Côte Rôtie, Domaine du Coulet (pas présent à cette dégustation). Photo domaine et La Note Rouge
Il ne m’arrive pas souvent de déguster une série complète de vins issus de deux appellations aussi discrètes. Cela s’est passé très récemment dans une seule séance et à Paris. J’ai aussi eu cette chance de les déguster dans des conditions presque idéales car j’étais le seul dégustateur présent au moment où je suis arrivé dans la boutique des très chics et chères cuisinières Cornue, dans le très chic et cher 7ème arrondissement. Il faut dire que j’avais du me taper une dégustation de la sélection « Foires aux Vins » d’une enseigne de GD avant, et même si cette sélection contenait quelques (trop rares) bons vins, là, j’allais changer sérieusement de braquet !
Vignes à Condrieu vues du Rhône (photo Jack van Ommen)
Le menu contenait 16 vins de l’appellation Condrieu dans le millésime 2013, et 26 vins de l’appellation Côte Rôtie, très majoritairement des 2012, mais avec quelques vins de 2013, 2011 ou 2010. Faut-il présenter ces appellations? Bien sûr que si, car je doute que tous nos lecteurs les connaissent bien. Ces deux zones contiguës se trouvent juste au sud de Lyon, sur la rive droite du Rhône. Elles sont aussi d’une étonnante complémentarité, l’une ne produisant que du vin rouge, et l’autre que du blanc. Leur discrétion vient essentiellement de leur petite taille, elle même dictée par une topographie aussi étroite qu’exigeante : Côte Rôtie occupe 300 hectares de vignes et Condrieu 180. Associé à cette rareté, leur niveau de prix élevé reflète autant la qualité reconnue des vins que leur faible production. Les prix public (en France) des Condrieu que j’ai dégustés varie entre 28 euros et 80 euros la bouteille, tandis que la fourchette pour les Côte-Rôtie présents est quasiment identique (de 30 à 80). Comme en Bourgogne, les vins peuvent se scinder entre les cuvées de type « village », issus généralement d’assemblages entre diverses parcelles dans l’appellation, et des cuvées mono-parcellaires ou sectorielles, souvent plus chères.
L’encépagement est simple: Syrah pour les Côte-Rôtie et Viognier pour les Condrieu – bien qu’une des particularités de l’appellation Côte Rôtie, partagée avec quelques autres appellations de rouge de la région, est d’autoriser une part de raisins blancs dans le vin. Cette proportion peut atteindre 20% ici, mais la plupart des vins dégustés ce jour étaient des syrahs à 100% et, parmi les 5 cuvées contenant un peu de viognier, aucun ne dépassait 10% de ce cépage si tendre et parfumé.
La syrah a certainement ses origines dans cette région, issu qu’il est d’une mère savoyarde et iséroise (la mondeuse banche) et d’un père ardèchois (la dureza). Le viognier fait partie de la même famille que la syrah (serine) et serait soit son demi-frère ou soeur, soit un des ses grand-parents, car tous les détails de la famille restent à découvrir, même si on les sait liés par la mondeuse blanche.
Cette dégustation a aussi voulu ordonner les vins selon leur localité précise dans l’appellation, dont l’identité à été déterminée par une sorte d’analyse de la nature des sols. Là nous entrons dans ce qui est pour moi une zone d’ombre et qui me semble obéir davantage à une doxa de la communication actuelle autour du vin qu’à une réalité pertinente pour le dégustateur. L’approche de chaque producteur, aussi bien à la viticulture qu’en vinification et élevage, me semble expliquer davantage les différences de goût entre les vins que les influences différentes entre sols contenant « migmantitte sombre« , « granite à muscovite » ou « granite à biotite« , pour ce qui concerne Condrieu et selon les termes du carnet qui m’a été remis. Je veux bien étudier cette question sérieusement le jour où un producteur, ayant des parcelles sur les trois zones, me présente des vins issus de ces trois zones et dont tout le processus d’élaboration, y compris l’âge des vignes et la nature de la matière végétale (clone, porte-greffe et tout), serait identique. On tiendra aussi compte de différences d’altitude, d’exposition et de drainage, facteurs qui sont, à mon avis, bien plus importants que la nature précise de différentes sortes de granites.
Mais passons à l’essentiel qui est la très grande qualité de l’ensemble des ces vins, à quelques exceptions près (il en fallait bien pour montrer que tout n’est jamais parfait dans ce monde). Je vais parler d’abord des vins que j’ai préférés, et ils sont nombreux, puis faire quelques remarques plus critiques sur quelques rares cuvées qui me semblaient d’un niveaux inférieur, et sur une qui a des soucis d’ordre technique. Un mot d’abord sur les conditions de ma dégustation. Les vins étaient servis à découverts. Les condrieu étaient un peu chauds, ce qui permis de voir lesquels ne dépendaient pas uniquement de la température de service pour la sensation de fraîcheur qui doit exister dans le vin pour son équilibre. Pas de problème avec les vins rouges en revanche. Je ne vous embêterai pas avec les notes sur 20 que j’ai attribués à ces vins. Je trouve ce système utile pour se souvenir de mes appréciations relatives mais je sais aussi ses limites. Mais je vous indique que, pour les vins que j’ai aimés, mes notes allaient de 15/20 à 18/20.
Vins blancs
1). Les Condrieu d’assemblage préférés
Domaine Christophe Pichon, Condrieu 2013
prix 30 euros
Riche, avec une belle qualité de fruit et une très belle texture soyeuse. Un vin parfumé et plein, sans excès d’alcool.
Guigal, Condrieu 2013
prix 36 euros
Un beau vin avec une jolie acidité qui lui donne l’équilibre naturel essentiel. De loin le plus grand producteur de l’appellation, avec 120,000 bouteilles ce qui, à mes yeux, est une sacré performance à ce niveau de qualité.
Les Vins de Vienne, Condrieu La Chambée 2013
prix 35 euros
Un vin fin et précis, avec beaucoup de fraîcheur.
2). Les Condrieu parcellaires préférés
Domaine Faury, Condrieu La Berne 2013
prix 40 euros
Très parfumé et fine de texture avec une structure souple. L’acidité et un peu faible à mon goût.
Domaine du Chêne, Condrieu Volan 2013
prix 33 euros
Vif et alerte, un vin délicat qui a beaucoup de finesse
Domaine François Villard, Condrieu Le Grand Vallon 2013
prix 35,50 euros
Parfumé, frais et long, avec une superbe texture. Un de mes vins préférés et qui démontre que le viognier, ici et entre de bonne mains, peut être tout le contraire de ces soupes lourdes qu’on peut trouver trop souvent ailleurs.
Cave Yves Cuilleron, Condrieu La Petite Côte 2013
prix 28,50 euros
Aussi un de mes préférés. Très vif et avec un toucher toute en finesse, c’est un très joli vin.
Montez, Domaine du Monteillet, Condrieu Chanson 2013
prix NC (vin pas encore en bouteille)
Fin et bien aromatique, il a aussi une belle acidité pour ce type de vin.
Domaine Christophe Blanc, Condrieu Les Vallins 2013
prix 28 euros
Un vin concentré mais très fin qui donne une sensation dynamique très intéressante par son acidité intégré. Un des meilleurs de la série, et un des moins chers aussi !
Domaine Christophe Pichon, Condrieu Caresse 2013
prix 50 euros
Un beau vin qui semble assez intense, encore un peu serré et qui sera sans doute plus expressif dans une paire d’années.
Domaine Guigal, Condrieu la Doriane 2013
prix 63 euros
Ce vin est un assemblage de plusieurs parcelles. C’est assez dense et j’ai noté une présence d’alcool dans l’équilibre finale, ainsi qu’une note d’amertume. Aura probablement besoin d’un peu de temps aussi, mais j’avoue que j’attendais ce vin à un niveau supérieur, même s’il est bon.
Domaine Vernay, Condrieu Côte de Vernon 2013
prix 80 euros
Pour moi le meilleur vin de la série, mais c’est aussi, et de loin, le plus cher. Tout cela n’a rien d’inéluctable, mais cela arrive. Intense et avec beaucoup de fraîcheur et une très grande complexité dans les saveurs. C’est aussi long que fin. Un grand vin !
3). Les Condrieu que j’ai moins aimés
Domaine Louis Chèze, Condrieu Brèze 2013
prix 31 euros
J’ai trouvé que ce vin avait une texture plus ferme que d’autres et donnait une sensation un peu trop chaleureuse en finale
Domaine Mouton, Condrieu Côte Châtillon 2013
prix 30 euros
Rond et facile mais assez plat
Domaine Perret, Condrieu Clos Chanson 2013
prix 40 euros
M’a semblé assez simple et manquant de finesse. Il a cette finale d’amertume qu’on peut trouver dans ce cépage et qui fait le bonheur des asperges.
Vins rouges
1). Les Côte Rôtie d’assemblage préférés
Domaine Jasmin, Côte-Rôtie 2012
95% syrah, 5% viognier
prix 32 euros
Un très beau vin classique, d’une facture solide. Ce n’est peut-être pas le plus suave de la série mais c’est un des plus longs.
Guigal, Côte-Rôtie Brune et Blonde 2010
96% syrah, 4% viognier
prix 40 euros
Avec une production de 220,000 bouteilles par année, cette cuvée fait figure de géante dans l’appellation, ce qui ne l’empêche pas d’émerger parmi les très bonnes cuvées que j’ai dégusté. Sa petite part de viognier ainsi que son vieillissement supplémentaire (36 moins minimum en fûts dont 50% sont neufs) doivent en partie expliquer sa grande suavité. Mais ce vin est aussi dynamique, grâce à une belle vivacité et possède une bonne longueur.
2). Les Côte Rôtie parcellaires préférés
Cave Yves Cuilleron, Côte-Rôtie Coteau de Bassenon 2012
90% syrah, 10% viognier
prix : 38 euros
Une qualité de fruit splendide et un fond ayant beaucoup de complexité. Le bois de son élevage est parfaitement absorbé même si sa structure destine ce vin à une attente en cave de quelques années. Très bonne longueur.
Domaine Vernay, Côte-Rôtie Maison Rouge 2012
100% syrah
prix 78 euros
Je n’ai pas les moyens d’acheter des vins comme celui-ci, mais je dois dire que je le regrette ! C’est fin, complexe et plein de saveurs intéressantes. Aussi riche que bien équilibré.
Domaine Duclaux, Côte-Rôtie Maison Rouge 2012
100% syrah
prix 56 euros
Une expression très pure du cépage dans cette région, donnant un vin fin mais ayant beaucoup de précision et de relief. Il a un petit côté rustique qui peut plaire aussi. En tout cas un très beau vin.
Guigal, Côte-Rôtie Château d’Ampuis 2010
93% syrah, 7% viognier
prix 82 euros
Ce vin cher est assez somptueux, intense et complexe, avec pas mal d’extraction et une sacrée longueur en bouche. A attendre impérativement.
Domaine de Bonserine, Côte-Rôtie La Garde 2011
100% syrah
prix 60 euros
Un vin avec une bonne intensité dans ses saveurs, de belle facture mais encore austère par ses tannins et qu’il faudra attendre.
Domaine Lafoy, Côte-Rôtie Rozier 2012
100% syrah
prix 36 euros
Vin intense et assez vif.
Domaine Gerin, Côte-Rôtie La Viallière 2012
100% syrah
prix 50 euros
Les nez est un peu réduit et marqué par son élevage, mais en bouche on découvre une belle intensité et des notes boisées agréables. Encore un vin qu’il vaudrait mieux attendre au moins 5 ans pour le voir s’épanouir.
Domaine Clusel, Côte-Rôtie Les Grandes Places 2012
100% syrah
prix 80 euros
L’acidité m’a semblée plus importante dans ce vin que dans la plupart. C’est long et tannique, le tout dans un style austère mais avec une bonne dose de finesse. Pas le plus sexy, mais bien fait et nécessitant de la garde. Un peu cher cependant.
3). Les Côte-Rôtie que j’ai moins aimés
Domaine Bernard, Coteaux de Bassenon 2012
100% syrah
prix 32 euros
Le nez très fumé reste très marqué par son élevage et ce vin assèche un peu le palais en finale
Domaine Stephan, Côte-Rôtie Coteau de Tupin 2011
100% syrah
prix 70 euros
Pour moi, ce vin est indigne de l’appellation. En plus, c’est un des plus chers ! Au nez, j’ai soupçonné l’ usage de la macération carbonique, technique qui fait que tous les vins ont à peu près la même odeur. La fiche technique le confirme. Il a en plus une acidité volatile décapante. Maigre, acide et sans fruit. Est-ce un accident sur cette bouteille ? Je l’espère pour les clients qui l’ont acheté.
Domaine Barge, Côte-Rôtie Le Combard 2012
93% syrah, 7% viognier
prix 38 euros
Un style relativement austère et tannique qui donne un vin ingrat pour l’instant par rapport aux autres. Peut-être qu’après quelques années …..
Domaine Bonnefond, Côte Rozier 2013
100% syrah
prix 40 euros
Un peu rustique et avec des tannins asséchants.
Domaine Semaska, Château de Montlys 2012
100% syrah
prix 55 euros
Nez de bois fumé un peu exotique. J’ai aussi senti un peu de CO2. Ne semble pas très résolu comme vin.
Mauvaise photo (de moi) mais fine équipe qui est montée à Paris avec les vins des deux appellations. Les voici avec la série de condrieu posée sur un « piano » Cornue qui vaut le prix de trois Ducati Panigale R ! Je sais que je pendrai la plus légère des ces options si j’avais une telle somme.
Conclusions générales
1). Je ne connais pas la mode de sélection des 42 vins que j’ai dégustés (16 Condrieu et 26 Côte Rôtie), mais je pense que cet échantillonnage est assez représentatif des deux appellations.
2). Il est très rare pour moi de trouver un pourcentage de l’ordre de 80% de vins qui me semblent bons ou très bons, voire excellents, dans une telle série.
3). La fourchette de prix ne reflète pas systématiquement la qualité du vin. Comme toujours, d’autres facteurs comme la renommée du producteur et son réseau de distribution jouent un rôle non négligeable.
4). Les Condrieu sont des vins blancs à boire assez rapidement, et même si quelques cuvées pourront bénéficier de 2 ou 3 ans de garde supplémentaire, la plupart des vins ci-dessus sont déjà à boire.
5). Pour les Côte-Rôtie, c’est plus compliqué et mes notes ci-dessus tentent de refléter ces variations de style. On ne peut même pas déduire de la présence d’une part de viognier que le vin sera plus souple, nécessairement. Et même s’il s’agit de vins de garde, on peut prendre plaisir à en boire certains dès maintenant.
David Cobbold
Ping : Deux appellations d’exception dans une séance | Wine Planet
Ton impression des Côte Rôtie rejoint celle que nous avons eue, Marc et moi, lors d’une dégustation de 2011 et 2010, chez IVV. 27 vins de 26 producteurs différents, et un pourcentage jamais vu de très beaux vins (48% de vins sélectionnés par le jury). La preuve que cette appellation a du sens, une cohérence, un vrai collectif de vignerons de qualité, et pas seulement quelques individualités plus ou moins farouches – n’en déplaise au Rouge et le Blanc (voir ICI: https://les5duvin.wordpress.com/2014/12/31/pour-amateurs-pointus/)
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Le vin est une question de moment et certes une question de perception à un moment donné. J’ai beaucoup aimé la cuvée Chanson d’André Perret quand je l’ai dégustée à Découvertes en Vallée du Rhône de cete année, voici ce que j’en écrivais: André Perret nous a vus et ses Condrieu nous font de l’œil. Le Trad 2013 minéral et tendu par une fraîcheur sapide, on monte d’un cran avec Clos Chanson 2013 velouté sur cristal salin, agrémenté d’une amertume gracieuse qui sur la longueur se transforme en grain de poivre.
Marco
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Ping : Deux appellations d’exception dans une séance: Condrieu et Côte Rôtie | Wine Planet
Belle série de très belles bouteilles appartenant à ces deux appellations dont l’une (Condrieu) a failli disparaître il y a quelques décennies. Sans le courage et la vision de personnes aussi déterminées que M. Vernay, c’est ce qui se serait produit. On vous envie d’avoir eu l’occasion de faire une telle dégustation et d’avoir découvert un pourcentage aussi élevé de très bons vins.
Le fait que ces vignerons aient proposé un classement par familles de terroirs n’a rien à voir avec une mode récente qui serait associée à de la com. à tout prix et à tout va sur les terroirs. Ils le font depuis toujours, fort de leurs observations de vignerons « naturalistes ». Seul le vocabulaire s’est enrichi de mots plus précis empruntés au langage de la pétrographie. Au sujet de la « doxa », (terme qui vous est aussi cher que certains vins soumis à votre dégustation), que vous liez aux notions de terroirs, interrogez donc Marcel et Philippe Guigal à propos de la Côte Brune et de la Côte Blonde. Ils ont en mains tous les paramètres unificateurs (vignes, conduite de la vigne, expositions, altitudes, vendange, vinification, élevage…), en sorte que l’on peut employer la locution « toutes choses étant égales par ailleurs » afin de mettre en évidence l’effet terroir sur ces espaces. Or, leur expérience porte sur des décennies et sur des volumes très significatifs. Ils vous diront ce qu’ils en pensent.
Les Condrieu seraient-ils à boire jeunes ? Une légende tenace veut qu’il en soit ainsi. Les Condrieu vieillissent très bien et acquièrent des notes aromatiques extraordinaires, très différentes de celles qui les caractérisent à l’état jeune. J’en veux pour preuve un « Coteau de Vernon » de M. Vernay 1993, dégusté l’année dernière ou en 2013 dans son caveau, qui était tout simplement somptueux. Tous les Condrieu ne peuvent sans doute pas vieillir aussi bien, mais cela vaut la peine de se forcer à en conserver un peu en cave.
Quant au Côte Rôtie de Stephan, habile vinificateur, je suis très surpris, ayant eu l’occasion d’apprécier ses vins lors des années précédentes. Je ne pense pas qu’il fasse de la macération carbonique, ou alors, c’est nouveau… Accident ?
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Bonjour
Votre commentaire sur Stéphan me rassure, c’est un vin que j’ai goûté lors de Découvertes en vallée du Rhône en mars dernier et qui m’a laissé perplexe voire pantoise, et qui pour moi n’est pas loin de comporter des défauts. Cela dit, j’ai quelques amis qui ne jurent que par lui. Chacun son truc (aïe le jeu de mot en rapport avec votre très estimable contributeur précédent).
Belle journée
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Georges, la fiche technique mentionne qu’une part de ce vin utilise la macération carbonique, il me semble. Et je suis d’accord avec Caroline Daeschler: cette bouteille avait des défauts techniques rédhibitoires qui la rendaient franchement déplaisante au nez et au palais.
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David, j’ai pitié de toi. (Ma gazinière est une Rosières double four).
Pitié car ton métier, même exercé en dilettante élégant comme tu en as le secret, est si dur : tant de vins à devoir ingurgiter ! (Un des fours de ma Rosières ne fonctionne plus depuis son transport en provenance de Belgique).
Je suis heureux d’apprendre que le Côte de Vernon est toujours aussi excellent. Quand j’étais petit, c’était notre préféré, à mes amis et moi et le père (grand-père ?) de la maison nous le vendait déjà pas loin de 100 FF, ce qui était cher. But it was worth every penny.
On ne parlait pas encore de Cuilleron, que je tiens pour un excellent producteur – jamais rencontré. (Le thermostat de la cuisinière Rosières est OUT, on l’a demonté, l’électricien et moi).
Samedi soir, courtesy of un gastro-entérologue très généreux de mes amis, j’ai pu me régaler d’un St Jo 100 % roussanne de ce même Cuilleron, en 2011 je crois : fantastique bouteille. (L’électricien a disparu avec le numéro de la pièce défectueuse et je crains que la venue d’un technicien Rosières dans les P.O. ne soit une chère affaire).
On a aussi bu, grâce à la même générosité, une Côte Rôtie de Jamet, 1994. Tannins fondus, bonne mâche mais hélas un fruit qui s’estompe avec le temps et remplacé par une pointe de brrrrr … tu sais quoi. Bon quand même, il ne faut pas exagérer. Certains disent que c’est « ça » le terroir. Unconvinced.
Et puis – la compagne de mon ami ne peut pas trop boire pour le moment – comme nous étions quand même deux à nous abreuver, il a aussi ouvert un Perrières 2002 de Carillon : c’est pas dégueulasse à Puligny et surtout très peu boisé chez ce fin vinificateur. Et puis, j’ai aussi eu droit à un Lavaux St Jacques 2005 (Dugat) : là, sans doute le meilleur bourgogne que j’aie goûté depuis 2-3 ans. Prêt à boire, mais encore sur la retenue, et puis énormément d’ampleur. It didn’t fuck up the flavour of the osso bucco we were treated to.
J’ai refusé qu’il décante un Porto car si ma cuisinière est une Rosières (6ème mention de la marque), mon antique pick-up est de fabrication japonaise et il ne dispose pas du pilotage automatique. Or, je devais reprendre la route un peu plus tard. Il n’y a pas de loi Evin en Belgique mais la tolérance est de zéro mg/l pour l’alcoolémie au volant. J’avais peur de ne pas y satisfaire.
Dis-moi, chez Cornue, ils mettent un chauffeur à ta disposition, pour la Ducati ?
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Sais pas moi, mais si tu demandes un dépannage pour une gazière à un électricien, c’est normal qu’il te plante. Heureusement que la saison de BBQ reprend. Tu vas pouvoir redevenir homme des cavernes. À part ça, j’ai fini le fond de ton carignan hier. Et c’était rudement bon !
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Ah Michel, bien vu. La plupart des GAZINIERES de qualité possèdent un ou plusieurs fours ELECTRIQUES. C’est plus facile à manier (réglage, humidité, absence d’explosion …). Mon électricien (également vigneron) est un technicien de haut vol et a mis le doigt sur la panne … puis s’est envolé, avec le livret technique aussi. Merci pour le carignan, la photo de l’étiquette te fait un clin d’oeil et on en trouvera à … PARIS à partir de septembre (20ème arr.)
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Je vois…
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Luc, si Rozières ne t’envoient pas de suite une nouvelle cuisinière, c’est à désespérer du poids des blogs dans ce bas monde. Moi, j’attends toujours ma Ducati Panigale. Et bravo pour ton commentaire si rythmé (vous écoutiez du Th. Monk ?)
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David, tu ne crois pas si bien dire: on vient de ré-éditer tous les solos entre 1954 et 1961 de Thelonious en deux CD’s remastérisés (cette technique a fait de progrès énormes) chez harmonia Mundi. Et je l’écoute en boucle, cette géniale musique. Yes, Ruby my dear !
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