Festif, qu’ils disaient…

« Le Champagne est le vin le plus festif et convivial au monde, roi des célébrations ». 

Ainsi commence le sympathique communiqué que j’ai reçu cet après-midi pour appuyer la Fête du Champagne, à Reims.

Ce n’est pas pour être contrariant, mais je m’inscris en faux.

Depuis 15 ans, hors frontières, et notamment en Belgique, le Champagne a cessé d’être un vin convivial et festif.

Parce qu’il est devenu trop cher. Et si le segment des bulles a explosé, au cours des deux dernières décennies, ce n’est pas grâce au Champagne, mais à des alternatives plus abordables, le Cava, le Prosecco, et dans une moindre mesure, les Crémant et les bulles de marque, type Café de Paris, Martini et Kriter. Ce sont eux qui ont permis de sortir la consommation d’effervescents du ghetto des fêtes de fin d’année, des soirées snob ou des signatures de gros contrats, pour la faire entrer dans l’ère moderne et dans la vie des familles, des consommateurs lambda. Quitte à proposer leurs bulles en canettes ou en mixers.

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Ca n’enlève rien, bien sûr, à la qualité du Champagne, ou plutôt des Champagnes, car il en est de toutes sortes, des bons, des moins bons, de petits, des grands, des produits de volume ou des produits de terroir; mais je pense que cela méritait d’être dit.

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6 réflexions sur “Festif, qu’ils disaient…

  1. Jacques LEHOUSSEL

    Cher le Champagne ! Alors, que dire des grands Bourgogne ou Bordeaux

    Un prétexte à bavarder, comme souvent dans la littérature vinicole

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  2. Oui, les grands Crus de Bourgogne ou de Bordeaux sont encore plus chers. Mais généralement produits en plus petites quantités. Et puis, le consommateur a tendance à comparer les effervescents entre eux et à ce titre, le Champagne est cher. Et je ne parle pas que des grandes cuvées. Mais ce n’est pas moi qui le dit: c’est le consommateur moyen qui vote avec son portefeuille et qui, en 20 ans, en Belgique, marché ouvert, a fait passer le Champagne, naguère intouchable premier du marché des bulles, largement derrière le Cava. Mais dans le même temps, la consommation totale de bulles a triplé, s’est désaisonnalisée et démocratisée…

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  3. Au fait, M. Lehoussel, je constate à lire vos interventions sur ce blog que vous êtes le roi du bof. Rien ne vous oblige à lire la « littérature viticole » qui vous ennuie tant.

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  4. Hervé, mon ami. Je te vois chagrin de bon matin. Je comprends ton agacement devant un commentaire somme toute banal et peu contributif, mais pas totalement faux. Le fait que quelqu’un réagisse – moi aussi, je suis souvent « négatif » mais un peu plus argumenté – est en soi déjà un encouragement à continuer. Tu sais que je compte beaucoup plus de détracteurs (je parle au niveau de ma personnalité) que de sympathisants. Ce qui serait grave, ce serait de ne connaître que des gens INDIFFERENTS. Mais analysons un peu les deux lignes de ton lecteur. Il était une heure du matin, après la soirée de samedi (arrosée?). Que fout-on à cette heure-là devant son écran? Ou bien on scrute les derniers potins (cela m’arrive aussi) avant de s’endormir. Ou bien on a passé une mauvaise soirée (bite sous l’bras). Ou bien au contraire une TB soirée et on a bu un peu trop. Ce monsieur te prouve qu’il sait qu’il y a au moins TROIS catégories de GRANDS vins chers dans le monde, le Champ’, la Bourgogne et la Gironde. Cela indique aussi qu’il semble prendre fait et cause pour le Champ’, c’est donc un homme distingué et connaisseur. En deux lignes, il ne fait aucune faute d’orthographe, même si sa ponctuation laisse à désirer. C’est donc quelqu’un d’instruit. Et il n’utilise pas de pseudonyme, ce qui est courageux quand on « poste » ce genre de commentaire. Enfin, tu avoueras avec moi que la littérature viticole renferme effectivement beaucoup de verbiage. Le hic, cette fois, c’est que ton post donnait des informations, et pas de verbiage. M. Lehoussel a mal choisi son moment. Le timing, mon coco, le timing.
    Henri Salvador, musicien sous-estimé, car il fut un des pères fondateurs de la Bossa Nova, lors de mon année de naissance aussi, avait raison: « Faut rigoler! ».

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  5. georgestruc

    Dans les années 50-60 (le temps de mon adolescence), le classement des effervescents que l’on achetait chez l’épicier (la GD n’existait pas, tout au moins dans nos contrées) était simple : il y avait le champagne et les autres, que l’on nommait les « mousseux », sans trop faire de distinction entre eux. Etaient cependant écartés tous les « mousseux » suspects à nos yeux (Kriter, Café de Paris…) car jugés très ordinaires et industriels. Indignes d’être servis à des amis. Les goûters, les veillées, étaient l’occasion de servir de la Clairette de Die ou de la Blanquette de Limoux (la Clairette avait toutes nos faveurs…Limoux, c’était loin…). Les fêtes, celles d’ouvrir du champagne ; certes, pas des bouteilles estimées « hors de prix » et susceptibles de démontrer une certaine forme de mauvais goût, celle de l’ostentation et de la gloriole. Cette habitude était commune à la plupart des familles. A l’inverse, on critiquait les gens qui servaient du mousseux lors d’un repas de mariage, par exemple. Cela dénotait une pingrerie également indicatrice de mauvais goût. Ce comportement est resté très ancré pendant des décennies chez de nombreuses personnes.

    Le papier de Hervé possède l’incontestable avantage de faire le point sur ce qu’il en est actuellement et il donne, comme le souligne Luc, des informations pertinentes. Les effervescents de type Cava, Prosecco, Crémants… ont vu leur qualité devenir très appréciable, en sorte qu’ils ont occupé un segment du marché dans lequel le champagne n’avait plus de réelle opportunité d’être présent. Et nombre de consommateurs préfèrent boire un très bon Crémant qu’un champagne « ordinaire ». Le champagne (de qualité, s’entend) est donc resté dans une strate « chère ». Toutefois, il convient de dire -et vous tous, professionnels du vin, le savez parfaitement- que l’on trouve d’excellents champagnes élaborés par des maisons familiales de taille modeste à des prix plus que raisonnables (moins de 30 €).

    Petit nota : Luc, les gens qui écrivent après minuit sont (c’est mon cas) soit en retard dans leur travail et ils font leurs 35 h en trois jours, soit des amoureux du calme nocturne post-prandial.

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  6. Maintenant que je suis loin de mon « ex » boutique (dans laquelle il n’y avait rien à vendre), j’abonde volontiers dans les commentaires de nos deux « sages » (Luc & Georges) tout en me souvenant de cette époque (je suis de la classe 48) bénie où mon arrière-grand-mère Adèle se régalait d’un demi-flacon (déjà !) de Pommery acheté chez Félix Potin ! En y repensant, je devais avoir un peu l’air du Gavroche de Doisneau qui courrait sourire aux lèvres dans les rues de Paris avec son litron sous le bras !

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