Quand Europe 1 s’intéresse à l’opération « Janvier sec », c’est pour regretter qu’elle n’ait sans doute pas lieu. Un revirement que la chaîne de radio attribue au « lobby des alcools » et notamment aux producteurs de Champagne, qui auraient réussi à convaincre le Président Macron de renoncer à cette initiative.
On notera au passage que la radio périphérique ne fait aucune distinction entre le Champagne et les alcools forts.
On notera aussi qu’Europe 1 a interviewé un des soutiens de l’opération, le Professeur Reynaud. Ce qui nous permet d’apprendre qu’un prêt de 600.000 euros avait été débloqué pour elle par le fond de lutte contre les addictions de la Caisse des assurances maladies (un fond initialement créé pour lutter contre le tabagisme).
Mais on remarquera surtout que la station n’a pas cru bon de donner la parole aux producteurs d’alcool, de vin ou de champagne. Ce qui est bien dommage pour la pluralité de l’information. Et aussi, parce que ceux-ci auraient pu faire valoir leurs arguments en faveur de la modération, qui, à mon, sens, est bien préférable à l’abstinence si l’on veut vraiment lutter contre l’addiction.
Il semble qu’il soit beaucoup plus naturel pour Mélanie Gomez de demander l’avis du professeur Reynaud que de téléphoner à Vin & Société, par exemple. Mais peut-être n’a-t-elle pas ce contact, auquel cas il serait peut-être bien que Vin & Société prenne les devants.
Au fait, en Belgique, une opération similaire au « Janvier Sec » a lieu depuis 3 ans (mais en février, ce qui a l’avantage d’être un peu plus court). Les chaînes de radio belges l’ont abondamment relayée, des animateurs et journalistes allant jusqu’à se lancer des défis d’abstinence à l’antenne.
Je me demande si ces radios ont reçu une enveloppe pour cela de la part du lobby des anti-alcools? Parce que dans certains médias, je me suis laissé dire qu’il y avait une véritable addiction aux budgets pub.
Hervé Lalau 🍷
Les 5 du Vin 