Dans la série des Carignans, légers, équilibrés, fins et fruités, je viens de boire facilement celui-là entre deux gueuletons de fête où j’errais mon âme en peine à la recherche de rêves simples. Halte aux tracas et croches-pattes du monde moderne, j’avais choisi d’ouvrir ce Vin de France (un de plus, décidément, j’y suis abonné…), un 2013 venu tout droit du Pic Saint-Loup, cru languedocien modèle en matière de Syrah mais qui recèle encore quelques pieds de valeureux Carignan. Clin d’œil supplémentaire, ce Carignan 2013 m’a été livré directement par son papa, Benoît Viot, du Domaine Le Chemin des Rêves, au 218 rue de la Syrah – c’est qu’ils y tiennent là bas à leur Syrah…- à Saint-Gély-du-Fesc, riante commune de l’Hérault. J’en profite pour dire que le vin en question quittera volontiers le domaine si on le commande au prix de 8 € départ cave.
Tout est dit ? Pas vraiment. En réalité, ce bien nommé Saltimbanque pas vraiment fait pour la garde, à mon avis, est à 85 % Carignan. Rendement de 25 hl/ha, ce qui est assez courant chez nous pour des vignes d’un demi-siècle sur sols argilo-calcaires recouverts de galets roulés, il est associé à 5 % de Syrah, mais aussi 5 % de Mourvèdre et autant de Grenache noir, le tout vinifié traditionnellement avec pigeage et cuvaison de l’ordre d’un mois. Au bout de deux ou trois gorgées, la texture tapisse le palais, on constate avec bonheur que les tannins ne nous veulent aucun mal et c’est avec plaisir que l’on profite de cette tendre caresse de garrigue, entre laurier et ciste, sur une finale poivrée un poil rêche pour le moment, mais qui ne saurait se fondre d’ici Pâques.
Et c’est à partir de là, aux portes du printemps 2015, qu’il faudra savoir en profiter pendant deux années peut-être, guère plus. Sur quels plats ? Gigot d’agneau, bien entendu, mais aussi poulet fermier à l’ail et au thym ou cochon de lait à la sauge. Bon, si vous servez des brochettes au feu de bois dans le jardin, ce sera pas mal non plus !
Michel Smith
Les 5 du Vin 
Bien dit Michel. Cela étant, les 25 hl/ha « courants » … euh, moi, j’aimerais bien. Le mieux que j’ai réussi à obtenir c’est 17 hl/ha , en 2007 (rosé compris, qui lui doit bien tourner autour de 20). Mais c’est sans doute que je ne suis pas un bon vigneron.
Quant à demain matin, euh … déguster du cognac au réveil? Si tu as un autre candidat TRES motivé, je lui cède ma place. Sinon comme je ne suis pas un lâcheur, il faudra que je m’invente une autre excuse valable.
J’aimeJ’aime
Réveil à 08 h 30 pour un Vigneron… Enfin, si tu ne sens pas l’idée de te lever à 06 h pour être en ville à l’heure annoncée, ce n’est pas grave : en plus de mon auguste personne, j’aurais deux braves soldats qui n’ont rien de grognards 😉
Pour les rendements, j’ai oublié de relativiser : les vieux Carignans sans engrais, espacés à l’ancienne en plus des manquants non replacés… Bref, on se comprend.
J’aimeJ’aime
Les versions précédentes du Saltimbanque étaient 100% Carignan vinifié en macération carbonique ce qui le rendait très apte à la consommation immédiate. Maintenant ces petits ajouts et la vinification traditionnelle le rendent un peu plus austère mais encore avec une belle buvabilité. Un bon petit vin …
J’aimeJ’aime
Merci de ces précisions Sylvain ! 😉
J’aimeJ’aime
L’assemblage dépend des millésimes. Peut-être un 100% Carignan pour 2014 !
J’aimeJ’aime
85 % de Carignan, c’est déjà pas mal ! Contrairement à certains de nos hommes politiques, le Carignan, lui, ne déteste pas les assemblages. Bonnes Fêtes Jean-Luc ! 😉
J’aimeJ’aime