Depuis 10 ans, à la fin du printemps, Gonzalez Byass sort un nouveau millésime de son Tio Pepe « En Rama ».
Cette cuvée très limitée est sélectionnée par Don Antonio Flores parmi les meilleures botas de la Bodega de la Constancia, le vin n’étant ni filtré ni clarifié.
Cette année, 67 de ces petites barriques ont été utilisées; les jus, en provenance de Carrascal et Macharnudo, ayant été préservés à l’abri du voile de flor.
Je viens d’ouvrir une bouteille de cette édition 2019, histoire de redémarrer le printemps sous les feuilles de l’automne frileux.
Au premier nez, j’ai senti très distinctement la frangipane et les amandes fraîches; en bouche, les amandes étaient toujours là, mais grillées. Ce vin est un paradoxe, car il est à la fois aérien et terrien, à la fois très sec mais aussi opulent. Et surtout, il y a ces impressions iodées, salines, qui font penser à l’océan.
Attention: c’est un produit à boire assez rapidement. Si vous décidez d’en faire l’acquisition, prévoyez d’inviter des amis proches et amateurs de vin, plutôt que de remettre la bouteille au bar.
A propos d’amateurs: tout le monde n’aime pas ce style de vin (il m’a bien fallu attendre mes 40 ans pour commencer à apprécier les vins oxydatifs), mais sas vouloir imposer rien à personne, je crois qu’il faut au moins reconnaître à cet « En Rama » la vertu de la pureté et de l’authenticité.
Hervé Lalau
Les 5 du Vin 
Très complexe, profondément original, intense et léger (malgré les 15%), persistant, le meilleur fino est un vin souvent sous-estimé et sous-valorisé.
J’ai eu l’opportunité il y a quelques années de dîner à La Carbona à Jerez: ce très bon restaurant propose des accords mets-vins autour du vin de Jerez qui laissent de merveilleux souvenirs.
Au restaurant en Belgique, j’adore tester (gentiment) le sommelier (ou la personne qui fait fonction) en demandant un « sherry sec » à l’apéritif: la réponse raconte souvent beaucoup sur l’esprit du lieu…
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