Allergique aux fâcheux

Récemment, la chargée de relations publiques d’une appellation qui me conviait à un voyage de presse dans une grande région de rouge m’a envoyé un message me demandant si je souffrais d’allergies, ou si j’étais végétarien, ou végétalien.

Je lui ai répondu que j’étais allergique… aux végétariens et aux végétaliens qui viennent en voyage de presse dans des régions où le rouge se marie idéalement avec la viande et les produits d’origine animale.

Car quoi, n’est-ce pas un véritable crime gastronomique que de déguster du vin, et le cas échéant, de le recommander, sans pouvoir l’assortir à des produits qui lui vont tellement bien?

pairing-steak-wine

Et qui oblige nos amis non-carnivores à pratiquer ce métier, au risque de vexer les chefs locaux qui nous mitonnent de bons petits plats de terroir, les vignerons qui produisent des vins de gibier, de viande rouge ou de cochonnailles, et plus généralement, au risque de rendre la vie impossible à tous ceux qui s’assoient à table avec eux?

Que ne choisissent-ils pas plutôt la critique du thé, de l’eau ou du café? Au diable tous ces fâcheux!

 

Hervé

25 réflexions sur “Allergique aux fâcheux

  1. D’accord encore une fois avec Hervé. Cela devient grotesque ces soi-disant allergies alimentaires tout récemment découvertes et sur lesquelles les faibles d’esprit se jettent pour se rendre « intéressants ». Que l’on refuse de manger de la viande parce qu’on adore son chat, passe encore, même si c’est un peu hypocrite, mais qu’on en fasse acte de prosélytisme pour « la cause animale », c’est non !

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  2. Que faites-vous des allergiques aux sulfites? En connaissez-vous les symptômes?
    Pour le gluten, on parle d’intolérance. C’est pourtant politiquement incorrect, l’intolérance.
    C’est magnifique! Quel boulot ces attachés de presse. Je suis sure qu’elles pensent faire encore mieux en s’intéressant à la bobologie des blogueurs.
    Bon, c’est pas très utile comme article Hervé, mais ça fait du bien!

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    1. On « accuse » parfois Hervé de racisme anti-français primaire. Moi, je le trouve souvent cocardier, au contraire. En ce qui me concerne, l’inverse prévaut: je suis hypercritique envers la France, et je le reconnais, mais j’aime beaucoup et le pays, et les habitants, pris un par un. C’est l’état d’esprit collectif et l’Etat français tout court qui m’exaspèrent. Cela posé, vous êtes les rois du poil-de-cutage. On parle généralement d’allergie aux sulfites (j’ai constitué un gros dossier scientifique pour le compte de la firme Bristol-Meyers-Squibb, jadis, sur le sujet). Pourtant, à ma connaissance (cela a peut-être changé depuis 20 ans), on n’a jamais mis en évidence une immunoglobuline (IgE) spécifique dirigée contre le SO2 ou un de ses dérivés. Pourtant, pour les puristes, c’est ça qui signe l’allergie avérée. Néanmoins, les manifestations de ce syndrome peuvent aller jusqu’à l’anaphylaxie, ou au moins l’oedème de Quincke, le bronchospame serré, le colapsus cardio-vasculaire et j’en passe. Et ce en passant par diverses voies de contact (respiratoire, oral, parentéral …) A l’inverse, l’intolérance serait plutôt un ensemble de manifestations, digestives exclusivement, sans aller jusqu’au spectre de signes « allergiques » classiques. Pour le gluten, les deux entités existent, et sont distinctes. Il y a la maladie coeliaque d’une part, très fréquente, qui constitue une intolérance à certaines protéines du gluten (des glutens en fait) et provoque une atrophie de la muqueuse intestinale avec un syndrome de malabsorption sélectif. Et puis il existe des allergies (assez rares) à différents types de blé, qui mettent en branle le système immunitaire.

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      1. Un point de français: ne faudrait-il pas mieux employer le terme « poil de culage » que « poil de cutage », compte tenu de la finale du mot cul?

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  3. georgestruc

    Notre statut biologique nous classe parmi les mammifères « omnivores ». Dentition, voies digestives, tous ces paramètres l’indiquent clairement. Donc, on peut manger de la salade et de la viande sans inconvénient. La pb concerne la dérive dans laquelle certains s’engouffrent au nom de la protection animale, ce qui est ridicule (bien d’accord, David). Une bécasse et un excellent Gigondas, un lièvre à la royale et un vieux Châteauneuf-du-pape, merci mon Dieu de nous avoir conçus omnivores !!

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  4. Michel Blanc

    Ça vire mal vos diatribes anti vegan les mecs. Chacun est libre de s’alimenter comme il l’entend. Pas besoin de suivre votre ami sur les sentiers de l’intolérance aux autres et des insultes grivoises pour ne pas dire porno. Cela me semble contraire à l’éthique de votre blog. Respect et tolérance.

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    1. Michel, on est bien d’accord: les végans sont libres de manger ce qu’ils veulent, aucune intolérance de ma part (tant qu’ils tolèrent le fait que moi aussi je mange ce que je veux). C’est juste quand ils viennent dans des déjeuners où l’on assortit viande et vin que cela me dérange. Est-ce qu’on imaginerait un critique auto qui refuserait d’essayer une voiture sur une route de montagne, par exemple? Comment pourrait-il donner un avis autorisé?
      Pour revenir à la critique vin, je pense qu’il y a bien d’autres métiers possibles pour les végétariens, où leur choix ne posera aucun problème à quiconque, ni à eux, ni aux autres.
      Quant aux insultes grivoises voire porno? Lesquelles?

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    2. Michel Blanc

      Je rectifie végétariens à la place de vegan. Et les allusions ne sont pas de toi Hervé mais elles fleurissent dans certains post Facebook et elles ne sont ni intelligentes ni même drôles et pourtant j’aime l’humour et l’ironie.

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      1. Hervé LALAU

        Bien compris, Michel. Je n’ai pas de compte Facebook, alors je n’ai pas vu ce dont tu parles.

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  5. Cyrille Allais

    Chers tous,
    Je pense comme Michel que ce post et la plupart des commentaires déraillement totalement.

    Le vin c’est le partage, le cep de vigne s’en fout bien de savoir si sa progéniture, après élevage et mûrissement finira dans le palais d’un omnivore accompagné d’une bécasse ou dans celui d’un végétarien d’un jour ou convaincu accompagné d’une poêlée de cèpes. Et nous-mêmes? On s’en fiche bien aussi, non? L’important n’est-il pas le plaisir apporté, la volonté de le communiquer?

    Sous prétexte d’être végétarien, on ne pourrait nécessairement pas devenir vigneron, caviste, critique? Occupons nous de nos onions. Cette promotion d’un entre-soi nécessaire à la dégustation, cette categorization du différent comme une « mode » ou une forme de prosélytisme forcément contre « l’omnivorous gigondasus » n’est vraiment pas à la hauteur de vos critiques.

    Dans un passé encore proche, on mangeait du cheval régulièrement en France, plus que de bécasses sans doute. À lire ces posts sexistes et sectaires, il semblerai que si comme vous le dites très gracieusement, des bécasses se sont glissées autour de la table (et non dans l’assiette), elles y sont accompagnées ici de bons vieux bourrins.

    Parlez nous de vin, merci.

    Cyrille (chasseur, carnivore, sans allergie connue)

    PS: pour aider à la réflexion…

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  6. Et bien, voila deux uppercuts de suite que je me prends dans la figure. Pour un seul article, ça fait mal. Le bourrin vous remercie.
    Quant aux bécasses, oui, Monsieur, il y en a. Comme des bourrins. Vous faites dans le féministement correct, ou quoi? Vous évoquez Desproges – que j’adore. N’est-ce pas lui qui disait: « Comme un teckel trop bas derrière une levrette affolante, je cours en haletant derrière la femme d’esprit ».
    « Parlez nous de vin », dites-vous. Plus trop envie après ça.
    On ne peut pas plaire à tout le monde, c’est sûr. Mais me faire traiter d’intolérant après que moi, j’ai toléré pendant quatre jours deux vegans à table, qui ne mangeaient rien de ce que les vignerons avaient préparé pour accompagner leur vins; et se plaignaient des tannins en n’imaginant même pas comme ils pourraient s’harmoniser avec le gras et le jus des viandes… Et me faire taxer de sexisme pour trait d’humour, c’est beaucoup… Qu’a-t-on encore le droit de dire et d’écrire en France? Tout le monde il est beau et belle, tout le monde il est gentille?

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  7. Cyrille Allais

    Hervé,
    Je n’ai jamais dit qu’on ne peut pas être vegan et con, et conne accessoirement.
    À la lecture de vôtre dernier message, Je comprends mieux la frustration qui a amené à votre premier poste, effectivement pas facile la cohabitation avec l’air du temps quand celle ci sent le renfermé.

    J’ai réagi fermement car votre (excellent) blog est à usage public et que sans décryptage (merci de relire avec un regard extérieur vos postes antérieurs), les messages préalables me semblent (toujours) totalement inappropriés.

    Je m’excuse de la reponse de la bécasse au bourrin, la tentation fut trop forte. Je n’ai pas de doute quant à votre probité, même si j’avoue qu’elle m’importe peu, tant que vous me parlez de vin, tout va bien.

    Cyrille

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  8. En tout cas merci pour le morceau de Desproges. Cela me fait penser à l’évolution défavorable à une tolérance de la parole libre et non-politiquement correcte. Ce sketch de PD ne serait surement pas accepté de nos jours.

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  9. Euh, de retour après une arthrite goutteuse (la première manifestation clinique de cette pénible affection après une période de 25 ans sans aucune nouvelle crise dans mon histoire médicale) extrêmenent pénible mais ayant répondu magnifiquement au traitement, je vous livre cette pensée sortant d’un cerveau qui a souffert (bobo) et se régale de ne plus avoir mal: sans un peu d’intolérance, il n’y a plus de blog, ni même de discussion. Vive l’intolérance!

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    1. Je ne saurai encourager l’intolérance mais l’humour, oui! C’est beaucoup plus rare aujourd’hui et mois bien compris, sic.
      La forme humoristique du moment est le ton sarcastique. Ou comment attaquer son voisin avec des jeux de mots douteux. Une forme d’humour qui laisse planer un doute sur la finalité. Souvent accompagnée d’autodérision qui permet de balancer tout en s’excusant de le faire. Pervers.
      Rien à voir avec Desproges quand l’humour est un outil pour jouer avec les mots et tricoter la dérision.

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    1. Reçu de l’Agence de Promotion de l’agriculture wallonne

      40 jours sans viande : une campagne regrettable

      L’APAQ-W regrette la campagne encourageant à se passer de viande pendant quarante jours. Il s’agit d’un nouveau coup dur pour les éleveurs. En tant que service public dédié au soutien des agriculteurs, l’Agence a la responsabilité d’attirer l’attention des consommateurs sur les graves implications de cette initiative.

      Trop ou trop peu : la quantité s’apprécie à la fois objectivement et subjectivement. L’objectivité est celle de l’OMS, laquelle prône, pour le dire très simplement, une alimentation équilibrée et une consommation raisonnable de viande. Quant à la subjectivité, elle n’est finalement rien d’autre qu’une question de goût individuel.

      Dans ce contexte, il n’est pas utile que l’Agence réaffirme l’importance des protéines animales et donc de la viande dans une alimentation équilibrée. Le propos n’est pas davantage de rappeler à quel point les pâtures, qui représentent la moitié de la superficie agricole en Wallonie, constituent une condition essentielle de la protection de notre environnement et de la biodiversité. Parce que tout cela relève finalement de l’évidence et que d’autres l’ont fort heureusement déjà redit clairement au cours des derniers jours.

      Il n’est pas davantage souhaitable que l’APAQ-W s’expose à une posture duale. Pour ou contre la viande : cela n’a pas de sens. Ni l’APAQ-W ni les représentants des éleveurs n’ont jamais encouragé une consommation excessive d’aliments carnés. Le monde agricole est, le plus souvent, aux avant-postes de la promotion d’une alimentation équilibrée, intégrant une quantité raisonnable et utile de viande et des portions de fruits et légumes en suffisance.

      Par contre, en initiant cette campagne de quarante jours dans la foulée de la « tournée minérale », ses promoteurs font de la viande un aliment coupable, nocif voire addictif et dont il faut donc apprendre à se passer. Et cela, c’est inacceptable. Cette démarche induit d’abord une contrevérité. Parce que la viande n’est évidemment pas un aliment coupable, nocif ou addictif, ni pour la santé ni pour l’environnement.

      Cette démarche est ensuite dommageable et injuste. Dommageable parce qu’elle risque d’amplifier les difficultés économiques du secteur bovin, déjà aux prises avec un marché particulièrement tendu. Injuste parce que, une fois la diète terminée, il faudra redoubler d’efforts pour réexpliquer la fiabilité de nos producteurs, c’est-à-dire la qualité de la viande belge, sa traçabilité, ses vertus diététiques et la variété des goûts offerts aux consommateurs. Et il faudra réexpliquer tout cela à des citoyens qui, au terme de ces quarante jours, se laisseront ou relaisseront parfois tenter par des viandes d’origine exotique dont la traçabilité est, qu’on le veuille ou non, nettement moins limpide qu’en Belgique.

      Voilà à quelle situation risque de nous conduire cette campagne regrettable. Voilà pourquoi l’APAQ-W souhaite conseiller au consommateur de prendre du recul critique face à cette initiative et de ré-apprécier objectivement toutes les dimensions de sa consommation. Quels que soient les produits et les réseaux de distribution, rappelons-nous que la santé, l’éthique et le développement durable se retrouvent aussi dans une lecture attentive des étiquettes et la priorité à la consommation locale. Une fois pour toute, la viande est un aliment important pour notre santé et pour l’environnement.

      Philippe Mattart
      Directeur général

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  10. La tolérance à la sauce vegan:

    Une centaine de personnes veganes ont manifesté contre l’élevage, qualifié de « meurtre prémédité », samedi devant l’entrée du salon de l’Agriculture à Paris, et contre l’abattage des animaux. Dans l’espoir de secouer les consciences des promeneurs et familles se rendant en visite au salon où sont exposées les plus belles bêtes des élevages français, les militants du collectif 269 Life France -qui considèrent que l’animal est l’égal de l’homme- ont procédé à la « mise en scène d’un dîner sanglant » où l’on sert aussi bien de la viande que de l’humain.
    Une tête de cochon et la tête d’une militante émergeant d’un plat découpé dans la table étaient les morceaux de choix de ce faux repas. Autour d’eux, des militants accroupis, ligotés et enchaînés, portant une étiquette dans l’oreille, figuraient des animaux voués à l’abattoir…

    .http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2017/03/04/97002-20170304FILWWW00107-manif-vegane-devant-le-salon-de-l-agriculture.php

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  11. Une info qui montre à quel point certains végans, eux, sont respectueux des habitudes d’autrui: Une foule de manifestants vêtus de rouge, couleur viande, a défilé samedi à Paris pour demander la « fermeture des abattoirs », à l’appel de l’association de défense des animaux L214.

    Extrait choisi de la rhétorique d’un des chefs de file de cette association: « Les animaux sont des êtres sensibles et ne doivent pas être tués pour nourrir les humains ».

    Vous avez dit « Sensible? » Moi, je parlerais de sensiblerie.

    Mais quand un petit représentant de la majorité silencieuse de mangeurs de viande comme moi exprime son énervement face à leur comportement lors de dégustations de vins, dans un contexte « carné », c’est trop?

    Pourquoi leur avis serait-il plus important que le mien?

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  12. Ping : No limits to stupidity? | Les 5 du Vin

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