Armagnac: salut les copeaux!

Dans le projet de nouveau cahier des charges de l’AOC Armagnac, actuellement au stade de la procédure d’opposition, on peut trouver le paragraphe suivant, ajouté au chapitre Finition: « L’infusion de copeaux de bois constitue une méthode traditionnelle : l’essence de bois utilisée est conforme à celle des logements inscrite au cahier des charges et, le cas échéant, l’infusion est stabilisée par adjonction d’eau-de-vie de même dénomination que l’eau-de-vie de destination ».

On ne m’enlèvera pas de l’idée, pourtant, qu’il n’y a rien de « traditionnel » à devoir ajouter des copeaux à des alcools traditionnellement vieillis en fût; à moins bien sûr, qu’il ne s’agisse d’accélérer le processus, et partant, de faire passer des alcools jeunes pour plus vieux qu’ils ne le sont. Idem pour l’adjonction de caramel.

Le bien fondé de cette mention me paraît donc des plus douteux. Il me semblerait plus utile, pour la qualité du produit comme pour la protection du consommateur, d’exiger que les producteurs qui utilisent les copeaux et/ou le caramel soient tenus de l’indiquer sur l’étiquette.

Sinon, pour le caramel, il y a aussi ça…

Je suis un fervent défenseur de l’Armagnac, eau-de-vie historique et de terroir; mais je suis encore plus convaincu des vertus de la transparence, même pour les alcools bruns….

Plus d’info: ICI

Hervé Lalau

5 réflexions sur “Armagnac: salut les copeaux!

  1. 100 % d’accord avec toi; Hervé. En outre, de tous les tord-boyaux, c’est l’Armagnac que je préfère, un peu comme Sabine Paturel. Une eau-de–vit, si on veut: caramba(r).

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  2. Alain Leygnier

    Les copeaux, dans l’armagnac comme dans le vin, cela relève du maquillage. Autre sujet d’importance : la mention de la date d’embouteillage des armagnacs millésimés, toujours facultative, meilleure garantie d’authenticité pour le consommateur. L’été dernier, à Marciac, un producteur commercialise une vingtaine de millésimes sans date d’embouteillage. « Inutile, il suffit de me faire confiance ». Certes. On peut néanmoins souhaiter une information plus rassurante. Conscient du problème, le Bureau National Interprofessionnel de l’Armagnac (B.N.I.A) souhaite rendre obligatoire cette mention. Il n’a pas encore convaincu la majorité des producteurs et négociants.

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  3. Je suis d’accord et il faudrait en faire mention aussi pour les vins. C’est un adjuvant qui altère le goût volontairement et non pas un contenant qui le modifie par nécessité et d’une manière initialement fortuite. Si on ne fait pas cela, cest la porte ouverte à d’autres adjuvants : un peu de kiwi dans vote sauvignon ou du lychee dans votre gewurztraminer ?

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  4. georgestruc

    Bien d’accord également ; on atteint un degré de mystification qui est inacceptable. Comme le dit David, à ce moment-là on peut ajouter toutes sortes de produits, liqueurs, macérâts, infusions…Mon père possédait un ouvrage écrit au XIXme siècle dans lequel étaient indiquées les recettes d’infusions de plantes destinées à donner aux vins des arômes et des goûts. Je ne l’ai pas retrouvé, hélas, mais j’ai souvenir de l’infusion de racines d’iris souveraine pour donner un arôme de fleur de violette…La mention sur l’étiquette de toute forme d’adjuvant devrait être obligatoire.
    A propos des copeaux, le tonneau a été inventé essentiellement pour transporter le vin (ou autre liquide) ; roulage facile et ce contenant est également plus favorable à l’empilement que ne le sont ceux en céramique (amphore en particulier). Il est clair qu’à l’origine on ne recherchait pas du tout à favoriser les échanges avec le vin et les effets d’oxydation et/ou de vieillissement. Donc, l’utilisation des copeaux est un phénomène relevant de l’artefact.

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  5. Arrêtez, mécréants: vous ruinez Talence et Léognan, ainsi qu’un des plus célèbres enfants de Sète – je ne parle pas de Guillaume Tielle. « Les copeaux d’abord ».

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