Le vin et l’Etat

Dans son fameux « Traité de la culture de la vigne et de la vinification », B.A. Lenoir s’étonne du peu d’intérêt que l’Etat porte à la viticulture, un secteur qui représente pourtant un gros revenu fiscal:

 

Pour rappel, ces lignes datent… de 1828.

Bien des choses ont changé, depuis; l’oenologie a fait de gros progrès; la fiscalité aussi, qui, sans jamais s’alléger, s’est sophistiquée. Enfin, l’encadrement réglementaire a été considérablement développé. Au point que certains vignerons ont parfois l’impression que leur premier client… est l’administration.

Mais à l’autre extrémité du spectre, du côté de la commercialisation, de la promotion, les « encouragements » du gouvernement, dont parle Lenoir, sont toujours aussi rares. La parole gouvernementale, en matière de vin, est littéralement confisquée par les ayatollahs du Ministère de la Santé, qui font porter au vin le sombrero noir de l’alcoolisation.

On aimerait que les ministres concernés par l’activité viticole (agriculture, mais aussi environnement, tourisme et exportation) s’emparent du micro pour en assurer la défense et l’illustration; nous nous sentirions moins seuls, face aux alcooliques repentis, aux alcoologues, aux addictologues, aux amalgamologues, aux spécialistes de l’infantilisation et du marketing de la peur.

Hervé Lalau

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