Saisi par la fièvre du Beaujolais Nouveau (je dois malheureusement être un peu seul dans ce cas, mais passons), j’ai décidé d’organiser, à l’improviste et en achetant mes bouteilles, une sorte de mini-concours du Beaujolais Nouveau, en piochant dans les magasins alimentaires autour de chez moi, à Issy-les-Moulineaux (oui, le vin est un aliment et il reste essentiel !). Mes fournisseurs étaient La Boutique Yves Legrand, le magasin Nicolas de la Mairie d’Issy, le magasin Nysa d’Issy (autre chaîne de cavistes, plus jeune et un peu plus chère), un Monoprix, un Franprix (groupe Casino) et mon bistrot préféré, Les Colonnes, qui fait de la vente à emporter. Comme j’ai pris deux cuvées différentes chez Legrand, cela faisait 7 vins en tout.
Les vins
1). A la boutique Yves Legrand, au Chemin des Vignes (caviste indépendant et qui fête le Beaujolais Nouveau depuis 40 ans dans ses belles caves souterraine) : Gamay 2020 d’Yves Legrand (Un Beaujolais Nouveau qui ne dit pas son nom, élaboré par le Château l’Eclair), et Beaujolais cuvée Vieilles Vignes 2020 du Domaine Perroud (une fois de plus, le terme Beaujolais Nouveau ne paraît pas, mais ce fut le meilleur vin de ma petite dégustation).
2). Au bistrot Les Colonnes : Beaujolais Nouveau G. Descombes, très primeur quand dégusté chez eux au verre, mais la bouteille achetée était bouchonnée.
3). Chez Nicolas (caviste de chaîne) : Beaujolais Tradition, non-filtré, Tirage Primeur, Jean Loron. Un peu trop structuré pour un vin Primeur.
4). Chez Monoprix (supermarché) : Beaujolais Nouveau, Georges Duboeuf. Un grand classique et le même vin était aussi disponible chez Franprix, mais je l’ai trouvé un peu caricatural.
5). Chez Nysa (caviste de chaîne) : Beaujolais Nouveau L’Ancien, Jean-Paul Brun. Vin trop solide pour un primeur et pas très « fun ».
6). Chez Franprix (supermarché) : Excellence de Gamay par Christophe Coquard, Beaujolais Nouveau. Pas mal.
Les prix
Le vin le moins cher, le Beaujolais Nouveau de chez Descombes, je l’ai payé 5,50 euros aux Colonnes, mais je pense qu’il m’a fait un prix. Cela dit, la bouteille était bouchonnée, mais j’avais goûté le vin au verre au bistrot auparavant et il est bon dans un style parfaitement primeur, fruité, vif et alerte. Le vin le plus cher (mais pas la meilleur selon moi) était le Beaujolais L’Ancien 2020 de Jean-Paul Brun, vendu pour 10 euros à la cave Nysa. Les autres vins, soit chez les cavistes, soit chez les supermarchés, avaient des prix entre 7 et 9 euros. Balle au centre pour la question prix.
Les goûts
Je ne vais pas vous ennuyer avec des notes de dégustation, mais, pour moi; le vin le plus typé « primeur » en style était aussi un des moins chez, le Gamay d’Yves Legrand. Au verre, le vin de Georges Descombes me semblait aussi bien frais et vif, fruité sans avoir des arômes caricaturaux (dommage qu’on utilise encore des bouchons en liège pour ce type de vin), et celui de Georges Duboeuf était probablement ce que beaucoup de monde attend d’un Beaujolais Nouveau, mais je l’ai trouvé un peu caricatural. Le meilleur pour moi était le vin de Perroud (2020 bien entendu et pas 2018 comme dans l’image ci-dessus), acheté chez Legrand : frais, bien fruité mais avec une certaine complexité et une bonne tenue en bouche. Les autres vins étaient certes des 2020, mais bien davantage orientés vers un style qui se gardera très bien deux ans, plus solidement structuré et donc moins « primeur » dans leur profil.
Des observations
Il est frappant de constater que presque la moitié des vins que j’ai acheté ne mettent pas les mots « Nouveau » ou « Primeur » sur leurs étiquettes, ou bien d’une manière très discrète. C’est comme si Beaujolais avait maintenant honte de cette tradition qui a longtemps fait sa fortune.
Je ne comprendrai jamais pourquoi les producteurs ne mettent pas ces vins sous capsule à vis. Cela permettrait bien plus facilement une vinification sans sulfites rajoutées, garderait la fraîcheur du fruit plus longtemps, et éviterait le goût de bouchon affreux que j’ai eu avec la bouteille de chez Descombes.
Le mini-match GD v cavistes n’est pas totalement concluant, d’autant plus qu’il n’y avait pas de protocole bien rigoureux, mais il faut signaler que les trois meilleurs vins venaient quand-même des cavistes ou d’un bistrot.
J’aime le Beaujolais Nouveau, son style et son esprit, et il est particulièrement poignant que cette année signe l’abandon de ces belles fêtes spontanées qui l’accompagnaient avant.
1er conclusion – La qualité de Beaujolais Nouveau sont nettement mieux en Belgique que dans les banlieues de Paris…
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Bonjour,
J’ai aussi goute l’Ancien de Jean Paul.Brun : il était malheureusement réduit avec un nez de craquage d’allumette. J’ai trouvé la bouche correcte quoiqu’avec une petite dureté.
Sinon j’ai goûté La Madone, excellent mais en effet pas trop un profil de « nouveau ». En dernier j’ai testé le Primeur d’Anita, du domaine Anita, qui lui a vraiment un profil.primeur, sur des notes qde fruits rouges, floral et une bouche a la fois souple et acidulée. Son seul défaut : ses 13%. Et merci à Coravin qui m’a permis de goûter sans tout ouvrir !
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Bonjour,
Bien d’accord avec vous pour la capsule à vis !
Mesdames et Messieurs les vignerons pensez-y pour l’an prochain
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Maybe so Jim, but remember that the wines Hervé and Jim tasted were pre-selected and sent by the interprofession. My small selection is perhaps closer to what most people get to drink
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Very true. BTW, I tasted the Duboeuf and found it OK.
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Fair comment David. Unfortunately it would appear from your small selection that if this is what the majority get to drink there is little to excite.
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J’ai du mal à comprendre comment un vin qui vient d’être mis en bouteilles peut être bouchonné…
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Le goût de bouchon peux arriver très vite même avec une échantillon pris sur cuve.
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L’aventure du Beaujolais Nouveau, tout le monde la connaît ; le succès de cette opération a pu atteindre des sommets… pour redescendre au ras du plancher. Les Lyonnais éclusaient des pots de Beaujolais nouveau dans tous les bistrots et il était bon (je peux en témoigner car j’ai vécu à cette époque dans la bonne ville de Lyon). Mais voilà, la qualité a ensuite chuté de façon incroyable et les Lyonnais sont des gens intraitables sur ce plan-là: s’estimant floués, ils se sont détournés de ces vins au profit… des Côtes du Rhône primeurs. Pour remonter la pente, actuellement, la tâche est rude!
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Pour le goût de bouchon, faites l’expérience chez vous en récupérant un bouchon affecté par ce problème et en l’introduisant dans une bouteille sans problème. Bouteille couchée, le vin sera affecté en 24 heures.
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Oublié de vous dire qu’avec l’ami Marco, lors de notre dégustation des BN, nous n’avions pas trop apprécié les rosés.
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Bonjour David,
Pas étonné que le BN de Robert PERROUD soit sorti du lot car sa Fournaise du Pérou en Côte de Brouilly est un de mes meilleurs souvenirs en terme de rapport qualité/prix parmi les vins du Beaujolais.
Le BN de JM BURGAUD 2019 m’avait plu pour 10€ tout rond l’année dernière.
Je me demande si Jean FOILLARD fait du BN également auquel cas je serai curieux de le goûter.
Santé!
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Merci Xavier. Les vins de JM Burgaud m’avaient beaucoup plu lors d’une visite il y a quelques temps, ceux de Foillard aussi, mais je n’ai jamais dégusté un BN chez l’un ni l’autre.
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