Bradons le Bredon, ou le Cognac XO à la mode de Lidl

19,99 euros. C’est le prix de la bouteille de 50cl du Cognac Bredon en version XO, en ce temps… déraisonnable.

Un prix nettement en dessous des prix du marché, surtout pour un alcool d’au moins 6 ans d’âge (le prix d’une bouteille de 70cl de XO étant plutôt de l’ordre de 100 euros).

Revente à perte? Pas forcément. Selon l’Union générale des Viticulteurs de Cognac, des vignerons pris à la gorge financièrement pourraient avoir bradé leurs vieux stocks pour faire rentrer de la trésorerie. Pour mémoire, les produits Bredon sont vendus par le groupe Terroirs Distillers, qui ne possède pas d’unité de production à Cognac.

Mais au fait, comment peut-on être pris à la gorge financièrement quand l’appellation Cognac bat record sur record de vente depuis des années, surtout grâce à l’exportation? La richesse de l’AOC serait-elle si mal répartie?

Un beau coup de pub pour Lidl, en tout cas, dont on constate qu’il ne fait pas que du dumping social.

C’était un temps déraisonnable
On voyait des tarifs lamentables
On vendait du Cognac au prix du sable
On achetait du Bredon bradé et on croyait faire une affaire…

D’après Aragon (Est-ce ainsi que les hommes vivent?)

Hervé Lalau

 

 

3 réflexions sur “Bradons le Bredon, ou le Cognac XO à la mode de Lidl

  1. Ping : Eduardo Palandi

  2. Deux commentaires, sans raillerie aucune:
    1. Quel est le montant total des taxes (accises, contribution SS) sur une bouteille de 50 cl d’un alcool de ce titre? Je veux dire, sans la TVA. Si on le déduit du prix de vente, il ne doit vraiment pas rester grand chose. Maintenant, on trouve PLEIN de rhums à ce prix-là. J’admets que la matière première (le raisin, en principe) coûte plus cher que de la mélasse. Mais n’est-ce pas, à l’instar du champagne, que les prix du cognac (pour les maisons réputées) a été gonflé par un marketing efficace, lié à un négoce fort?
    L’Armagnac (que je préfère de loin, à titre personnel) commence aussi à revenir en faveur, et pourtant, pas mal de domaines rament encore. Et ses prix sont inférieurs (sauf exceptions) alors que le volume offert est beaucoup plus faible.
    2. Pour profiter du regain d’intérêt envers un type de produit de consommation, il faut disposer d’un certain niveau de notoriété et d’une structure de vente et/ou de distribution déjà établie. On dit qu’il s’est produit peu de vin en France en 2017, et certainement en Languedoc-Roussillon. Ceux qui ont du stock devraient donc logiquement disposer d’une bonne position. Et j’en connais certains (je les connais même très bien) qui n’ont jamais subi une telle mévente!
    Je pense, Hervé, que dans un marché « porteur », ceux qui sont bien armés partent avec la part du lion. Vous me direz que c’est justice après avoir vu s’envoler la … part des anges !

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