Les Vignerons de Bel Air ont eu la bonne idée de me faire envoyer 2 bouteilles de leurs Primeurs 2017 : un Beaujolais Nouveau, et un Beaujolais-Villages Nouveau. Je les reçois à l’instant. N’écoutant que mon courage (et ma curiosité, aussi, un peu), j’ai donc bouleversé tous mes plans, ajourné mes autres activités, avancé mes premières libations (il était à peine 10 heures)… et fait un sort à ces deux bouteilles. Scoop toujours!
Vous savez que je soutiens cet événement du 3ème jeudi de novembre, contre vents et marées. Contre ceux qui lui trouvent un goût de banane, contre ceux qui lui trouvent un goût de marketing, contre ceux qui disent que ce n’est pas du vin, contre ceux qui disent que c’est l’arbre qui cache la forêt des bons Beaujolais. J’ai toujours préféré le Pisse-Dru aux pisse-froid.
Bien sûr, personne ne peut nier que dans le flot (un peu moins abondant, ces dernières années) du Nouveau, il y a encore quelques merdes sans nom. Mais c’est loin d’être une généralité. Et puis, surtout, ce que j’aime, avec cette opération, c’est qu’elle met pour un jour le vin à l’honneur: on en débouche, on en boit, on en parle, on partage. Sans se prendre la tête.
Si une autre région de vin à envie de le faire, qu’elle ne se gêne pas! Et boire un bon primeur ne m’a jamais détourné du devoir – notamment celui de déguster un bon Moulin-à-Vent de garde, par exemple, pour comparer…
Mais revenons à nos deux échantillons.
Le fruit, et les fleurs
Le Beaujolais Nouveau de Bel Air, porte le joli nom de Bistrot (n’est-ce pas le meilleur endroit pour en déguster?); il illustre parfaitement l’expression un peu rabâchée, ces temps ci, de « vin sur le fruit ». Quels fruits, cette année? Je dirais la fraise et la cerise. Et puisqu’on en est aux classiques du genre, j’ajouterai qu’il est frais et gouleyant. Mais relativement charpenté. J’ai l’air de me moquer, mais non; c’est juste que ce Beaujolais Nouveau est tout à fait ce que l’on est en droit d’attendre d’un Beaujolais Nouveau. Je ne passerais peut-être pas ma vie à ciseler les adjectifs qui lui conviennent le mieux. Mais voila un vin sans chichis ni reproche. C’est un peu comme un bon film populaire, qui vous fait passer un bon moment: on n’a peut-être pas envie de le regarder à nouveau chaque semaine, et nos amis branchouilles des Cahiers du Cinéma en feront sans doute une critique blasée (s’ils daignent s’abaisser jusque là), mais on ne regrette pas le prix de son billet.
Le Beaujolais-Villages, lui, est sous-titré « Natural ». Je ne s’est pas si c’est lié à un effort en matière de réduction du soufre, mais en tout cas, c’est plaisant. Au nez, ce sont plutôt les fleurs qui dominent – un peu d’iris, une soupçon de violette; la cerise arrive en renfort, qui se prolonge en bouche. C’est croquant, à peine plus structuré que le Beaujolais Nouveau, car les deux sont à l’image du millésime en Beaujolais: bien mûr, concentré, voire opulent. Nul doute que cela se marquera encore plus dans les vins de cuvaison plus longue, mais d’ores et déjà, même en Primeurs, « il y a du vin ».
Alors, pourquoi bouder ce plaisir qui nous attend dès demain?
Au fait, si vous êtes à Paris, voici la carte des Bistrots Beaujolais (des établissements sélectionnés pour participer régulièrement à l’opération).
Hervé Lalau
Bonne sieste cet après midi…
J’aimeJ’aime
Messieurs les Anglais, débbbbouchez les premiers!
J’aimeJ’aime
Ce qui a tué cette opération « géniale », c’est une phase d’il y 20 ans, à peu près, qui a libéré sur le marché du « grand n’importe quoi ». Les lyonnais (j’y vivais à cette époque) sont des gens très fidèles mais, si on les trompe, alors rien ne va plus. Et ils se sont mis aux Côtes du Rhône primeur ! J’ai souvenir d’avoir bu dans des bistrots des vins qui n’en avaient que la couleur ; c’était insipide, dilué, sans âme. J’ai l’espoir de penser – ton billet le démontre – que nos confrères du Beaujolais ont décidé d’effacer cette page négative de leur histoire. Très bonne chose !
J’aimeJ’aime
Bien d’accord sur le caractère assez concentré et le très bon niveau des beaujolais 2017 (voir mon article d’il y a 10 jours).https://les5duvin.wordpress.com/2017/11/06/beaujolais-2017-il-faut-en-parler-nouveau-ou-pas/
Les Vignerons de Bel Air travaillent aussi très bien, et régulièrement.
J’aimeJ’aime
Ce matin, le Beaujolais Nouveau a eu les honneurs d’une assez longue chronique radio sur Bel RTL, dans le cadre de RTL info (diffusée également dans la matinale TV). Dégustation à l’appui.
C’est ici: http://www.rtl.be/belrtl/video/649746.aspx
Ce qui interpelle, tout ce même, c’est de constater que la plupart des journalistes autour de la table (à l’exception du chroniqueur spécialisé) avouent ne rien y connaître en vin. A croire que personne ne leur a transmis la culture du vin. Ils feraient même preuve d’un peu de condescendance vis à vis du produit… comme si le vin avait quelque chose de ringard ou de superficiel. Faudrait-il mettre un cours de vin au programme des études de journalisme?
J’aimeJ’aime
Euh, vous connaissez un seul sujet sur lequel les journalistes possèdent des compétences avancées? Cela va plus loin, on leur enseigne qu’ils doivent être des généralistes qui ne font que témoigner d’une situation ou transmettre un message en les vulgarisant pour le « grand public ». C’est en tout cas ce que m’a appris mon fils, diplômé de la Erasmus Hoge School (journalisme) lui-même et qui n’était évidemment pas d’accord.
En somme, la parabole des aveugles: quelques cons qui servent de relais pour une grande masse d’imbéciles.
Ah oui, c’est vrai, je ne faisais plus de commentaires …
J’aimeJ’aime
Le chroniqueur « spécialisé » n’était pas lui-même particulièrement pertinent est ses propos étaient d’une platitude désarmante…
J’aimeJ’aime
Non mais au royaume des aveugles, les borgnes sont rois! Bonjour de Bologne.
J’aimeJ’aime
Laisse-moi deviner : c’est Hervé qui cause ?
J’aimeJ’aime
Le Beaujolais Nouveau n’était pas plat cette année. Sauf exception, bien sûr, je l’ai trouvé rondes très alcoolisé.
J’aimeJ’aime
« Rond et très alcoolisé » !
J’aimeJ’aime