Bientôt le Beaujolais Nouveau va envahir le monde et ce sera un bonheur de vider quelques flacons au nez de l’hiver qui prendra ses frima en patience. En attendant retrouvons tout d’abord les cuvées de Franck Chavy qui adore ne pas nous décevoir…
Les Morgon de Franck Chavy
Trois Morgon assez différents les uns des autres
Les Granites Roses 2022 Morgon
La robe pourpre violet respire la gelée de cassis, de cerise et d’airelle, ce qui lui donne un petit air sauvage. La bouche préfère dire espiègle avec ses petites notes subtilement épicées qui n’ont l’air de rien et font avant qu’on s’y attende éclater toute la fragrance des baies. Les tanins nous font rire, ils se veulent sérieux, mais ils laissent passer tant de jus que c’est avec nous qu’ils rient.
13,40€
Morgon 2022 sans sulfite ajouté *
poivre et d’oseille. La bouche préfère les épices qu’elle saupoudre sur le jus frais des fruits. L’amertume terrienne mais subtile de la gentiane booste la fraîcheur. Le croquant se partage entre la force des tanins et la chair des baies. Un beaujolais jovial qui ne demande qu’à plaire et qui plaît par sa spontanéité… fruitée.17,10€
Cuvée 1920 2022 Morgon
La robe se pare de violet noir, il se montre peu prolixe, laissant, on l’espère la conversation à la bouche. Serrée, droite, lapidaire, tanins fermes, elle nous dit à petits mots qu’il est peut-être trop tôt pour le boire. Ce qui n’empêche pas de le déguster pour en apprécier le potentiel. C’est la longueur qui nous lève quelque peu le voile sur les richesses à venir, fuité acidulé, épices douces, dont la densité ne demande qu’à exploser.
15,70€
*« Oui les vins sont bons avec des sulfites, sont-ils meilleurs sans ? Pas forcément. Parce que le soufre est efficace, il va influencer inévitablement les qualités organoleptiques du vin.
Un vin sans sulfite fait avec précision, en vinification, élevage et mise en bouteille avec un taux d’oxygène dissout maîtrisé et contrôlé, proposera une expérience gustative différente. La couleur est franche et soutenue, la palette aromatique fraîche et complexe et les tanins ronds et soyeux.
Un vin sans sulfite se déguste lentement en laissant le vin venir à nous et s’ouvrir à l’oxygène pour nous présenter les multiples facettes de son terroir.
Sans sulfite, l’expression du terroir est sublimée » nous explique Franck
Le domaine
Il s’étend actuellement sur 9,5 hectares avec 3,5 ha en Morgon, 2,1 ha en Brouilly, 3,25 ha en Régnié, 0,5 ha en Chardonnay 0,2 ha en Viognier et 0,15 ha en Beaujolais village pour une production annuelle d’environ 500 hl.
Côté vinification
Les Gamay de 50 à 120 ans sont plantés à 10 000 pieds/ha dans des sols granitiques décomposés en sables, la matière organique y est fort faible. Récolte manuelle, suivie d’une macération de 20 jours en cuve de la vendange éraflée. Les polyphénols sont extraits des pellicules de manière progressive et donneront volume, puissance, sucrosité et rondeur en bouche. Pas de sulfite ni de contact du vin avec l’oxygène durant l’élevage en cuve d’environ 7 mois, mise en bouteilles quand les vins se situent entre 13 et 15 degrés.
Pour se prémunir contre un éventuel contact avec l’oxygène, un protocole d’inertage à l’azote des cuves est mis en place. Lors de la mise, le taux total d’oxygène dissout est inférieur à 0,20 mg/L. Cela pérennise la qualité du travail de Franck et garantit un bon potentiel de vieillissement des vins.
Un Beaujolais croquant signé Château du Moulin-à-Vent
On ne peut le rater ce moulin qui domine le village et le vignoble. Le domaine propose une belle série de cuvées issues de la grande variété de terroirs. Mais c’est un Moulin-à-Vent plus immédiat, croquant et généreux que je vous propose aujourd’hui.
Les Terrasses du Château 2020 Moulin-à-Vent
La robe rubis améthyste se parfume de groseille et de framboise teintées d’un peu de poivre et de thym. La bouche croque les baies et se montre aérienne, délicate avec ses notes graciles qui caracolent sur les papilles. Les tanins fins ne s’opposent en rien à la diffusion des jus. Un Beaujolais qui se prête avec grâce et générosité aux belles soifs d’hiver ou d’été.
La cuvée est issue de 4 terroirs différents dont les Gamay affichent un âge moyen de 40 ans. Le vin s’élève 17 mois en cuve. 17€ www.chateaudumoulinavent.com
Terminons par trois autres crus
Le Pigeonnier 2022 Chénas Domaine du Chapitre
La robe rubis foncé respire la fraise et la cerise avec des notes de poivre et de laurier. La bouche offre une bonne épaisseur avec sa densité et sa longueur qui se peuple d’arômes fruités qui teintent la soie tannique. Il y a du croquant qui amplifie le plaisir de dégustation et la finale fraîche et fruitée qui rend rapidement addict.
Vinification traditionnelle. Macération en cuves inox ouvertes avec thermorégulation, cuvaison longue avec remontages. Les vins sont élevés sur lies fines pendant 10 mois en cuves inox. www.maisonfrancoismartenot.com
Juliénas 2022 Domaine Mont-Saint-Gilbert
La robe rubis clair se parfume de fruits rouges bien épicés. La bouche se montre délicate, fraîche et tout aussi fruitée que le nez avec ses notes de griottes, de framboise et de cassis qui se parfument d’iris et de poivre noir. Les tanins souples et discrets offrent leur soie en fond. 18€
Régnié cuvée Marquise de Vaudreuil 2022 Hospice de Beaujeu
La robe rubis pourpre offre un nez légèrement fumé qui enrobe d’un taf les senteurs de cerise et de framboise. La bouche développe des tanins assez fermes et serrés, qui se montrent toutefois généreux en jus. Jus frais et gourmands qui colorent la structure ferme de ce Régnié bien architecturé qui plaît par son intensité fruité. La finale se fait fraîche, épicée.
Les Gamay poussent dans des sols de granit rose, diorite, substrats mamo-calcaires, détritus cristallins et éléments fins argileux. Vendanges manuelles. Vinification traditionnelle en cuves inox avec maîtrise des températures. Cuvaison longue avec pigeage et remontages. Elevage en fûts de 8 à 10 mois.13€
L’origine des Hospices remonte à 1240. Les Sires de Beaujeu et le puissant Chapitre de Beaujeu, principaux fondateurs, ont instauré cette charitable institution pour venir en aide aux vieillards, aux malades et aux indigents. Depuis 1240 jusqu’à nos jours, de nombreux bienfaiteurs ont permis de créer et de faire vivre les Hospices de Beaujeu par leurs dons. C’est à la fin du XIV siècle que le premier vignoble est légué aux Hospices de Beaujeu. Historiquement, les Hospices de la ville organisaient une vente aux enchères depuis la fin du XVIIIème siècle mais cette dernière fut arrêtée en 2007 suite à la crise économique qui frappa de plein fouet le Beaujolais.
www.maisonfrancoismartenot.com/fr/marque/22/hospices-de-beaujeu
C’est bon le Beaujolais
Les 5 du Vin 