Les Off de Vinisud 2017 (Volet 1, les Affranchis)

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Depuis quelques années maintenant, nous nous sommes habitués à la présence des OFF en marge des Salons Officiels. Nous les avons vus se multiplier au grand courroux des exposants dont le succès de ces manifestations faisait grincer des dents ! Ils dénonçaient une concurrence déloyale, et trouvaient un manque d’éthique à profiter de la notoriété du Salon.  En réalité, s’il est vrai que, beaucoup avaient tendance à y passer du temps au détriment du Salon principal, la plupart y allaient pour le In et les OFF. On ne pourra pas cette année leur reprocher de profiter de la manne de visiteurs drainés par Millésime Bio puisque suite à un désaccord de dates, il s’est tenu à Marseille tandis que VINISUD, devenu annuel, est resté à Montpellier. Si BioTop a choisi de partir lui aussi à Marseille, Les Affranchis, Le Vin de mes Amis et Les Vignerons de l’Irréel étaient à nouveau réunis à Montpellier les 29 et 30 janvier derniers, cette fois-ci en marge de VINISUD.

J’ai pu lire que VINISUD était mort, et qu’il étai devenu le OFF des OFFS. Je crois que c’est un peu exagéré. Certes il y avait moins d’exposants et donc des halls vides ce qui nuisait à l’ambiance et à l’atmosphère: c’était un peu tristounet. Mais les quelques vignerons avec qui j’ai parlé étaient plutôt satisfaits du résultat; j’y étais le mardi, dernier jour du salon donc un premier bilan pouvait déjà être établi: ils étaient unanimes à dire que si les visiteurs étaient moins nombreux, leur qualité était supérieure, et que l’ouverture du dimanche a été très positive, car elle a permis à de nombreux cavistes de se déplacer. Il semblerait que les importateurs y étaient aussi plus nombreux et que d’ores et déjà des marchés aient été conclus.

Je n’ai pu me rendre à la dégustation des Vignerons de l’Irréel, par manque de temps, pourtant la liste m’avait beaucoup attirée, je connaissais et aimais de nombreux domaines et  j’avais très envie d’en découvrir d’autres dont on m’avait beaucoup parlé !

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Un petit mot au passage sur l’affiche, si j’ai compris le message qu’ils ont voulu faire passer: « une dégustation de vins nus », elle m’a quand même paru pathétique, (pourtant, je pratique moi-même le naturisme), d’accord, c’est un Salon de vins naturels, mais faut-il aller jusque là ? Certains vont encore dire que je manque d’humour ou pire que je suis une pisse-froid ; tant pis, j’assume.

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J’ai commencé par Les Affranchis, un salon de vins nature créé par Laetitia Laure, qui nous explique que «C’est une réunion de vignerons qui sortent des carcans de la technologie. Ils sont  en culture bio ou en biodynamie, mais surtout ils travaillent sans technologie en vinification: le raisin devient du vin, et il n’y a rien d’autre dans la bouteille. C’est d’ailleurs pour cela qu’ils s’appellent les Affranchis» !  Salon pour naturistes, mais pas que… s’il est vrai que l’on y goûte encore, mais de moins en moins des vins qui sentent l’écurie, on y boit aussi d’excellents canons. Et j’y ai trouvé cette année un niveau moins hétérogène, il y avait un peu moins de monde que les autres années (il est vrai aussi que je suis arrivée en tout début de matinée, à l’ouverture); et donc c’était plus agréable pour déguster et prendre le temps de discuter avec les vignerons.

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Pas mal de domaines ont retenu mon attention, je n’ai pas fait le tour de tous les vignerons présents, et je ne vous assommerai pas de notes de dégustation, juste un aperçu de mes haltes ;

J’ai dégusté pour la première fois les vins des domaines :

Kumpf et Meyer (Alsace)

La grande préoccupation du domaine, est de laisser chaque année les cuvées s’exprimer librement afin de conserver toute la typicité de leurs terroirs. Une bien jolie dégustation.

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Giulo Armani (Emilie Romagne), Domaine Denavo

Tout l’encépagement du domaine est blanc, favorisant les cépages locaux(Malvasia di Candia Aromatica, Ortrugo, Marsanne et un cépage autochtone oublié) . Toute la production suit les principes de la vinification en rouge, les raisins sont éraflés, foulés puis restent plusieurs mois en macération avec les pellicules afin de libérer dans le vin l’ensemble des composés aromatiques et phénoliques. Les vins présentent alors une belle couleur orangée.

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-Le Domaine de la Ferme des 7 lunes

Jean Delobre élabore plusieurs vins rouges uniquement à base de Syrah. Il ne recherche pas l’extraction. Les cuvaisons durent 10 à 20 jours avec élevage en barriques pour les Saint-Joseph et cuves pour le vin de pays (syrah d’Ardèche) et le vin de Table («Glou»).

-Val Frison (Champagne)

Valérie Frison cultive 6 ha de vignes  en culture Bio depuis 2003 à Ville sur Arce, village de la Côte des Bar. Les pinots noirs occupent 93% de la surface et les chardonnays les 7% restants. Vinifiés de façon parcellaire, en fût, avec ou sans soufre, selon les besoins, en séparant la cuvée des tailles pendant l’élevage. Puis assemblés pour produire essentiellement deux champagnes, Goustan et Lalore. Blanc de noirs pour le premier et blanc de blancs pour le deuxième. Pas d’assemblage de millésime, celui-ci est revendiqué chaque année pour mieux le respecter. Chaque cuvée exprime naturellement la typicité des sols et des cépages grâce à une vinification non interventionniste : 100 % fûts, levures indigènes, pas de collage, pas de filtration…Toute les cuvées sont non dosées.

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Florian & Marie Curtet (Savoie) les successeurs de Jacques & Christiane Maillet, Vin-de-Savoie

Le domaine est situé à Serrières en Chautagne4.7 ha en biodynamie. Douze années ont suffit à Jacques pour se hisser au sommet de son appellation de Chautagne. En 2013, Florian, qui aujourd’hui reprend l’exploitation, le rejoint sur le domaine, et en 2015, Jacques  produit son dernier millésime, mais, il va encore accompagner son successeur pour une dernière vinification en 2016, des bouteilles qui sont désormais commercialisés  sous de nouvelles étiquettes. Affaire à suivre donc. J’ai pris du plaisir à gouter ces vins, ils sont droits, tendus et minéraux : ils sonnent vrais.

Parmi les domaines plus connus, mais que j’aime toujours autant :

  • Jean-Pierre et Pascal Amoreau, Christian Binner (Alsace), les Cornas de Mathieu Barret, les Vins de France de Jeff Coutelou,

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Toutes ses cuvées sont en VIN DE FRANCE
  • Les Beaujolais de Damien Coquelet,20170130_123134

  •  Les Ventoux de Guy et Thomas Julien, de La Ferme Saint-Martin, le Château Meylet… les Corbières de Laetitia Ourliac & Rodolphe Gianesini, Fond Cyprès,

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A noter la cuvée Cyprès de toi qui existe en rouge et en blanc(100% grenache blanc)

 

  • Les Cheverny d’Hervé Villemade,

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Avec une préférence pour ses cuvées Les Acacias, les Saules et Désiré
  • les Champagnes de Francis Boulard,

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Je peux vous annoncer avec plaisir que ses 2016 sont sauvés.
  •  les vins d’Emilio Falcione la Busattina (Toscane),

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  • Les Ribera del Duero de Goyo Garcia Viadero 

Bilan très positif,  pourtant, il m’arrive de me décourager à l’idée d’aller traîner mes guêtres dans un énième Salon, bien que j’aime déguster et rencontrer les vignerons, je les trouve trop fatigants, trop répétitifs (les salons, pas les vignerons)… Mais finalement quand j’y suis, je prends un grand plaisir à y participer. Ce qui me motive le plus, ce sont les émotions ressenties, je profite au maximum de ces petits moments qui rendent la vie merveilleuse. J’ai beau goûter des vins régulièrement, je suis toujours émerveillée par les profils de certains vins et par les échanges avec certaines personnes.

La semaine prochaine : Le Vin de mes Amis

Hasta Pronto,

Marie-Louise Banyols

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Gamay en 1 litre chez Villemade, bouteille étoilée….

9 réflexions sur “Les Off de Vinisud 2017 (Volet 1, les Affranchis)

  1. Malheureusement je n’ai pu faire aucun salon cet hiver. Je suis heureux de voir que tu as sélectionné beaucoup de vignerons que j’aime. En te lisant, c’est un peu comme si j’y étais ! 😉 Quant aux vins culs nus, je suis un peu comme toi…

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  2. Dites donc, là, les Muppets, ça suffit. Quand un membre (!) de la police nationale brandit une matraque et l’introduit par hasard dans un anus (même pas horribilis), on crie au scandale (à juste titre si l’histoire est avérée). Mais quand un vigneron (enfin, je suppose) nous montre un fessier même pas musclé, et qu’on aperçoit son scrotum à contre-jour, qui ne tombe même pas vers le sol sous le poids du sperme accumulé*, comme les roub’ d’un caribou à la Laurent Gerra, tout le monde se marre. Il y a quelques mois, un émir ou un calife ou un cheik (j’connais pas bien les grades) de la péninsule arabique avait de la même manière pénétré une jeune femme sans le faire exprès (en France, NB), en tombant dessus par hasard alors qu’il se trouvait en pleine érection, et on l’avait acquitté! Il n’y a que le pauvre DSK qui a pris plein pot pour des faits similaires. Vous êtes tous de sales anti-sémites!
    *: mes connaissances en physiologie de la reproduction devraient être suffisantes pour que je susse (le mot est adéquat) que les SZ ne se stockent pas dans les bourses mais bien dans une petite vésicule située entre le rectum et la vessie mais je « fais l’idiot », comme d’hab.

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      1. Je ne me serais pas permis, personnellement, de considérer l’ex-sommelière cérétane comme la reine des ganaches. Par contre, une ganache, quand on s’appelle Marco(-lini), s’inscrit dans une certaine logique interne.

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  3. Il s’agit d’une île située entre la Corse et la Tunisie, Hervé. On y mange du cochon de lait et du pecorino, ainsi que des pâtes et on à l’habitude d’y tuer les vieux en les étouffant avec un oreiller, en faisant appel pour cela à une professionnelle, nommée « accabadora » (voir l’excellent roman de Michela Murgia). En Belgique et en France, on dit plutôt un « anesthésiste ». Le seul personnage important à avoir quitté l’île est Paolo Fresu (trompette et flugelhorn) et, par hasard, je viens de me mettre son « Desertico » (2010) entre les oreilles, littéralement car c’était au travers d’un casque audio posé sur la tête.

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    1. La Corse, je connais assez bien; la Crète, la Sicile, Malte, Chypre, un peu. Il manque la plupart des îles grecques, les Eoliennes, la Sardaigne et les Baléares à ma culture, vineuse ou autre.

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  4. Tous ces trucs qui se disent « parallèles », « marginaux », rebelles » ou même « culs nus », cela m’emmerde totalement. Il s’agit de sangsues qui prennent une posture de marketing de niche pour se rendre intéressantes. Et pourquoi pas, dans un sens, mais qu’il assument le fait qu’ils n’existeraient pas sans tout le reste qui paie pour eux.

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    1. Héhé, pas totalement faux. Mais qu’un certain nombre de vignerons affirment une différence d’avec le mainstream me paraît important aussi. Dans « ta » partie, David, les champ’ de l’Aube ont longtemps joué à ce petit jeu aussi. Est-ce qu’Epernay payait pour eux pour autant?
      Mais tout ça est secondaire: je viens de m’enfiler tout « Tales from Topographic Ocean », « Wish you were here » et j’hésite à présent entre un petit Marillion ou bien du Gentle Giant. On fait dans le psychédélique, ce soir!
      Ah oui, j’oubliais: un GRAND verre de Verdelho 1903 (Oliveira’s): slurp ++++.

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