Sur la piste du chasselas

J’ai dans les mains « Sur la piste du chasselas », la nouvelle BD dont Pierre Thomas nous avait fait un bref écho il y a quelques jours.

C’est l’un des trois auteurs, Alexandre Truffer, qui me l’a gentiment envoyée.

J’ai eu beaucoup de plaisir à la parcourir. Si, pour le grand public, et notamment pour les jeunes, il peut s’agir d’un véritable un voyage initiatique, pour moi, c’est un peu comme un retour aux sources: j’y ai en effet retrouvé maints endroits superbes que j’ai visités, comme Vufflens, Chillon, Rivaz, Saint-Saphorin, Yvorne, Sion ou Auvernier – et en plus, remis dans leur contexte chasselas, grâce aux dialogues. 

Car chaque étape du parcours de la jeune Lina au Chasselas-land est l’occasion de mettre en lumière un aspect de l’histoire locale, des pratiques viti-vinicoles, de toute une culture liée au cépage. Ce n’est ni pontifiant, ni cul-cul-la-praline, c’est juste une belle histoire de voyage, didactique mais sans excès.

Les dessins très léchés de Christian Moreillon, qui a lui-même presque un nom de cépage, m’ont irrésistiblement fait penser à la ligne claire d’Hergé (mais le capitaine Haddock ne boit-il pas du fendant à Nyon, dans l’affaire Tournesol?). Et si certaines cases font un peu « carte postale », on ne va quand même pas reprocher aux auteurs de montrer la beauté des paysages viticoles suisses!

Alors, je me suis pris au jeu; j’ai eu envie de retrouver verre à la main le charme discret, non de la bourgeoisie vaudoise, mais du chasselas de terroir; c’est dit dans l’histoire: il se bonifie avec l’âge. Un peu comme moi, mécréant qui le trouvais insipide avant de faire l’effort de le découvrir, au Mondial du Chasselas.

Bref, pour plagier une expression locale, je suis «déci» en bien…

Et je me prends à rêver à d’autres livres du genre, sur d’autres cépages, ou d’autres terroirs. Et qu’on puisse un jour les faire lire dans les écoles, sans modération, même au pays d’Evin.

Sur la piste du chasselas, Editions Monographic.

Hervé Lalau

3 réflexions sur “Sur la piste du chasselas

  1. pthomas1954

    Je sais, les «trois déci»(litres) sont élevés au rang du geste civilisationnel du côté d’Aigle, mais on dit quand même «déçu en bien», faut pas pousser la capsule à vis trop loin… Et, vraiment, du «fendant» à Nyon: il faudrait être Belge pour oser l’écrire ou le dessiner, mais je ne suis pas tintinologue!

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  2. Hergé (comme Hervé) aimait la Suisse dans toute sa diversité. Si ma mémoire est bonne, Tintin et Haddock vont à Nyon chez le Professeur Topolino, qui est Tessinois. Alors qu’un Tessinois ait du Fendant (valaisan, donc) dans sa cave à Nyon, au pays de Vaud, me semble suississime…

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