Quatre cépages français, mais vus d’ailleurs, « Just »… for pleasure

Il y a des gammes de vin pour lesquelles d’emblée, en voyant les étiquettes, on se dit qu’on n’est pas dans la cible. C’est le cas de cette ligne «Just», qui vise sans doute d’abord les jeunes consommateurs. Ou plus jeunes que moi, en tout cas.

Des consommateurs de vins à boire relax – c’est d’ailleurs le nom complet d’une partie de cette gamme, « Just Relax ». Une gamme dont l’ambition première semble de donner le plaisir du cépage dans son plus simple appareil.

Car l’important, c’est ce qu’il y a sous l’étiquette. Et là, on peut dire que Les Grands Chais de France (puisqu’il s’agit d’eux) ont cherché la singularité : un sauvignon d’Afrique du Sud, deux pinots gris de Vénétie, un chardonnay hongrois, un cabernet et un merlot espagnols, c’est vraiment l’art du contrepied. Sauf que si tout ne nous a pas séduit, quatre vins nous ont véritablement dépaysé les papilles.

Dégustation réalisée en compagnie de Marc Vanhellemont, Daniel Marcil et Johan De Groef.

« Just Relax » Chardonnay de Hongrie 2020

Avec ses notes de pommes bien mûres et sa pointe d’amertume en finale, ce Hongrois «fait le job». Un poil techno, peut-être, mais le fruité est pur, sans fard et sans reproche. Et cela donne envie d’explorer le reste de la gamme…

« Just For You » Pinot Grigio Blush de Vénétie 2020

Intéressant, ce blush, entre blanc et rosé – normal, pour un cépage gris vinifié en macération pelliculaire. Au nez, c’est la rose et la framboise qui dominent, la bouche prend le relai avec du poivre et un petit côté loukoum, mais le tout soutenu par une plaisante acidité et un très léger perlant qui renforce le tout. Un vin qui met en joie.

« Just Perfect » Cabernet Sauvignon d’Espagne 2020

Du fruit rouge assez intense, une belle structure, des petits tannins fumés et une finale réglissée, tout cela coule de source sans agresser ni fatiguer les papilles.  Une belle introduction à ce cépage, sur un mode assez mûr, pas trop poivron.

« Just Dance » Malbec Argentina Mendoza 

« C’est pas si pire », décoche notre ami Daniel, en bon Québécois, ce qui veut dire que c’est même pas mal du tout. Voici un vin plutôt costaud, qui remplit bien son costume sombre; les tannins sont un poil rêches, mais ça fait partie de son charme latino. Le nez nous offre prune et violette, la bouche itou, avec en plus, des notes de raisin mûr, une belle amplitude et une finale assez langue. Ne manque plus que la viande grillée sur l’asado, avec laquelle on voit bien ce vin « just married ». Tiens, voila une belle idée de nom de cuvée, merci Marco de me l’avoir soufflée.  

Et finalement, soit ce sont ces vins qui nous ont fait rajeunir, soit nous n’étions pas si loin de la cible que ça…

Hervé Lalau

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