Bulles de Loire (3): Chenin faisant

J’ai deux bonnes raisons de me rappeler – en bien –  de la dégustation des Crémants de Loire et des Saumur organisée pour nous lors du Salon d’Angers. Merci Interloire!

Jim

L’ami Jim nous accueille chez Interloire, sur le lieu de la dégustation.

Primo, bon nombre de vins m’ont vraiment plu. Ce qui est assez rare chez moi, en matière de bulles (un bémol pour les rosés, mais ils n’étaient que deux; un trop dosé, l’autre trop soufré).

Secundo, je ne suis pas mécontent de constater qu’il peut y avoir une vraie spécificité des bulles de Loire. Je n’en étais pas forcément convaincu jusque là.

C’est surtout frappant dans les cuvées à fort pourcentage de Chenin, qui présentent une aromatique vraiment différente, riche, presqu’enivrante.

D’autres produits ont préféré le Chardonnay et le Pinot. Pourquoi pas, puisque le décret du Crémant de Loire l’autorise (ainsi que le recours aux deux Cabernets, au Pineau d’Aunis, à l’Arbois et au Grolleau). Mais je leur trouve généralement moins de caractère – ce pourraient être des Crémants de Bourgogne ou de Limoux, voire des Champagne, pour certains. Tant qu’à buller ligérien, je préfère encore que ça se sente…

Tandis que ceux qui misent sur le Chenin ont la plupart du temps ce petit goût de miel et de coing qui m’emmène sur les berges douces du Layon – tout en restant bien secs. Voire une pointe d’amertume – celle de la rhubarbe, notamment.

Voila pour l’impression générale, voici à présent mes favoris.

On notera qu’il s’agit aussi bien de négociants que de propriétaires – dont certains proposent également d’excellents vins tranquilles.

Pour les Saumurs:

De Neuville Cuvée Louis François **

Ackerman Cuvée Jean Baptiste Millésime 2010 ***

Château de Montguéret tête de cuvée 2013 brut ***

Louis de Grenelle Méthode Traditionnelle Brut ***

Bouvet Ladubay Cuvée Saphir Vintage 2012 **

IMG_5472Un de mes coups de coeur en Saumur

Pour les Crémants:

Domaine des Sanzay « Brut 400 » ***

Château de Passavant Cuvée Ancestrale 2011**

Domaine des Varinelles ***

Langlois Château Langlois Brut ***

Paul Buisse Brut

Domaine Cady ***

Château Pierre Bise ***

Château de Bellevue*

Pierre Chauvin

Domaine Dutertre

Domaine de la Bergerie **

Domaine de Bois Mozé Blanc Secret Brut & Nature **

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Un de mes coups de coeur en Crémant de Loire

 

Sur un total de 55 vins dégustés (dont 12 Saumurs), je trouve que c’est plus qu’honorable.

Mes 3 autres collègues de 5 ont à peu près le même avis (même si leurs préférés ne sont pas tous forcément les mêmes). Ce qui m’incite à croire an potentiel de croissance des bulles de Loire, aussi bien en France qu’à l’exportation.

L’enjeu: plus de choix pour plus de visibilité

Je n’ai pas pu ne pas penser à l’image renvoyée, ces dernières années, par les rayons bulles de la grande distribution belge, littéralement envahis par les marques de Prosecco ou de Cavas, tandis que l’offre de ligérienne se réduit le plus souvent à une seule référence – selon les accords de référencement, c’est soit Moncontour, soit de Chanceny (Cave de Saumur), soit Ackerman… Il faut les chercher! Un plus grand choix permettrait pourtant non seulement de donner plus de visibilité à la Loire qui bulle, mais aussi d’établir une gradation qui, actuellement n’existe pas ou plus – tous les produits proposés sont aux alentours de 8 euros, sauf promo. Et on ne trouve guère de grande cuvée. Faut-il parler de présence symbolique?

Sans doute les groupes qui les produisent n’ont pas la force de frappe d’un Martini ou d’un Codorniu, mais au plan du goût, leurs produits, même d’entrée de gamme, sont irréprochables (on ne peut pas en dire autant de tous les Proseccos ni de tous les Cavas, hélas). De plus, le nom de Loire reste valorisant. Il est lié non seulement au vin, mais au tourisme et à la culture. En outre, les bulles de Loire n’ont jamais été soumises à un discount aussi forcené que le Cava.

De là à ce que les acheteurs belges reviennent traîner leurs guêtres à Saumur…

Mais il n’y a pas que la Belgique. Et  il n’y a pas que la Grande Distribution.

Alors bon vent aux bulles de Loire!

Hervé Lalau

7 réflexions sur “Bulles de Loire (3): Chenin faisant

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  2. Luc Charlier

    Par amitié (!), je vais poster un commentaire aujourd’hui aussi. Lundi, suite à mon intervention, vous avez eu 22 réactions! Hier, où je me suis tu: schnoll! Et qu’est-ce qu’on dit ?

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  3. Thomas ho@hotmail.com

    soutien au GJE????
    questions au journaliste Lalau
    alors pourquoi le caviste du Leclerc où le Reignac était censé avoir été acheté pour la grandissime dégustation à l’aveugle déclarait -il au téléphone (en finissant pas s’énerver compte tenu du nombre d’appels d’éventuels acquéreurs) que ce vin n’était plus disponible depuis deux ans (le tarif figurant sur la facture présentée par le GJE étant celui de Reignac alors disponible au dit Leclerc à savoir 2005); pourquoi lorsque l’on appelait dans la foulée le chateau Reignac et que l’on signalait ce fait à l’interlocutrice (très tonique) au bout du fil on s’entendait gratifié d’un très sec « je le sais , c’est moi qui ai préparé les caisses (de reignac) »

    vous faites un sacré « journaliste » monsieur Lalau! pas curieux à l’évidence!

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    1. Luc Charlier

      On me reproche parfois des commentaires « hors sujet ». Je ne vois pas le rapport entre le billet de « Thomas » (Thomas qui, d’ailleurs?), que je ne comprends nullement, et les bulles de Loire. Par contre, je lui conseille de se faire volailler: il paraît exceptionnellement doué pour épancher son fiel. Dans ce métier, on lui apprendrait à étriper les bêtes sans endommager leur vésicule biliiaire.
      Et j’ai une question pour mon AMI Lalau: j’ai appelé le Château DUCON en disant que j’étais Thomas. On m’a répondu:  » Alors nous sommes deux ». Est-ce que tu vois le rapport, Hérvé ?

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    2. Je ne vois ce commentaire qu’aujourd’hui et bien qu’il me semble un peu hors sujet, je me permet d’ajouter ce texte publié sur mon blog personnel à l’époque

      A propos du Grand Jury Européen, de la critique, de la théorie du complot, de l’anonymat…

      Le Président du Grand Jury Européen, François Mauss, a posté sur son blog un article traitant de sa méthodologie et de son évolution. C’est ICI.
      Les commentaires, nombreux, ont vite tourné à l’aigre. Je n’ai pas pu m’empêcher de poster le mien, que je me permets de reproduire sur ce blog.
      Je trouve assez effarante la polémique sur l’indépendance du GJE. Pourquoi tant de suspicion? On ne demande pas autant de garanties aux magazines recevant de la publicité, ni aux concours qui ne publient jamais aucune note et ne sélectionnent jamais de vin à l’entrée, ni aux guides qui utilisent des courtiers, négociants et producteurs! Et que faut-il penser des comptes rendus des Primeurs, dégustations-abattages de vins non finis et préparés pour l’occasion?
      Je précise que je n’ai aucun lien avec le GJE. Et que je ne suis pas un inconditionnel des grands crus.
      D’ailleurs, mon souhait serait qu’il ouvre ses dégustations à des vins moins cotés – tiens, vu la polémique sur le dossier Roussillon de Decanter, j’aimerais bien que le GJE s’intéresse aux rouges de cette belle région.
      J’ajoute que je suis gavé de l’esprit négatif qui règne aujourd’hui dans bien des domaines; rien de ce qui préexiste, rien de ce qui se crée, rien de ce qui se transforme ne trouve grâce aux yeux de certains de nos contemporains.
      Vous êtes Charlie? Vous faites partie du complot. Vous n’êtes pas Charlie? Vous faites partie de l’autre complot. Vous primez un vin? C’est que vous aviez un intérêt caché, des accointances suspectes; vous critiquez un vin nature – vous n’êtes qu’un incompétent – pire, un vendu à la solde du grand capital. Vous ne le critiquez pas? Vous avez succombé à une mode.
      Bien sûr que tout est critiquable, que tout doit pouvoir être examiné. A condition bien sûr qu’il y ait matière à questionnement. Mais pourquoi toujours voir le mal partout? Pourquoi toujours chercher un agenda caché dans les choix les plus simples?
      Qu’est-ce qui a fait, par exemple, que je vous parlais hier d’un Rivesaltes des Vignerons de l’Agly, plutôt qu’un autre vin? Rien d’autre que de l’avoir vu dans les rayonnages d’un magasin, et d’avoir été attiré par le nom de François Arago. De l’avoir acheté, par curiosité.
      Dans la même semaine, j’ai reçu plusieurs échantillons de vins que je n’ai pas commentés, parce que je ne leur ai pas trouvé un intérêt suffisant pour vous en parler. Ca aurait pourtant été plus facile, et ça ne m’aurait rien coûté.
      Je dis ceci pour ceux qui pensent que des considérations économiques dictent toutes nos dégustations, et nos coups de coeur. Et bien non!
      Notez que s’en défendre, c’est aussi prêter le flanc à la critique: « vous voyez bien qu’il a quelque chose à se reprocher »… C’est aussi imparable qu’un réquisitoire du temps de la justice soviétique. Ou qu’un prêche, au choix.
      Ma conclusion provisoire, si vous le voulez bien, sera la suivante: croyez ce que vous voulez. Je peux me tromper, mal écrire, faire des erreurs de jugement, mais ce sera toujours de bonne foi. Et puis, il y a bien d’autres blogs à visiter.
      D’un autre côté, sur celui-ci, contrairement au GJE, je n’accepte plus les commentaires anonymes depuis longtemps.
      C’est une question de dignité. Je m’expose, je signe chaque billet, j’attends la même honnêteté de ceux qui me critiquent.

      Aussi, M. Thomas (sans autre nom), j’ai le regret de vous supprimer de la liste de nos commentateurs.

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  4. Ping : Chenin de traverses | Les 5 du Vin

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