Petit retour en arrière: pour la Saint-Sylvestre, j’ai servi cet excellent Barbaresco 2012 de Piazzo, Vigna Giaia – un nom, qui, à tort ou à raison, m’évoque la joie – gioia, dans la langue de Dante et de Manzoni.
Joie de se retrouver entre amis – des amoureux de l’Italie, en plus.
Joie de mettre un point final à une année difficile – même si, c’est vrai, ce vin me rappelait un des moments forts de 2021: ma première visite au Piémont, avec I Vini del Piemonte.
Et j’ai un souvenir particulièrement vif de ma visite chez Piazzo, que, comme on dit aux Oscars, j’aurais pu facilement primer pour l’ensemble de son oeuvre. Expressivité des vins, dans un registre à la fois fruité et floral, précision des vinifications, discours simple (pas besoin de sur-vendre la qualité quand elle est si évidente), bref, j’avais été séduit et de retour de voyage, je l’ai écrit ici-même.
Et quelle ne fut pas ma surprise, à quelques jours de Noël, de recevoir ce magnum. Les Piazzo s’étaient souvenus de moi.
Et quel ne fut pas mon contentement, aussi, en versant ce vin dans mon verre; de constater la profondeur de sa robe, d’un rubis à peine tuilé sur les bords; puis de sentir ses jolies notes de violette et de mûre; et son équilibre en bouche, entre délicatesse et puissance, les tannins bien lisses, la longueur sur le fruit noir et les épices douces.
Ce vin était parfait à boire et je pouvais en faire profiter mes amis; ce qui m’a rappelé la mission première d’un métier qui me vaut de telles satisfactions: être vos yeux, vos oreilles et vos papilles, pour partager avec vous mon amour des bons vins, de la culture vin. C’est ce que j’espère pouvoir continuer à faire en 2022, et au-delà.
Bien sûr, un critique de vin ne sauve pas des vies, ne change pas le monde, n’a rien d’indispensable, en définitive. Mais s’il permet à d’honnêtes citoyens de se faire plaisir autour d’un bon verre de vin, s’il peut partager à distance (un concept d’actualité!) des coups de coeur et des émotions, peut-être a-t-il quand même une petite (f)utilité.
Magnifique partage, merci Hervé ! Il est vraisemblable que cette vigne ou ce lieu se trouve sur des
cailloutis : ghiaia en italien.
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Et si le vin changeait des vies ? Quoiqu’il en soit, j’aime beaucoup la chute de ton papier. Pour moi, tu restes un « sage utile » 😉
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En fait, giaia est un mot piémontais pour giallo, jaune, en référence, dit-on, au fait que cette partie du cru Nervo, à Treiso, change de couleur très tôt à l’automne. Mais des cailloux, il y en a, les sols étant surtout composés de marnes calcaires, si je me rappelle bien?
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Le vin, quand il exprime avec sincérité le message gustatif du lieu, est activateur de plaisir d’être et de plaisir d’être ensemble pour s’en réjouir. Et « Vignia GIAIA » est sans aucun doute un « haut-lieu » viticole ! Merci cher Hervé d’ouvrir l’année avec le sens aigu de l’altérité qui te caractérise. Belle année 2022 à la dynamique équipe des « Cinq du Vin » et aux fidèles lecteurs.
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Meilleurs Voeux aux 5 du Vin
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Un grand merci, à vous également. Et merci pour votre fidélité.
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