Le hasard d’une recherche sur WordPress m’a fait retomber sur un texte de 2015, qu’il m’a semblé utile de publier à nouveau, pour expliquer ma démarche personnelle. Le voici donc.
Je réponds à M. Pierre-Marie, qui m’interrogeait il y a quelque temps sur ce métier de journaliste du vin, sur l’objectivité, la compétence, la part de la poésie et celle de la précision, la nécessité de passer du temps dans les vignes, etc…
M. Pierre-Marie, je pense que je n’en saurai jamais assez assez pour faire autorité.
Je pense aussi que les visites sur le terrain sont les moments les plus importants du métier – je pars dans le Jura demain, j’ai hâte d’y être, de rencontrer des vignerons, de les faire parler, d’arpenter les vignes. D’essayer de comprendre leurs vins, leur région, pour vous en parler en connaissance de cause.
Je me considère comme un artisan de la plume, qui apprend de tout, de ses réussites comme de ses erreurs, comme un menuisier apprend de ses outils et du fil de son bois. Et en ce qui concerne la poésie, que vous évoquez dans votre commentaire: j’essaie de faire la part des choses. Oui, il y a des commentaires de vins émouvants ou des portraits qui laissent une certaine place à la poésie, à une petite forme d’art que je qualifierai, en ce qui me concerne, de mineur. Mais pour ce qui est des articles de fond sur un pays, une région, un type de vin, non, là on est plutôt dans le journalisme pur (pour autant que ça existe), dans l’enquête, les questions, les réponses, les analyses.
Pour revenir à l’objectivité, je pense que c’est un but qu’un journaliste doit toujours rechercher même s’il sait qu’il ne l’atteindra pas. C’est le B-A-Ba du métier; de même que l’obligation d’écouter, de se documenter, de retranscrire fidèlement ce qu’on vous a dit. Un journaliste, qu’il exerce dans le vin ou ailleurs, c’est un passeur, pas un acteur, ni un décideur, ni un créateur; plutôt un accoucheur de petites et grandes vérités. J’ai une sainte horreur de ceux qui manipulent les faits pour les faire rentrer dans leurs idées. J’espère bien que ce n’est pas mon cas, même malgré moi.
Je parle ici des journalistes, car les chroniqueurs ou les critiques peuvent avoir une conception différente. Le désir d’influencer, d’agir sur leur environnement. De retirer les bénéfices d’une certaine notoriété, d’un savoir-faire, aussi, peut-être.
Et pour la compétence? Et bien disons qu’après une vingtaine d’années dans ce secteur, dont une dizaine vraiment en tant que spécialité, je me trouve moins compétent que je devrais l’être pour écrire les articles que j’ai envie d’écrire. Pour faire «le tour de la question». Mais je me trouve quand même plutôt plus compétent que d’autres dont je lis les articles sur le vin avec, parfois, une certaine stupéfaction.
Mais je n’ai aucune leçon à donner; je me répète, l’important, ce n’est pas celui qui écrit, mais ce qu’il écrit, son sujet, et éventuellement, mais seulement après, comment il l’écrit.
Sincèrement, je ne pense pas que le meilleur de mes articles puisse apporter plus à un amateur de vin… qu’un bon verre de vin!
Don’t follow leaders. Watch the parking meters.
Bonjour Hervé, bien dit. Comme avec mon activité de Wine Safari sur le terrain, nous sommes entrain de donner je pense des info utile. Histoire, geology, cépages,viticulture et vinification. Les notes de dégustation , OK, chaque un a pour moi un grande liberté de me dire ce que il ou elle est entrain de sentir . Certains sont plus apte de donnée un longue liste de discription mais comme tu dit , nous sommes des « accoucheurs d’ information » il y a rien de mal a ça. George Truc, Marco, Michele, toi Hervé et mon petit personage, nous sommes tout le temps sur le terrain, uniquement être serviable, de rendre le vin compréhensible.
« L’ eau sépare les continents et les vallées , le vin rassemble tout le monde »
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Avec l’auto-citation, on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Inspiration en berne, bouffée de narcissisme ?
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