Les français et le vin selon l’agence SOWINE

L’agence de marketing et de RP français SOWINE publie chaque année depuis quelques années un baromètre toujours intéressant sur les rapports entre les français et le vin. Je publie en intégralité la synthèse de celui-ci sans commentaire, outre que je trouve que certaines des conclusions reflètent bien mes propres constats dans ce domaine, notamment à propos des jeunes qui me semblent avoir à la fois plus de connaissances et moins de certitudes (et donc des esprits plus ouverts) que la plupart de leurs aînés à propos du vin. Quant au chiffre que démontrerait que 45% des personnes interrogés « savent » ce que c’est qu’un vin « naturel », je les trouve très forts ! Je n’en ai aucune idée en ce qui me concerne.

Bonne lecture….

David

DÉCRYPTAGE DES TENDANCES DE CONSOMMATION DE L’UNIVERS DU VIN ET DES SPIRITUEUX EN 2019

Quel est le profil des consommateurs de vin et de spiritueux en France ? Quelles sont leurs habitudes d’achat et de consommation ? Quel est leur rapport aux vins bio ? Comment consomment-ils les spiritueux ? Comment les réseaux sociaux influencent-ils l’acte d’achat ?

L’agence SOWINE répond à ces questions et dresse, dans l’édition 2019 de son Baromètre, cinq grands enseignements sur les habitudes de consommation des Français.

ENSEIGNEMENT N°1 : LE NIVEAU DE CONNAISSANCE
Le niveau de connaissance en vin des Français augmente d’année en année, notamment chez les moins de 35 ans. Le Baromètre SOWINE/DYNATA distingue trois grandes catégories de consommateurs : les néophytes, les amateurs et les connaisseurs. Si le cercle des Français se déclarant connaisseurs reste limité (5%), la répartition entre les amateurs et les néophytes tend à s’équilibrer : pour la première fois depuis 2011, la part des néophytes passe juste en dessous des 50%, tandis que celle des amateurs progresse (46%). La part des néophytes chez les moins de 35 ans diminue quant à elle de façon encore plus marquée : 65% des Français de moins de 35 ans se déclaraient néophytes en 2011, ils ne sont plus que 54% aujourd’hui. Avant d’acheter, les Français s’informent d’abord auprès de leur entourage (53%) et auprès des professionnels (42%). Ils consultent également, dans les mêmes proportions, des sites internet ou des guides spécialisés (20%). Par ailleurs, 15% des Français présents sur les réseaux sociaux suivent des pages liées au vin, et un tiers des grands acheteurs de vin, ont déjà acheté un vin recommandé sur les réseaux sociaux qu’ils suivent.

ENSEIGNEMENT N°2 : L’ACTE D’ACHAT
Le prix est un facteur déterminant dans l’acte d’achat, et la région d’origine est deux fois plus décisive que le cépage ou l’appellation
La Grande Distribution reste incontournable : 86% des Français y achètent du vin mais ils sont 32% à acheter également du vin chez le caviste. L’achat en direct chez le producteur, qu’il se fasse au domaine ou sur un salon, séduit 23% des Français.

Selon le Baromètre SOWINE/DYNATA 2019, le facteur prix est décisif pour 52% des acheteurs de vin. Viennent ensuite la région ou le pays d’origine (49%) puis le cépage et l’appellation (24%). « Nous constatons depuis 5 ans une hausse du budget que les Français consacrent à l’achat d’une bouteille de vin » constate Sylvain Dadé, Directeur Associé de l’agence SOWINE. « Aujourd’hui, 14% des acheteurs ne souhaitent pas dépasser 5€, ils étaient 22% en 2013. À l’inverse, 17% sont prêts à dépenser plus de 20€, ils étaient 5% en 2013 ». Concernant l’achat de vin en ligne, 31% des acheteurs ont déjà commandé du vin sur internet : un chiffre en hausse de 21 points par rapport à 2011. Leurs motivations : le prix et les offres promotionnelles (49%), les frais de livraison attractifs (47%) et la qualité de l’information fournie
sur les vins (42%). À l’inverse, les Français qui n’achètent pas de vin en ligne ne le font pas car ils n’y ont jamais pensé (pour 34% d’entre eux), car ils ont peur de la casse (23%) mais aussi parce qu’ils trouvent les frais de transport trop onéreux (22%).

ENSEIGNEMENT N°3 : LES INSTANTS DE CONSOMMATION
Le vin se consomme majoritairement dans la sphère privée. En grande majorité, les Français déclarent consommer du vin dans la sphère privée (85%) mais ils aiment également en boire au restaurant (54%). En termes de préférence par couleur de vin, 84% des Français déclarent consommer du vin rouge au cours d’un repas, et 9% seulement à l’apéritif, moment davantage préféré pour le vin blanc (33%) et le vin rosé (28%). Pour autant, le blanc et le rosé sont aussi appréciés au cours du repas (respectivement à 54 et 53%). Concernant le champagne et les vins effervescents, les chiffres sont comparables : 37% des consommateurs de champagne et 40% des consommateurs de vins effervescents en boivent à l’apéritif, et un tiers d’entre eux en consomment au cours d’un repas. Quel que soit le lieu, tous s’accordent à dire que le vin est avant tout à partager en famille (60%) ou entre amis (33%). Autre fait révélateur des habitudes de consommation actuelles : la consommation de vin avec les relations professionnelles tombe à 1% pour le vin rouge, le blanc comme le rosé et 3% pour le champagne comme les effervescents.

ENSEIGNEMENT N°4 : FOCUS VIN BIO
À l’achat, un Français sur deux est prêt à payer plus cher pour un vin labelisé bio. Indéniablement, le vin bio est entré dans les habitudes de consommation des Français. Les principales motivations à l’achat de vin bio sont : s’assurer de la qualité du vin (48%), soutenir les terroirs et les producteurs (44%), respecter l’environnement (43%) mais aussi faire attention à sa santé (35%). Les principaux freins à l’achat de vin bio sont quant à eux le prix trop élevé (47%), le fait que l’acheteur ne se sent pas concerné par la démarche bio (26%) ou tout simplement sa méconnaissance du label (17%). Plus globalement, le Baromètre SOWINE/DYNATA 2019 montre la grande incompréhension des labels par le consommateur : 55% des Français ne sait pas ce qu’est un
vin naturel et 84% ne sait pas ce qu’est un vin biodynamique. Cette méconnaissance est déconnectée du niveau de connaissance en vin, puisqu’elle concerne aussi bien les amateurs éclairés (79%) que les connaisseurs (60%). « Si l’achat et la consommation de vins bios sont entrés dans les habitudes des Français, au même titre que pour d’autres produits, il est intéressant de noter à quel point les Français connaissent mal les labels et certifications spécifiques au monde du vin. De fait, 7% des répondants ayant déjà acheté du vin bio ne savent pas pourquoi ils ont fait ce choix, 8% en ont acheté pour suivre la tendance, et 17 % des Français n’en achètent pas par méconnaissance du label. Les Français comprennent les certifications comme une garantie de qualité, mais l’information reste primordiale, que ce soit pour clarifier les certifications ou pour expliquer une démarche responsable. Le contexte est particulièrement favorable : plus de la moitié des consommateurs (57%) est prête à acheter plus cher un vin qui a une démarche respectueuse de l’environnement, un chiffre similaire chez les grands consommateurs (55%) et qui augmente encore chez les connaisseurs (64%) », indique Marie Mascré, Directrice Associée de l’agence SOWINE

ENSEIGNEMENT N°5 : FOCUS SPIRITUEUX
Les Français aiment les spiritueux mais s’avouent néophytes
Le Baromètre montre que 67% des sondés déclarent consommer des spiritueux tout en reconnaissant volontiers être néophytes en la matière (62%). 88% des acheteurs de spiritueux préfèrent les acheter en Grande Distribution, et 79% préfèrent les consommer
dans la sphère privée, devant les restaurants (29%) et les bars à cocktails (20%). Le budget moyen alloué à une bouteille se situe entre 11 et 20€ pour 53% des acheteurs tandis que 37% sont prêts à allouer un budget entre 21 et 50€. Le podium de consommation est dominé par le rhum (plébiscité par 79% des consommateurs de spiritueux). Viennent ensuite le whisky (75%) et la vodka (66%). Pour leurs cocktails, les Français privilégient le rhum comme base (57%) devant la vodka (38%) et le whisky (30%). Viennent ensuite
la tequila (20%) et le gin (14%). Les Français préfèrent consommer les spiritueux à l’apéritif (68%) plutôt qu’en digestif (32%), et ils sont 46% à en consommer lors des soirées contre 13% au cours d’un repas. En moyenne, les Français sont aussi nombreux à les déguster purs, avec ou sans glace (34%) plutôt qu’en cocktails
(33%) mais cette répartition diffère largement selon le genre : la consommation pure remporte les suffrages de 51% des hommes contre 19% des femmes, celle en cocktail 40% pour les femmes et 27% pour les hommes. Par ailleurs, 41% des femmes et 23% des hommes déclarent ne jamais consommer de spiritueux.

SOWINE est une agence de conseil en marketing et communication dédiée à l’univers du vin, du champagne et des spiritueux créée par Marie Mascré et Sylvain Dadé. Fondée en 2006 à Paris, l’agence compte 25 collaborateurs en France. Elle a des bureaux à Paris et Bordeaux et des agences partenaires à New York, Hong Kong, et dans huit pays d’Europe via son réseau The Food & Wine Republic.

DYNATA est l’un des principaux fournisseurs au monde de données « first party », recueillies avec le consentement de personnes ayant accepté de rejoindre ses panels. 
http://www.dynata.com.

Retrouvez l’infographie des résultats du Baromètre SOWINE/DYNATA 2019 sur sowine.com/barometre

5 réflexions sur “Les français et le vin selon l’agence SOWINE

  1. Quand on voit la liste des principales marques achetées par les Français (Roche Mazet, JP Chenet, Cambras, Vieux Papes, Augustin Florent, Chanau, etc…) on se dit que leur intérêt pour le bio dans l’enquête reste d’abord du domaine du déclaratif.
    Cela me fait penser au plane shaming, les gens qui s’expriment avec passion (à défaut de connaissance) sur le bilan carbone des avions mais qui remplissent les aéroports.
    Tiens au fait, il paraît que le pire, ce sont les bateaux, côté pollution. Et que l’électricité des trains n’est pas verte du tout…

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  2. Intéressant de voir les tendances qui semblent montrer que la consommation reprend un peu en France, toutefois, il aurait été encore plus intéressant de connaître le volume de la consommation par habitant.
    Aussi, je remarque que la dérive de la qualification Nature en Naturel devient ‘officielle’, j’espère que cela fera vendre un peu de VDN…
    Merci en tous les cas David pour nous avoir transmit ce rapport.
    Marco

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  3. David Cobbold

    Oui Hervé, il faut toujours se méfier du déclaratif dans ce genre d’étude, et les avis sur le bio sont un bon exemple je crois.En tout cas le mabel bio, même si les gens ignore ce qu’il y a derrière (et peut-être aussi parce qu’ils l’ignorent) est devenu un levier marketing efficace à défaut d’être nécessairement si vertueux qu’on le pense.

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  4. Ping : L’idée idiote du jour – Les 5 du Vin

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