Ma consoeur Anne-Sophie Thérond le rappelle avec pertinence sur le site de Terre de Vins, les représentants de la filière vin de la Région Occitanie sont vent debout contre l’interdiction de la marque Sud de France, que le Préfet de Région vient de leur signifier.
A la base de cette interdiction, le fait que la marque ne correspond pas à une zone géographique au sens réglementaire européen.
Certains protagonistes semblent le découvrir, et parlent de suppression brutale. Pourtant, c’est dès l’été 2018 que l’INAO a adressé à Madame Delga, déjà Présidente de la Région Occitanie (qui est propriétaire de la marque), un avertissement très clair: la mention “Sud de France” sur les étiquettes de vin est non-conforme au règlement européen qui implique que les mentions géographiques utilisées soient identifiées dans le décret du 4 mai 2012 relatif à l’étiquetage et à la traçabilité des produit viti-vinicoles. Or Sud de France n’y figure pas.
Il est vrai que le Sud de la France, c’est très vaste! De Morgon à Cognac, d’Irouléguy à Bellet en passant par Chanturgue, Ajaccio et même Bordeaux, on peut se sentir Sudiste sans pour autant avoir le droit de mettre Sud de France sur ses étiquettes.
A l’époque, cependant, ni la Présidente de Région, ni les opérateurs n’avaient accepté de cesser d’utiliser la marque, et il semble qu’aucun accommodement n’ait été trouvé entretemps. En sera-t-il autrement aujourd’hui?
Quatre ans sans aucune sanction de la part de l’Europe ni de l’administration française? Comment est-ce possible?
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Il aura fallu tout ce temps à l’administration pour « sanctionner » cette utilisation inconvenante d’une marque pour l’origine.
Maintenant que les producteurs l’ont adoptée, c’est difficile de faire marche arrière sans créer une confusion sur les marchés.
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oups Sud de France est une marque commerciale et non une IGP ou autre laissons la marque en place qui notamment à l’international est importante.
et que chacun mette la mention légale qui convient ….mais cela doit être plus complexe que cela?
paix et joies
fr Marie Pâques
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Mais non. Les marques avec in référence géographique sont interdites pour ne pas créer la confusion avec les AOP/IGP etc.
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ok j’insiste mais qui connait en chine IGP haute vallée de l’Orb
alors que Sud de France commence à faire son trou
….Sud de France marque commerciale
IGP Haute Vallée de l’Orb (Indication Géographique Protégé….c’est quand même plus facile de vendre sud de la France que IGP Haute vallée de l’Orb
les deux pourrait se côtoyer sur l’étiquette ?
si les producteurs résistent il y a raisons?
paix et joies
fr Marie Pâques
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Plutôt prendre position que ne pas le faire.
Les organismes des producteurs sont extrêmement protecteurs en ce qui concerne leurs dénominations géographiques (AOP et autres). Et pourtant ils créent une dénomination géographique (soi-disant « marque ») sans aucun règlement, sans aucun contrôle, et sans aucun lien avec une vraie définition géographique. Qu’ils soient logiques et renoncent au « Sud de France ».
Sinon, pourquoi pas « Vin de Grande Montagne Noire », « Vin de France-Est », « Vin de la Riviera Française » etcetera ? Tous en « marques commerciales ».
Si on veut protéger la règlementation (AOP, IGP, vin de France), mieux vaut suivre les règles.
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D’accord, mais d’un autre côté, il existe bien en France des IGP avec des noms plutôt vagues et des territoires très hétérogènes – IGP Atlantique, IGP Méditerranée. Sans que l’Europe n’y trouve rien à redire.
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Et voilà que soutien mon argument. Les IGP ont des règles (officiels), des délimitations, des contrôles, une définition légale. Sud de France n’est pas une IGP. SdeF n’est rien d’autre qu’une marque commerciale comme Coca Cola. Si SdeF était une IGP ce serait défendable.
Défendre la dénomination Sud de France, c’est comme argumenter que n’importe qui peut utiliser la dénomination « grand cru ».
Il faut choisir, soit on pense que c’est ok de créer des marques « quasi-geographiques » comme Sud de France. Dans ce cas il faut abandonner la défense des appellations.
Soit on pense que les appellations géographiques sont importantes et qu’il faut les défendre et les protéger. Dans ce cas il faut accepter qu’on ne peut pas permettre des dénominations trompeurs qui font semblant d’être des dénominations géographiques mais qui ne le sont pas.
Comme je disais, on ne peut pas avoir la tarte et la manger …
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@ fr Marie Pâques
Oui, certes. Mais ce n’est pas une question des consommateurs en Chine. Si c’était pour eux on pourrait simplement abandonner le système des appellations.
C’est plus une question de vouloir avoir le beurre et l’argent du beurre). Se protéger avec le système des AOP mais en même temps l’abuser. Les producteurs étaient bien conscients que des marque avec une connotation géographiques était interdite quand ils l’ont créé.
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Je partage une bonne partie de ta vision, Per. Mais je dois quand même préciser que la création de Sud de France (en 2006) est antérieure au règlements européen des IGP/AOP de 2012.
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Les AOC/AOP existent depuis 1935. En 2012 le règlement a changé, oui (AOC devenant AOP, VDP -> IGP etc). Je n’ai pas les détails en tête mais je doute que ce n’est qu’en 2012 qu’on a introduit les règles sur les dénominations géographiques et l’interdiction pour des marques qui semblent faire référence à une géographie.
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Laissons faire le marché, comme diraient les anglo-saxons.
Pour ma part, si Sud de France aide à la commercialisation tout en donnant à l’internaute acheteur-amateur une idée globale d’où se situe la production d’un vin, tout cela à l’échelle mondiale, eh bien, je trouve cela parfait. C’est plus clair en tout cas que de dire que c’est un vin d’Occitanie puisque, même en France, je suis sûr que beaucoup ignorent ce à quoi correspond ce mot, Occitanie. Idem pour Languedoc ou Roussillon, termes qui peuvent arriver au second plan, juste avant la marque du vin et son appellation technico-légale. Je ne sais plus qui a eu cette idée géniale de Sud de France, mais il mérite la médaille d’honneur de l’Occitanie pour avoir contribué à redresser la barre non seulement des vignerons, coopératives et négociants, mais aussi les apiculteurs, confituriers, charcutiers, poissonniers, j’en passe et des meilleurs !
L’ère est à l’export mondial et j’encourage mon adorable présidente de région à continuer dans ce sens.
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C’est une idée de Georges Frêche qui voulait créer une marque ombrelle pour tous les produits de « sa » région quand il en était le président. C’était en 2006. Auparavant, il voulait que la région soit rebaptisée « Septimanie » mais le terme n’a pas été accepté. Il a déclenché beaucoup d’aides aux producteurs pour imposer cette marque commerciale. On dit qu’il était visionnaire. On dit aussi qu’il ne respectait pas toujours les règles…
Quelques organismes garants des SIQO, Signes de Qualité et d’origine, ce sont révoltés mais ils n’ont pas pu arrêter la « machine Frêche ». Mais c’est probablement eux qui ont obtenu cette suppression en 2022. Après 16 ans d’existence!!!!
La « performance » commerciale des AOC et des Vins de Pays était trop faible d’après Georges Frêche et trop difficile à comprendre à l’export. C’est pas faux. Avec le recul, on peut probablement reconnaitre que la production du Languedoc-Roussillon a gagné le marché chinois grâce à la marque Sud de France.
La réglementation européenne de 2012 sur les origines a simplifié les signes de provenance des vins entre ceux qui ont une origine (AOP et IGP) et ceux qui n’en ont pas. On peut encore discuter si le choix de « Vin de France » qui a remplacé « Vin de Table », n’a pas une notion d’origine aussi!!!. La nouvelle réglementation votée en 2021 a été mise en place pour le millésime 2011. Fin des AOVDQS, obligées de choisir entre AOP ou IGP. L’étiquetage a été modifié dans l’année suivante après un cafouillage sur l’abandon de l’AOC pour l’AOP qui n’est pas toujours obligatoire.
Après 16 ans de libre utilisation, quel délai les opérateurs de la marque Sud de France vont-ils obtenir maintenant pour la supprimer?
Evidemment qu’on peut se poser la question de la pertinence mais ce n’est pas le sujet.
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Mais bien sûr que « vin de france » a une connotation d’origine (stipulé dans la réglementation). L’origine est la France, rien d’autre. Si ça ne provient pas de la France, ça ne peut pas être un vin de France. 🙂
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Merci de ces précisions.
Je me souviens effectivement de ce poids-lourd régional et de son appui pour la filière vin, notamment avec la création de Vinisud.
Je n’étais pas un fan, le personnage m’agaçait, mais je dois dire qu’il a beaucoup œuvré pour que Languedoc et Roussillon puissent aborder les marchés mondiaux. Quitte à me répéter, l’ombrelle South of France a pu fonctionner à fond jusqu’à redorer le blason de nos vins sur la scène mondiale. Qui sait, peut-être même que cela a rapporté de l’argent à la région. Mais je me demande si ce ne sont pas les gros opérateurs, genre Gérard Bertrand, qui en ont profité le plus.
Tout cela marque aussi peut-être la fin d’une époque, la fin de l’ingérence des politiques locaux dans le vin.
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Aussi intéressant dans cette discussion…: Presque tous les commentaires prennent la partie des producteurs (« sud de France fait vendre plus »). Presque personne ne prend la partie des consommateurs.
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Per, je crois que le Consommateur est suffisamment informé de nos jours grâce à Internet. Après, c’est à lui de décider. Quant au Vigneron, il est libre de faire ce qu’il veut : si l’aop ne lui permet pas de faire à sa guise, il revendique sa liberté avec un vdp ou un vin de France jadis Vin de Table. Après tout, il se sent fier d’être « de France » et de se retrouver sur une « table ». Nous sommes de vieux cosaques du vin et cette filière évolue en nous dépassant souvent. Tant qu’il y aura du vin… la suite appartient à la jeune génération.
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