Way of Wine 2018.
Alors que j’attendais un échantillon de ce vin, des amis l’ont sorti pour un apéritif, je n’ai rien dit, mais j’ai écouté leurs réactions.
Qui est Jeff Carrel ?
Jeff Carrel, j’en avais entendu parler bien sûr, mais aussi bizarre que cela puisse paraître, je n’avais jamais gouté aucun de ses vins et, je ne connais pas l’homme non plus. Derrière ce nom se cache une une large activité assortie d’une vaste gamme de vins, certains biologiques, certains issus de Domaines et bien entendu la marque by Jeff Carrel.
Il y a la Maison Carrel comme chai d’élevage et d’affinage, c’est une bâtisse en plein milieu d’un village des Corbières, à Saint-Laurent de la Cabrerisse, entre mer et montagne, entre cave et vigne; un endroit inscrit dans l’histoire viticole et la vie d’un village, avec un chai datant de 1857. Ensuite, à Fabrezan, le village voisin de la Maison Carrel, se trouve le Cuvier Carrel, pour le vin issu de l’agriculture biologique.
Enfin, le DSM, (le Domaine Sous la Montagne), un vignoble dans les Pyrénées Orientales composé de vieilles vignes, sous le Canigou. C’est en 1996 qu’il a décidé de s’installer dans les Côtes du Roussillon – Languedoc, où depuis, il a développé sa principale carrière professionnelle, mais il conseille et élabore également des gammes de vins dans d’autres régions comme le Bordelais, le Beaujolais, la Bourgogne et même dans la région espagnole du Priorat (Tarragone).

Pourquoi j’ai aimé ce vin ?
Parce que c’est un bon vin de copains, sans prétentions, il passe en toutes occasions. A l’apéritif, ou un repas sans complexe, c’est un vin qui s’adapte. Pour son nom aussi un vieux mot catalan : Les mamettes, qui rend hommage aux mémés, elles sont sacrées chez nous ; elles ont façonné en grande partie l’histoire viticole de notre pays catalan en portant à bout de bras le vignoble. En l’absence des hommes partis à la guerre, et même plus tard, elles ont mené le vignoble tambour battant, alors une cuvée qui leur est réservée, ça me plait ! Les mamettes ce sont aussi ces troncs noueux des vignes de grenache gris et de carignan gris qui ont produit VDN et Rancio Sec depuis des décennies. Il symbolise les racines du vin. Cette cuvée serait la dernière née d’une trilogie : les Darons et les fistons et maintenant les mamettes ! Enfin, Pour sa fraicheur : C’est un blanc sec au plaisir irrésistible, un blanc qui mêle 53 % de Carignan Blanc et 47 % de Grenache Gris, issus de très vieilles vignes en gobelet plantées sur les terroirs de schiste de Maury et de granite de Caramany. Pressurage direct / Fermentation en fûts de 5 à 7 vins pour le Grenache Gris pour une partie / En cuve pour le solde du Gris et le Carignan. L’élevage est long, il se fait en cuve béton sur lies assemblées.
Il est frais, exubérant, les fruits blancs se mêlent à des notes florales. La bouche légère, vive, gourmande, laisse s’exprimer les sensations fruitées, poires, pommes vertes, pèches, ananas, pamplemousses, qui font saliver. C’est rafraichissant, c’est persistant et équilibré avec une finale saline surprenante. Un vin de charme à petit prix qui offre du plaisir, un joli blanc du sud, éclatant, il a tout pour plaire, jusqu’à son prix : 9,00 €
Mâcon-Solutré 2018 Domaine du Roc des Boutires
Le Mâcon SOLUTRÉ est produit sur la commune de Solutré-Pouilly située au pied de ce site remarquable. Terre prodigue, le Mâconnais n’en finit plus de nous régaler et de nous étonner, et, c’est tant mieux, car on y trouve aujourd’hui de très bonnes réussites à des prix encore abordables. C’est ainsi que cette cuvée du Domaine du Roc des Boutires m’a bien plu: un très bon exemple des vins blancs proposés dans cette région viticole majeure.
Quelques mots sur le domaine :
Il s’agit d’un domaine familial indépendant, qui a été racheté en 2016 par Jean-Jacques Parinet et son fils Edouard, déjà propriétaires de deux autres châteaux dans le Beaujolais: le Château du Moulin-à-Vent à Romanèche-Thorins, et le domaine de la Tour du Bief à Chénas, tous deux en appellation Moulin-à-vent. Les trois domaines sont gérés par leur maître de chai et responsable d’exploitations Brice Laffond. C’est, sur la commune de Solutré, village emblématique du Mâconnais méridional, au cœur de l’appellation Pouilly-Fuissé que se trouve le Domaine du Roc des Boutires, la richesse du domaine réside dans son parcellaire : 14 terroirs se répartissent sur les 5 hectares de très vieilles vignes, centenaires pour la plupart d’entre elles, toutes situés sur la côte de Pouilly, réparties de bas en haut de l’appellation et, plantées entre 250 et 500 mètres d’altitude, les sols argilo-calcaires y sont travaillés de manière traditionnelle et toute la vendange se fait à la main. Les vinifications respectent l’approche parcellaire choisie par le domaine.

Pourquoi j’ai aimé ce vin ?
Ça a été une découverte pour moi, d’abord, j’ai aimé le choix de l’étiquette, cette ancienne gravure de Solutré est devenue l’emblème du Roc des Boutires. Elle nous ramène à ce site remarquable si bien décrit par Lamartine, on ne peut rester insensible à ce paysage, à ces roches de calcaire qui ont émergé il y a plusieurs milliers d’années. Les vignes s’y plaisent si elles sont bien soignées, celles de cette cuvée sont âgées de 35 ans, proviennent des terroirs argilo-calcaires peu profonds, « Au Mont » et « Aux Combes »(65 ares) exposés sud/sud est. Cette cuvée est le reflet d’une terre privilégiée.Il s’agit d’un 100% chardonnay, élevage 100% cuve, 15 mois, sur lie fine.

J’ai aimé le côté floral du nez qui s’ouvre sur des notes fruitées d’agrumes mélangés, puis sur des tonalités rappelant la mirabelle fraîche, et, se terminant sur des notes d’épices douces. La bouche offre une texture structurée, précise qui s’associe à une fraîcheur aromatique bien relevée ce qui apporte un grand équilibre. Bonne persistance et finale saline. Un joli vin gourmand et racé. On peut le boire maintenant, mais il pourra se garder 5/6 ans de plus sans problème. Prix : 17,00 euro
Et Si La Terre était une orange ? Gaudou Orange 2019 Vin de France
Quelques mots sur l’histoire du vin :
Château Gaudou, une adresse sûre de Cahors nous propose à son tour un vin orange qui rompt avec son style de vins habituel ! David vous a déjà parlé de ce domaine, je vous laisse donc si besoin était vous reporter à l’article: https://les5duvin.wordpress.com/2020/07/13/retour-a-cahors-3-4/ Mais nous n’avions pas eu le temps de déguster leur vin orange, ce que j’ai fait cette semaine. C’est un vin issu de sauvignon vendangé à la main, Fabrice Durou qui gère aujourd’hui la propriété nous avait expliqué, et je l’ai retrouvé confirmé sur son site que : « Par manque de temps, et en se remémorant les écrits lus sur les vins Orange, il avait décidé d’encuver les raisins entiers, sans soufre, et de laisser les levures travailler, de pratiquer un pigeage manuel quotidien jusqu’à épuisement des sucres, puis de presser l’ensemble dans leur petit pressoir vertical en bois. Le vin Orange était né ! Il n’a pas ajouté de soufre et après avoir passé l’hiver et le printemps il avait décidé de le mettre en bouteilles sans soufre. »
Ces dernières années, le vin orange se développe un peu partout en France, il n’est que de parcourir les allées d’un salon pour se rendre compte que de nombreux vignerons en proposent, et, aujourd’hui, presque toutes les régions viticoles françaises en produisent. Il est tendance et considéré comme « branché » à tel point que de nombreux bars à vins nature et cavistes l’ont adopté ! Ce vin existe pourtant depuis l’antiquité, on suppose qu’il est originaire de Géorgie, les premières origines du vin orange y auraient été identifiées à peu près 4000 ans avant Jésus-Christ. Le raisin blanc y était macéré dans des amphores enterrées nommées Kvevri, Qvevri ou Kyevris. Des vignerons de Slovénie et d’Italie ont remis cette méthode très ancienne au goût du jour dans les années 90. Il n’en reste pas moins que bien qu’il soit à la mode, c’est un vin qui bouscule les repères de l’amateur de blancs secs. Je rappelle pour les non professionnels qui nous lisent, qu’un vin orange est un vin issu de raisins blancs et vinifié comme un rouge, avec macération des parties solides, d’où le terme aussi employé de “blanc macéré”. La fermentation s’opère avec des raisins entiers (égrappés ou non), le jus est donc en contact avec les peaux pendant un temps plus ou moins long qui peut aller d’une journée à plusieurs mois (la macération) et confère ainsi au vin une couleur plus orangée. Ce sont les polyphénols (dont certains sont colorants) contenus dans les peaux qui donnent cette couleur. Plusieurs paramètres vont influencer, le gout et la structure du vin final : le cépage, la durée de macération, les actions mécaniques (égrappage, foulage, pigeage, remontage…), le choix du contenant, ce qui se traduira donc par une grande diversité de vins.
Pourquoi j’ai aimé ce vin ?
Parce que c’est un vin Orange, sans soufre, légèrement perlé, nerveux, fruité et frais : un vin agréable ! Sa robe est jaune aux reflets orangés. Orange, couleur de la Liberté ! Nez intense, marqué par la noix, les notes florales, la mangue, une pointe d’agrume et la fleur d’oranger. Très tendu en bouche, gros volume, arômes de noix et d’agrumes, belle longueur. Son nez est très expressif, sa palette aromatique est riche : des notes de fruits secs et d’écorces d’agrumes, d’orange séchée, des parfums decitron, mandarine, des notes de fleur d’oranger, de fruits exotiques et une pointe d’épices. La bouche est droite, tendue, avec une matière très dense, d’une puissance aromatique semblable à celle du nez, peu d’acidité et de la fraîcheur. La finale est riche, épicée, sans tomber dans le tannique de nombreux vins oranges. L’équilibre est parfait, La finale est puissante, intense, mêlant l’amertume de la bigarade à l’astringence de l’écorce de pomelo, sur un fond de malt et d’épices qui persistent longuement, prolongé par des notes d’orange séchée. A servir frais en été à l’apéritif. 13 €

La Cuvée « Et si la Terre était une Orange » illustre parfaitement une approche « civilisée » du Vin Orange !
Je ne sais pas si Fabrice Durou, s’en est inspiré ??? mais j’ai trouvé cette chanson si jolie que je vous la livre : Si la terre était une orange (Paroles et Musique : Geneviève Laloy) © 2005 POLYSON – CD « Si la Terre… » HomeRecords.be 2005 et Victorie Music 2008
Si la terre était une orange
je voudrais la peler pour la manger.
De sa peau je ferais un bateau
pour voyager, pour voyager.
Dans l’espace, d’étoiles en planètes
on m’appellerait “l’orange-comète”.
On me connaîtrait par coeur,
on m’offrirait des fleurs.
Ce s’rait le paradis, Ce s’rait le paradis, Ce s’rait le paradis. (bis)
Si la mer appartenait aux anges
je voudrais y nager pour la gôuter
De son eau je ferais des cadeaux
à partager, à partager
Dans l’espace, d’étoiles en planètes
on m’appellerait “l’eau-d’ange-comète”.
On me connaîtrait par coeur,
on m’offrirait des fleurs.
Ce s’rait le paradis, Ce s’rait le paradis, Ce s’rait le paradis. (bis)
Si la terre était une orange
je voudrais la peler pour la manger.
De sa peau je ferais un bateau
pour voyager, pour voyager.
Ce s’rait le paradis, Ce s’rait le paradis, Ce s’rait le paradis. (bis)
La semaine prochaine je vous parlerai des rouges.
Hasta pronto,
Marie-Louise Banyols