Une étiquette de circonstance

C’est mon fils Pierre qui nous a suggéré de boire un verre de Porto. J’ai pris dans ma cave, presque au hasard, une bouteille de Calem 2003. Les enfants, nous, tout le monde est là. On se regarde et on boit. Une gorgée pour bien nous en imprégner, nous rappeler aussi pourquoi on le sirote, peut-être pour économiser cet instant précieux, nous dire comme il était bon ce petit vin de Porto qu’on prenait souvent pour lui faire plaisir. La caresse du Vintage nous rappelle sa tendresse, la douceur de son regard, de ses gestes. Son fruit est comme un ensemble de notes graciles, délicates et fragiles qui s’envolent comme elle. C’était quand ? Il y a, on ne sait plus vraiment, maintenant. L’alcool coule en nous, nous réchauffe. On parle du vin, comme pour conjurer le sort, le sien, le nôtre. On rit presque. Les bons souvenirs fusent. Les verres comme la bouteille se vident, le temps s’est un moment suspendu, mais l’étiquette noire nous rappelle d’un coup pourquoi nous sommes là, tous réunis.

 

Au revoir maman

Marco

6 réflexions sur “Une étiquette de circonstance

  1. D.M.

    Cher Marc, de tous tes billets de dégustation celui-ci est le plus émouvant; c’est une belle et saine communion, à laquelle je me joins en pensées.

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  2. Michel Smith

    Je pense bien à vous tous et je compte bien aussi ouvrir une belle bouteille de Porto. Je t’embrasse et vais trinquer à la vie !

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