Où je demande un droit de réponse de Vin & Société à Mme Hill dans le Parisien

Le Parisien a publié hier une interview de Mme Hill, vieille connaissance de la mouvance prohibitionniste et de la statistique mouvante. Pas de surprise dans l’analyse, toujours aussi biaisée, y compris dans les chiffres, fantaisistes, qui sont énoncés – sauf que par endroits, on se demande si Mme Hill fait du Buzyn, ou si c’est Mme Buzyn qui fait du Hill.

Non, ce qui me choque, en définitive, c’est la passivité de l’intervieweuse. Quand Mme Hill parle de verres d’alcool, elle n’a pas eu l’idée de lui demander s’il s’agit de verres d’alcool à 11, 15, 42 ou 70 degrés.

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Pas eu l’idée de faire le tri entre le vin (à nouveau mis en vedette dans l’article, via une grande photo, bien qu’il ne soit plus depuis longtemps le principal vecteur de l’alcoolisation) et les alcools forts. Ni de faire remarquer que selon Eurostat, la mortalité due à l’alcool est près de trois fois plus élevée au Danemark qu’en France, alors que sa consommation de vin par tête d’habitant est inférieure d’un tiers (26 litres contre 44 en 2017, selon les chiffres officiels de l’OIV).

Tout à sa croisade, Mme Hill cite des chiffres en volume de consommation de boissons alcoolisées (dont on se demande d’où elle les tire, aucune source n’est citée), mais ne détaille pas le pourcentage d’alcool. C’est un jeu qu’elle joue depuis longtemps. Le vin est une cible trop commode (producteurs dispersés, lobbying faible), c’est sur lui qu’il faut taper.

Mais sauf à vouloir servir la soupe (et non le chabrot) à Mme Hill, la journaliste du Parisien n’aurait-elle pas pu relever le manichéisme de son interlocutrice (« un verre d’alcool est un verre de trop »), et le flou qu’elle entretient sciemment (« car le vin, c’est de l’éthanol » – comme l’alcool à brûler, à peu de chose près). Est-ce là la marque d’une « épidémiologiste internationalement reconnue »? Et est-ce là la marque d’un journalisme qui recoupe ses informations et qui prend de la distance avec son sujet?

Pour moi, Mme Hill est un risque inacceptable. Elle désinforme le public. Et le Parisien l’y aide. En vertu de quoi j’appelle Vin & Société à exiger un droit de réponse au Parisien; je suis sûr qu’il existe en son sein des sommités qui pourraient, mieux que moi, démonter l’argumentation biaisée de Mme Hill, et au passage, rappeler son parcours.

Nos amis de l’Honneur du Vin l’ont déjà fait à plusieurs reprises, avec brio; notamment avec « Le Principe de Hill ».

Mais ce n’est pas sur un site ou un blog, aussi bien faits soient-ils, que cela ce passe. Mme Hill vient de disposer d’une tribune autrement plus puissante dans un journal généraliste à grand tirage. C’est là qu’il faut la contrer. Et le faire aussi souvent que nécessaire, vu que les voix de la prohibition ne se taisent jamais.

J’espère être entendu sur ce point.

Et si vous pouviez appuyer ma demande, amis lecteurs, soit auprès de Vin & Société, soit en déposant un commentaire en ce sens sur le site du Parisien, vous m’en verriez ravi. N’oubliez pas que l’on n’a jamais d’autres droits que ceux que l’on se donne la peine de défendre, et celui de boire du vin en fait partie.

Hervé Lalau

 

7 réflexions sur “Où je demande un droit de réponse de Vin & Société à Mme Hill dans le Parisien

  1. Reçu ce matin de Vin & Société
    « Vin & Société fait le choix de ne pas répondre à ce papier, après tout, chacun est libre d’avoir un avis même s’il est orienté et déséquilibré. Nous avançons de notre côté et faisons également passer nos idées. »

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