L’assemblage 2/2 : être créatif. Blending 2/2, being creative

(the English version of this article is to be found by scrolling down after the French version. If you want the pictures, they are in the French version only. Sorry, but I am lazy at times!)

Il y a une semaine (en anglais) ou deux (en français) j’ai parlé du rôle essentiel de l’assemblage dans le vin. La quasi-totalité des assemblages de vin en France se font à l’intérieur de la production d’un domaine, voire d’une appellation pour des vins de négoce ou de cave coopérative. Mais il est tout à fait possible, en respectant la législation appropriée, d’assembler d’une manière bien plus large, et parfois, je serai tenté de dire, d’une manière plus créative. Avant l’avènement des appellations contrôlées, cette pratique était certainement plus répandue que maintenant, mais on commence à voir en France quelques initiatives intéressantes d’assemblages entre vins issus de différentes régions et appellations. Dans les pays du Nouveau Monde, de telles pratiques sont courantes depuis longtemps. Cela est particulièrement vrai en Australie et inclut des vins très haut de gamme, comme la quasi-totalité des vins de Penfolds, dont Grange.

D’abord, un clin d’œil historique à certains grands vins de Bordeaux du XIXème siècle qu’on « remontait », dans les années à faible maturité, avec une part de Syrah venant de la région d’Hermitage. Probablement initié par la famille Calvet, qui est arrivé à Bordeaux de Tain l’Hermitage, cet ajout de syrah était considéré à l’époque comme un adjuvant aussi utile que valorisant et la pratique a été remise au goût du jour récemment par deux ou trois châteaux : Palmer et La Lagune dans le Médoc, mais aussi Michel Rolland et Michel Chapoutier pour leur cuvée M2 qui associe un vin de Pomerol avec un autre d’Hermitage. Il s’agit de cuvées très limitées (et fort chers). J’ai dégusté celui de Palmer et le résultat est magnifique. Il fait rappeler que l’assemblage Cabernet/Syrah est très pratiqué en Australie, par exemple, et a également fait la réussite des rouges du Domaine de Trévallon, ce qui explique au passage pourquoi ce grand vin ne fait pas partie de l’appellation Les Baux, qui a souhaité trop limiter la part de Cabernet Sauvignon dans les assemblages.

Tout vin français qui mêle des vins de différentes régions doit s’appeler Vin de France, mais peut maintenant porter un nom de cépage et/ou un millésime, ce qui aide grandement leur commercialisation. Depuis longtemps, François Lurton élabore sa cuvée Fumée Blanche à partir de lots de Sauvignon Blanc dont les provenances peuvent aller de Bordeaux au Val de Loire, en passant par le Sud-Ouest et le Languedoc. Il s’agit d’une belle réussite commerciale, surtout à l’export, car cette approche de l’assemblage permet d’équilibrer le goût du vin année après année. Dans le Sud-Ouest, Lionel Osmin, dont la société est basée à Pau, pratique, pour certains de ses vins de négoce, des assemblages de vins de différentes zones du grand bassin Sud-Ouest. J’ai dégusté certaines de ces cuvées qui sont très réussies.

Comme cité dans un récent article dans le magazine Terre de Vins, des caves coopératives s’y sont mis aussi : par exemple avec l’association entre Vinovalie, groupement de caves du Sud-Ouest, et la Cave de Baixas (Dom Brial) dans le Roussillon. Ils ont produit les cuvées « Terre Métissée » et « Sang Mêlé », en assemblant des vins faits avec Négrette, Malbec et Braucol pour le Sud-Ouest avec Grenache, Mourvèdre, Carignan et Syrah, pour la partie du sud. Pas encore dégusté dans ce cas, mais cela a l’air intéressant et vendu à des prix modestes, autour de 6,50 euros.

Récemment j’ai pu déguster un autre résultat d’un assemblage créatif, cette fois-ci issu d’une initiative privée. Maxime Double travaille sur deux fronts : d’abord le domaine familial, le Château de Beaupré à Saint-Cannat, près d’Aix; mais il a aussi lancé des vins de négoce, issus de différentes régions, pour des marchés à l’export. C’est cette expérience, qui l’a amené à déguster pas mal de vins de partout, qui lui a donné l’idée de bâtir des assemblages originaux en associant les qualités de cépages et de régions parfois très éloignées, en se disant qu’il y avait là moyen de combiner des caractères complémentaires dans un mariage heureux (comme parfois dans un mariage d’humains d’ailleurs !). Après une très belle cuvée de rouge appelée l’Eclectique, millésime 2009, fait avec du Pauillac, du Châteuneuf-du-Pape et du Côteaux d’Aix, et vendu autour de 40 euros (le coût des ingrédients joue évidemment un rôle), il a récemment élargi sa gamme avec des vins plus accessibles, autour de 10 euros. J’ai beaucoup aimé un étonnant French Colombard, qui associe à une grande majorité de Colombard de Gascogne un peu de Muscat du Sud-Est. Il produit aussi un French Rosé, qui assemble du Merlot du Gers avec de la Syrah du Minervois, et un French Malbec, avec du Malbec du Sud-Ouest et de la Syrah du Languedoc. Ces vins sont en vente dans l’excellente chaîne de magasins, Le Repaire de Bacchus.

Le dernier exemple pour cet article vient de La Winerie Parisienne. Cette jeune entreprise, fondé en 2015, vise a recréer une production de vins de qualité en région parisienne. Pour cela les fondateurs Adrien et Julien, et leur associé œnologue, un autre Julien, s’appuient sur une vision toute actuelle, largement stimulée par une approche au vin précise mais décomplexée telle qu’on peut trouver plus souvent dans le Nouveau Monde qu’en Europe. Ils ont plantés des vignes près de Versailles sur un domaine de 26 hectares, et s’apprêtent à en planter d’autres, mais la production actuelle s’appuie sur des assemblages issus de vins qu’ils élaborent dans leur chai à Montreuil (93) avec des raisins qui proviennent de partenaires dans une demi-douzaine de régions viticoles françaises (Provence, Languedoc, Roussillon, Sud-Ouest, Bordeaux, Loire et Beaujolais). Ces fournisseurs sont sélectionnés pour la qualité de leur travail dans les vignes et le potentiel de leurs raisins qui doivent être cueillis à la main afin de pouvoir transporter, la nuit et en camion thermo-régulé, des grappes entières vers leur chai en région parisienne. La vinification alterne le classique avec l’expérimentale (un vin blanc issu de macération, et une partie des rouges vinifiée en barriques utilisant une vinification dite « intégrale »). J’ai dégusté leur gamme de vins qui fait preuve d’un bel esprit de créativité, mais aussi d’une bonne maîtrise technique. Deux vins m’ont particulièrement séduit : la cuvée nommée XP03 (ils donnent les noms de code à certains vins qui seront, ou non, reproduit à l’avenir en fonction de la matière première et de leurs choix), qui assemble une petite part de grenache du Roussillon avec une grande majorité de gamay du Beaujolais ; mais aussi une autre cuvée de rouge qui n’a pas encore de nom, issu du millésime 2016 et qui a fait l’objet d’un travail soigné sur l’élevage. Ce vin assemble du grenache du Roussillon, du Merlot de la rive droite bordelaise, du Tannat du Brulhois (Sud-Ouest) et de la Syrah du Rhône Sud. Je l’ai trouvé aussi complexe que fin, très long et aux saveurs originales. Une partie de leur gamme est également vendu par la chaîne de cavistes le Repaire de Bacchus qui continue à m’impressionner par la qualité de leur sélection.

Je suis convaincu que nous n’avons pas vu la fin de ces expériences aussi intéressantes qu’enrichissantes et dont je n’ai évoqué que quelques-unes. Je considère que la seule vérité du vin est le plaisir du buveur, et tout ce qui l’augmente apporte quelque chose. On parle beaucoup de terroir dans le monde du vin, mais peut-être pas assez de créativité. L’assemblage est un outil qui peut ouvrir le champ de la créativité et sortir les gens des habitudes et des idées reçues.

David Cobbold

 

A week ago (for the English version) and two weeks ago (for the French one) I wrote about the essential part played by blending in wine making. Almost all examples of blending, at least in European countries, are the results of blending wines from a single region or appellation, either by one estate or, on a larger scale, by wine companies or cooperative cellars. But it is entirely possible, provided that the appropriate labeling laws are respected, to blend on a broader scale, and, I would say, with an eye to a greater level of creativity. Before controlled appellations emerged during the 20th century, such practices were in fact more common than there are today in France, but we are beginning to see growing numbers of very interesting multi-regional blends in this country. In New World countries, especially Australia, such practices are long-established and involve also some very expensive wines, such as almost all of the Penfolds range, including Grange.

To remind one of a historical perspective on such practices in France alone, one only has to look at the 19th century habit in Bordeaux of boosting the ripeness and intensity of red wines in poor vintages by blending in a dose of Syrah from the Rhône valley. This was probably introduced by the Calvet family who hailed from Tain l’Hermitage, and it was considered to provide a considerable commercial advantage to the wines involved. This cross-regional blending tradition has recently been revived by a couple of Bordeaux chateaux and producers, such as Palmer, La Lagune and Michel Rolland who, in association with Michel Chapoutier has blended some Hermitage with wine from Pomerol. The only one of these that I have tried is Palmer’s « Grand Vin du XIXème siècle », which is magnificent and quite expensive. One should remember that Shiraz/Cabernet is the most frequent red wine blending pattern used in Australia, and also that Domaine de Trevallon, a great wine from the Les Baux region in Provence is a roughly 50/50 Cabernet/Syrah bland, which is why it was stupidly excluded from that Les Baux appellation, despite its being easily the best wine from there. The stupidity of being tradition-bound never ends!

Any French wine that is the result of a blend between wines from two or more differente regions must be labelled as « Vin de France », but it can now also bear a vintage designation, as well as naming its grape variety or varieties, which is a great help on the business side. For a number of years François Lurton has produced his Fumée Blanche brand by blending Sauvignon Blanc wines from various parts of France that include Bordeaux, the wider South-West, the Languedoc and the Loire. And it has been very successful on many export markets as such an approach to blending enables him and his team to maximize quality for price year after year. Also based in the South-West, but in the Pyrenees near Pau, Lionel Osmin has produced a range of wines, some of which are blends from all over South-Western France. I have tasted most of these and they are often excellent.

A recent article in the magazine Terre de Vins spoke about several inter-regional blends, some of which involve cooperative wineries. For example, the Vinovalie group of cooperative wineries from Sout-West France have teamed up with the Cave de Baixas in the Roussillon to produce cuvées that bear the names « Terre Metissée » and « Sang Mêlé », through the blending of wines from Négrette, Malbec and Braucol on the one hand, and Grenache, Mourvèdre, Carignan and Syrah on the other. I have not yet tasted these wines but they are very accessibly priced to the consumer in France at 6,50 euros.

I did recently taste some of the wines of another creative blending enterprise, this time  a private initiative. Maxime Double works on two fronts : the family estate near Aix-en-Provence which is called Château de Beaupré, but also a range of wines from different parts of France, that he has developed essentially for export markets. This has led him to taste many different wines and to imagine the production of inter-regional blends that associate the qualities of different climates and grapes : a route to the complementarity of quite different characters, as can happen in human marriages. After his first attempt, and excellent red wine blend called l’Eclectique from the 2009 vintage and which combines wines from Pauillac (Bordeaux), Châteauneuf-du-Pape (Rhône), and Aix-en-Provence and which sells for 40 euros (the origins tend to affect the prices, naturally), he has recently launched a more accessible range selfirst ling for just under 10 euros. I tasted a very interesting white named French Colombard and which blends Colombard fro Gascony with a touch of Muscat from Provence. There is also a rosé (French Rosé), which is a blend of Merlot from the Gers with Syrah from the Languedoc, and a red French Malbec that includes some Syrah from the Languedoc. These wines are currently on sale in the excellent Repaire de Bacchus chain of shops in and around Paris.

The last example for this article comes from an interesting outfit called La Winerie Parisienne. This young company was founded in the Paris area by three young enthusiasts who are also wine professionals with wide experiences around the world; Their ambition is to produce quality wines in the Paris area. They have recently planted vines near Versailles and are about to plant some more, but their production to date comes from grapes bought in different regions in France, trucked up to Paris by night in temperature-controlled trucks, and then made and bottled in their winery in Montreuil on the eastern side of the city. Their approach is precise yet free of any preconceptions, in which it is close to that which prevails in many parts of the so-celled New World. The producers are selected on the basis of the quality of their vineyard work and the regions are quite diverse: Provence, Rhône, Roussillon, South-West, Bordeaux, Loire and Beaujolais. Wine-making can be classic or more creative, according to their inclination and the raw material. They are clearly on a learning curve and some of the wines are more interesting than others, but I especially liked a lightish red wine soon to be released called XP03, which is a blend from a majority of Gamay from the Beaujolais region with some Grenache from Southern Rhône. I also really liked a wine that does not yet have a name, from the 2016 vintage and which has been matured for quite a while in barrels. This incorporates Grenache from the Roussillon, Merlot from Bordeaux’s right bank, Tannat from the Brulhois (Gascony) and Syrah from the Rhône. I found this fine and complex, with excellent length and a really interesting palette of flavours. Some of their wines are currently on sale in the aforementioned Repaire de Bacchus shops and they have also started exporting.

I al convinced that we have not seen the last of these experimental blends that are more than just curiosities to my mind. They enhance knowledge and interest in the wine-making process, are, in a sense, anti-elitist as they open up a whole range of possibilities rather than closing the game into tried and « traditional » practices. In my opinion, the only thing that finally counts in wine is the pleasure of the drinker and whatever enhances that is a good thing. People go on and on about terroir in the small and sometimes incestuous world of wine, but maybe they neglect the role of creativity. These inter-regional blends certainly open up a range of interesting options and move us thankfully outside of our habits and preconceived ideas.

David Cobbold

 

 

 

 

 

 

11 réflexions sur “L’assemblage 2/2 : être créatif. Blending 2/2, being creative

  1. Lafage commercialise une cuvée dénommée Grenache au cube qui assemble un Grenache du Roussillon, un Grenache du Rhône et un Grenache d’Aragon. Cuvée très réussie.
    En Italie, Berselli & Olivieri assemble des Merlot de Lombardie, des Pouilles et du Piémont.
    Toujours en Italie, autre concept car multi-cépages, Fantini/Farnese produit Cinque Autoctoni, un assemblage de 5 cépages locaux du Sud de l’Italie, récoltés dans les Pouilles et les Abruzzes. Un blend qui ne pourrait exister dans une seule appellation.

    A propos de Grange, juste une précision, South Australia n’est pas une appellation; elle correspond à l’Etat du même nom, qui est grand comme deux fois la France.
    Notons aussi que selon la loi australienne, on peut ajouter 15% de vin d’une autre zone à un vin d’Indication Géographique comme Barossa ou Fleurieu.
    Je crois même que ces 15% peuvent venir de Nouvelle-Zélande (à vérifier).
    A ce propos, dans l’autre sens, des marques néo-zélandaises comme Montana (Pernod-Ricard) ont récemment changé la provenance de certaines cuvées, remplaçant leur vin NZ par du vin australien moins cher. Un peu comme Cambras a changé son approvisionnement du pays d’Oc au profit de l’Espagne. Mais c’est un autre débat:, celui du contenu d’une marque, de sa promesse, de l’authenticité du produit.

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  2. David, nous sommes tous deux défenseurs de la capsule à vis, ou en tout cas d’un bouchage plus fiable que le liège naturel. En montrant ton Grange (un vin que j’apprécie beaucoup, en tout cas les 4 ou 5 fois que j’en ai goûté, malgré 3-4 gr de sucre résiduel dont on pourrait se passer), tu aurais pu choisir une bouteille avec screwcap. Penfold’s donne le choix à ses clients.
    Pour Trévallon, tu oublies l’apport … espagnol. En visite chez les Dürrbach (fin ’80ies), j’ai pu observer Telmo Rodriguez (< Remelluri) , en stage chez eux, piger une cuve à bras le corps. Le corps en question était nu comme un ver, pour le plus grand plaisir des spectatrices. Le jeune homme (à l'époque) était effectivement svelte et … bien musclé. C'est effectivement l'observateur médical qui parle ici. Je peux attester que le vigneron nourrit bien son personnel: il n'y avait pas de signe de carence vitaminique. On dit que la sudation du pigeur participe du bouquet du vin. Encore une autre forme d'assemblage.

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  3. georgestruc

    Que dire, que penser, de ces initiatives qui effectivement possèdent, dans quelques rares cas, des bases historiques (Bordeaux hermitagés, alias Hermitages burdigalés – la deuxième formule sonne assez mal et les esprits pervers peuvent y trouver des connotations inappropriées) ?

    Dans votre chronique, je suis frappé de lire que les maisons qui font ces expériences visent à fournir le créneau de leur négoce, ce qui revient à réaliser un opération de pur marketing ; des vins qui brillent par leur côté homogène d’une année sur l’autre et qui alimentent éventuellement les conversations ; dans l’autre cas, on élabore un vin de « bobos », à un prix très élevé. C’est amusant, l’entreprise des garçons qui font venir par camions réfrigérés des vendanges provenant de fort loin. Mais quel intérêt de faire ainsi ?? Offrir un produit nouveau ? Certes, il sera nouveau, il va faire du « buzz », comme on dit, et c’est tout. Les écolos diraient que l’empreinte carbone causée par le voyage des raisins représente une hérésie et ils n’auraient pas tout à fait tort.

    L’objectif de Maxime Double, écrivez-vous, est de fournir des vins à l’export. Pourquoi diable un Châteauneuf-du-Pape ne se satisferait-il pas d’être ce qu’il est, seul ? Qu’apporte-t-il dans l’assemblage : un réel plus ou la simple compensation de la faiblesse des autres ? Un Châteauneuf-du-Pape, qui est déjà, dans la plupart des cas, un vin d’assemblage de cépages (Yes, we blend) serait moins attractif que son association avec d’autres vins ? De qui se moque-t-on ?

    Quelle émotion ces vins procurent-ils ? Le seul ressenti gustatif n’est en rien suffisant. Il nous faut des lieux, des paysages, des hommes, j’ose même évoquer des terroirs, démarche toujours risquée à la suite d’un billet signé David….

    Innover de la sorte n’est en rien rédhibitoire ; libres sont ceux qui adoptent cette démarche. Mais le présenter comme une formule créative est presque un abus ; tout le monde peut s’amuser à mélanger ce qu’il veut et où il le veut, sans être pour autant créatif, au sens le plus noble de ce terme. Dire qu’il s’agit d’une proposition capable de nous extraire du carcan des habitudes et des idées reçues dans lesquelles nous serions enfermés correspond à une utopie.

    Désolé, il pleut encore et encore sur nos vignes des Côtes-du-Rhône et cela me rend assez désagréable, voire inobjectif. On envisage de compenser une récolte frappée de dilution par l’apport de vins provenant de lieux situés très au Sud de l’Europe…

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  4. Le côté « vin qui voyage amasse de la mousse » et de l’empreinte carbone m’avait frappé aussi, mais je n’ai pas voulu faire trop long.
    En fait, deux visions s’opposent: Truc le rêveur (un peu) pétri de tradition monastique et David le marketeer (pas musketeer), alimenté au lait de Weber. L’un veut un produit « culturel » quitte à en accepter les défauts; l’autre veut un consumer good, mais qui soit BON. L’amusant, dans tout cela, c’est que David est un esthète avant tout, formé à l’esthétique, qui s’est dévoyé et fourvoyé dans le commerce (avec succès). Et Truc – que je ne connais pas personnellement – a été formé à la science (ou presque,hihihi) et il s’est égaré dans le terroir, le pittoresque, le local, le bouseux. C’est aussi ça, le vin.

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  5. Tout ce que moi je demande, c’est que les choses soient claires. Du moment que les vins d’appellation proviennent bien de leur appellation, je n’ai rien contre d’autres façons de faire du vin, en assemblant des origines. C’est au consommateur de juger, en connaissance de cause, ce qui suppose une information fiable (ce n’est malheureusement pas le cas partout).
    Je rappelle quand même que le système des AOC, avec tous ses défauts, a tout de même permis d’éviter de pérenniser des choses aussi incongrues que le Tokay du Gard ou le Champagne de Saint-Péray…
    Le comble de la mauvaise foi, c’était quand les commentateurs français du 19ème siècle déclaraient doctement que leur Tokay était le seul, le vrai…

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    1. La seule chose que l’appellation devrait garantir, Hervé, je te suis, c’est l’origine. Une autre manière de la connaître … c’est de savoir où sont situées les vignes. Ainsi, je connais assez bien un « Vin de France » dont toutes les vignes se trouvent sur Estagel ou Saint-Paul-de-Fenouillet … Son vigneron dit que ce vin ressemble pourtant à du Châteauneuf-du-Pape, mais en plus fin. David évoque le « coût des ingrédients » (quoi d’autre que du vin?) et, ici aussi, la différence est grande. C’est à n’y rien comprendre.

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  6. Oui Hervé mais qu’a fait l’INAO pour empêcher les Alsaciens d’abuser du terme Tokay (pourtant une appellation géographique légitime et bien plus ancienne que les françaises !)) pendant des années. Il a fallu que l’Europe intervienne. Et ce sont les mêmes qui ont obligé le pauvre Denois d’arracher ses vignes de Riesling et de Gewurztraminer au-dessus de Limoux, sur l’insistance des mêmes Alsaciens, alors qu’ils devaient savoir parfaitement qu’on ne peut pas « protéger » un cépage. J’ai peu de sympathie pour ces gens-là vu leurs incohérences.

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