Sauf si, d’aventure, elles connaissent l’italien. Voir le bout de la queue du renard reste funeste pour la gent volatile de nos basses-cours!
Queue de Renard
Cépage autochtone du Sud de la Botte, Pline l’Ancien en parlait déjà et citait la caudas vulpium (minus tamen, caudas vulpium imitata, alopecia) dans le livre XIV de ses Histoires Naturelles.
Une dénomination curieuse
Elle viendrait de la similitude de forme entre la queue du renard et celle de la partie apicale de la grappe. Il faut certes un peu d’imagination ou beaucoup de poésie pour apprécier la ressemblance…
Cépage peu vigoureux, il requiert un sol suffisamment riche et une bonne exposition pour parvenir à bonne maturité. Une maturité qui intervient en général dans la deuxième quinzaine de septembre.
Ses feuilles sont grandes, de couleur vert clair et découpées en cinq lobes. Ses grappes au large sommet ailé et à la partie inférieure longue et étroite se présentent presque en forme de T. Elles offrent des baies assez petites, sphériques, peu serrées, à la peau fine, de couleur jaune vert à maturité.
Son moût riche en sucre donne des vins jaune paille clair, moyennement vifs, aux arômes délicats et d’une densité moyenne.
Son territoire
Jusqu’en 1985, ce cépage était pratiquement inconnu du public parce que systématiquement assemblé au Greco ou au Fiano pour en diminuer l’acidité. Depuis peu, il est en pleine expansion; on le vinifie aussi bien en vin sec qu’en effervescent.
On le trouve essentiellement en Campanie, à Irpinia où il rencontre de bonnes conditions d’épanouissement, notamment sur les collines d’altitude moyenne bien exposées de la zone de Taurasi, dans le Sannio ou encore sur les pentes du Vésuve où il porte le nom de Caprettone.
Coda di Vulpe Irpinia DOP Donnachiara
La robe déploie son vert lumineux qui accroche les reflets dorés. Le nez respire la pâte d’amande subtilement parfumée de fleur d’oranger, d’éclats de citron et de mandarine. La bouche étonne par l’équilibre de partenaires opposés, d’une part le mordant minéral, d’une autre une onctuosité bien affirmée. Un duo dynamique à la fois gras et croquant déboule dans l’espace palatin qu’il pare, encore cette fois d’impressions opposées, l’amertume délicate de la réglisse et la douceur gourmande des agrumes confits, ces derniers offrants en supplément une fraicheur qui vient encore chambouler les acquis linguaux. Et ce n’est pas fini, la longueur nous emmène vers des horizons épicés, des biscuits sablés, du grillé,…
Côté vinif : après un pressurage délicat, le moût fermente en cuve inox pendant 3 mois à une température oscillant entre 8°C et 10°C, la malo ne se fait pas et le vin loge en cuve pendant 1 an avant d’être mis filtré en bouteille.
Les Coda di Vulpe poussent dans un sol argileux.
Le domaine
Près de Montefalcione, au cœur des trois AOP Fiano di Avellino, Greco di Tufo et Taurasi, la famille Petitto vinifie depuis plusieurs générations. Ce sont aujourd’hui Giovane et Ilaria qui dirige la propriété.
Info: http://www.donnachiara.it
Volpone !
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Excellent domaine, je confirme !
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Ce renard-là a une belle queue en forme de point d’interrogation (deuxième image).
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Pas vilain comme coin, en plus !
Je savais bien que la Campanie regorge de bonnes choses.
En plus, un pluriel de nom composé correctement orthographié, pour faire travailler notre mémoire. Que demande le peuple ?
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Et si le point d’intérrogation se destinait aux poules ?
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On dit Coda di VOlpe et non Coda di VUlpe, si ?
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Oui, vulpus en latin a donné volpe en italien, et goupil en français. Le mot renard n’est apparu en français que bien plus tard, au moyen-âge, avec le Roman de Renard – Renard était le nom du personnage, Rein Hart (Coeur Pur) et le succès de livre a fait qu’on a fini par adopter son nom pour l’animal.
C’étaient les belles histoires de Tonton Hervé
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Erreur, messeigneurs. C’est vulpeculus ou vulpecula, les diminutifs, qui ont donné goupil !
Mais tout ceci montre, en dépit des teigneux du capitalisme (et du communisme, on est d’accord), que Sigmund, et plus encore Jung, avaient raison : c’est par le langage que l’inconscient s’exprime, ou en tout cas se fait comprendre.
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Mouais, d’accord. Mais tu m’as cassé ma baraque. J’expliquais bien gentiment au Monsieur, et maintenant je passe pour un cuistre – du latin (de cuisine) cuistot.
Hervé
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Merci Marc
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